Mélanie Fazi online

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Mélanie
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Message par Mélanie » lun. avr. 07, 2008 7:20 pm

Thomas Geha a écrit :Les vitrines des magasins d'Epinal t'ont-elles inspiré quelques histoires ?
Celles devant lesquelles on s'est piqué des fous rire l'an dernier avec d'autres collègues ? On avait bu, ça ne compte pas. 8)
Y aurait effectivement des histoires à raconter un jour. Je te laisse t'en charger.

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Mélanie
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Message par Mélanie » lun. avr. 07, 2008 8:39 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :Et à part les traductions en anglais, où as-tu été publiée ? D'après mon expérience, être publié dans un Year's best a tout de suite pour effet d'attirer l'attention de diverses revues européennes. Tu essaies de trouver des débouchés pour tes textes ou tu laisses faire ton éditeur ?
Je n'ai été publiée qu'en anglais pour l'instant - quatre textes dans trois supports différents. Pour le reste, je laisse faire mon éditeur (qui doit plutôt chercher à placer mes romans et/ou recueils que des nouvelles individuelles). Ça prend du temps, de l'énergie, et ce n'est pas ma priorité actuellement.

jerome
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Message par jerome » mar. avr. 08, 2008 8:12 am

Et tu as déjà été surprise des réactions des lecteurs sur tes nouvelles ? Ont-ils trouvé des choses que tu ne savais pas avoir mise ?
Jérôme
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Message par jerome » mar. avr. 08, 2008 9:05 am

Une question aussi en réaction à une interview d'Alain Damasio dans le numéro de Khimaira qui sort ces jours-ci. Il dit "on passe trop de temps en salon, signature, entretiens et discours, qui sont des activités qui ne nourrissent pas l'imaginaire et qui vous placent dans une position inégalitaire, peu riche, parce qu'on vous écoute alors qu'un écrivain apprend, lui, en écoutant pas en parlant."

C'est un sentiment que tu partages ?
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Célia
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Re: rituels, superstitions

Message par Célia » mar. avr. 08, 2008 9:57 am

Mélanie a écrit :Tout ce qui peut m'inspirer est bon à prendre. Je n'ai jamais eu peur de ce genre d'influence, en fait. Et je crois que je commence à avoir suffisamment trouvé ma voix pour ne pas craindre d'imiter celle des autres : même si je m'en inspire, consciemment ou pas, ça va de toute manière muter pour devenir quelque chose de plus proche de mon univers.
Hello Mélanie,

"Trouvé ma voix" est une expression que j'aime beaucoup. A fortiori, t'est-il arrivé de ressentir cette influence/inspiration à partir des textes que tu traduis comme un écho ou un enrichissement dans ta propre écriture ?

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Epikt
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Message par Epikt » mar. avr. 08, 2008 10:13 am

Mélanie a écrit :Le whisky, c'est seulement chez Scylla et ça n'aide pas à écrire droit.
Par contre ça aide à vendre des livres, j'en suis la vraie preuve vivante incarnée.
A ce sujet, du whisky et du rhum, lequel est le plus seyant aux petits gâteaux moelleux ?

(j'assume la légèreté de ma participation :oops: )
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Message par Mélanie » mar. avr. 08, 2008 10:27 am

jerome a écrit :Une question aussi en réaction à une interview d'Alain Damasio dans le numéro de Khimaira qui sort ces jours-ci. Il dit "on passe trop de temps en salon, signature, entretiens et discours, qui sont des activités qui ne nourrissent pas l'imaginaire et qui vous placent dans une position inégalitaire, peu riche, parce qu'on vous écoute alors qu'un écrivain apprend, lui, en écoutant pas en parlant."
Sur le fait qu'un écrivain apprend en écoutant et pas en parlant, oui, je suis entièrement d'accord. Pour le reste, je ne sais pas. D'une part, parce que des salons, signatures, entretiens, etc, il y en a pas mal en ce moment pour moi, mais pas tant que ça sur une année finalement - donc j'en profite tant que ça dure. Effectivement, ça ne nourrit pas l'imaginaire, mais moi, ça me redonne l'envie d'écrire. Et puis moi qui suis casanière et solitaire par nature, ça m'oblige à bouger un peu et à voir des gens. Sans compter que je trouve enrichissants les échanges avec des gens qui vous ont lus, que ce soit en signature ou en interview, ne serait-ce que parce qu'on découvre parfois ce qu'on a écrit sous un angle différent.
Donc, effectivement, ça peut être nocif d'y consacrer trop de temps, mais pour moi, si ça ne nourrit pas l'imaginaire, je dirais que ça nourrit quand même la flamme.
Le seul problème que me pose le temps passé dans les salons, c'est que ça me fait prendre du retard dans mes traductions et que ça peut donc me faire perdre de l'argent. Je n'y renonce pas pour autant parce que j'adore faire des salons, mais c'est quelque chose que je garde en tête. Le temps consacré à la promo (en plus d'être agréable) est utile pour faire connaître et vendre ses livres, mais ce n'est pas ça qui paie le loyer.

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Message par Mélanie » mar. avr. 08, 2008 10:32 am

jerome a écrit :Et tu as déjà été surprise des réactions des lecteurs sur tes nouvelles ? Ont-ils trouvé des choses que tu ne savais pas avoir mise ?
On a souvent des surprises, même si je crois n'avoir jamais reçu d'avis sur un de mes textes qui contredise totalement la vision que j'en avais. C'est peut-être plutôt sur les romans qu'il y a eu des interprétations intéressantes et inattendues. Sur Trois pépins du fruit des morts notamment, peut-être parce qu'il laissait plus d'espace où plaquer des interprétations (et parce que pas mal de choses n'y sont jamais clairement expliquées). Des gens qui me connaissent bien et/ou qui m'ont beaucoup lue ont fini par repérer des éléments récurrents qui faisaient en fait écho à des choses personnelles. Ça, c'est toujours étonnant. A l'inverse, je m'étonne parfois que les gens ne voient pas des éléments qui me paraissaient pourtant assez flagrants. C'est peut-être plus dans ce sens-là que je suis surprise.

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Re: rituels, superstitions

Message par Mélanie » mar. avr. 08, 2008 10:46 am

Célia a écrit :Trouvé ma voix" est une expression que j'aime beaucoup. A fortiori, t'est-il arrivé de ressentir cette influence/inspiration à partir des textes que tu traduis comme un écho ou un enrichissement dans ta propre écriture ?
Le problème d'avoir trouvé sa voix, c'est que je me demande si on n'a pas tendance à la plaquer sur les textes qu'on traduit, au lieu de faire ressortir celle de l'auteur. Enfin le problème se pose surtout quand l'auteur a un style très neutre : s'il est au contraire très littéraire, très marqué ou très bizarre, on se laisse porter et le problème ne se pose pas. Quand le style est plus neutre, on a tendance à retomber sur ses schémas habituels.

En fait, cette influence/inspiration dont tu parles n'est pas quelque chose de très visible ou de quantifiable, c'est plus une vague impression qu'autre chose. En tant qu'auteur, on fonctionne comme une éponge, on absorbe tout un tas d'éléments sans même s'en rendre compte et ça va ressortir naturellement dans ce qu'on écrit. Donc de ce point de vue, oui, c'est un enrichissement qui va déteindre sur l'écriture, même si on ne s'en aperçoit pas toujours sur le moment. Je n'ai constaté concrètement cette influence réelle qu'une seule fois (je parlais hier de ma nouvelle "Langage de la peau" écrite après la traduction de Lignes de vie) mais je pense que c'est un phénomène beaucoup plus fréquent.

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Message par Mélanie » mar. avr. 08, 2008 10:48 am

Epikt a écrit :A ce sujet, du whisky et du rhum, lequel est le plus seyant aux petits gâteaux moelleux ?
Le rhum. La fois où j'ai apporté chez Scylla des muffins chocolat/whisky, un certain libraire a prétendu qu'on ne sentait pas le goût du whisky. Avec les fondants rhum/raisins/chocolat, le problème ne s'est pas posé. C'est peut-être pour ça qu'ils n'ont pas fait long feu.
(j'assume la légèreté de ma participation :oops: )
Et tu as bien raison.

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Message par Katioucha » mar. avr. 08, 2008 10:53 am

Coucou Mélanie,

question paquebot : parle-nous de ta bibliothèque, s'il te plait. Références, livres fétiches, amours anciennes, enfer, etc.
Merci !

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Message par Mélanie » mar. avr. 08, 2008 11:26 am

Om me souffle dans l'oreillette que Xavier V. de la librairie Scylla demande à apporter une précision :
La fois où j'ai apporté chez Scylla des muffins chocolat/whisky, un certain libraire a prétendu qu'on ne sentait pas le goût du whisky.
Histoire qu'on ne le prenne pas pour un alcoolo, il me demande de rectifier : "Le libraire de Scylla aime le chocolat et aussi le whisky, accessoirement et avec modération."
Ceci était un encart publicitaire et culinaire offert par la librairie Scylla.

(Vous connaissez Liquor, le roman de Poppy Z. Brite qui met en scène un restaurant où chaque plat contient de l'alcool ? Faudrait faire pareil avec une pâtisserie, succès garanti.)

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Message par Florent » mar. avr. 08, 2008 11:46 am

Question indiscrète : arrives-tu à vivre de ton écriture et de tes traductions ? Si oui, à partir de quel moment, et de combien de livres parus as-tu pu (je sais, ça fait bizarre cette tournure, dite à haute voix) vivre décemment de l'écriture ?
« J’ai un projet, devenir fou. »

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Message par Mélanie » mar. avr. 08, 2008 11:55 am

Katioucha a écrit :question paquebot : parle-nous de ta bibliothèque, s'il te plait. Références, livres fétiches, amours anciennes, enfer, etc.
Ma bibliothèque, c'est un sacré bordel. Ce que c'est que d'habiter un studio parisien et d'entasser trois fois plus de livres qu'il n'y a de place sur les étagères... Du coup, les piles s'entassent partout, une horreur. Enfin, pour vous donner un aperçu... Parmi les "amours anciennes" que j'ai rapportées de chez mes parents, il y a mon édition du Seigneur des Anneaux en six volumes, chez Folio Junior, que j'avais lue à onze ans et dont j'adorais les illustrations. Ça, c'est typiquement le livre dont je ne me débarrasserai jamais : ça a été mon premier vrai choc de lecture, donc c'est sentimental. Un autre livre que je garde précieusement, c'est mon exemplaire des Contes d'Andersen (la version illustrée par Jiri Trnka, pour ceux à qui ça dit quelque chose). Le bouquin est magnifique et je le feuillette encore de temps en temps.

Parmi mes lectures un peu plus récentes, donc... Dans ma bibliothèque, j'ai un coin King qui prend la poussière. Pas tous ceux que j'ai lus (les vieux J'ai Lu sont restés chez mes parents), mais plusieurs de mes lectures récentes, surtout en anglais. Si je ne devais en garder qu'un, ce serait Misery - lu il y a deux ans, grosse baffe, je ne m'attendais pas à un livre aussi triste et poignant, et King parle de l'écriture comme personne. J'ai aussi un coin Graham Joyce (j'aime particulièrement mon exemplaire de travail de Lignes de vie, en VO donc, très joli bouquin et signé par l'auteur - j'aime bien faire signer mes livres). Un coin Nancy Huston, un joli alignement de tranches Acte Sud toutes blanches. Là encore je n'ai pas tout, mais j'ai au moins Dolce agonia et Journal de la création donc tout va bien. Un coin Lisa Tuttle, avec une chouette édition en anglais et en grand format de Compagnon de nuit, ses recueils parus en Présence du fantastique que je garde précieusement et un exemplaire signé de la novella My Death. Un coin Gudule/Anne Duguël où je ne vais jamais pouvoir faire entrer Le club des petites filles mortes et c'est bien dommage, c'est un régal. Ça, c'est pour la partie "incontournables".

Sinon, en vrac... Plusieurs Christopher Priest en Lune d'encre, ça fait un bel alignement. L'intégrale des anthos Territoires de l'inquiétude. Plein de Francis Berthelot et de Michel Pagel. Pas mal de Pocket Terreur aussi, par nostalgie - je dévorais cette collection quand j'avais 16/18 ans -, j'ai Le silence des agneaux sous les yeux. Des Harry Potter éparpillés un peu partout. Presque tout Benacquista. Pas mal de Roddy Doyle, j'adorais cet auteur (surtout The Snapper) et puis j'ai décroché, je ne sais même pas ce qu'il a fait récemment. Je n'ai pas un seul Carson McCullers et c'est une honte, il faudra que je rachète au moins Le coeur est un chasseur solitaire et/ou Frankie Addams. Dans le même ordre d'idée, je n'ai pas non plus To kill a mockingbird de Harper Lee, pourtant je le relirais volontiers. Un seul Shakespeare, et ça m'étonne : Henry V en bilingue avec Kenneth Branagh en couverture (j'ai eu une grosse période Shakespeare l'année du Bac et c'était à cause de son Henry V justement). Un exemplaire poche tout froissé de Malpertuis (un de mes romans fantastiques préférés) parce que ça m'a fait mal de le voir soldé dans un bac d'occases. Pas mal de livres de l'Oxymore aussi, notamment les Emblèmes et la collection Epreuves où était paru Serpentine, je suivais de très près leurs parutions.

Parmi les grands absents alias "amours anciennes" de la question... Déjà, Paul Auster : je dévorais ses livres quand j'étais à la fac, mais je crois que je les empruntais tous en bibliothèque. Je ne l'ai pas relu depuis une bonne dizaine d'années et je ne sais pas si ça me parlerait toujours autant. Je n'ai pas non plus de bouquins restants de ma période "littérature anglaise" - c'est aussi ma période cinéphile, je regardais les films de James Ivory, j'adorais surtout Howards End, du coup je lisais les livres dont ils étaient tirés et pas mal d'autres classiques anglais. J'adorais les soeurs Brontë, je n'accrochais pas à Jane Austen. Je ne sais pas ce que sont devenus ces bouquins-là.

Je pourrais continuer à énumérer longtemps mais je ça doit déjà vous donner une idée. Je ne vais peut-être pas remonter jusqu'à Fantômette quand même.
Modifié en dernier par Mélanie le mar. avr. 08, 2008 12:56 pm, modifié 1 fois.

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