Jean-Philippe Jaworski dans le forum d'Actusf
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- Enregistré le : lun. mai 31, 2010 2:06 pm
Merci pour vos réponses, Jean-Philippe. J'irai jeter un coup d'oeil sur l'oeuvre des auteurs que vous indiquez. C'est drôle, pour Vandermeer, le style ne m'a pas incommodé, mais par contre, son recueil pêchait par une inégalité d'inspiration rendant certaines nouvelles un peu vaines dans leur autoréférentialité.
En tout cas ce n'est pas l'eau à la bouche que vous nous mettez, c'est l'océan! Aedan, Sassanos, Cecht ou Dugham... L'attente va être douloureuse.
Quelqu'un a parlé de l'anthologie Sorcières et sorciers mais je ne l'ai pas vue sur les étals des libraires par chez moi. Il y a une nouvelle inédite dans le Vieux Royaume? Quel est le sujet?
En tout cas ce n'est pas l'eau à la bouche que vous nous mettez, c'est l'océan! Aedan, Sassanos, Cecht ou Dugham... L'attente va être douloureuse.
Quelqu'un a parlé de l'anthologie Sorcières et sorciers mais je ne l'ai pas vue sur les étals des libraires par chez moi. Il y a une nouvelle inédite dans le Vieux Royaume? Quel est le sujet?
Bonjour Jean-Philippe,
Pour le moment je n'ai lu que la nouvelle "Mauvaise donne" du recueil Janua Vera, et je dois dire qu'une seule nouvelle a suffi pour m'emballer, par conséquent Gagner la guerre attend patiemment son heure sur la pile.
Envisages tu d'écrire un jour à quatre mains?
un peu comme Pratchett / Gaiman, et si oui avec quel auteur(e) penses tu que cela serait possible, en sachant qu'il faut une complémentarité pour arriver à un bon résultat.
Merci pour ton temps et merci à Actu SF.
Pour le moment je n'ai lu que la nouvelle "Mauvaise donne" du recueil Janua Vera, et je dois dire qu'une seule nouvelle a suffi pour m'emballer, par conséquent Gagner la guerre attend patiemment son heure sur la pile.
Envisages tu d'écrire un jour à quatre mains?
un peu comme Pratchett / Gaiman, et si oui avec quel auteur(e) penses tu que cela serait possible, en sachant qu'il faut une complémentarité pour arriver à un bon résultat.
Merci pour ton temps et merci à Actu SF.
Bonjour,
Je ne reviendrais pas sur les multiples compliments qui vous ont été faits, ce ne serait que des redites (si, je peux quand même ajouter une chose : moi, je ne lis pas de fantasy ; je lis uniquement de la SF et du Jaworski).
À la lecture de Janua Vera, j'avais été très impressionné par Le Confident. Vous pourriez donner quelques éléments sur vos sources d'inspiration, ce qui a motivé ce texte, ... ?
Je ne reviendrais pas sur les multiples compliments qui vous ont été faits, ce ne serait que des redites (si, je peux quand même ajouter une chose : moi, je ne lis pas de fantasy ; je lis uniquement de la SF et du Jaworski).
À la lecture de Janua Vera, j'avais été très impressionné par Le Confident. Vous pourriez donner quelques éléments sur vos sources d'inspiration, ce qui a motivé ce texte, ... ?
Jean-François.
Bonjour,
Je m'intéresse particulièrement aux assassins, donc "Mauvaise donne" qui a été pour moi une découverte fortuite a été une surprise extrêmement agréable, la littérature sur le sujet n'étant pas si vaste qu'il y parait.
Apprendre que "Gagner la guerre" en est la suite a propulsé ce livre tout en haut de ma pile de lecture (je comptais l'acheter ce week-end, mais pour des raisons indépendantes de ma volonté, je n'ai pas pu me rendre aux Imaginales).
Bref, tout cela pour savoir si tu as utilisé des sources particulières (historiques, romanesques ou autres) en ce qui concerne les assassins et le Conseil Muet (un nom qui est juste génial dans sa simplicité et son pouvoir évocateur), et si oui, lesquelles.
Merci d'avance ;-)
Je m'intéresse particulièrement aux assassins, donc "Mauvaise donne" qui a été pour moi une découverte fortuite a été une surprise extrêmement agréable, la littérature sur le sujet n'étant pas si vaste qu'il y parait.
Apprendre que "Gagner la guerre" en est la suite a propulsé ce livre tout en haut de ma pile de lecture (je comptais l'acheter ce week-end, mais pour des raisons indépendantes de ma volonté, je n'ai pas pu me rendre aux Imaginales).
Bref, tout cela pour savoir si tu as utilisé des sources particulières (historiques, romanesques ou autres) en ce qui concerne les assassins et le Conseil Muet (un nom qui est juste génial dans sa simplicité et son pouvoir évocateur), et si oui, lesquelles.
Merci d'avance ;-)
Tomber dans l'eau ne noie pas, y rester oui.
Proverbe Pyrelien.
Proverbe Pyrelien.
La Troisième Hypostase, qui vient de paraître dans l'anthologie Magiciennes et Sorciers, a pour personnage principal Lusinga. Il s'agit d'une lointaine préquelle, qui concerne le passé mystérieux de la magicienne que Sassanos exhumera dans Gagner la Guerre. Lusinga vit alors à Llewynedd, sur le comptoir où les elfes des Cinq Vallées viennent faire du commerce avec les marins de Ressine et du Vieux Royaume à la belle saison. La nouvelle concerne le secret de longue vie qui intriguera Sassanos, plus tard, et qui commence déjà, à l'époque, à semer le scandale chez d'autres personnages sinistres.raskolnikov36 a écrit : Quelqu'un a parlé de l'anthologie Sorcières et sorciers mais je ne l'ai pas vue sur les étals des libraires par chez moi. Il y a une nouvelle inédite dans le Vieux Royaume? Quel est le sujet?
Bonjour Travis,Travis a écrit :Bonjour Jean-Philippe,
J'ai déjà eu quelques propositions d'écriture à quatre mains, dont une très récente et très flatteuse. (Et avec quelqu'un dont je partage pas mal de goûts et d'enthousiasmes, même si notre façon de travailler, en revanche, est très différente.)Travis a écrit :Envisages tu d'écrire un jour à quatre mains?
un peu comme Pratchett / Gaiman, et si oui avec quel auteur(e) penses tu que cela serait possible, en sachant qu'il faut une complémentarité pour arriver à un bon résultat.
Toutefois, pour l'instant, j'ai décliné. D'une part, car j'écris assez lentement, et ayant déjà des projets en cours, je crains de me disperser et de trop tarder à produire mes bouquins personnels. D'autre part, parce que je suis abominablement individualiste dans ma façon de travailler, et qu'à mon avis, je formerais un binôme difficile à supporter.
Un exemple consternant de ce trait de caractère : il y a quelques années, l'établissement où j'enseigne a consacré une journée de formation aux méthodes de travail en équipe. La journée commençait par le "test de survie de l'armée américaine" : pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de rassembler un groupe, de lui demander de s'imaginer qu'il s'est écrasé en avion dans le désert, et de lui fournir une liste de matériel récupéré dans la carcasse de l'avion. On demande de hiérarchiser les objets prioritaires à employer pour survivre en attendant des secours ; on établit cette liste hiérarchisée d'abord individuellement, puis collectivement, et à l'issue de l'exercice, on compare les deux listes. En fonction de la composition de la liste, on nous attribue une espérance de survie plus ou moins longue. L'objectif de l'exercice, en fait, est de montrer les vertus du travail en équipe, la liste établie collectivement, statistiquement, étant généralement plus efficace que les listes individuelles. Sauf que ce n'était pas le cas pour moi : je survivais plus longtemps seul qu'en groupe.
Et je l'ai vérifié dans d'autres circonstances, du reste, comme la préparation des concours, où je suis beaucoup plus efficace seul.
D'où ma sale tendance à l'autarcie…
Modifié en dernier par Sarmate le mar. juin 01, 2010 1:07 pm, modifié 1 fois.
Bonjour JFS,JFS a écrit :Bonjour,
Le Confident est né de contraintes et d'influences croisées.JFS a écrit : À la lecture de Janua Vera, j'avais été très impressionné par Le Confident. Vous pourriez donner quelques éléments sur vos sources d'inspiration, ce qui a motivé ce texte, ... ?
D'une part, dans le cadre du projet que je m'étais construit pour donner une unité au recueil de nouvelles, je devais traiter un personnage de prêtre et le registre fantastique. D'autre part, tout en me conformant à ces obligations, j'ai voulu aussi répondre à un appel à textes qui portait sur les cinq sens. C'est en particulier la raison de la brièveté relative de la nouvelle, puisqu'elle devait être au plus de 50.000 signes, si mes souvenirs sont bons. L'idée du "vœu d'obscurité" m'a été inspirée d'une part par les reclus médiévaux, ces ermites qui se faisaient emmurer dans un mur d'église et y passaient le reste de leur existence, nourris par un guichet ; d'autre part, une courte nouvelle de Borges, L'Ecriture du Dieu, m'a inspiré l'idée de l'éblouissement mystique au plus profond d'un réduit carcéral et ténébreux. La réflexivité de la chute est aussi un jeu assez borgésien.
L'aspect le plus horrible de cette nouvelle, c'est qu'elle a été, dans un certain sens, prophétique. J'en avais rédigé à peu près les deux tiers quand mon père est mort brutalement, d'un accident vasculaire ; c'est moi qui ai découvert son corps. Cela a eu lieu pendant l'année 2004 que j'évoquais plus haut. Le choc a été terrible, et au deuil s'est ajouté la fiction du deuil, dans une mise en abîme vraiment noire. Je ne vois rien d'extraordinaire dans cette affreuse coïncidence ; mon père était en mauvaise santé, et à mon avis, la crainte de sa disparition s'exprimait inconsciemment dans la composition de cette nouvelle. Mais quand la mort a frappé, l'effet a vraiment été vertigineux.
Lettre de noblesse ?
Bonjour Jean-Philippe,
Vous avez - de mon point de vue - donné à la fantasy française ses lettres de noblesse. Tant le style que la narration de vos récits se trouvent quelques coudées au dessus de ce que l'on peut lire couramment dans le domaine.
Où et surtout comment avez-vous appris à écrire ?
Il me semble par ailleurs que vous faîtes partie de cette génération d'écrivains passés par le jeu de rôle (Troisième âge, Te Deum pour un massacre).
Y reviendrez-vous ?
Merci et surtout écrivez aussi vite que possible !
Vous avez - de mon point de vue - donné à la fantasy française ses lettres de noblesse. Tant le style que la narration de vos récits se trouvent quelques coudées au dessus de ce que l'on peut lire couramment dans le domaine.
Où et surtout comment avez-vous appris à écrire ?
Il me semble par ailleurs que vous faîtes partie de cette génération d'écrivains passés par le jeu de rôle (Troisième âge, Te Deum pour un massacre).
Y reviendrez-vous ?
Merci et surtout écrivez aussi vite que possible !

Modifié en dernier par Tholgren le mar. juin 01, 2010 1:44 pm, modifié 1 fois.
Eh oui ! Je le dis et je le répète : avec Benvenuto, j'ai fait le tapin. Gagner la Guerre, finalement, c'est pas beaucoup mieux que de la télé réalité.feydakeen a écrit :Don Benvenuto, il dague, il surine, il larde, il chourine et nous on s'en délecte. A retourner nos instincts les plus vils, on se transpose en mauvais garçon que l'on ne sera jamais

feydakeen a écrit :merci pour cette immersion dans ce vieux royaume passionnant.
Merci d'arpenter ses chemins creux, ses castels et ses bouges !
[Edit : Je vous laisse un moment. Je reprends ma badine d'écolâtre pour quelques heures.]
- Don Lorenjy
- Messages : 1442
- Enregistré le : jeu. mars 09, 2006 9:03 am
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Ouais, mais c'est mieux écrit.Sarmate a écrit :Eh oui ! Je le dis et je le répète : avec Benvenuto, j'ai fait le tapin. Gagner la Guerre, finalement, c'est pas beaucoup mieux que de la télé réalité.feydakeen a écrit :Don Benvenuto, il dague, il surine, il larde, il chourine et nous on s'en délecte. A retourner nos instincts les plus vils, on se transpose en mauvais garçon que l'on ne sera jamais![]()
Ceci dit, je ne m'accorde pas totalement avec feydakeen : à force de romantiser le mauvais garçon, on va finir par le réveiller en chacun de nous.
Si un projet d'antho Bisounours (merci Nathalie Legendre pour le titre) voyait le jour, tu en serais ?
Pas pour t'absoudre des péchés du Gesufal, c'est irrattrapable.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
La part d'ombre
"Gagner la guerre" est si dense, la part d'informations cachée au lecteur si importante que tu pourrais écrire exactement sur la même période couverte par le roman, mais à chaque fois avec un narrateur différent (et un style renouvelé en rapport).
J'aurai voulu à la fin du roman enchaîner avec un tome 2, le point de vue du podestat !
Qu'est-ce qui t'a décidé à choisir le point de vu de Don Benvenuto ? L'illustration du machiavélisme n'est pas affectée par ce choix mais pas contre sa condamnation....
Au fond tant que le Prince tient les rênes, tout va bien : il faut simplement être du bon côté de la barrière. Il doit bien être un peu saigné de remords le podestat, non ?
Don Benvenuto masque bien son âme et au moment où l'on espère que le voile se déchire (même s'il est un peu troué), il nous ferme la porte violemment : refus catégorique.
C'est ce petit supplément d'âme, si j'avais un petit bémol personnel à placer, qui manque à Gagner la guerre et que j'ai trouvé dans Janua Vera.
Mais il est vrai que le choix du narrateur entraine cela (mais on y gagne sur d'autres points).
J'aurai voulu à la fin du roman enchaîner avec un tome 2, le point de vue du podestat !
Qu'est-ce qui t'a décidé à choisir le point de vu de Don Benvenuto ? L'illustration du machiavélisme n'est pas affectée par ce choix mais pas contre sa condamnation....
Au fond tant que le Prince tient les rênes, tout va bien : il faut simplement être du bon côté de la barrière. Il doit bien être un peu saigné de remords le podestat, non ?
Don Benvenuto masque bien son âme et au moment où l'on espère que le voile se déchire (même s'il est un peu troué), il nous ferme la porte violemment : refus catégorique.
C'est ce petit supplément d'âme, si j'avais un petit bémol personnel à placer, qui manque à Gagner la guerre et que j'ai trouvé dans Janua Vera.
Mais il est vrai que le choix du narrateur entraine cela (mais on y gagne sur d'autres points).
Bonjour,Onirian a écrit :Bonjour,
Je ne me suis pas spécialement documenté pour créer la Guilde des Chuchoteurs, même si plusieurs sources d'inspiration ont présidé, de façon plus ou moins précise, à sa composition.Onirian a écrit :Bref, tout cela pour savoir si tu as utilisé des sources particulières (historiques, romanesques ou autres) en ce qui concerne les assassins et le Conseil Muet (un nom qui est juste génial dans sa simplicité et son pouvoir évocateur), et si oui, lesquelles.
D'une part, les Coquillards (la fameuse organisation de truands du XVe siècle, à laquelle appartint peut-être François Villon) m'ont sans doute fourni une partie du modèle. J'avais trouvé une courte description de l'organisation de leur bande dans Les misérables dans l'Occident médiéval, de Jean-Louis Goglin. D'autre part, les organisations mafieuses ont représenté un autre modèle ; dans sa stratégie d'infiltration des hautes sphères économiques et politiques de la cité, dans son fonctionnement contractuel, dans sa direction par un "conseil", la Guilde des Chuchoteurs est une mafia typique. Même son origine, qui remonte à la résistance des populations vaincues d'Ahawa, de Sepheraïs et des Aetées au cours de la conquête de l'archipel par le Chah de Ressine , est inspirée des origines légendaires des mafias italiennes, pseudo-organisations de résistance à l'occupant normand, français ou espagnol.
Enfin, dans son organisation interne, la Guilde est benoîtement inspirée des corporations d'artisans médiévaux. La compartimentation en plus, qui lui permet de rester une hydre à plusieurs têtes - et de vendre ses services à plusieurs commanditaires à la fois.
Pour ce qui est du Conseil Muet, c'est pure invention de ma part. L'expression est nom seulement un oxymore, mais elle est aussi polysémique, et elle couvre plusieurs significations dont une très sinistre, qui masque un secret abominable de la Guilde.
Et pour le jeu : on entrevoit (vraiment fugitivement) le Conseil Muet dans Gagner la Guerre, même si Benvenuto ne se rend pas compte qu'il a affaire aux capi di tutti i capi.
Re: Lettre de noblesse ?
Bonjour Tholgren,Tholgren a écrit :Bonjour Jean-Philippe,
Question écrasante !Tholgren a écrit : Où et surtout comment avez-vous appris à écrire ?
1ère réponse possible : Techniquement, j'ai appris à écrire sur les bancs de l'école Saint-Sauveur, à Laxou (54).
2ème réponse possible : Je ne sais toujours pas écrire. Je fais toujours des fautes d'orthographe et de syntaxe, je commets des impropriétés, ma plume gauchit plus ou moins ma pensée et mes intentions. Bref : je continue à apprendre.
3ème réponse possible : J'ai appris à écrire avant d'être alphabétisé. Dans un sens, j'étais destiné à écrire avant même d'être né, par un déterminisme familial. Non que ma famille ait été littéraire, d'ailleurs ; mais elle disposait d'un roman familial, mais elle générait un ennui particulier et une pesanteur (du reste bienveillante) qui, en m'empêchant de m'évader dans des activités d'extérieur, ont fait de moi un lecteur et un plumitif.
Pour ce qui est de la méthode, il n'y a pas de miracle. Il faut lire, lire, lire ; écrire, écrire, écrire. Mes études de lettres ont pu bien sûr contribuer à ma formation, mais de façon plutôt anecdotique. C'est la compulsion obsessionnelle qui prime.
Je m'en sens de furieuses velléités, mais le temps me fait défaut. Je rêverais de faire un jdr du Vieux Royaume…Tholgren a écrit :Il me semble par ailleurs que vous faîtes partie de cette génération d'écrivains passés par le jeu de rôle (Troisième âge, Te Deum pour un massacre).
Y reviendrez-vous ?