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Mélanie
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Message par Mélanie » mar. déc. 16, 2008 6:10 pm

Francis Berthelot a écrit :On revient aux choses sérieuse, maintenant ?
Oui, chef !
J'aimerais bien revenir sur le choix des prénoms de tes personnages. Ils sont souvent assez originaux et très marquants, de ce fait. Comment est-ce que tu procèdes, plus précisément ? Tu farfouilles au hasard dans les ouvrages dont tu parlais, ou tu fais des recherches à partir d'une idée plus précise ? Tu cherches un nom qui ait un sens particulier ou tu es plutôt attentif aux sonorités ?
J'aimerais bien que tu nous donnes quelques exemples précis, je me rappelle avoir lu une fois une explication que tu donnais sur le nom de certains de tes personnages et j'avais trouvé ça très intéressant.

tonio
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Message par tonio » mar. déc. 16, 2008 6:49 pm

Salut Francis. D'abord je suis fan (donc, désolé si je suis méchant), je me suis même inscrit sur ce forum juste pour venir vous ennuyer (je vous vouvoie, si ça ne vous dérange pas, c'est juste pour faire mon intéressant)

Les questions, donc. Désolé si elles sont un peu floue.

Primo. La façon dont votre œuvre met en scène le corps. Les artistes dont vous parlez ont souvent une pratique qui met en jeu directement le corps, notamment les arts du cirque. Et j'aimerais savoir comment vous pensez les rapports (non moralisateurs) entre corps, violence et désir. Je donne deux exemples qui me paraissent intéressants : les artistes torturés dans le 3ème cercle de d'Hadès Palace souffre certes mais le sort que subit leur corps les aide effectivement, malgré tout, à s'améliorer. Ensuite, (même si c'est avant) dans "Le Jeu du Cormoran" la scène d'Ivan(s) et de la comtesse dans la chambre de la guerre.

Deuzio. Le rapport à l'homosexualité. Je ne suis pas convaincu par l'idée qu'être pédé soit la même chose qu'avoir les yeux marrons. Malgré l'importance des luttes pour la reconnaissance de l'identité gay, est-ce qu'il n'y a pas un risque, comme le pense Halperin, un théoricien du queer, que "l'identité gay" soit neutralisée, hétéronormée, que dire "je suis gay" devienne juste un moyen socialement acceptable de parler de ma sexualité, sans la mettre en jeu. D'évoquer l'homosexualité sans faire référence à mes désir et mes pratiques érotiques, les effacer quelque part. Parler d'une préférence sexuelle, en en omettant le caractère sexuel justement. Je ne me contente pas d''aimer les hommes, personnellement, je baise avec si vous voulez bien excuser mes termes (dont je ne devrais pas avoir à m'excuser). Je ne sais pas si je suis clair. Je ne sais même pas si ça fait une question mais qu'est-ce que vous en pensez ?

Tertio. J'arrête avec les questions "gays", qu'avez vous lu de bien ces derniers temps en SF, transfictions et mainstream?

Quatro. Qui sont les auteurs de SF français les plus sexy? (Oups, I did it again ;P)

Merci d'avance. Et j'espère que nulle bestiole ne vous mangeront avant la fin du cycle.

Tonio.
"Trois milliards de pervers", et moi et moi et moi...

Francis Berthelot
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Message par Francis Berthelot » mar. déc. 16, 2008 7:07 pm

Pour Mélanie :

Je ne procède pas tout à fait de la même manière pour les noms de lieux et les noms de personnages.

1) Les noms de lieux :
En général je pars du sens, et je cherche dans mes dicos de breton et de finnois des termes qui, combinés, donnent un mot d'une sonorité satisfaisante :
- dans La Ville au fond de l'œil, le nom de la ville est Krizkern. Je l'ai fabriqué en associant deux mots bretons : kriz qui veut dire cruel, et kern qui veut dire sommet. Le résultat est un nom dur, cassé en deux moitiés de quatre lettres, qui va bien avec l'univers schizo que je décris.
- dans Rivage des intouchables, la ville s'appelle Arangwad. Là encore, je suis parti du breton, en adoucissant le mot arhant (argent) et en lui accolant le mot gwad (sang).
- la nouvelle que j'ai écrite pour l'antho de Seb sur les dragons s'intitule Au seuil de Loïkermaa. En finnois, dragon se dit lohikäärme. J'ai un peu modifié ce nom en y introduisant le mot ker (maison, en breton) et la finale maa (région en finnois), pour désigner la frontière entre le pays des hommes et celui des dragons.

2) Les noms de personnages :
Là, je pars plutôt de noms existants que je transforme en fonction de leur sonorité, parfois en recourant à des anagrammes.
Dans Khanaor, les quatre pays en présence correspondant (entre autres) aux couleurs du jeu de cartes, j'ai donné aux personnages des noms dérivés de leurs figures :
- la dame de pique est Pallas = Minerve ––> Mervine, reine d'Aquimeur.
- une erreur m'a fait lui attribuer comme valet Lahire ––> Raïleh. En réalité, Lahire est le valet de cœur. Donc Raïleh est devenu le servant de la reine d'Ardamance, Judith (là, j'ai gardé le prénom original), mais la trahit pour passer au service de Mervine.
Voici d'autres exemples plus récents :
- dans Nuit de colère, le philosophe s'appelle Angernal, contraction d'ange et infernal, pour exprimer la contradiction entre sa sagesse et le mal qu'il fait sans le vouloir à son fils.
- dans Hadès Palace, les trois ministres s'appellent Nymos, Heac'h et Rhad Matteo, noms dérivant de ceux des trois juges des enfers, Minos, Éaque et Rhadamante. Hadès lui-même se voit gratifié du prénom Bran, qui veut dire corbeau en breton.
- dans Le Petit Cabaret des morts, son fils a pour nom de famille Cuervos, qui veut dire corbeau en espagnol (il est gitan par sa mère). Pour son prénom, Alvar, j'ai tâtonné avant d'en trouver un dont la sonorité me convienne.

Salomé
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Message par Salomé » mar. déc. 16, 2008 7:33 pm

Bonsoir Francis,

Ma question rejoint la première de Tonio :
Dans Hadès Palace Maxime Algeiba convient, malgré lui, que les tortures infligées au 3e cercle font progresser les artistes. L'écriture est-elle pour toi un accouchement dans la douleur ? Faut-il souffrir pour être un vrai artiste ?
A la fin d'Hades Palace toujours, on trouve cette belle phrase :"L'art, vampire suprême, se nourrit de la souffrance des hommes et n'a de cesse qu'elle ne l'ait transcendée". Ecris-tu cela pour les besoins du roman, ou est-ce une vision de l'art à laquelle tu souscris vraiment ?

Merci !

Marie-Salomé

Francis Berthelot
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Message par Francis Berthelot » mar. déc. 16, 2008 7:51 pm

Pour Tonio :

1) On en revient aux rapports sado-maso sur lesquels je ne me suis peut-être pas assez clairement exprimé. Pour moi – je veux dire dans mes fantasmes comme dans ma pratique –, l'homosexualité est indissociable du SM. Je n'en fais pas une loi générale, bien sûr, mais c'est la manière dont j'envisage la question depuis toujours.
Il s'ensuit que, dans mes textes, j'accorde souvent une valeur rédemptrice à la souffrance physique, celui qui l'inflige étant parfois (pas toujours) fortement érotisé. Cet érotisme n'intervient pas dans les sévices subis par les artistes au 2ème cercle d'Hadès Palace (au 3ème, il n'y a plus que leurs âmes !). En revanche, il est bien présent dans la scène de la comtesse du Jeu du cormoran : cette femme, malade et condamnée, veut s'offrir un "final trip" entre les bras d'une belle brute. Mais si elle l'obtient, la brute en question, Ivan Algeiba, ressort de l'affaire profondément meurtri, car la violence qu'il a exercée (sous l'empire de la drogue) dépasse ce que peut supporter sa conscience.

2) Je pense qu'être gay va très au delà des pratiques sexuelles. C'est avoir une vision du monde foncièrement différente de celle d'un hétéro, et cela sur les plans relationnel, artistique, politique, religieux, que sais-je ?
Par ailleurs, il ne me semble pas nécessaire d'entrer dans le détail de ses pratiques sexuelles, sauf quand on parle à un(e) proche. Qu'on soit homo ou hétéro, cela reste de l'ordre de l'intime. Les détails anatomiques ne sont pas forcément passionnants, ni même pertinents. Je crois qu'entre l'occultation et l'exhibition, il y a un juste milieu à trouver – qui diffère d'ailleurs d'un individu à un autre, et varie également en fonction de l'auditoire.

3) En ce moment, je suis dans Liliputia de Xavier Mauméjean et... Les Misérables de Victor Hugo !

4) Question piège. Je ne fantasme pas tellement sur les écrivains, surtout quand ce sont mes potes. Je préfère les catcheurs ou les CRS ;-)
Mais bon, s'il faut répondre...
Disons : Pierre Bordage quand il a les cheveux en brosse, Fabrice Colin (plus beau que sexy, à mon gré), Simon Sanahujas, Karim Berrouka...
Joker !

Francis Berthelot
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Message par Francis Berthelot » mar. déc. 16, 2008 8:22 pm

Pour Salomé :

Je ne dirai pas qu'il faut souffrir pour être un vrai artiste. D'une manière générale, j'évite de dire "il faut" : je n'aime pas légiférer. Il y a des artistes heureux ; et aussi des gens qui morflent sans être artistes. Les deux choses, souffrir et créer ne me semblent pas nécessairement liées.

En ce qui me concerne, l'écriture n'est pas un accouchement dans la douleur. C'est un bonheur réel. C'est même un refuge contre les épreuves de l'existence, et une manière d'évacuer ce qu'elles m'ont fait ressentir. En revanche, les échecs que j'ai connus en tant qu'écrivain, s'ils m'ont blessé, m'ont aussi obligé à m'améliorer : c'est peut-être en ce sens que la souffrance est positive. Cela rejoint l'adage "ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts".

Ta question sur le vampirisme de l'art est très pertinente. Il y a longtemps que j'ai conscience de ce phénomène. Je ne l'apprécie pas particulièrement, mais il me paraît difficile d'y échapper.
Je prends un exemple. En 1983, Janick, une parente maniaco-dépressive que j'aimais beaucoup, s'est tiré une balle dans la tête. Cela m'a bouleversé dans les grandes longueurs. Dans les années qui ont suivi, je suis revenu sur elle et son suicide à deux reprises : avec le personnage de Sonia de La Ville au fond de l'œil, puis celui de Mêg dans Rivage des intouchables. Quand je construis ma réputation d'auteur sur ces romans, est-ce que je ne vampirise pas son drame ? Ses souffrances lui appartenaient. Est-ce que j'avais le droit de me les approprier pour en retirer un bénéfice ? Ça se discute, mais je l'ai fait. Et je commets encore chaque jour des actes équivalents.

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Travis
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Message par Travis » mar. déc. 16, 2008 8:55 pm

Cher Francis,

Je vous ai découvert grâce à Mélanie Fazi (bon courage à elle) de part ses comptes rendu de festival sur son site. Je n’ai encore rien lu de vous, mais au fil de la discussion les thèmes abordés dans vos romans m’attire énormément (surtout le monde du cirque et du spectacle intégré au roman) d’ailleurs j’ai hâte de lire le dernier livre de Xavier Mauméjean. La question : pour attaquer avec Francis Berthelot que me conseillez vous ?

Je voulais aussi revenir sur Clive Barker qui était évoqué un peu plus haut. Outre le fait qu’il soit gay, il y a dans certaines de ses histoires, je pense surtout à Hellraiser, les thèmes Sexe, souffrance, plaisir, un gout SM métaphorisé par les cénobites tout de cuir vêtu, comme vous en parliez et que vous n’avez jamais lu de Clive Barker je trouvais cela amusant. Je vous invite donc (je pense que je ne suis pas le seul) et je pense que cela devrais vous plaire à lire Clive Barker (Imajica par exemple) En fait le premier livre que j’ai lu fut un livre de Barker et j’adore cet auteur et je conseil ses livres à tout le monde. Voilà pour l’histoire.
Merci à toute l’équipe de l’Actu SF d’avoir permis cet échange et merci à vous Francis.

Amicalement
TM

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jlavadou
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Message par jlavadou » mar. déc. 16, 2008 9:27 pm

Salut Francis,

j'ai entre les mains La Boîte à chimères, un recueil paru chez Fayard en 2000 (et qui à ma connaissance, n'a pas été réédité, mais je me trompe peut-être). Je ne l'ai pas encore lu, sauf le début de la première nouvelle, Perplexités d'un visiteur mort, qui commence ainsi : "Jonathan Grave, fit la voix lasse de la conscience. Toute nuit s'achève à l'aube. Te pendre ne résoudra rien."

Cette phrase m'a énormément marqué, c'est une des plus belles et des plus fortes que j'ai lues, et je me suis promis de la ressortir en temps voulu (en espérant que ce temps n'arrive jamais).

Mais ma question ne tournera pas autour de cette phrase, elle sera on ne peut plus banale : que préfères-tu entre le roman et la nouvelle ? Est-ce que tu abordes ces deux supports différemment ? Comment s'opère ton choix pour raconter une histoire ?

Francis Berthelot
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Message par Francis Berthelot » mar. déc. 16, 2008 10:50 pm

Pour Travis :

Merci pour ce mot aimable.
Que vous conseiller ? Si vous préférez la SF, vous pouvez commencer par Rivage des intouchables ; si vous êtes plus sensible au fantastique, essayez Hadès Palace : l'un et l'autre sont édités en Folio SF. Enfin, si vous avez une prédilection pour les nouvelles, je vous suggère Forêts secrètes au Bélial'.

Et merci pour le conseil sur Clive Barker. Je crois que je vais finir par le suivre ;-)

Francis Berthelot
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Message par Francis Berthelot » mar. déc. 16, 2008 11:13 pm

Pour jlavadou :

Je préfère sans aucun doute écrire des romans. Sur le long terme, on a plus de temps pour connaître ses héros, les faire évoluer, partager leur vie. Le fait que j'ai fini par écrire un cycle de neuf volume, en reprenant les mêmes personnages pour raconter la suite de leur histoire, en est la meilleure illustration. Mine de rien, ce n'est jamais qu'un très très long roman.

Quant aux nouvelles, c'est très simple : je n'en écris que sur commande. Encore faut-il qu'on m'y oblige. En fait, j'ai aussi peu envie d'en écrire que d'en lire ; ou, si tu préfères, que de voir des courts métrages à la télé. Mon truc, ce n'est pas le court de dix minutes, c'est la série feuilletonnante en quinze saisons !
Est-ce que tu abordes ces deux supports différemment ? Comment s'opère ton choix pour raconter une histoire ?
- Pour un roman, l'élaboration se fait en général pendant que j'écris le précédent. Dans le cas du cycle, il y a eu en général concordance entre, d'une part les exigences des romans précédents (raconter la suite de l'histoire de tel ou tel), d'autre part certains thèmes qui m'étaient imposés par ma vie (la mort de mon copain pour Le jongleur interrompu, les tracasseries que me faisaient certains pontes du CNRS pour Hadès Palace, etc.)

- Pour une nouvelle, je prends le thème qui m'est imposé, et je cherche comment il peut s'intégrer dans ma fantasmagorie habituelle. En général, il se produit une étincelle qui fait que j'arrive à écrire ce qu'on me demande, voire à y prendre du plaisir. Comme c'est un texte "sans conséquence", je m'amuse souvent à explorer des directions que le roman en cours ne me permet pas.

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Lensman
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Message par Lensman » mer. déc. 17, 2008 8:45 am

Bonjour Francis!
Je ne sais pas si tu es encore là, mais à tout hasard je pose la question, reprenant la fin de ton dernier message.
Tu n'es pas un furieux de la nouvelle, ce que tu expliques (plus ou moins) par ta passion pour le feuilleton sans fin. Mais justement, le feuilleton sans fin (ou presque), ce n'est pas le roman, lequel demande (me semble-t-il) un construction très travaillée, à l'inverse du feuilleton, où on peut rebondir et dévier dans tous les sens. Ton avis?
Même si tu n'es plus là, merci pour tes réponses, aussi claires et précises que subtilement malicieuses!
Joseph

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Message par Fabien Lyraud » mer. déc. 17, 2008 9:14 am

Et merci pour le conseil sur Clive Barker. Je crois que je vais finir par le suivre
Tant qu'on est aux conseils de lecture je pense qu'un rompan comme Aquaforte de KJ Bishop devrait te plaire pas mal. On y trouve pas mal de thème que tu as développé dans la vile au fond de l'oeil en moins malsain. Et je pense que des auteurs comme Ford, Vandermeer peuvent aussi y'intéresser avec leurs approche décalés de la ville qui semble être un de tes thèmes de prédilection.
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Francis Berthelot
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Message par Francis Berthelot » mer. déc. 17, 2008 11:26 am

Pour Lensman :

Je suis d'accord avec toi sur ton opposition entre le roman et le feuilleton sans fin – encore qu'un auteur scriptural (qui écrit avant de construire) pourrrait avoir un avis différent. Mais ce n'est pas mon cas : je suis un auteur structural, je construis avant d'écrire.

Pour préciser les termes de ma comparaison, je dirai que Le Rêve du démiurge est une mini-série feuilletonnante en neuf épisodes. Chaque roman correspond à un épisode, c'est à dire qu'il est à la fois autonome et relié aux autres : par des personnages récurrents, d'une part ; par un fil narratif global auquel il s'intègre, d'autre part. Il a été structuré de manière très précise. L'ensemble, en revanche, s'est développé de façon libre jusqu'au volume six, Hadès Palace[/i. Là, tout en l'écrivant, je me suis posé la question de la structure d'ensemble. Pour que le cycle ait une cohérence et un sens, il me fallait encore trois romans. J'ai donc établi un schéma global (qui figurera à la fin du tome neuf), dans lequel j'ai indiqué les connexions existant entre chaque volume.

Francis Berthelot
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Message par Francis Berthelot » mer. déc. 17, 2008 11:41 am

Pour Fabien Lyraud :

Merci de tes conseils de lecture. Je ne doute pas qu'ils soient pertinents, mais je en suis pas sûr de pouvoir les suivre, du moins dans l'immédiat. Mon problème est le suivant :
1) la rédaction de Bibliothèque de l'Entre-Monde m'a causé une overdose de transfictions, voire de romans de l'imaginaire.
2) je ne suis pas très attiré par les romans proches de ce que j'écris. Les lire me met dans une situation inconfortable où planent les ombres de la comparaison, de la compétition, de la rivalité, même. Pris dans ce mélange peu honorable de questions esthétiques et de problèmes d'ego, il ne m'est pas toujours facile de s'abandonner au plaisir de la lecture. Je n'ai pas ce problème quand je lis les grands auteurs du XIXème ;-)

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » mer. déc. 17, 2008 1:47 pm

L'art est important dans ton oeuvre. Quels sont les peintres qui t'influencent ? Connais-tu le mouvement des Visionaires (JP Ugarte, Kazimier Dzyga, Jacek Yerka, Judson Huss etc...) ?
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