Encore une fois (décidément, je me répète ^^) ce n'est pas à moi de répondre à ça. C'est aux critiques, aux exégètes et aux lecteurs. Je crois que c'est à eux de tirer du livre ce qu'ils en estiment utile, intéressant, déplaisant, etc.systar a écrit :Le personnage de Cendre, dans la Trilogie du Chromozone, fait penser à l'un de ces enfants-dieux et enfants -ou hommes - messies que la littérature a parfois très bien mis en scène. (des Bucoliques de Virgile à Leto Atréides... ou à Jdrien de GJ Arnaud).
Cendre n'était-il là que pour incarner un messianisme individuel, une "idéologie" qui avait fait son temps et devait céder la place à la tentative d'abandon de l'individualité que représentent les Noctivores?
Objectivement, je peux essayer quand même de dire que Cendre est seulement "l'enculée conception". Il a pas demandé à être un messie (en est-il un ?), il est le résultat "orangina" d'une fiole mélangée à un ovule dans un laboratoire spécialisé dans les systèmes de sécurité. Et s'il avait fait son temps, les Noctivores ne chercheraient pas si intensément à mettre la main dessus ^^ (mais peut-être pas pour les meilleures raisons du monde...)
Oui, absolument, tu peux prendre le "salut" comme la rédemption, un fantasme de paix et de sérénité à laquelle aspirent souvent mes héros. Je sais que c'est ce qui me plaît le plus chez James Elroy. Là où d'autres verront la cruauté, la violence, la radicalité de son écriture, je suis personnellement attaché à la quête de rédemption de ses personnages (qui sont souvent des salauds, pleinement ou partiellement).question liée à la précédente:
il t'est arrivé de parler du salut, de t'interroger sur cette notion dans tes romans.
Quel est le type de salut dont tu parles? (politique, moral, historique, eschatologique?...)
Y a-t-il quelque chose comme une soif de rédemption (mais laquelle?) qui serait première, qui serait une constante chez l'homme, et dont la religion ne serait que l'une des reprises/réactualisations particulières?
On en a déjà parlé plusieurs fois devant quelques mousses,, mais la phrase de Jacques Derrida "on ne peut pardonner que l'impardonnable" m'a heurté un jour le cortex et m'a marqué pour longtemps. Être lavé de ses fautes (pas de ses "péchés") ou trouver la force de pardonner "l'impardonnable" sont des questions fondamentales pour moi. Et comme ce sont des questions, je serai bien en peine de fournir la réponse

Nous avons assez discuté (mais pas encore suffisamment) tous les deux de mon rapport au monde, donc tu sais fort bien que je ne peux pas considérer la religion comme "plus" qu'une forme particulière de salut, mais c'est déjà pas si mal d'arriver à un tel résultat.
Dans le "Déchronologue" malgré ses chapelets de jurons blasphématoires, il me semble que le capitaine Villon n'a pas cessé de croire en un "Dieu".