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Thomas Geha
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Message par Thomas Geha » mar. mars 31, 2009 9:06 pm

sTeF a écrit : "hey, c'est juste un livre de pirates avec des canons, de la fumée, des sabres d'abordage et des beuveries au coucher du soleil" mais... Hey, c'est juste une histoire de pirates avec canons, de la fumée, etc. :D
Je dois dire que, en gros, c'est ce qui m'a vraiment plu. Forester n'est pas loin. Mc Orlan non plus (A bord de l'étoile Matutine). Avec de la SF en plus ! J'ai franchement adoré ton roman.

(à part ça j'ai pas de questions! )

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Bruno
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Message par Bruno » mar. mars 31, 2009 9:21 pm

Bonsoir sTeF,

Tu nous as avoué à la Salle 101 que le langage fleuri de Fèfè de Dieppe, l'un des personnages les plus attachants de ton roman, était pure invention de ta part. N'empêche que ça sonne juste. Comment as-tu travaillé cette truculence ?

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 9:38 pm

Thomas Geha a écrit :
sTeF a écrit : "hey, c'est juste un livre de pirates avec des canons, de la fumée, des sabres d'abordage et des beuveries au coucher du soleil" mais... Hey, c'est juste une histoire de pirates avec canons, de la fumée, etc. :D
Je dois dire que, en gros, c'est ce qui m'a vraiment plu. Forester n'est pas loin. Mc Orlan non plus (A bord de l'étoile Matutine). Avec de la SF en plus ! J'ai franchement adoré ton roman.

(à part ça j'ai pas de questions! )
Hello Thomas / Xavier :D

Je t'avoue que je n'ai pas lu les romans de "grand large" de Forester, mais par contre j'avais adoré "African Queen". Enchanté que "Le Déchronologue" t'ait emballé, collègue 8)

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 10:09 pm

Bruno a écrit :Bonsoir sTeF,

Tu nous as avoué à la Salle 101 que le langage fleuri de Fèfè de Dieppe, l'un des personnages les plus attachants de ton roman, était pure invention de ta part. N'empêche que ça sonne juste. Comment as-tu travaillé cette truculence ?
Bonsoir Bruno :)

Effectivement, le jargon de Fèfè est totalement inventé. A la base, j'avais pensé lui attribuer un sabir fait de breton, français, anglais, hollandais et espagnol mélangé, un peu à la manière du "parler des rues" que parle le personnage de Gaff dans Blade Runner, mais je me suis assez vite rendu compte que ça ne fonctionnait pas (je ne m'y suis peut-être bien pris...) : à moins que le lecteur parle au moins 2 ou 3 des différentes langues, ça devenait vite incompréhensible... Alors je me suis dit que, quitte à faire un jargon obscur, autant loger tout le monde à la même enseigne (le héros compris) et faire parler à Fèfè un sabir inventé.

Donc, ça donne des trucs comme "Te cagnes pas, capitoune, toi et moi on va longer sur l'portant" ou bien "Cabesse, mon palo, mais faudra chauliper le Fèfè pareil"... Au final, l'idée, c'était d'inventer des phrases dont la syntaxe est celle du français (pour rester dans un cadre grammatical connu), mais dont le plus de mot possible est inventé (et si possible en rappelant une racine proche). Par exemple, "cabesse", ça doit vouloir dire (je ne parle pas couramment le Fèfè ^^) "oui" ou "d'accord", comme s'il hochait la tête en parlant (la cabessa en espagnol). Si tu regardes bien, tu verras que les propos de Fèfè sont généralement incompréhensibles, mais que c'est le contexte, ou les réponses d'autres personnages, qui donnent des indices quant au sens de la phrase prononcée par le grand boucanier.

Au fil des chapitres, j'ai fini par me constituer un petit lexique des mots clefs de Fèfè (cabesse, palo, c'est de la bouille, sirelopette, brûle-cagasse) à la manière de l'argot des apaches ou du louchebem des bouchers (dont un dictionnaire a été publié cette année) et j'ai brodé autour.

Le plus marrant, c'est que sur certaines phrases sur lesquelles je n'avais pas assez travaillé, mes beta-testeurs me les ont signalé on disant "attention, là on comprend trop ce qu'il veut dire" :lol:

systar
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Message par systar » mar. mars 31, 2009 11:16 pm

Comment as-tu conçu le personnage de Sévère?

Elle emprunte à la figure de la Dame de l'amour courtois, inaccessible, objet d'une idéalisation et d'une magnification.
Elle est aussi un bel avatar de l'idée même d' "exil" (être exilé, c'est ne plus vivre au lieu de sa naissance, mais aussi selon le temps que l'on aimait).
Et elle est bien désespérée, malgré (à cause de) un salut qu'elle doit à Villon.

Comment t'est venue l'idée d'un personnage aussi riche, et finalement aussi attachant?
Références livresques, cinéma... ou, là encore, besoins internes à la narration?

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 11:47 pm

systar a écrit :Comment as-tu conçu le personnage de Sévère?

Elle emprunte à la figure de la Dame de l'amour courtois, inaccessible, objet d'une idéalisation et d'une magnification.
Elle est aussi un bel avatar de l'idée même d' "exil" (être exilé, c'est ne plus vivre au lieu de sa naissance, mais aussi selon le temps que l'on aimait).
Et elle est bien désespérée, malgré (à cause de) un salut qu'elle doit à Villon.

Comment t'est venue l'idée d'un personnage aussi riche, et finalement aussi attachant?
Références livresques, cinéma... ou, là encore, besoins internes à la narration?
:oops: Je crois bien que Sévère est née du personnage de Mime dans Albator, autre grand capitaine pirate devant l'éternel (oui, je sais, ça casse le mythe, tout de suite ^^). Bon j'en rajoute un peu, parce que ce personnage devait déjà beaucoup à la "damsell in distress" de l'amour courtois, comme tu le fais si bien remarquer, mais les mêmes bases sont là : exilée, vivant recluse à bord de l'Atlantis, etc.
Après, comme je savais ne disposer que d'un seul personnage féminin (les femmes à bord, ça porte malheur, c'est bien connu, d'ailleurs, Villon se permet à un moment de préciser ce qu'il pense de cette superstition idiote), il fallait que j'en fasse un personnage important et étoffé. J'ai donc décidé que :
- C'est elle qui tiendrait la dragée haute à Villon ;
- C'est elle qui serait la clef du destin de Villon, mais qu'elle ne le lui révèlera jamais ;
- Villon serait fou d'elle mais que leur amour serait impossible ;
- qu'elle serait belle, intelligente, fière, inaccessible... et inconsolable.

Je ne voulais surtout pas d'une histoire love entre ces deux-là, même si c'est une figure classique du roman d'aventures maritimes. Sur ce point précis, j'ai tenté de prendre à contrepied la figure classique de la "copine du héros".

Après, heu, bon, on se refait pas... J'ai un peu puisé dans mon entourage pour donner corps et vie à la belle Sévère - c'est ma fiancée de Frankenstein à moi :twisted:

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Bull
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Message par Bull » mar. mars 31, 2009 11:49 pm

oui, je sais, ça casse le mythe, tout de suite
Au contraire !

systar
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Message par systar » mar. mars 31, 2009 11:52 pm

sTeF a écrit :
Je ne voulais surtout pas d'une histoire love entre ces deux-là
Juste une bouffe extra tempora... Le minimum syndical, quoi. :P

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Bull
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Message par Bull » mar. mars 31, 2009 11:55 pm

Bon, en France il est plus de minuit. Nous sommes donc en comité restreint.
Avoue que tu t'es inspiré de "rencontre cosmique" de AEVV :-)



Qui est à reservé aux spécialistes, mais qui se laisse lire quand même

sTeF

Message par sTeF » mar. mars 31, 2009 11:59 pm

systar a écrit :
sTeF a écrit :
Je ne voulais surtout pas d'une histoire love entre ces deux-là
Juste une bouffe extra tempora... Le minimum syndical, quoi. :P
Oui, d'ailleurs, je dois te remercier pour m'avoir dégoté la formule latine exacte qui collait le mieux à la situation. Mes souvenirs latinistes sont loin derrière moi (c'est d'ailleurs flippant de se dire que merde, mine de rien, j'en ai quand même fait 5 ans !! Et que je ne serais même plus foutu de décliner dominus ou amare sans me planter...)

sTeF

Message par sTeF » mer. avr. 01, 2009 12:03 am

Bull a écrit :Bon, en France il est plus de minuit. Nous sommes donc en comité restreint.
Avoue que tu t'es inspiré de "rencontre cosmique" de AEVV :-)



Qui est à reservé aux spécialistes, mais qui se laisse lire quand même
Ah bah tiens, puisque je te tiens, Bull (non, non, reste ici ! ^^) tu vas peut-être m'expliquer (sans entrer dans les guerres de chapelle) quelle irréductible fracture sépare les amateurs de AEVV des autres ? C'est à croire que c'est plus crucial que le sexe des anges :shock:

Je précise éventuellement que je n'ai jamais lu, même si je connais de nom, au moins, tout de même.

systar
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Message par systar » mer. avr. 01, 2009 12:08 am

sTeF a écrit :
systar a écrit :
sTeF a écrit :
Je ne voulais surtout pas d'une histoire love entre ces deux-là
Juste une bouffe extra tempora... Le minimum syndical, quoi. :P
Oui, d'ailleurs, je dois te remercier pour m'avoir dégoté la formule latine exacte qui collait le mieux à la situation. Mes souvenirs latinistes sont loin derrière moi (c'est d'ailleurs flippant de se dire que merde, mine de rien, j'en ai quand même fait 5 ans !! Et que je ne serais même plus foutu de décliner dominus ou amare sans me planter...)
Et puisqu'on en parle: c'est une très belle scène.
Le désir, c'est beau dans la distance (pour prolonger les remarques d'aujourd'hui sur la difficulté de le mettre en scène).
Et c'est beau quand ça fait événement, que ça sort du temps, et que ça nous fait sortir du temps lui-même (a fortiori quand il est ravagé et déchiré...).

Bon, je vais pas te cacher que sur ce coup-là, Sévère fait sa chieuse: un début de baiser et hop, elle se rétracte et reprend ses distances...

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Message par Bull » mer. avr. 01, 2009 12:09 am

Avis purement personnel :

Van Vogt se lit avec ses tripes. Il n'est pas question de décortiquer chacune de ses phrases. Du coup; "ça passe ou ça casse".

C'est une "claque" à notre sens de l'imaginaire. Une créativité incroyable.

Une idée scientifique ou pseudo-scientifique lui plait ?
Super, il en fait un livre.

Une autre lui plait ?
Il enfait deux nouveaux.

Le contraire de la Hard-science.

Jubilatoire.


En plus, il SAIT écrire/décrire des E.T

C'est sur que ça aide, pour rentrer dans ses livres et s'identifier aux différents personnages...

systar
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Message par systar » mer. avr. 01, 2009 12:22 am

AE Van Vogt a écrit : Je rêve d'idées d'histoires dans mon sommeil. Je ne dis pas que j'ai toutes mes idées en rêvant, mais c'est ainsi que certaines d'entre elles me viennent. Par exemple, j'écris une histoire, et tout d'un coup je m'aperçois que je ne sais pas ce qui doit venir après - vous voyez que quand je commence une histoire, je n'en connais pas encore la fin... Juste une notion et quelque chose que je trouve stimulant. Je me forme une image qui m'intéresse et je passe à l'écriture. Mais je ne sais pas du tout quelles seront les étapes suivantes. Sur ce je vais dormir, et je n'arrête pas de me réveiller, en pensant "Maintenant, j'aimerais bien un petit coup de pouce". Ensuite, même en me disant ça, je m'endors. Et je me réveille encore, et je n'arrête pas, en poursuivant cette même pensée. Si je n'y arrive pas, je dors toute la nuit, et le jour d'après je tourne en rond avec mes idées. En général, en rêve, ou vers dix heures du matin, soudain une idée survient, quelque chose qui en un sens ne débouchera sur rien, mais qui sera né de l'histoire. C'est comme ça que me sont venues mes histoires les plus originales; grâce à ces idées, toutes les dix pages l'histoire prenait une nouvelle direction.
C'est à mon humble avis l'une des raisons pour lesquelles il est tant aimé, et tant détesté à la fois.

sTeF

Message par sTeF » mer. avr. 01, 2009 12:36 am

Merci pour ces précisions, messieurs. Ca me donnerait bien envie d'en lire.
Bon, je vais décrocher là pour ce soir, on se revoit demain.

Et v'là une p'tite berceuse pour trouver le sommeil, ou se réveiller mollement, toujours extraite du "répertoire" du Déchronologue.

Tom Waits - No One Knows I'm Gone

@ demain

[EDIT] : hop, de retour, bonjour tour le monde, pouvez ouvrir le feu ^^ * slurps de café *
____
sTeF

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