Bruno a écrit :Bonsoir Gilles,
Avant Orion, il y avait le fanzinat : Mental Machine Poems, Destination Crépuscule... Pourquoi ce besoin dès le début de devenir éditeur, et pas "simple" auteur ? C'est quelque chose que tu avais en toi dès le début, d'avoir les deux casquettes ? Éditeur pour pouvoir publier les textes que les autres ne publiaient pas ?
Et y a-t-il eu un apport de cette période de fanzinat sur ton statut actuel ?
Je crois que l'auteur que je voulais devenir a voulu être éditeur, car à l'époque où je suis arrivé dans le milieu, CyberDreams n'existait pas, Fiction s'était arrêté depuis des années, Bifrost et Galaxies n'existaient pas encore et ce qui existait était fanique, sympathique, mais sans véritable ligne de force. Ca ne répondait que partiellement à mes attentes.
La Geste et Michel Tondellier ont eu beaucoup d'influence sur ce que je voulais faire, André-François Ruaud aussi. Il y a eu des rencontres prépondérantes à cette époque. Et puis le milieu était un peu comme une seconde famille, une famille choisie.
Dès le premier numéro de Bifrost, je crois que beaucoup de choses se sont éclaircies, en ce qui me concernait. J'ai dû rester "militant" jusqu'à mon arrivée chez Denoël et c'est à ce moment-là que je suis passé du côté obscur de la force : ma passion est devenue mon métier. Je me suis mis à vivre tout ça d'une façon différente, me préparant sans doute inconsciemment à en prendre plein la gueule.
De cette période, je garde peut-être le goût du lien avec les lecteurs qui font un pas vers moi.
On l'oublie volontiers, mais dans ce métier on passe son temps à dire non, et moi il m'a fallu apprendre à dire non à des gens qui étaient mes amis. Pas facile.
GD