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Posté : mer. oct. 21, 2009 5:21 pm
par GillesDumay
Leeming a écrit :La question importante pour moi, en tant que lecteur, est de savoir si ça te fait toujours bander, si tu as toujours envie de te battre pour cette idée de l'édition.
Ce qui me fait vraiment bander, pour reprendre ton expression, c'est de sortir des premiers romans arrivés par la poste. Ou des auteurs français avec qui j'ai bossé, j'ai eu le sentiment de tailler le diamant, de révéler les formes...

Après j'ai toujours autant de plaisir à ramener à la maison les 600 feuillets de la dernière traduction de Gilles Goullet/Michelle Charrier/Jean-Pierre Pugi/Florence Dolisi ou un autre traducteur qui travaille pour moi, de me faire un thé, de prendre mon stylo, et "d'attaquer".

Le marché est plus dur ; ça pèse, je ne vais pas mentir.
Les temps sont durs pour les textes qui ne sont pas des produits facilement identifiables.
Mais le plaisir je l'ai toujours ; après je suis comme tout le monde y'a des jours j'ai pas la moelle, faut pas me faire chier, etc.

Des épisodes...

Et puis je doute, je suis quasiment toujours dans le doute, l'interrogation, la question. Les gens qui ont des certitudes de fer me terrifient. Je les écoute et je me dis : mais comment font-ils pour "avancer" si tout est déjà tracé ?

GD

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:26 pm
par GillesDumay
Aldaran a écrit :/HS
Daylon a écrit :Joseph, sache que je m'excuse, je n'ai pas le temps d'écrire mes interventions en klingon.
Et refaire des photos d'auteurs en noir et blanc et donner tes impressions sur les sons qui te traversent les oreilles, tu aurais le temps ? C'était bien quand tu le faisais...
Et cogne pas trop fort sur les non avant-gardistes, on est plein à voir d'un bon œil les deux tendances exister...
/HS
De toute façon faut que les deux tendances existent, elles ne couvrent pas les mêmes textes.
Et les deux se nourrissent, faut pas dresser l'une contre l'autre des armées qui marchent parallèlement dans le même direction.

GD

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:33 pm
par Leeming
Autre question concernant la chasse des talents : y a-t-il un contrat implicite entre éditeurs pour ne pas (essayer de) se piquer des auteurs "référencés". Par exemple, ourrait-on imaginer S.Beauverger chez LE ou de fait il est associé à La Volte. Evidemment l'auteur à son mot à dire, mais je parle là du rapport entre éditeurs.

J'ai l'impression que c'est plus simple pour des oeuvres littéraires passées et rééditées.

Qu'en est-il pour les nouveaux auteurs ?

Y a-t-il des auteurs que tu aimerais "récupérer".

Ma question sent le piège à plein nez !!!

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:38 pm
par Travis
Norbert Merjagnan ne bosse t il pas pour La Volte occasionnellement?

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:42 pm
par Lucie
GillesDumay a écrit :J'ai proposé à Denoël de mettre des mots clés sur les argus commerciaux ; une ligne de cinq six mots-clés. Cette proposition n'a pas été retenue.
Comme c'est bizarre ! On t'a donné quoi comme raison ?

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:43 pm
par GillesDumay
Leeming a écrit :Autre question concernant la chasse des talents : y a-t-il un contrat implicite entre éditeurs pour ne pas (essayer de) se piquer des auteurs "référencés". Par exemple, ourrait-on imaginer S.Beauverger chez LE ou de fait il est associé à La Volte. Evidemment l'auteur à son mot à dire, mais je parle là du rapport entre éditeurs.

J'ai l'impression que c'est plus simple pour des oeuvres littéraires passées et rééditées.

Qu'en est-il pour les nouveaux auteurs ?

Y a-t-il des auteurs que tu aimerais "récupérer".

Ma question sent le piège à plein nez !!!
Je ne sais pas ce que ça donne vu de l'extérieur, mais vu de l'intérieur, c'est courtois. On tires les lames pour les auteurs étrangers qui n'ont pas d'éditeur français (que le meilleur gagne !), on se castagne un peu sur certains français, mais dans l'ensemble ça se passe bien.
Y'a eu des couacs, c'est inévitable, mais bon dans 99% des cas, ça glisse.

J'ai pas forcément envie de récupérer des auteurs ; la plupart du temps j'ai pas les moyens financiers pour les faire venir. Par contre, j'aime pas trop les perdre.

Pour Catherine Dufour, mon patron était à l'origine de la manœuvre, j'ai pas freiné, au contraire, mais dans ce cas précis on a été plus "agressifs" que je n'en ai l'habitude. C'est un coup de poker, on pensait et on le pense toujours, faire entrer dans la maison un des auteurs français (tous genres confondus) les plus intéressants du moment.

Catherine Dufour c'est pas un auteur de genre, pas vraiment, personne ne sait à part elle, quels territoires littéraires elle explorera demain. Elle est un peu comme Céline Minard.

GD

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:45 pm
par GillesDumay
Travis a écrit :Norbert Merjagnan ne bosse t il pas pour La Volte occasionnellement?
Si si...
Mais je crois qu'il est aussi pas mal impliqué en politique au plan local.
C'est un "personnage marrant".

GD

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:45 pm
par GillesDumay
Lucie a écrit :
GillesDumay a écrit :J'ai proposé à Denoël de mettre des mots clés sur les argus commerciaux ; une ligne de cinq six mots-clés. Cette proposition n'a pas été retenue.
Comme c'est bizarre ! On t'a donné quoi comme raison ?
On m'a donné aucune raison.
Mais j'ai réunion programme lundi et on va en reparler.

GD

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:49 pm
par Lucie
GillesDumay a écrit :Et puis je doute, je suis quasiment toujours dans le doute, l'interrogation, la question. Les gens qui ont des certitudes de fer me terrifient. Je les écoute et je me dis : mais comment font-ils pour "avancer" si tout est déjà tracé ?
Le doute, c'est une facette de toi que tu ne montres pas souvent. Que je n'imaginais pas que tu puisses posséder avant cette entrevue, à vrai dire...

Heu... oui, bon, il n'y a pas de question :oops:

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:53 pm
par Bull
GillesDumay a écrit :
Lucie a écrit :
GillesDumay a écrit :J'ai proposé à Denoël de mettre des mots clés sur les argus commerciaux ; une ligne de cinq six mots-clés. Cette proposition n'a pas été retenue.
Comme c'est bizarre ! On t'a donné quoi comme raison ?
On m'a donné aucune raison.
Mais j'ai réunion programme lundi et on va en reparler.

GD
Ben sans ces mots clefs, la recherche d'information, d'article, dans la masse qu'est devenue depuis quelques années la littérature scientifique est impossible.

Certaines publications sont maintenant 100% électronique, pour ceux qui ont encore un support papier, ben dans la plupart des cas, les textes sont disponibles en ligne des semaines voire des mois avant le publication "officielle".

Dans cette gigantesque marre d'information, les mots clefs sont indispensables. Et je doute que ce soit différent, à très court terme, pour les textes de fiction.

Je peux développer plus avec toi avant ta réunion si tu es intéressé.

Posté : mer. oct. 21, 2009 5:57 pm
par Travis
Pas de question, juste record de page pour une discussion.

Posté : mer. oct. 21, 2009 6:13 pm
par Lucie
Bull a écrit :Ben sans ces mots clefs, la recherche d'information, d'article, dans la masse qu'est devenue depuis quelques années la littérature scientifique est impossible.

Certaines publications sont maintenant 100% électronique, pour ceux qui ont encore un support papier, ben dans la plupart des cas, les textes sont disponibles en ligne des semaines voire des mois avant le publication "officielle".

Dans cette gigantesque marre d'information, les mots clefs sont indispensables. Et je doute que ce soit différent, à très court terme, pour les textes de fiction.

Je peux développer plus avec toi avant ta réunion si tu es intéressé.
Et même avant la publication électronique, tous les articles scientifiques paraissaient accompagnés de plusieurs mots-clefs indexés dans des hors-série qui étaient, de fait, les exemplaires les plus feuilletés des revues !

Dans le cas de la fiction, je vois mal comment les commerciaux arrivent à travailler sans cela. Sans doute que Denoël a les moyens d'organiser des réunions détaillées pour expliquer les ouvrages, mais à un moment ou à un autre, les représ vont oublier, confondre ou mélanger les livres, et l'argu est censé leur servir de support. Censé aussi guider les critiques -- à commencer par "vais-je ou non lire ce livre ?" et "si je le lis, est-ce que je vais le chroniquer pour Spirou magazine ou pour Partouzeurs en folie ?" -- bref, censé être utile à l'éditeur.

Mais bon, chez Gallimard, ils savent mieux que moi, sûrement :oops:

Bon, en fait, la seule raison que je pourrais imaginer de s'opposer à l'utilisation de mots-clefs est que ça peut être restrictif, comme tout ce qui est étiquette. Si le mot "SF" est répulsif pour certains libraires, alors, sans doute vaut-il mieux ne pas l'utiliser.

Mais dans ce cas, ne faut-il pas aussi s'abstenir de quatrième de couverture ?

Posté : mer. oct. 21, 2009 6:15 pm
par GillesDumay
Bon, je vais vous laisser une heure ou deux.
J'ai deux trois trucs à régler pour demain.
A plus tard.

GD

Posté : mer. oct. 21, 2009 6:17 pm
par Le_navire
Travis a écrit :Pas de question, juste record de page pour une discussion.
Justifié. Elle est d'un foutu niveau.

Gilles Dumay

Posté : mer. oct. 21, 2009 6:29 pm
par Jeff
Bonjour Gilles,

"Lunes d'Encre" est pour moi une des meilleures collections de notre domaine. Je suis donc desagreablement (desole, j'ecris ceci depuis la Floride sur un clavier americain sans accents), je suis donc desagrablement surpris par les mauvais chiffres de vente. Ne penses-tu pas que la crise economique actuelle en soit en partie responsable ?

"Laboratoire des litteratures populaires" : joli titre pour une collection...

Et merci pour toutes les informations donnees dans ce forum.