Stéphane Beauverger online

Retrouver Stéphane Beauverger pour trois jours de discussion sur le forum du 31 mars au 2 avril

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jerome
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Stéphane Beauverger online

Message par jerome » lun. mars 30, 2009 3:30 pm

Stéphane Beauverger nous fait le grand plaisir de venir dans le forum d'Actusf discuter avec vous du 31 mars au 2 mai.

L'occasion de parler avec lui de son cycle composé de Chromozone, des Noctivores et de La Cité nymphale et de son tout nouveau roman aux éditions La Volte Le Déchronologue. Un auteur passionnant aux livres riches et complexes.

Il a également signé deux bandes dessinées : Nécrolympia aux éditions Panini et Quartier M chez Dupuis.

Je vous mets la présentation de son éditeur (La Volte):
"Né le 29 juin 1969 en Bretagne. Baladé de casernes en gendarmeries au gré des affectations paternelles jusqu'à se fixer à Morlaix (Finistère) en 1976. Ces migrations régulières font qu'il a hérité un parcours scolaire éparpillé. Se considère cependant comme né à Morlaix dans la mesure où c'est dans cette ville qu'il estime avoir acquis sa conscience d'entité réfractaire, autonome et séparatiste.

Stéphane Beauverger vit aujourd’hui à Paris. Journaliste de formation, il rencontre Pierre Christin, le talentueux scénariste - entre autres - de Bilal et Mézières, qui sera son professeur d’écriture et l'incitera à poursuivre dans cette voie. Après avoir travaillé comme scénariste professionnel pour l’industrie du jeu vidéo, il se consacre désormais à l’écriture de ses romans (le tryptique de Chromozone et Le Déchronologue chez La Volte) et de ses bandes-dessinées (Nécrolympia chez Panini Editions, Quartier M chez Dupuis).

Systématiquement invité aux rencontres de littérature et de science-fiction, Stéphane Beauverger est aujourd'hui une figure reconnue de l'imaginaire français, en passe de franchir une nouvelle étape dans son parcours d’écrivain.
"

J'en profite pour signaler qu'il sera salle 101 ce soir lundi pour une interview audio avec la famille Abdaloff.

Quant à nous, rendez-vous demain matin. Affutez vos questions !


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Jérôme
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systar
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Message par systar » mar. mars 31, 2009 1:15 am

Salut Stéphane,

dans l'impossibilité momentanée d'avoir une discussion frontale et houblonnée avec toi, j'ouvre le bal des questions.
En rebondissant sur la présentation citée plus haut, qui est faite de toi:

- "réfactaire et séparatiste": par rapport à quoi, à qui, à quel système?

- "l'industrie du jeu vidéo": c'est pas sale, de bosser pour une industrie, quand on est réfractaire et séparatiste? (Level 1, tout petit "boss" à franchir avant de passer à des questions à la fois plus "complaisantes" envers tes écrits et plus profondes d'un point de vue esthétique et intellectuel (j'espère))

Amuse-toi bien avec ces premières fausses bonnes questions, purement apéritives, en attendant que le bal ait vraiment commencé...

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 7:58 am

systar a écrit :Salut Stéphane,

dans l'impossibilité momentanée d'avoir une discussion frontale et houblonnée avec toi, j'ouvre le bal des questions.
En rebondissant sur la présentation citée plus haut, qui est faite de toi:

- "réfactaire et séparatiste": par rapport à quoi, à qui, à quel système?
Salut Bruno :-)
Mine de rien, ta question apéritive commence fort, dans la mesure où elle fait écho à des incidents de ma p'tite vie à moi que j'ai, qui n'ont pas forcément vocation à être déballées... Disons, pour faire court, que durant ces années d'enfance nomado-militaires, mon, statut de "petit nouveau perpétuel" m'a fait disposer d'éclairages répétés et vivifiants sur les mécanismes sociaux d'ostracisme et de méchanceté parmi les chères petites têtes blondes.
"l'industrie du jeu vidéo": c'est pas sale, de bosser pour une industrie, quand on est réfractaire et séparatiste?
Le caractère réfractaire et séparatiste de l'affirmation initiale ayant été un peu explicité dans le paragraphe précédent, je rajouterai seulement que c'est sale tout court de travailler 8)
Blague à part, travailler dans le jeu vidéo m'apporte de nombreuses satisfactions, à commencer par celle d'œuvrer dans une industrie en perpétuelle évolution, encore très jeune, dans laquelle les façons de faire évoluent très vite, parce que la technologie qui sous-tend cette industrie évolue très vite. Le monde du jeu vidéo n'est ni pire ni meilleur qu'un autre, mais son caractère éminemment évolutif me plaît beaucoup.

Voilà, j'espère que ça répond à tes questions apéritives :)
____
sTeF

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Stéphane
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Message par Stéphane » mar. mars 31, 2009 8:02 am

Salut Stéphane,

Je joins aux questions de Systar une autre question très classique :
- Sur quels projets travailles-tu actuellement ?

(moi aussi il faut que je m'échauffe :))

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 8:05 am

Pendant que j'y pense, en guise de complément musical pour ceux qui étaient hier soir à la salle 101, je profite de cette tribune pour faire écouter le fameux "Flow my Tears" de John Dowland, air qui a une certaine importance, sinon une importance certaine, dans "Le Déchronologue".
En écoutant ce morceau (la version d'Andreas Scholl, que je considère parmi les plus belles jamais enregistrées), la famille Abdaloff et les auditeurs comprendront pourquoi je n'ai pas chanté ce chef-d'œuvre en direct :D

Premier extrait musical de l'interview, donc, et il y en aura sans doute d'autres (en plus c'est parfait pour débuter tranquillement la journée) : "Flow My Tears"

____
sTeF

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fabrice
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Message par fabrice » mar. mars 31, 2009 8:24 am

Salut Stéphane,

1) Pourquoi publies-tu à La Volte ? Est-ce une forme d'engagement à tes yeux ou juste, en gros, un hasard ?
2) Lis-tu à l'occasion tes petits camarades, ou tes goûts littéraires actuels te portent-ils vers autre chose (et si oui, quoi ?) ?
3) Es-tu du genre "premier jet intuitif, et trois réécritures derrière" ou "je passerai le temps qu'il faudra sur cette page mais quand j'en aurai terminé avec elle, elle sera nickel" ?
4) As-tu préparé ton discours de remerciements pour le GPI ?

Merci !

F/.

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 8:37 am

Stéphane a écrit :Salut Stéphane,

Je joins aux questions de Systar une autre question très classique :
- Sur quels projets travailles-tu actuellement ?

(moi aussi il faut que je m'échauffe :))
Hello Stéphane 8)

En ce moment, je suis en simili-vacances auto-attribuées, histoire de décompresser un peu après la publication du "Déchronologue".
Dans quelques jours, je reprendrai le collier sur un projet de jeu vidéo en développement, dont j'ai écrit le scénario en janvier et sur lequel je vais revenir maintenant pour plancher sur les dialogues et les cut-scenes. Le projet s'appelle "Mars", développé par la société Spiders. C'est un jeu "rpg post-apo" situé sur la planète rouge (après que, coupés de la Terre pour cause de catastrophe, les colons tombés dans une autarcie forcée sont obligés d'apprendre à survivre dans des conditions particulièrement hostiles). Voilà un p'tit lien vers le site du projet : Mars, pour ceux que ça intéresserait.

Sinon, je viens de finir deux articles "Fantasy et loisir ludique" et "Fantasy et jeux vidéo", qui trouveront leur place dans un gros ouvrage que prépare l'immense Jacques Baudou sur la Fantasy, et je travaille sur quelques nouvelles qui m'ont été commandées, dont les échéances approchent peu à peu.

A moyen terme, j'ai deux projets de bandes dessinées sur le feu, qui devraient démarrer en 2009.

Et je commence à plancher sur mon prochain roman, mais je n'en suis pour le moment qu'à la phase de documentation.

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gutboy
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Message par gutboy » mar. mars 31, 2009 8:44 am

Hello Stéphane,

J'avais la même question que la 3) de Fabrice: peux-tu nous parler précisément de la façon dont tu as écrit à la fois la trilogie Chromozone et le Déchronologue?
Entre une trilogie et un livre dont le récit est dé-chronologique, j'imagine que le plan de travail est très différent, sur le plan technique d'écriture?
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

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Transhumain
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Message par Transhumain » mar. mars 31, 2009 9:18 am

Salut sTeF,
Il est peut-être encore un peu tôt pour parler d'un éventuel GPI (ce Fabrice, quel farceur), mais tout de même, semble se profiler déjà un consensus autour du Déchronologue, ce qui n'était pas vraiment le cas de ta trilogie. Comment perçois-tu cela ?
Cette idée de dissocier dans le Déchronologue le temps de la fiction (linéaire et elliptique) et le temps de la narration (éclaté) t'a-t-elle été inspirée par d'autres romans, en SF ou ailleurs ?

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 9:23 am

fabrice a écrit :Salut Stéphane,

1) Pourquoi publies-tu à La Volte ? Est-ce une forme d'engagement à tes yeux ou juste, en gros, un hasard ?
Bonjour Fabrice 8)

Ma publication à La volte est, au départ, un pseudo hasard. Comme certains le savent déjà, mon premier roman "Chromozone" a connu une première publication au sein d'une micro-structure qui s'appelait les "Escogriffes" : la preuve en image. Il s'agissait, pour les membres des Esco', issus de différents métiers du livre, de donner vie à un roman "dans les conditions du réel". Au terme de l'expérience, quand il s'est avéré que c'était épuisant et que l'expérience ne serait pas renouvelée dans les mêmes conditions, Louis-Antoine Dujardin (le "boss" des Escogriffes) a eu la délicatesse et la courtoisie de permettre au roman de ne pas mourir sans suite, en cherchant repreneur. C'est comme ça qu'il a rencontré Mathias Echenay, qui à l'époque venait de sortir "La Horde du Contrevent". Mathias a pensé que Chromozone méritait qu'il le reprenne, et c'est ainsi que le roman a connu sa publication qui m'a fait entrer un orteil dans le "milieu".
Hasard, donc, dans la mesure où je n'ai pas cherché à entrer à La Volte.

C'est seulement à posteriori (j'ai le cerveau lent) que j'ai réalisé la chance que j'avais d'avoir été pris à La Volte,et ce que ça pouvait signifier... Quand j'ai terminé ma première trilogie, il n'était pas du tout évident ou convenu que "Le Déchronologue" serait publié par Mathias et Norbert (Merjagnan, qui a entretemps rejoint le navire volté). Ca s'est juste fait "comme ça", naturellement.
Je ne sais pas comment c'est d'être publié ailleurs, donc je ne sais pas comment se passent les relations auteur./éditeur dans d'autres maisons et je ne peux pas comparer. Disons que la manière dont ça se passe à La volte me satisfait pleinement. Par exemple, sur "Le Déchronologue", j'avais carte blanche totale. En raison de la nature "déchronologique" du roman, je voulais rendre un produit fini qui puisse faire jouer à plein sa structure narrative, même auprès de mon éditeur. J'ai donc travaillé tout seul dans mon coin et livré le résultat une fois terminé. Mathias m'a assez fait confiance pour ça, et je suppose que ça n'allait pas sans de sérieuses craintes de son côté de devoir attendre deux ans sans lire une ligne de ce qui était en préparation :-)
2) Lis-tu à l'occasion tes petits camarades, ou tes goûts littéraires actuels te portent-ils vers autre chose (et si oui, quoi ?) ?
Je lis de la SF depuis "tout petit", donc forcément j'ai lu la prose de pas mal de mes petits camarades avant de devenir auteur. Dans ton cas, par exemple, j'avais lu "Atomic Bomb" sur les conseils d'une amie avant de savoir ce que tu "pesais" dans la SF francophone. Par simple curiosité littéraire. Jean-Marc Ligny, Laurent Genefort, Ayerdhal, Richard Canal, Berthelot, (et d'autres) font aussi partie de mes choix de lecture personnels de longue date.
Quand je suis passé "de l'autre côté de la barrière", j'ai passé un certain nombre de mois à ne pas desserrer les dents en présence de tous ces gens 'achement connus qui me faisaient une place à table... Je me souviens en particulier de ma première rencontre avec toi, ça devait être aux Imaginales, où j'étais assis face à toi et à peine capable d'aligner deux phrases (parce que j'avais déjà lu "Atomic Bomb", justement). Depuis ça va mieux ^^
Au jour d'aujourd'hui, je ne prétendrai pas lire tout ce qui se publie dans le genre. Mais, par exemple, en ce moment j'ai acheté et je déguste "Le Petit Cabaret des morts" de Francis Berthelot, "This is Not America" de Thomas Day, "Espaces Insécables" de Sylvie Lainé. Je continue à picorer ce qui me serait susceptible de me plaire en tant que simple lecteur, en gros.

Hors "genre", je ne lis plus beaucoup de romans, plutôt des essais ou des ouvrages de référence pour ma documentation personnelle liée à mes projets en cours ou à venir.
3) Es-tu du genre "premier jet intuitif, et trois réécritures derrière" ou "je passerai le temps qu'il faudra sur cette page mais quand j'en aurai terminé avec elle, elle sera nickel" ?
Plutôt la première solution. Avec une nécessité de laisser du temps entre le jet et la relecture. mon "unité de travail" est le chapitre.
4) As-tu préparé ton discours de remerciements pour le GPI ?
J'ai même acheté du shampooing pour être présentable sur scène :roll:

Shalmaneser
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Message par Shalmaneser » mar. mars 31, 2009 9:39 am

Hello Stéphane !
J'avais une question plus précisément liée au texte du Déchronologue, que je suis en train de terminer, et qui me semble en effet assez différent de la trilogie Chromozone, notamment du point de vue du style. Tu parlais justement du superbe "Flow my tears" de John Dowland, dont Villon fait son hymne, et qui m'a semblé pouvoir servir de toile de fond à quelques chapitres cruciaux. Mais il y a aussi de nombreuses chansons citées en exergue (Bonnie Prince Billy, Sigur Ros, etc.), comme si le texte devait toujours, d'une manière ou d'une autre, interagir avec une mélodie ou un rythme singuliers. Ce qui m'amène enfin à ma question : quel rôle joue la musique dans ton écriture ?

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 9:43 am

gutboy a écrit :Hello Stéphane,

J'avais la même question que la 3) de Fabrice: peux-tu nous parler précisément de la façon dont tu as écrit à la fois la trilogie Chromozone et le Déchronologue?
Entre une trilogie et un livre dont le récit est dé-chronologique, j'imagine que le plan de travail est très différent, sur le plan technique d'écriture?
Hello Gutboy :)

De mon point de vue, il n'y a pas de différence flagrante de façon de travailler, entre la trilogie et "Le Déchronologue" (à part le fait, bien entendu, que je ne suis sans doute pas exactement la même personne entre ces deux réalisations). Mon objectif devait être à peu près le même dans les deux cas : raconter une histoire que j'espère intéressante, qui donne envie au lecteur d'aller jusqu'au dernier chapitre sans s'emmerder ; et, si possible, en posant une ou deux questions qui me tarabustent sur le rapport au monde, aux autres, à l'adversité, à la survie en milieu hostile ^^

Maintenant, encore une fois, en raison de la structure "déchronologique" du p'tit dernier, la manière dont j'ai conçu le scénario et la trame était forcément liée à la nature de ce que je voulais raconter (un équipage de pirates pris dans des déchirures temporelles). Avec, jusqu'au moment de rendre le manuscrit, l'angoisse de me dire que j'avais peut-être eu grand tort ^^
Je n'ai pas écrit assez de romans pour pouvoir tirer des leçons où règles immuables sur ma façon de travailler. Pour le moment, il me semble que c'est le sujet que j'aborde, et l'histoire que je veux raconter, qui m'inclinent à préférer telle ou telle forme. J'ai lu ici ou là à propos du "Déchronologue" qu'on avait du mal à imaginer que c'est le même auteur qui avait produit la trilogie "Chromozone" et "Le Déchronologue". Ca semblerait vouloir indiquer que je me suis amélioré ? Ou seulement que le style "truculent" du capitaine Villon sert la forme d'un roman de piraterie ? Je ne sais pas, mais je ne m'imagine pas réécrire une autre histoire en me glissant à nouveau dans la peau et le style de Villon. Je ne suis pas encore schizo à ce point :lol:

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 10:06 am

Transhumain a écrit :Salut sTeF,
Il est peut-être encore un peu tôt pour parler d'un éventuel GPI (ce Fabrice, quel farceur), mais tout de même, semble se profiler déjà un consensus autour du Déchronologue, ce qui n'était pas vraiment le cas de ta trilogie. Comment perçois-tu cela ?
Salut Transhumain :D

Je ne sais pas trop comment répondre à ta question. Autant, tant que le roman n'est pas imprimé, je peux me cailler les sangs sur le thème de "Est-ce que j'ai raison d'avoir fait tel ou tel choix ? Est-ce que je n'aurais pas dû, plutôt, privilégier tel éclairage ? raccourcir ici ? rallonger là ?" etc... autant je me sens capable d'affirmer fièrement "ceci est la forme que j'estime la meilleure pour ce que j'avais à dire !" Cet effet balancier entre la panique et le péremptoire m'apporte le semblant équilibre (ou le double déséquilibre ^^) nécessaire à la livraison du résultat final. Après, le livre vit sa vie et ça ne me concerne plus. Bon accueil, mauvais accueil, pas d'accueil du tout ? Ce n'est pas à moi d'en juger. A l'instant de rendre le manuscrit, je dois être capable de dire "ceci est la meilleure forme, le meilleur travail, que je me sens capable de fournir à cet instant de ma vie, de mon rapport à l'écriture". J'imagine que c'est vrai pour tous les auteurs.
Tant que je me sens dans cette relation d'honnêteté à ma production, j'estime que j'ai accompli l'essentiel.

C'est au nom de ce principe, par exemple, que je n'interviens pas sur les couvertures. Je considère qu'il est de la responsabilité du ou de la responsable de la couv' de proposer ce qu'il ou elle estime être ce qui est le mieux. Même chose pour la maquette, l'éventuelle musique associée au livre (dans le cas de "La Cité Nymphale). Et les vaches seront bien gardées.
Cette idée de dissocier dans le Déchronologue le temps de la fiction (linéaire et elliptique) et le temps de la narration (éclaté) t'a-t-elle été inspirée par d'autres romans, en SF ou ailleurs ?
Je ne crois pas. En tout cas, je n'ai pas souvenir d'avoir été influencé ou inspiré consciemment. Encore une fois, c'est "la forme qui me semblait la plus propice à mon projet". Mais je ne doute pas que le Transhumain va me décortiquer tout ça en long, en large et en travers et dégoter les références nécessaires :D
On m'a parlé hier soir de "Sur des mers plus ignorées" de Tim Powers et de "Stalker" de... je ne sais plus (Jérôme Lavadou, si tu es dans le coin et que tu peux me rappeler ta référence, je suis preneur ^^).

Tiens, en parlant de Tim Powers, je réalise que "Les Voies d'Anubis" (livre qui m'a beaucoup marqué) pourrait faire partie des œuvres ayant participé à l''échafaudage du "Déchronologue".

Alcor
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Message par Alcor » mar. mars 31, 2009 10:32 am

Hello Stéphane,

la trilogie Chromozone peut s'apparenter - en partie - au genre post-apocalyptique : quels sont les ouvrages de cette riche famille qui t'ont inspirés (si tel fut le cas) ?

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 10:44 am

Shalmaneser a écrit :Hello Stéphane !
J'avais une question plus précisément liée au texte du Déchronologue, que je suis en train de terminer, et qui me semble en effet assez différent de la trilogie Chromozone, notamment du point de vue du style. Tu parlais justement du superbe "Flow my tears" de John Dowland, dont Villon fait son hymne, et qui m'a semblé pouvoir servir de toile de fond à quelques chapitres cruciaux. Mais il y a aussi de nombreuses chansons citées en exergue (Bonnie Prince Billy, Sigur Ros, etc.), comme si le texte devait toujours, d'une manière ou d'une autre, interagir avec une mélodie ou un rythme singuliers. Ce qui m'amène enfin à ma question : quel rôle joue la musique dans ton écriture ?
Hello Shalmaneser ! 8)

Encore une fois, je ne suis pas le mieux placé pour répondre à ce genre de question (ou bien je n'ai pas encore avalé assez de tafia ou de houblon pour apporter une réponse qui me semblerait pertinente ^^).
La musique joue un rôle essentiel dans ma vie. C'est la forme d'expression qui m'interpelle le plus. Je suis plus souvent bouleversé / exalté / transporté par une musique ou une voix que par un texte... La poésie me semble être la forme d'écriture la plus proche de ce que me procure l'écoute de la musique. Mais je n'écris pas de poésie :wink:
Pour répondre plus techniquement sur le rapport entre l'écriture et la musique, je peux essayer de dire que je crois être très attaché à la musicalité au rythme de ma prose. Je corrige souvent en relisant à voix haute, pour éprouver le rythme d'un paragraphe. Mais c'est de l'ordre de la "sensation", pas de l'application méthodique de règles de construction visant sciemment à produire tel ou tel effet. J'ai envie de dire que, bien logiquement, le rythme que j'instille dans une phrase ou un ensemble de phrases vise à rendre au mieux cette oscillation quantique entre ma "voix" intérieure (mon souffle interne) et l'action en cours. Mais c'est de l'ordre du ressenti, pas du calcul.
Je me souviens que tu avais écrit un article (fort instructif pour moi) sur "Chromozone" où tu avais décortiqué un passage concernant des mouettes qui discutent entre elles (on dit une prosopopée je crois) à propos du héros : "Qu’est-ce que c’est que cette drôle de forme (...)" demande un des oiseaux ; et tu avais entendu dans cette allitération en [k] le cris des mouettes. A te lire, ça me semblait absolument bien vu, et pertinent, mais ça n'avait pas été pensé pour produire sciemment cet effet.

En ce qui concerne les extraits de chansons qui introduisent chaque chapitre du "Déchronologue", j'ai essayé de choisir des airs qui sont en rapport avec le contenu du chapitre concerné, et que pourrait (voire qu'écoute réellement) le capitaine Villon dans sa cabine grâce à la magie des maravillas, en essayant non pas de sélectionner systématiquement des airs que j'apprécie, moi, mais des airs qu'il pourrait apprécier, lui. Heureusement, nous sommes tombés d'accord un certain nombre de fois sur certains morceaux qui ont l'avantage de nous charmer tous les deux (Bonnie Prince Billy, Johnny Cash, Tom Waits, etc...)

Tiens, puisqu'on parle de Bonnie Prince Billy, c'est l'heure d'un deuxième intermède musical (éloignez les enfants, les dépressifs et les lames de rasoir ^^) :

I see a Darkness

Si je n'ai pas répondu assez précisément à ta question, n'hésite pas à revenir à la charge :)

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