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Posté : mer. janv. 28, 2009 10:13 pm
par Eric
Bonsoir Philippe,

En tant qu'auteur, mais aussi de critique, vous avez vu "défiler du monde". Est-ce que vous avez eu l'impression que le genre avait évolué en France ? Et dans quel sens ?

Posté : jeu. janv. 29, 2009 6:12 am
par jerome
Je voulais revenir sur Lothar blues. Vous avez inventé une situation plutôt inédite pour les robots avec un développement de leur conscience à partir de leur mémoire virtuelle. Comment est née cette idée ? Et pensez-vous qu'on peut encore écrire et explorer le thème des robots ?

Re: Vous avez fréquenté le Saint-Germain-des-Prés de la gran

Posté : jeu. janv. 29, 2009 6:16 am
par jerome
Vous avez rencontré un certain nombre d'auteurs notamment américain (comme Ray Bradbury ou Robert Sheckley que vous avez interviewé). Lequel vous a le plus marqué ? Et pour quelle raison ?

Posté : jeu. janv. 29, 2009 1:06 pm
par systar
Bonjour Philippe,

J'ai été marqué par la lecture de La Forteresse de Coton. Vous avez expliqué l'avoir écrit en quelques jours.
Pouvez-vous parler de ces quelques jours de totale inspiration? Etait-ce une histoire que vous portiez en vous depuis longtemps, et qu'il suffisait de coucher sur le papier? Ou bien s'est-il agi d'une histoire venant comme naturellement, ou "nécessairement"?

J'ai été marqué par la lecture de La Forteresse de Coton. Vo

Posté : jeu. janv. 29, 2009 5:21 pm
par Philippe Curval
Certes, l'écriture proprement dite n'a duré que peu de temps, plutôt deux ou trois semaines que quelques jours. Mais elle a été précédée d'un premier travail de libre improvisation sur magnétophone au cours duquel je me suis libéré des fantasmes qui m'obsédaient grâce à l'invention extraordinaire qu'offre la parole, la diction. Accompagné de nombreux voyages à Venise à toutes les saisons et d'un repérage photographique sur tous les lieux où se déroule l'action.
C'est après cette accumulation de sensations et de photos, après ce long repérage que je m'en suis délivré par l'écriture. A travers une réelle griserie, car je dominais mon sujet, mes personnages, mon décor. Le roman était devenu une partie intégrante de moi-même.

Vous avez rencontré un certain nombre d'auteurs notamment am

Posté : jeu. janv. 29, 2009 5:41 pm
par Philippe Curval
Indéniablement, c'est avec Robert Sheckley que mes rapports ont été les heureux. Nous avions le même âge et il était mon dieu avant que je ne le rencontre à Metz pour la première fois. Nous sommes redescendus sur terre tous les deux et jusqu'à sa disparition nous n'avons jamais cessé de nous voir. Il ne parlait pas le français, moi, mal l'anglais, ce qui occasionnait des échanges très bizarres. Sheckley était un être fantasque, à peine sur terre, plutôt triste, mais d'un humour ravageur. Je ne me consolerai jamais de sa perte. Il reste pour moi un modèle..
J'ai interviewé trois fois Bardbury, pour le Monde et le Magazine littéraire, déjeuné et dîné plusieurs fois avec lui à Paris, mais je n'ai vraiment jamais compris qui il était, ce qu'il pensait, car il évitait tous les sujets se rapportant à l'écriture, à la littérature. Mon meilleur souvenir, c'est la première dédicace qu'il me fit lors de la parution des Chroniques martiennes chez Denoël. Il m'a fait cette dédicace “ Congrulations of your anti science-fiction stand. Good luck”.
Mais c'est avec Christopher Priest, Ian Watson que nos échanges ont été les plus fructueux, les plus amicaux. Nous avions tous les trois une même conception de la SF, en tant que seule solution pour nous évader de la littérature ordinaire.

Posté : jeu. janv. 29, 2009 6:16 pm
par jerome
Petite question, vous avez sélectionné pour faire partie du sommaire de Retour sur l'Horizon, l'anthologie de Serge Lehman. Félicitations. J'imagine que vous êtes heureux. C'était important pour vous de participer à l'appel à texte ? Et que raconte votre histoire ?

En tant qu'auteur, mais aussi de critique, vous avez vu &quo

Posté : jeu. janv. 29, 2009 6:16 pm
par Philippe Curval
C'est un vaste sujet! Pour n'en traiter qu'une partie, la plus intéressante, c'est sans doute le fait, qu'à quelques exceptions près, la SF française est profondément différente de l'anglo-saxonne, surtout américaine, et qu'elle a su se renouveler plusieurs fois sans jamais perdre cette qualité littéraire qui marque son originalité. Les puristes lui reprochent de s'écarter des fondamentaux, en particulier des rapports de la fiction avec la science. Je pense que c'est une erreur et que la bonne science-fiction française joue son rôle dans ce domaine selon une musique tout à fait pertinente,en abordant la science sous le biais de la sociologie, en abordant de front le politique, en ne craignant pas de se livrer à un travail expérimental, sans oublier l'humour, l'aventure et la poésie. De peur d'en oublier, je ne citerais pas tous les auteurs qui ont eu une réelle influence sur le genre en l'explorant jusqu'en ses domaines les plus audacieux. Mais en tant que critique depuis ses débuts, j'observe qu'il naît chaque décennie deux ou trois écrivains qui sortent du lot et mériteraient une reconnaissance littéraire que lui refuse l'establishment. A mon avis, la SF française a écrit une Histoire qui lui vaudra nécessairement un jour une reconnaissance.

Posté : jeu. janv. 29, 2009 6:45 pm
par Eons
Salut, Philippe. Tu sais qu'on aurait moins de mal à suivre ce fil si tu indiquais dans tes messages à qui tu réponds ?

Je voulais revenir sur Lothar blues. Vous avez inventé une s

Posté : jeu. janv. 29, 2009 6:50 pm
par Philippe Curval
C'est justement parce que le thème des robots semblait éculé et que plus personne ne l'abordait que j'ai tenté l'expérience de Lothar blues. Ce qui me donnait également l'occasion de renouer avec mon cycle sur l'Europe. Trois idées de base sur l'évolution de la société future m'en ont fourni le thème, l'éducation, le travail, la virtualité. Mais pour en parler, j'ai choisi l'aventure d'une révolution plutôt qu'une longue et ennuyeuse réflexion sur ces sujets. Et puis j'ai voulu inventer des robots qui ne ressemblaient pas à ceux que l'on rencontre habituellement. D'abord Lothar dont l'aspect de personnage de dessin animé apporte une certaine magie qui contraste avec son rôle d'éducateur de mon personnage principal. En second lieu, l'apparition de l'inconscient chez les quasis qui m'a été fournie par la réécriture de certaines de mes nouvelles et de mes romans. Je me suis aperçu qu'à la lecture des précédentes versions, bien des idées, bien des personnages, bien des faits avaient changé et qu'il restait en moi une frustration qui ne parvenait pas à s'exprimer. Cette frustration m'a fait penser que des robots pouvaient également accumuler des notions virtuelles refoulées qui nécessairement les feraient évoluer et modifieraient peu à peu leurs relations avec les humains.

Salut, Philippe. Tu sais qu'on aurait moins de mal à suivre

Posté : jeu. janv. 29, 2009 6:59 pm
par Philippe Curval
En principe, je cite la question et j'y réponds, mais sans que cette réponse s'affiche nécessairement au dessus ou au dessous de la question. Je vais voir ce que je peux faire pour améliorer le fil

Posté : ven. janv. 30, 2009 9:25 am
par Lensman
Bonjour Philippe!
Bonjour à tous!
Je sais que tu entretiens avec le cinéma un rapport passionnel.
Peux-tu nous en dire davantage?
Par ailleurs, as-tu été sollicité par des réalisateurs? (voire toi-même tenté ...)
Joseph

vous avez sélectionné pour faire partie du sommaire de Retou

Posté : ven. janv. 30, 2009 11:14 am
par Philippe Curval
A Jérome
Cela m'a naturellement fait plaisir puisque j'ai retrouvé les sensations qu'ont dû avoir les auteurs que j'ai découverts et publiés dans mes deux anthologies du même genre
Futurs au présent dans les années 70 et Superfuturs dans les années 80. Dont ce Retour vers l'horizon est une sorte de prolongement salutaire. Car il y a un grand nombre de nouvelles qui dorment dans les tiroirs des jeunes écrivains faute d'espace de publication. Et pour les générations précédentes, c'est une manière de leur donner un nouvel élan.
Ma nouvelle s'appelle Dragonmarx. C'est une fantasy communiste. Le point de départ se situe en 1935, à Vienne, où la mairie fut conquise par les marxistes. Il suppose qu'autour des immeubles utopiques qui se sont construit dans ces années là, un mur s'est élevé, qui protège une société communiste alliée aux forces de Votan et des Nibelungens, et lui prmet de résister au capitalisme jusqu'à nos jours et au delà.

Cinéma

Posté : ven. janv. 30, 2009 11:33 am
par Philippe Curval
Salut Joseph,
C'est une sombre histoire couronnée par une série d'échecs. Mais il faut s'attendre à tout quand on ne connaît personne dans les milieux cinématographiques.
1 Dans les année 70 un réalisateur suisse voulait réaliser un film d'après Attention des yeux. Mais la femme de Losfeld, qui ne savait pas si elle possédait encore les droits ne lui a jamais transmis mon adresse. Quand j'ai pu le joindre, il tournait un autre film.
2 Ado Kyrou, grand critique de la revue Positif et réalisateur a écrit un scénario et acheté les droits de Y a quelqu'un. Le film était en préparation lorsqu'il est mort subitement.
3 un réalisateur hongrois qui tournait en Allemagne a acheté les droits de Ah! que c'est beau New York!. Après avoir écrit le scénario avec moi et deux ans de mise en production, il a du abandonner.
4 Plus récemment, un réalisateur canadien d'un film sur Lovecraft a acquis les droits de y a quelqu'un. Durant trois ans, il a renouvelé son contrat pour finir par abandonner.
5 En tout, six de mes romans ont été achetés pour le cinéma, aucun n'a été tourné.
6 Sans compter tous les projets de télévision que nous avons écrits durant des années, avec Ruellan, Klein, Dorémieux, sans succès.
Maisj je ne perds pas confiance.

Posté : ven. janv. 30, 2009 11:37 am
par Lensman
Merci Philippe!
Mais as-tu, en matière cinématographie, des conceptions personnelles? Tu es "déjà" photographe : est-ce que l'idée de devenir réalisateur t'a un jour caressé?
Joseph