News 19 : SIDA, VIH et Afrique du Sud
Modérateurs : Eric, jerome, Travis, Charlotte, marie.m, Magda Dorner, Bull
Bon, allez zou : Afrique et Sida. Le Sida en Afrique a été (un des) révélateur de la faillite des relations Nord-Sud. Parce que le Nord accapare les ressources naturelles africaines et en échange il, hm, apporte les bienfaits de la civilisation, et notamment les bienfaits médicaux. Ca marchait quand il suffisait d'envoyer des caisses de vaccins contre la polio ou la tuberculose. Une injection et hop.
Mais pour soigner un sidateux, il faut
1 faire des analyses
2 essayer une trithérapie
3 refaire des analyses pour voir la charge virale et évaluer les effets secondaires
4 adapter le traitement
5 refaire des analyses tous les six mois
6 traiter les affections opportunistes.
Ce qui implique qu'il faut des hopitaux avec des médecins et des laboratoires avec des laborantins, c'est à dire, outre du matériel, de ces choses qu'on appelle facs de médecine, et donc des lycées, et donc des collèges, et donc des écoles primaires, et donc des écoles maternelles. Sans oublier l'électricité, ainsi que des habitudes de suivi médical, bref des infrastructures sociales.
Ce qui ne s'importe pas comme des caisses de vaccins.
Mais pour soigner un sidateux, il faut
1 faire des analyses
2 essayer une trithérapie
3 refaire des analyses pour voir la charge virale et évaluer les effets secondaires
4 adapter le traitement
5 refaire des analyses tous les six mois
6 traiter les affections opportunistes.
Ce qui implique qu'il faut des hopitaux avec des médecins et des laboratoires avec des laborantins, c'est à dire, outre du matériel, de ces choses qu'on appelle facs de médecine, et donc des lycées, et donc des collèges, et donc des écoles primaires, et donc des écoles maternelles. Sans oublier l'électricité, ainsi que des habitudes de suivi médical, bref des infrastructures sociales.
Ce qui ne s'importe pas comme des caisses de vaccins.
Et donc, le Sida en Afrique du Sud, c'est aussi le problème que là bas, il y a une légende urbaine qui dit que baiser une vierge guérit du Sida, d'où une importante mortalité de bébés suite à des viols.
C'était "Recentrage : try two".
(Ce qui me fait rire alors que c'est pas drôle, c'est qu'en fait c'est pas "une vierge", c'est "un orifice vierge", d'où une importante montée du viol anal des chauffeurs de taxi en Afrique du Sud, je rigole pas, vous pouvez vérifier, y a des métiers pas faciles.)
C'était "Recentrage : try two".
(Ce qui me fait rire alors que c'est pas drôle, c'est qu'en fait c'est pas "une vierge", c'est "un orifice vierge", d'où une importante montée du viol anal des chauffeurs de taxi en Afrique du Sud, je rigole pas, vous pouvez vérifier, y a des métiers pas faciles.)
Part three : En fait, à chaque fois qu'on veut essayer un truc contre le Sida, on va le tester en Afrique, ce qui est écœurant en soi.
Et quoiqu'on teste, c'est la ramasse. Soit la population vaccinée développe exactement autant de Sida que la population témoin (tests de vaccins en 2004), soit elle en développe plus (spermicide Nonoxynol). Cette maladie mute comme une bête, c'est la poisse. D'habitude, on fait de petits progrès les uns après les autres mais là, rien.
Et quoiqu'on teste, c'est la ramasse. Soit la population vaccinée développe exactement autant de Sida que la population témoin (tests de vaccins en 2004), soit elle en développe plus (spermicide Nonoxynol). Cette maladie mute comme une bête, c'est la poisse. D'habitude, on fait de petits progrès les uns après les autres mais là, rien.
Ce qui m'intrigue un peu dans cette légende urbaine, c'est son caractère farfelu d'entrée de jeu.
D'habitude, une légende urbaine, pour que ça marche, il faut que ça ressemble à quelque chose d'un peu plausible.
Là, je vois mal. On aurait dit que chanter l'acte deux de la Walkirie en javanais, tout en jouant à saute mouton sur des rhinocéros préalablement dressés à tresser des scoubidoux, ça guéri du sida, est-ce ça marcherait?
Oncle Joe
D'habitude, une légende urbaine, pour que ça marche, il faut que ça ressemble à quelque chose d'un peu plausible.
Là, je vois mal. On aurait dit que chanter l'acte deux de la Walkirie en javanais, tout en jouant à saute mouton sur des rhinocéros préalablement dressés à tresser des scoubidoux, ça guéri du sida, est-ce ça marcherait?
Oncle Joe
Tu sais, le SIDA lui-même, lorsque tu ne comprends pas ce qu'est un système immunitaire, voire lorsque tu ne sais pas ce qu'est un virus parce que tu vis en Afrique et que tu n'es pas allé à l'école, je ne pense pas que ça paraisse très plausible.Lensman a écrit :D'habitude, une légende urbaine, pour que ça marche, il faut que ça ressemble à quelque chose d'un peu plausible.
Alors la crédibilité des légendes qui se greffent autour...
La preuve... hélas, tu as sans doute raison.
Il y a tout de même que, d'habitude, une légende, même urbaine, ce n'est pas "n'importe quoi" ; ça suit une certaine logique, ça a une sorte de cohérence. Si on te dit que boire une décoction d'une certain plante, faite dans telle condition, à tel moment, etc, ça va te guérir du sida, ce n'est peut-être pas vrai (dommage), mais ça s'inscrit dans une logique du médicament magique. Là, le coup du viol, désolé, ça le fait pas...il y a une tradition de viol pour guérir des ongles incarnés, dans le pays?
On a plutôt l'impression qu'il y a, entre certains habitants de l'Afrique du sud en tout cas, des problèmes de relation qui semblent même plus graves que le sida. Et que si ces problèmes étaient résolus (je ne sais pas comment), le problème du sida ne le serait pas pour autant, mais serait moins aigu. Se jeter sur une vierge (ou supposée telle) pour la violer devrait être, en principe, un comportement extrêmement mal vu dans une société. Là, de la manière dont s'est décrit, on a l'impression que c'est à peu près aussi grave que de pisser dans un lavabo.
Mais est-ce vraiment le cas? N'y a-t-il pas exagération médiatique? (je l'espère, en tout cas, pour tout le monde).
Si il n'y a pas exagération, force est de constater que, dans les problèmes à résoudre dans ce pays, le sida n'est pas prioritaire; il y a visiblement plus grave.
Oncle Joe, un peu atéré, tout de même
Il y a tout de même que, d'habitude, une légende, même urbaine, ce n'est pas "n'importe quoi" ; ça suit une certaine logique, ça a une sorte de cohérence. Si on te dit que boire une décoction d'une certain plante, faite dans telle condition, à tel moment, etc, ça va te guérir du sida, ce n'est peut-être pas vrai (dommage), mais ça s'inscrit dans une logique du médicament magique. Là, le coup du viol, désolé, ça le fait pas...il y a une tradition de viol pour guérir des ongles incarnés, dans le pays?
On a plutôt l'impression qu'il y a, entre certains habitants de l'Afrique du sud en tout cas, des problèmes de relation qui semblent même plus graves que le sida. Et que si ces problèmes étaient résolus (je ne sais pas comment), le problème du sida ne le serait pas pour autant, mais serait moins aigu. Se jeter sur une vierge (ou supposée telle) pour la violer devrait être, en principe, un comportement extrêmement mal vu dans une société. Là, de la manière dont s'est décrit, on a l'impression que c'est à peu près aussi grave que de pisser dans un lavabo.
Mais est-ce vraiment le cas? N'y a-t-il pas exagération médiatique? (je l'espère, en tout cas, pour tout le monde).
Si il n'y a pas exagération, force est de constater que, dans les problèmes à résoudre dans ce pays, le sida n'est pas prioritaire; il y a visiblement plus grave.
Oncle Joe, un peu atéré, tout de même
Une vierge, c'est propre, ça nettoie... Si ce n'est pas une forme de logique !
Kt (qui essaie d'aider)
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«Un spécialiste, c'est quelqu'un qui sait tout sur quelque chose et rien sur tout le reste.» Ambrose Bierce
Dernier article sur Actusf : ##39##
KtSteward, le site ou Le Blog
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c'est surtout une bonne excuse pour se taper de nanas super jeunes
céline qui essaie d'aider kt dans sa démarche ^^
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I have a cunning plan
"Je me suis permis de féconder votre caviar" docteur Zoiberg - futurama
Venez découvrir mon univers: www.domaine-cypreyhall.com
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Ce mythe ne semble ni récent, ni spécifiquement africain.Lancet. 2002 Apr 13;359(9314):1352.
Motivation behind infant rape in South Africa.
Bowley DM, Pitcher GJ.
Rachel Jewkes and colleagues (Feb 23, p 711)1 write that child rape is not exotic; however, we aimed to highlight infant rape with associated perineal injury. In our practice in Johannesburg, perineal mutilation of infants (hardly an injury that fails to present for medical treatment) has recently emerged as a distinct clinical entity.
Jewkes and colleagues dispute the assertion that the virgin cleansing myth is an important cause of child sexual abuse. The idea that sex with a virgin will cure men of sexually transmitted infection is not new, nor exclusively African. In renaissance Europe, it was widely believed that syphilis could be cured by intercourse with a virgin. In 1925, Samuel Cameron2 wrote: “The disgusting superstition, surviving amongst ignorant and vicious men, that contact with an immature vulva will cure venereal disease, is still responsible [for transmission of gonorrhoea] in many cases.” In a South African sexual-health workshop, reported by Jewkes herself in 2000, 32·7% of participants believed sex with a virgin could cure HIV infection. After 14 sessions of 2–3 h each, this myth was still believed by 20% of the participants.3
Jewkes believes that a 1% seroconversion rate in raped children from Cape Town4 disproves the cleansing myth because the rate is too low. This reported rate is falsely low, since HIV testing in the early years of the study was haphazard, and since 1997 all children have received postexposure prophylaxis (Sebastian van As, personal communication).
In consensual sex in developed countries, the average risk of transmission per contact for unprotected receptive anal intercourse with an HIV-positive man is around 5%; for unprotected receptive vaginal intercourse this risk is less than 1%.5 The risk after rape is much greater and although multiple penetrations by multiple perpetrators, dry sex, the presence of other sexually transmitted infections, and the occurrence of perineal injury increase the risk after rape, a low seroconversion rate is still consistent with a high HIV-positivity rate among perpetrators. The fact that few perpetrators admit that the myth motivated their actions is hardly surprising given that around 63% of traced offenders are not even tried for their crimes in South Africa and only 7% receive a prison sentence.4
We agree with Jewkes and colleagues that rape in South Africa occurs in the context of a society inured to very high levels of violence, with fractured families and communities and extreme inequality between the sexes. However, the high level of poverty to which they correctly refer as a contributory factor cannot be divorced from high levels of ignorance and illiteracy, which we believe potentiate dangerous beliefs and traditions. We concur that the virgin cleansing myth is not the only motivation behind the appalling levels of rape in South Africa, but we believe it is important. We add our voices to that of Charlene Smith, the noted South African rape activist, who has questioned why there is a paucity of research on this practice or vociferous advocacy to challenge it.
References
1 R Jewkes, L Martin and L Penn-Kekana, The virgin cleansing myth: cases of child rape are not exotic, Lancet 359 (2002), p. 711. Article | PDF (48 K) | View Record in Scopus | Cited By in Scopus (13)
2 R Davidson, This pernicious delusion: law, medicine and child sexual abuse in early 20th Century Scotland, J Hist Sex 10 (2001), pp. 62–67.
3 R Jewkes, C Matubatuba and D Metsing et al., Stepping stones: feedback from the field (http://www.actionaid.org/stratshope/ssjewkes.html) (accessed March 5, 2002).
4 AB van As, M Withers, N Dutoit, AJW Millar and H Rode, Child rape—patterns of injury, management and outcome, S Afr Med J 91 (2001), pp. 1035–1038. View Record in Scopus | Cited By in Scopus (19)
5 M Roland, Prophylaxis following nonoccupational exposure to HIV (http://hivinsite.ucsf.edu/InSite.jsp?pa ... -02-07#S1X) (accessed March 5, 2002).
Johannesburg Hospital Trauma Unit, Postnet Suite 235, Private Bag X2600, Houghton, 2041, South Africa
Ci-dessus un court article du préstigieux Lancet sur cette question.
J'ai surligné un passage relatant ce problème en 1925...
Là, je suis impressionné! Etonnant, et effarant...
Ce que je continue à me demander, c'est comment cette croyance arrive à cohabiter avec les règles de comportement social admises dans la société sud-africaine.
On a aussi l'impression que, dans une société où les gens sont peu (ou pas) instruits, il y a tout des même des connaissances (car c'est considéré comme une connaissance) qui se transmettent. Il faut tout de même faire un effort furieux pour mémoriser une pareille connerie...
Ce qui est très intriguant aussi, c'est que les gens ont du mal à se convaincre que c'est faux quand on leur explique, en long, en large et en travers. Par contre, ils ne semblent pas avoir eu de mal à y croire au départ, sans aucun argument, apparemment ! Pourquoi?
Mystère du fonctionnement des croyances et de leur pérennités dans les sociétés...
Ah, une dernière remarque, curieuse. Il semble qu'une association s'est faite dans l'esprit de ces ignorants entre sida et sexualité. Une association idiote et néfaste, certes, mais une association tout de même. Là aussi, c'est curieux: pour des gens ignorants, il n'y a aucune raisons de faire l'association.
Oncle Joe
Ce que je continue à me demander, c'est comment cette croyance arrive à cohabiter avec les règles de comportement social admises dans la société sud-africaine.
On a aussi l'impression que, dans une société où les gens sont peu (ou pas) instruits, il y a tout des même des connaissances (car c'est considéré comme une connaissance) qui se transmettent. Il faut tout de même faire un effort furieux pour mémoriser une pareille connerie...
Ce qui est très intriguant aussi, c'est que les gens ont du mal à se convaincre que c'est faux quand on leur explique, en long, en large et en travers. Par contre, ils ne semblent pas avoir eu de mal à y croire au départ, sans aucun argument, apparemment ! Pourquoi?
Mystère du fonctionnement des croyances et de leur pérennités dans les sociétés...
Ah, une dernière remarque, curieuse. Il semble qu'une association s'est faite dans l'esprit de ces ignorants entre sida et sexualité. Une association idiote et néfaste, certes, mais une association tout de même. Là aussi, c'est curieux: pour des gens ignorants, il n'y a aucune raisons de faire l'association.
Oncle Joe
- crazy guide
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- Enregistré le : jeu. avr. 24, 2008 1:16 pm
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La peur fait faire bien des bêtises. Les croyances populaires naissent souvent de ce mélange de peur et de superstition. J'ai grandi dans une région d'afrique où les femmes enceintes évite d'approcher les chats car elles croient dur comme fer que de voir un chat durant cette période risque de rendre leur bébé laid... Elle n'ont probablement jamais entendu parler de la toxoplasmose et pourtant en l'évitent de cette façon. C'est d'ailleurs bien le véritable problème : certaines tradition populaires "fonctionnent" réellement (même si ce n'est pas pour les raisons données par ceux qui les véhiculent) alors, par amalgame on "croit" toutes les superstitions.
Il y a une chose qui me fait un peu plus peur que les autres dans cette nouvelle : L'afrique du sud n'est pas, et de loin, le pays le moins civilisé d'afrique. Ce serait même plutôt l'inverse. Les chiffres qu'ils communiquent sont d'autant plus alarmant que c'est peut-être pire dans d'autres pays... où il n'est fait aucune étude !
Une personne infectée pour 8 habitants c'est énorme. faudrait voir avec des spécialistes à partir de quelle proportion on ne peut plus renverser la vapeur.
Mode pessimiste limite fouteur de merde ON/ :
Manquerait plus que le sida et la grippe s'allient pour donner naissance à un virus cumulant tout ce que les deux ont de pire.
/OFF
Il y a une chose qui me fait un peu plus peur que les autres dans cette nouvelle : L'afrique du sud n'est pas, et de loin, le pays le moins civilisé d'afrique. Ce serait même plutôt l'inverse. Les chiffres qu'ils communiquent sont d'autant plus alarmant que c'est peut-être pire dans d'autres pays... où il n'est fait aucune étude !
Une personne infectée pour 8 habitants c'est énorme. faudrait voir avec des spécialistes à partir de quelle proportion on ne peut plus renverser la vapeur.
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Manquerait plus que le sida et la grippe s'allient pour donner naissance à un virus cumulant tout ce que les deux ont de pire.
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- Eons
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- Enregistré le : sam. févr. 17, 2007 6:49 pm
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Facile, il suffit qu'il y ait une épidémie de grippe. Pas besoin d'« alliance » : je rappelle qu'en lui-même le sida ne tue pas : il se contente d'empêcher l'organisme de lutter efficacement contre d'autres envahisseurs. (SIDA = Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis)crazy guide a écrit :Manquerait plus que le sida et la grippe s'allient pour donner naissance à un virus cumulant tout ce que les deux ont de pire.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Cette dénomination date des années 80. Le VIH a toute sorte d'effets, dont le plus remarquable est la destruction du système immunitaire, certes, mais pas que. Il entrainerait aussi des lipodystrophies, suppose-t-on. "Bast", me direz-vous. "Oui, eh ben essaye de marcher sans plante de pied et tu m'en diras des nouvelles", répondrais-je du tac au tac.Eons a écrit : (SIDA = Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis)
Cela dit, une bonne grippe espagnole se suffit à elle-même, quoiqu'elle n'ait pas la bonne létalité du VIH.