La Volte débarque sur le Forum Actusf !
Modérateurs : Eric, jerome, Charlotte
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Petite question aux auteurs de la Volte (j'ai lu Stéphane et Alain, pour ma part, mais ma question ne s'adresse pas qu'à eux):
les livres édités à la Volte ont une particularité difficile à cibler et à nommer: ils me semblent inviter à l'interprétation, au commentaire.
Pour le dire vite: "y a du fond", ce n'est pas seulement de la narration pure, du simple plaisir de raconter de chouettes histoires.
Et en même temps, je pense que cela échappe au côté démonstratif, au "roman à thèse" (on pourrait discuter sur le cas de La Zone du Dehors, mais bon). Ils donnent à penser plus qu'ils ne cherche à convaincre. Ils ouvrent la réflexion, sans vouloir conclure (fameuse définition de la bêtise selon Flaubert!).
Ceci dit, cette caractéristique fait que l'on écrit sans doute plus de choses à propos de vos livres que ce que vous y avez consciemment mis; on manque aussi peut-être, en commentant les livres, ce qui aurait pourtant dû être compris, relevé, commenté...
Comment vivez-vous cette "réception", cette séparation qui fait que le livre vit une vie intellectuelle, dans les revues, sur le net, à laquelle vous ne pouvez plus grand chose?
Avez-vous le sentiment d'avoir été globalement compris, bien compris, ou au contraire mal lus, mal compris?
Dans le même ordre d'idée: Alain, il est paru, l'entretien que tu avais donné pour Europe? (je n'ai pas vérifié après coup) Comment perçois-tu le fait de trouver écho chez les philosophes professionnels?
Est-ce que tu voulais réaliser ce pont entre le romanesque et la pensée philosophique(deux univers qui sont en train de se redécouvrir en ce moment, à la faveur de quelques beaux livres de critique littéraire écrits par des philosophes)? entre l'écrivain et l'universitaire?
Faut-il y voir une légitimation, la marque d'un progrès, d'une synergie entre différentes approches (l'image, le récit, le concept)?
La preuve que de l'image au concept, il n'y a pas solution de continuité, rupture, mais passages successifs, alternés, de l'un à l'autre, possibilités de traduction de l'un dans l'autre?
les livres édités à la Volte ont une particularité difficile à cibler et à nommer: ils me semblent inviter à l'interprétation, au commentaire.
Pour le dire vite: "y a du fond", ce n'est pas seulement de la narration pure, du simple plaisir de raconter de chouettes histoires.
Et en même temps, je pense que cela échappe au côté démonstratif, au "roman à thèse" (on pourrait discuter sur le cas de La Zone du Dehors, mais bon). Ils donnent à penser plus qu'ils ne cherche à convaincre. Ils ouvrent la réflexion, sans vouloir conclure (fameuse définition de la bêtise selon Flaubert!).
Ceci dit, cette caractéristique fait que l'on écrit sans doute plus de choses à propos de vos livres que ce que vous y avez consciemment mis; on manque aussi peut-être, en commentant les livres, ce qui aurait pourtant dû être compris, relevé, commenté...
Comment vivez-vous cette "réception", cette séparation qui fait que le livre vit une vie intellectuelle, dans les revues, sur le net, à laquelle vous ne pouvez plus grand chose?
Avez-vous le sentiment d'avoir été globalement compris, bien compris, ou au contraire mal lus, mal compris?
Dans le même ordre d'idée: Alain, il est paru, l'entretien que tu avais donné pour Europe? (je n'ai pas vérifié après coup) Comment perçois-tu le fait de trouver écho chez les philosophes professionnels?
Est-ce que tu voulais réaliser ce pont entre le romanesque et la pensée philosophique(deux univers qui sont en train de se redécouvrir en ce moment, à la faveur de quelques beaux livres de critique littéraire écrits par des philosophes)? entre l'écrivain et l'universitaire?
Faut-il y voir une légitimation, la marque d'un progrès, d'une synergie entre différentes approches (l'image, le récit, le concept)?
La preuve que de l'image au concept, il n'y a pas solution de continuité, rupture, mais passages successifs, alternés, de l'un à l'autre, possibilités de traduction de l'un dans l'autre?
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Personnellement je le vis très bien. Chaque lecteur vit sa propre expérience. Son propre imaginaire travaille à fond ne serait que parce que l'univers dans lequel se déroule l'histoire n'est jamais décrite de fond en comble et qu'il bouche inconsciemment lui-même les "trous", idem pour le physique ou la psychologie des personnages, voire pour la compréhension globale du texte. Ce qui peut paraître important pour un lecteur sera anecdotique pour l'autre, etc.. Bon, si vous voulez faire passer un message clair et que celui ci ne passe pas c'est embêtant. Mais j'ai rarement ce problème vu que les messages clairs, c'est pas vraiment mon trucjavascript:emoticon('systar a écrit :Petite question aux auteurs de la Volte (j'ai lu Stéphane et Alain, pour ma part, mais ma question ne s'adresse pas qu'à eux):
Comment vivez-vous cette "réception", cette séparation qui fait que le livre vit une vie intellectuelle, dans les revues, sur le net, à laquelle vous ne pouvez plus grand chose?
Avez-vous le sentiment d'avoir été globalement compris, bien compris, ou au contraire mal lus, mal compris?

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Merci pour cette réponse, Jacques!
@ Mathias: je vais reformuler la question: est-ce que ça fait plaisir de publier des intellos qui plaisent aux intellos?
@ Mathias: je vais reformuler la question: est-ce que ça fait plaisir de publier des intellos qui plaisent aux intellos?

Bruno - http://systar.hautetfort.com
intellos 2
Je veux dire je savais pas qu'ils étaient si intelligents. Si vous les rencontrez, ils ont l'air normaux.systar a écrit :Merci pour cette réponse, Jacques!
@ Mathias: je vais reformuler la question: est-ce que ça fait plaisir de publier des intellos qui plaisent aux intellos?
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Absolument !!!Autre chose: tu es à l'origine de l'initiative Appel d'air. Est ce que ce type d'expérience sera reconduit ? (pourquoi pas en 2012)et sinon convoites-tu toujours, le poste de secrétaire général de la section science-fiction du Bureau des Ecrivains pour le Progrès et l’Antifascisme
Et pour 2012, on fera plus fort encore, on va abattre Sarkozy avec un fusil à lunettes par un tir de 800 m, vent de dos, trajectoire parabolique. Car les livres, c'est bien, mais une balle, c'est mieux !

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Re: intellos 2
Tsss... non.math a écrit :Je veux dire je savais pas qu'ils étaient si intelligents. Si vous les rencontrez, ils ont l'air normaux.systar a écrit :Merci pour cette réponse, Jacques!
@ Mathias: je vais reformuler la question: est-ce que ça fait plaisir de publier des intellos qui plaisent aux intellos?
Damasio, il te lâche du Simondon et du Deleuze au bout de 10 minutes de n'importe quelle conversation. Et il tape du poing sur la table pour scander son propos (véridique!).
Beauverger, il essaie de te psychanalyser en direct, et sans utiliser Freud, quand on est en soirée.
Ne me dis pas que ces types t'ont paru normaux quand tu les as rencontrés...
Bruno - http://systar.hautetfort.com
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C'est pas pour être désagréable, mais stylistiquement, c'est super faible, ces deux phrases.Alain Damasio a écrit :Absolument !!!Autre chose: tu es à l'origine de l'initiative Appel d'air. Est ce que ce type d'expérience sera reconduit ? (pourquoi pas en 2012)et sinon convoites-tu toujours, le poste de secrétaire général de la section science-fiction du Bureau des Ecrivains pour le Progrès et l’Antifascisme
Et pour 2012, on fera plus fort encore, on va abattre Sarkozy avec un fusil à lunettes par un tir de 800 m, vent de dos, trajectoire parabolique. Car les livres, c'est bien, mais une balle, c'est mieux !
Les plus faibles que je t'aie vu écrire jusqu'à présent (mails privés compris!)

On dirait du polar!!
Bruno - http://systar.hautetfort.com
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Salut Systar,Dans le même ordre d'idée: Alain, il est paru, l'entretien que tu avais donné pour Europe? (je n'ai pas vérifié après coup) Comment perçois-tu le fait de trouver écho chez les philosophes professionnels?
Pour moi, c'est très simple : être reçu par les philosophes deleuziens comme un auteur qui utilise Deleuze avec rigueur et profondeur, c'est le plus beau compliment qu'on ait pu me faire. Quand j'ai rencontré Mathieu Potte-Bonneville, j'étais comme un gamin à qui on donne une boîte de pépito pour le féliciter (je dis ça parce que c'est ce que faisait mes parents quand j'avais des bonnes notes !).
Eh par ailleurs, que des ponts se lancent entre Sf et philosophie, ce n'est que justice et bonne nouvelle, ces deux univers sont faits pour s'enrichir, on a tout à y gagner des deux côtés. Tu as toi-même largement participé au phénomène et on te doit quelques-unes des meilleures critiques de ces dernières années, par exemple sur Dantec. Mais c'est parce que ton approche philosophique éclaire énormément les recherches en SF et les enjeux sous-jacents.
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Plus exactement: La position du tireur couché, de JP Manchette...Alain Damasio a écrit :"On dirait du polar". Ah, l'insulte ultime !!!!!C'est pas pour être désagréable, mais stylistiquement, c'est super faible, ces deux phrases.
Les plus faibles que je t'aie vu écrire jusqu'à présent (mails privés compris!)
On dirait du polar!!
(on va éviter de trop dauber sur les polardeux, ils sont soupe au lait, paraît-il!)
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Comme Jacques tout pareil !ravon a écrit :Personnellement je le vis très bien. Chaque lecteur vit sa propre expérience. Son propre imaginaire travaille à fond ne serait que parce que l'univers dans lequel se déroule l'histoire n'est jamais décrite de fond en comble et qu'il bouche inconsciemment lui-même les "trous", idem pour le physique ou la psychologie des personnages, voire pour la compréhension globale du texte. Ce qui peut paraître important pour un lecteur sera anecdotique pour l'autre, etc.. Bon, si vous voulez faire passer un message clair et que celui ci ne passe pas c'est embêtant. Mais j'ai rarement ce problème vu que les messages clairs, c'est pas vraiment mon trucjavascript:emoticon('systar a écrit :Petite question aux auteurs de la Volte (j'ai lu Stéphane et Alain, pour ma part, mais ma question ne s'adresse pas qu'à eux):
Comment vivez-vous cette "réception", cette séparation qui fait que le livre vit une vie intellectuelle, dans les revues, sur le net, à laquelle vous ne pouvez plus grand chose?
Avez-vous le sentiment d'avoir été globalement compris, bien compris, ou au contraire mal lus, mal compris?') Je suis plutôt de ceux qui pensent que la vérité est toujours ailleurs et joue de ce fait sur les entrées multiples. On peut aborder la trilogie narcotique, par exemple, sous l'angle du polar, du thriller, ou bien de la SF : biotique, univers virtuels, etc. ou de la problématique qui englobe les autres: la nature de la réalité, les territoires de la fiction, etc... Les interprétations diverses et variées ne me dérangent donc pas, sauf si le lecteur passe totalement à côté, bien sûr.

Ces derniers mois, mon Déchronologue a parfois été perçu comme de la fantasy, ou de la SF, ou un truc "bizarre"... J'ai tendance à estimer qu'un ouvrage n'appartient plus à l'auteur mais à chaque lecteur, une fois publié. J'ai entendu ou lu de nombreuses analyses ou interprétations différente du Déchro, livrées par des individus généralement persuadés qu'ils avaient raison et tout (mieux) compris... Je pense que c'est bon signe d'écrire un texte qui puisse être l'objet de plusieurs interprétations, ça veut dire qu'il propose plusieurs manières d'en apprécier la lecture.
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Don't feed the troll...Alain Damasio a écrit : par exemple sur Dantec.

ou: "par exemple sur Merjagnan", aussi recevable, et sans doute plus aboutie...
La philosophie est le pépito de l'auteur contemporain d'Imaginaire: voilà une définition que je n'oublierai pas de sitôt...!
Bruno - http://systar.hautetfort.com
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Laisses-tu volontairement des zones... disons "ouvertes", de "liberté" pour le lecteur, ou as-tu malgré tout d'emblée un système à la fois souple et cohérent, complet, où tu as clairement à l'esprit l'idée à "mondifier", à mettre en scène ou en lumière?sTeF a écrit : Je pense que c'est bon signe d'écrire un texte qui puisse être l'objet de plusieurs interprétations, ça veut dire qu'il propose plusieurs manières d'en apprécier la lecture.
(bref, avec mes mots à moi: tu possèdes déjà le "système", ou tu espères "l'étoile"?)
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Je crois que ça varie pour chacun de mes projets.systar a écrit :Laisses-tu volontairement des zones... disons "ouvertes", de "liberté" pour le lecteur, ou as-tu malgré tout d'emblée un système à la fois souple et cohérent, complet, où tu as clairement à l'esprit l'idée à "mondifier", à mettre en scène ou en lumière?sTeF a écrit : Je pense que c'est bon signe d'écrire un texte qui puisse être l'objet de plusieurs interprétations, ça veut dire qu'il propose plusieurs manières d'en apprécier la lecture.
(bref, avec mes mots à moi: tu possèdes déjà le "système", ou tu espères "l'étoile"?)
Pour le Déchronologue, il ne m'était pas possible de tout mettre en lumière à propos des tenants et aboutissants des phénomènes de collisions temporelles auxquels sont confrontés le capitaine Villon et ses hommes de bord, pour la bonne et simple raison (me semble-t-il) que ces événements étaient relatés à travers le regard de Villon, via son journal de bord. Il n'y a qu'un point de vue unique de cette histoire, c'est celui du capitaine Henri Villon (sauf à la toute fin

Mon objectif, mon "idéal" narratif, serait de faire deviner au lecteur ce qui se trouve hors du cadre de l'histoire, par des effets de références croisées, de connotations sémantiques, d'associations d'images ou d'idées, sans pour autant sortir de ce prisme de lecture attaché à un personnage. Gagner les berges de l'indicible sans déborder du lit de la cohérence, si je peux me permettre cette formule qu'on pourrait croire repiquée dans le "Petit Damasio illustré"
