
Je réinvente peut être l'eau chaude, mais ma culture en BD étant proche de l'infiniment petit, et celle des comics frôlant le moins 8000, quand je tombe sur de la bonne bête comme ça, je me répands vite en ronronnements de pure satisfaction.
En comics jusqu'ici, je me suis toujours limitée à Tank Girl et c'est déjà mon niveau supérieur d'extase. Même Moore, je ne maîtrise pas (ok, je viens de m'offrir les Watchmen, je progresse) c'est pour dire. Maus, si on colle ça en comics mais ça se discute. Bref.
Donc je démarre la bête avec tout de même un bon a priori, ce qui est la meilleure manière d'être déçue et de se dire que les copains font chier à vous faire claquer vos sous dans la dernière daube à la mode (ou au moins, dans le truc pas bien votre came qui ne vous colle pas au cuir chevelu, parce que quand même, Nébal et Vir, quoi.)
Ben non. Même pas. Même pas peur. C'est graphiquement assez génial, avec des chouettes clins d'œils dans tous les coins, et d'une. Et de deux, surtout, surtout, c'est intelligent en diable. De la SF comme j'aime, qui décortique sans un gramme de faiblesse les pires travers de notre société : les influences sociales populistes, le manque de réflexion, le besoin de s'évader dans n'importe quoi, la came, la religion, le sexe, de nouveaux corps pour ne pas avoir à penser, surtout ne pas réfléchir, ne pas chercher à comprendre.
Un antihéros journaliste et au pile poil, qu'on embrasserait bien avant de lui balancer une mandale dans la gueule. Quelques faiblesses dans le scénar, mais tellement d'inventivité qu'on oublie vite que les raccourcis sont parfois faciles. Un poil de démagogie quand même (l'homme politique n'est que le pire - mais c'est vrai qu'il a l'air d'un vrai Sarko, le physique en plus - peut pas dire en moins sur ce coup là, l'est grand et gros) ça va avec le côté anar ; des persos secondaires souvent vachement bien troussés.
Bref, me suis éclatée comme une folle, et j'en redemande. Pas fini de me ruiner, reste encore deux tomes de la compil...