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News 23 : un virus pour contrer le Cancer de la Prostate

Posté : mer. juil. 23, 2008 9:36 pm
par Bull
Le cancer de la prostate est une pathologie dont la prévalence augmente progressivement avec l'âge. Un chiffre largement accepté : 90% des hommes de 90 ans ont un cancer de la prostate.

En cas de cancer de la prostate, un des principaux facteur de risque est l'atteinte des ganglions périphérique. Un cancer localisé sans atteinte ganglionnaire : 79% de survie à 10 ans ; 12% en cas d'atteinte des ganglions périphériques.

A l'heure actuelle, pour diagnostiquer l'atteinte ou pas des ganglions, en gros il n'y a pas le choix : il faut les enlever et les envoyer en anatomo-pathologie. Ce qui veut intervention chirurgicale.

Cette mois ci, dans Nature medicine, des chercheurs de Californie publient une approche assez exceptionnel et qui ouvre des perspectives +++

Je vais essayer d'en faire une synthèse :

1ère étape :
Mise au point d'une méacanique génétique ((Ad-PSE-BC-luc) rendant un virus "spécifique" des cellules du cancer de la prostate.

2ème étape :
Insérer cette machinerie dans un virus qui dissémine par voie lymphatique (un adénovirus)

3ème étape :
Coupler génétiquement à ce virus une émission de signal

4ème étape :
Injecter le virus au sein de la tumeur

5ème étape :
Détecter le signal émis par le virus


Resultat :
*Si le signal reste localisé dans la prostate : pas d'atteinte périphérique
*Si le signal (via le virus) diffuse par voie lymphatique aux ganglions périphérique : dissémination du cancer

Et donc, sans avoir besoin d'opérer le patient, il est possible de savoir s'il le cancer de la prostate est localisé ou pas.


Et encore plus intéressant pour l'avenir : coupler le virus avec des gènes suicides pour attaquer directement la tumeur.


Fort. Très fort.
Et très bel article.

Nat Med. 2008 Jul 11


Adenovirus-mediated gene expression imaging to directly detect sentinel lymph node metastasis of prostate cancer.

Burton JB, Johnson M, Sato M, Koh SB, Mulholland DJ, Stout D, Chatziioannou AF, Phelps ME, Wu H, Wu L.

Department of Molecular and Medical Pharmacology, Crump Institute for Molecular Imaging and Jonsson Comprehensive Cancer Center, David Geffen School of Medicine, University of California-Los Angeles, Los Angeles, California 90095-1735, USA.

The accurate assessment of nodal involvement in prostate cancer is crucial to planning treatment, yet there is a shortage of noninvasive imaging techniques capable of visualizing nodal lesions directly. This study demonstrates the feasibility of using recombinant human adenoviral vectors to detect nodal metastases in a human prostate cancer model. This was achieved by the prostate-restricted expression of optical and positron emission tomography (PET) imaging reporter genes by the viral vector coupled with the innate lymphotropic properties of adenovirus. We show that peritumoral administration of these vectors results in the direct detection of reporter gene expression in metastatic lesions within sentinel lymph nodes. Notably, this approach parallels the current lymphoscintigraphy method but enables the direct PET visualization of sentinel lymph node metastases, eliminating the need for invasive lymphadenectomy. These findings may lead to more effective diagnostic and therapeutic strategies for individuals with advanced-stage prostate cancer.

Posté : ven. août 22, 2008 2:29 pm
par Patroth
Plus naturel ,les carottes ,les épinards,les tomates,les myrtilles,les noix seraient bon pour la prostate.. :wink:
et les rapports sexuels fréquents.... :oops: :D

Posté : ven. août 22, 2008 3:19 pm
par Bull
Patroth a écrit :Plus naturel (...)
les rapports sexuels fréquents.... :oops: :D
Il y a effectivement une étude très célèbre dans le très relevé JAMA à ce sujet qui a été publié il y a quelques années (abstract ci-dessous, en gras le passage qui nous "intéresse"...)


JAMA. 2004 Apr 7;291(13):1578-86.

Ejaculation frequency and subsequent risk of prostate cancer.

Leitzmann MF, Platz EA, Stampfer MJ, Willett WC, Giovannucci E.
Division of Cancer Epidemiology and Genetics, National Cancer Institute, National Institutes of Health, Department of Health and Human Services, Bethesda, Md 20892, USA. leitzmann@mail.nih.gov


CONTEXT: Sexual activity has been hypothesized to play a role in the development of prostate cancer, but epidemiological data are virtually limited to case-control studies, which may be prone to bias because recall among individuals with prostate cancer could be distorted as a consequence of prostate malignancy or ongoing therapy. OBJECTIVE: To examine the association between ejaculation frequency, which includes sexual intercourse, nocturnal emission, and masturbation and risk of prostate cancer. DESIGN, SETTING, AND PARTICIPANTS: Prospective study using follow-up data from the Health Professionals Follow-up Study (February 1, 1992, through January 31, 2000) of 29 342 US men aged 46 to 81 years, who provided information on history of ejaculation frequency on a self-administered questionnaire in 1992 and responded to follow-up questionnaires every 2 years to 2000. Ejaculation frequency was assessed by asking participants to report the average number of ejaculations they had per month during the ages of 20 to 29 years, 40 to 49 years, and during the past year (1991). MAIN OUTCOME MEASURE: Incidence of total prostate cancer. RESULTS: During 222 426 person-years of follow-up, there were 1449 new cases of total prostate cancer, 953 organ-confined cases, and 147 advanced cases of prostate cancer. Most categories of ejaculation frequency were unrelated to risk of prostate cancer. However, high ejaculation frequency was related to decreased risk of total prostate cancer. The multivariate relative risks for men reporting 21 or more ejaculations per month compared with men reporting 4 to 7 ejaculations per month at ages 20 to 29 years were 0.89 (95% confidence interval [CI], 0.73-1.10); ages 40 to 49 years, 0.68 (95% CI, 0.53-0.86); previous year, 0.49 (95% CI, 0.27-0.88 ); and averaged across a lifetime, 0.67 (95% CI, 0.51-0.89). Similar associations were observed for organ-confined prostate cancer. Ejaculation frequency was not statistically significantly associated with risk of advanced prostate cancer. CONCLUSIONS: Our results suggest that ejaculation frequency is not related to increased risk of prostate cancer.

Par contre quand tu affirmes
Patroth a écrit :Plus naturel ,les carottes ,les épinards,les tomates,les myrtilles,les noix seraient bon pour la prostate.. :wink:
Est-ce que tu as des références d'études montrant une décroissance de la prévalence du cancer de la prostate grâce à ces aliments ?

Posté : ven. août 22, 2008 5:09 pm
par Patroth
Je n affirme rien et je ne sais pas si des études sérieuses ont été faites...
voila ce que j ai trouvé....IL est vrai qu une bonne alimentation peut éviter certains problèmes
http://www.canadian-prostate.com/ver_01 ... tation.pdf

Posté : ven. août 22, 2008 7:34 pm
par Bull
Patroth a écrit :Je n affirme rien et je ne sais pas si des études sérieuses ont été faites...
voila ce que j ai trouvé....IL est vrai qu une bonne alimentation peut éviter certains problèmes
http://www.canadian-prostate.com/ver_01 ... tation.pdf
Intéressant. Merci.
Du coup j'ai fait une rapide recherche bibliographique, et il existe bel et bien des études épidémiologiques qui vont dans cette direction.
Je vais me renseigner auprès d'un ami dont la thématique de recherche est justement le cancer de la prostate car cela m'intrigue :

*Support biologue présent ou pas ?

*Si oui, lequel ?

Posté : sam. août 23, 2008 3:43 am
par Bull
Pour infos :

Ma question :

Est-ce qu'il y a une base "scientifique" dans les études épidémiologiques qui semblent montrer que l'alimentation pourrait jouer un rôle dans la prévention ou le ralentissement de la progression du cancer de la prostate ?
Réponse :
Oui même si les conclusions actuelles n'ont pas encore le dos tres solide sur le plan statistique.
Le salut viendra des études épidémio de chimioprévention (une soixantaine en cours très sérieuses, toutes américaines). Mais pour l'instant, aucune recommandation ne peut s'appuyer sur la littérature actuelle qui n'est pas assez robuste. Sauf ne pas manger trop gras, car "au moins, si ca protège pas du cancer, ca protège de l'athérome"/ recos AFU 2008. Ils sont forts les urologues, non?