On parle bien de SF (et pas de Fantasy/Fantastique), et de nouveautés ? Le rapport entre les genres, dans les référencements que j'ai vus, était nettement en défaveur de la SF.Thomas Geha a écrit :Je reste quand même dubitatif là-dessus.
J'ai tenu (en binôme) un rayon jeunesse d'une grosse librairie... autant je n'ai jamais eu de soucis pour recommander des titres de SF (il y en a quasiment toutes les semaines à la nouveauté)
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Audrey Petit a écrit :On parle bien de SF (et pas de Fantasy/Fantastique), et de nouveautés ? Le rapport entre les genres, dans les référencements que j'ai vus, était nettement en défaveur de la SF.Thomas Geha a écrit :Je reste quand même dubitatif là-dessus.
J'ai tenu (en binôme) un rayon jeunesse d'une grosse librairie... autant je n'ai jamais eu de soucis pour recommander des titres de SF (il y en a quasiment toutes les semaines à la nouveauté)
Petit malentendu : évidemment, je ne sépare pas Fantasy et SF.
Mais malgré tout, je trouve que le polar est totalement noyé sous ce déluge de Fantasy/SF. Il suffit de jeter un oeil aux têtes de gondoles jeunesses (qui sont à peu près l'inverse des têtes de gondoles adultes!).
Du coup, question :
Pourquoi ce public, devenu adulte, ne s'intéresse-t-il que très peu au rayon SF/Fantasy ?
Question complémentaireAudrey Petit a écrit :Bonjour Jérôme,jlavadou a écrit :Bonjour Audrey,
une petite question peut-être un peu anecdotique, mais qui me titille depuis que j'entends parler du label Orbit : quelle différence y a-t-il entre un label et une collection ? J'avoue ne pas trop bien saisir la nuance. En quoi se manifeste-t-elle ?
Merci.
En fait je l'ai évoqué brièvement dans mon premier post, et je me permets de le reprendre ici, car c'est je crois vraiment ça : "Contrairement à une collection, qui a généralement une ligne édito, une charte graphique, un format prédéfinis, qui décline au sein d'une maison une partie de la production de celle-ci, un label, même s'il est hébergé par une structure en particulier, possède un fonctionnement autonome." En d'autres termes, le label est un Etat dans l'Etat, une structure dans la structure, un empêcheur de publier en rond, même en Orbit, qui fait rien qu'à sortir de la SFF quand d'autres proposent des choses sérieuses. Ca permet d'avoir son site à soi et ses codes isbn à soi, entre autres choses merveilleuses.

- Eons
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Re: Et le numérique ?
Surprenant. Pour Van Vogt (Lenclud), par exemple, on a obtenu sans difficulté les droits électroniques – ce sont les droits papier qui étaient exorbitants. Bon, il est vrai que c'est le seul Américain pour lequel nous soyons passés par un agent.Audrey Petit a écrit :Les agents ou éditeurs étrangers ne cèdent généralement pas, ou à des conditions intenables, les droits électroniques.Eons a écrit :Pourrais-tu expliciter, car c'est un problème que nous n'avons pas chez nousAudrey Petit a écrit :Cela dit, les droits électroniques sont très difficiles à obtenir
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
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Comment définis-tu la frontière entre la jeunesse et la littérature "adulte" ? Est-ce une question de style ? D'identification du lecteur ? Comment est-ce qu'un texte se retrouve dans l'une ou l'autre des catégories ?Thomas Geha a écrit :Je reste quand même dubitatif là-dessus.Audrey Petit a écrit : La SF Jeunesse est un désert.
J'ai tenu (en binôme) un rayon jeunesse d'une grosse librairie... autant je n'ai jamais eu de soucis pour recommander des titres de SF (il y en a quasiment toutes les semaines à la nouveauté) autant en polar -ce qui est paradoxal quand on voit le marché adulte- il est de plus en plus dur de trouver des titres sur les tables de nouveautés. Mais j'ai vu que Jacques Baudou lançait sa collection chez Mango, ce qui me réjouit.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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Bonjour Audrey,
J'en profite pour rajouter une petite question : percevez-vous une différence dans votre travail avec les auteurs entre les littératures jeunesse et adulte ou est-ce exactement la même chose ? désolée pour si cette question est un peu bébête, je n'y connais pas grand chose...jerome a écrit :Comment définis-tu la frontière entre la jeunesse et la littérature "adulte" ? Est-ce une question de style ? D'identification du lecteur ? Comment est-ce qu'un texte se retrouve dans l'une ou l'autre des catégories ?
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Bonjour Lucie,Lucie a écrit :Bonjour Audrey
Ma foi, il faudrait en parler à Arnaud Nourry.Lucie a écrit :Il me semble que l'essor de la littérature policière (en termes de vente) est allée ces dernières années avec celui des séries télévisées. Qu'elles soient américaines ou françaises, la plupart des gens ont vu, et même suivi, au moins une série TV policière. Le polar est ainsi sorti de sa niche et a conquis un nouveau lectorat. On peut se demander si le cinéma et la TV ne pourraient pas aussi constituer un bon facteur d'"éducation à la SF et à la fantasy". Hachette est un groupe qui a les moyens financiers. Crois-tu qu'il aurait la volonté de produire des oeuvres audio-visuelles de SFFF ?
Plus sérieusement, c'est en soi une bonne idée, mais je doute que même Hachette se lance dans l'aventure... Le milieu TV/Cinéma français est plutôt déprimant. Il y a eu des tentatives, toutes plus ou moins avortées/ratées, soit parce que les scénaristes n'ont aucun pouvoir, soit parce qu'il n'y avait pas de moyens, soit parce que tout changeait en cours de route, généralement les trois.
Ce n'est pas prévu pour le moment, mais pourquoi pas. En revanche, si par fantastique tu entends bit-lit, alors oui, il y en aura !Lucie a écrit :Il est beaucoup question de SF et de fantasy : comptes-tu publier ici ou là du fantastique ?
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Il s'y intéresse moins, mais pas peu ; depuis quelques années, il s'y intéresse beaucoup plus, et les rayons de genre adulte ne sont pas moribonds. J'ajouterais que l'essor de la SFF en rayons Jeunesse n'est pas si vieille, et les jeunes lecteurs d'hier sont à présent ados et plébiscitent Twilight, qui n'est pas de la littérature générale ni du thriller.Thomas Geha a écrit :Pourquoi ce public, devenu adulte, ne s'intéresse-t-il que très peu au rayon SF/Fantasy ?
Enfin, on trouve aussi en rayons SFF les titres de B. Werber ou ceux de M. Chattam, sans oublier S. King et quelques autres, qui figurent parmi les meilleurs ventes chaque année.
Si mes souvenirs sont bons, début 2009, sur les 10 meilleures ventes, 6 étaient de la SFF.
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La maison d'édition héberge le label. Comme des poupées gigognes. Le groupe abrite la maison d'édition, qui à son tour héberge le label.Lucie a écrit :Question complémentaireQuelle est la différence entre un label et une maison d'éditions appartenant à un groupe tel qu'Hachette (ou d'autres) et donc, soumis à certaines règles (finances, actionnaires...)
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Un peu tout ça : un texte adulte est généralement plus sophistiqué. Un texte jeunesse préfère la linéarité, redoute la multiplication des points de vue et privilégie ceux de héros plus jeunes (d'où l'identification). Même si on peut trouver plein de contre-exemples très bons.jerome a écrit :Comment définis-tu la frontière entre la jeunesse et la littérature "adulte" ? Est-ce une question de style ? D'identification du lecteur ? Comment est-ce qu'un texte se retrouve dans l'une ou l'autre des catégories ?
Sur un plan plus strictement professionnel, l'idée est de se demander, une fois le manuscrit lu, dans quel rayon il aura le plus de chances de trouver son public. Et la plupart du temps une lecture suffit pour savoir, intuitivement, si le roman est plutôt jeunesse ou adulte. Dans les cas tangents, il faut prendre une décision et s'y tenir.
Modifié en dernier par Audrey Petit le ven. oct. 09, 2009 11:40 am, modifié 1 fois.
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Bonjour Lisore,
Il n'y a pas grande différence, non. Il arrive que je demande aux auteurs sur un texte jeunesse de simplifier un passage ou d'expliciter quelque chose, mais ça m'arrivait aussi pour les textes adultes (l'imparfait renvoie à la période "Mnémos", au cours de laquelle j'ai beaucoup travaillé avec les auteurs français). Les auteurs savent généralement à quel public ils s'adressent, en d'autres termes, ils connaissent les prérequis et sont capables de composer avec eux.Lisore a écrit :percevez-vous une différence dans votre travail avec les auteurs entre les littératures jeunesse et adulte ou est-ce exactement la même chose ?
Bonjour Audrey,
je viens de lire que dans votre discours vous mêliez bit-litt et urban fantasy. Pour vous ces deux expressions désignent une même littérature ou est-ce un amalgame exagéré ?
La bit-litt n'est-elle pas surtout centrée sur des choses immortelles, belles, sensuelles et homosexuelles à longues canines pointues ?
je viens de lire que dans votre discours vous mêliez bit-litt et urban fantasy. Pour vous ces deux expressions désignent une même littérature ou est-ce un amalgame exagéré ?
La bit-litt n'est-elle pas surtout centrée sur des choses immortelles, belles, sensuelles et homosexuelles à longues canines pointues ?
Peut-être parce que ce public actuel n'est pas encore arrivé à l'âge adulte ?Thomas Geha a écrit : Du coup, question :
Pourquoi ce public, devenu adulte, ne s'intéresse-t-il que très peu au rayon SF/Fantasy ?
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Je joue un peu l'avocat du diable :Audrey Petit a écrit :Il s'y intéresse moins, mais pas peu ; depuis quelques années, il s'y intéresse beaucoup plus, et les rayons de genre adulte ne sont pas moribonds. J'ajouterais que l'essor de la SFF en rayons Jeunesse n'est pas si vieille, et les jeunes lecteurs d'hier sont à présent ados et plébiscitent Twilight, qui n'est pas de la littérature générale ni du thriller.Thomas Geha a écrit :Pourquoi ce public, devenu adulte, ne s'intéresse-t-il que très peu au rayon SF/Fantasy ?
Enfin, on trouve aussi en rayons SFF les titres de B. Werber ou ceux de M. Chattam, sans oublier S. King et quelques autres, qui figurent parmi les meilleurs ventes chaque année.
Si mes souvenirs sont bons, début 2009, sur les 10 meilleures ventes, 6 étaient de la SFF.
Werber, Chattam, et consorts sont de plus en plus souvent classés dans les rayons de littérature générale. Peut-on encore les faire entrer dans ces classements ? Ce n'est pas un peu l'arbre qui cache la forêt? Qui plus est, je ne trouve pas que leur public, dans sa grande majorité, s'intéresse au rayon SF/Fantasy... ils vont plus vers Musso et Levy... et France Loisirs

- Thomas Geha
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