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Posté : lun. juin 21, 2010 1:10 pm
par Don Lorenjy
Merci.
(et un roman au choix, un !)

Posté : lun. juin 21, 2010 1:53 pm
par Syven
Bonjour Jérôme,

J'ai le bonheur de figurer parmi vos lectrices ("Féérie pour les ténèbres") et j'ai offert l'album Sam à ma filleule qui l'a adoré (merci pour elle).

Quelles sont les limites que vous vous fixez pour la littérature jeunesse ?

Certains auteurs semblent croire qu'il est plus facile d'écrire pour la jeunesse que pour un public adulte. Qu'en pensez-vous ?

Auriez-vous quelques conseils à dispenser pour ce genre en particulier ?

Merci d'avance,
Syven

Posté : lun. juin 21, 2010 2:09 pm
par Fabien Lyraud
Pourquoi aimes tu mettre beaucoup de violence dans tes histoires ?

L'empire invisible

Posté : lun. juin 21, 2010 2:23 pm
par k_tastrof
Bonjour Jérôme.
Bienvenue ici.


L'empire invisible, que j'ai lu à la suite du Shôgun de l'ombre m'inspire quelques questions.

Quelle idée d'écrire un bouquin sur l'esclavage?

Cette période te fascine-t-elle aussi bien que le japon médiéval?

il m'a semblé voir un schéma commun aux deux récits (et peut-être à d'autres), dans ce moment où l'ado se demande que faire de sobn (légitime) désir de vengeance. est-ce une question qui s'est posée à toi?

Dieu (jéhovah) est partout dans cette histoire, même s'il laisse la vedette à la haine. Comptes-tu écrire sur le corpus biblique?

Voilà pour l'instant.

Kt

Posté : lun. juin 21, 2010 2:27 pm
par kibu
(Perso, je ressens une parenté entre certaines de vos nouvelles du Diapason des mots et des misères et La cité des enfants perdus.)

Là, par contre, j'ai pas fait exprès...
Ben, c'est moi alors...

Rebondissons.
Pouvez-vous nous communiquer une liste des oeuvres cinématographiques qui vous ont profondément impressionné et, éventuellement, préciser dans quel sens ?

Posté : lun. juin 21, 2010 2:28 pm
par eidolon
J'ai le bonheur de figurer parmi vos lectrices ("Féérie pour les ténèbres") et j'ai offert l'album Sam à ma filleule qui l'a adoré (merci pour elle).

C'est normal, Sam a été tout spécialement écrit pour les filleules. Je suis heureux qu'elle ait aimé ce livre.


Quelles sont les limites que vous vous fixez pour la littérature jeunesse ?

Ne pas professer. Ne pas moraliser. Mentir le moins possible. Eviter de faire de la violence et de la cruauté une gourmandise comme ça pouvait être le cas dans un bouquin tel que Féerie pour les ténèbres. Rester intelligible... Je crois que ce sont mes seules limites.



Certains auteurs semblent croire qu'il est plus facile d'écrire pour la jeunesse que pour un public adulte. Qu'en pensez-vous ?


A mes yeux, ni plus facile ni plus difficile. Juste plus... sensible et subtile. Dans une certaine mesure, j'écris en jeunesse avec plus d'affection (entendez : plus de tendresse) que je ne le fais en adulte.
Et j'ai pu, en effet, constater une vague condescendance chez certains auteurs pour adulte à l'égard des auteurs pour la jeunesse. Je pisse très libéralement à la raie de cette condescendance.


Auriez-vous quelques conseils à dispenser pour ce genre en particulier ?

Ne pas professer. Ne pas moraliser. Mentir le moins possible. Eviter de faire de la violence et de la cruauté une gourmandise. Rester intelligible... En bonus : Ne pas trop cultiver la nostalgie de sa propre jeunesse (les gamins s'en balancent, de la jeunesse des vieux)... Toujours un peu surestimer son lecteur, et envisager ce dernier comme quelque chose de très précieux.

Posté : lun. juin 21, 2010 2:39 pm
par Travis
Bonjour Jérôme,

Dans une (très drôle) interview pour la Salle 101 que tu avais donné avec Catherine Dufour, vous évoquiez un possible quatre mains mais qui finalement ne c'est jamais concrétisé.
Penses tu un jour tenter l'aventure, et si oui penses tu as un auteur(e) en particulier?
(Au hasard Xavier Mauméjean)

Merci à toi et à Actu SF.

Posté : lun. juin 21, 2010 2:45 pm
par eidolon
Pourquoi aimes tu mettre beaucoup de violence dans tes histoires ?

Si l'on faisait la somme des violences dans mes textes, je ne suis pas certain qu'on arriverait à une addition si considérable. Au quotidien, je l'ai en horreur. J'ai dû me battre une fois dans ma vie, il y a longtemps, c'était pathétique et douloureux. Il s'avère que la violence ,quand on la pousse jusqu'au délire, engendre des images grotesques, c'est-à-dire des images où le corps est outrepassé, où il acquiert une nouvelle dimension. C'est ce grotesque de la corporalité à son comble qui m'intéresse et non la violence en elle-même. Ce que les Japonais appellent "guro". C'est un art graphique. Dans mon prochain roman, dont je disais quelques mots plus haut, la violence sera quasiment absente. Ce n'est vraiment pas un paradigme de mon travail.

Mais bon, je ne nie pas que, de temps en temps, j'aime bien le gore au cinéma...

Posté : lun. juin 21, 2010 2:49 pm
par marypop
Bonjour Monsieur.

Je n'ai pas lu tout ce que tu as écrit, et en particulier pas du tout ce que tu as fait pour la jeunesse.
Mais ... dans ton discours au cours de ce fil, je ressens une parenté très forte avec l'approche que peut avoir Gaiman par exemple.
Est-ce quelque chose d'assumé de ta part ou pas ?

Autre sujet, dans Le diapason (...) j'ai particulièrement adoré les textes sur les petits enfants morts qui ont une poésie qui me touche particulièrement.

Penses-tu continuer à massacrer allègrement ces crétins de mioches pour notre plus grand plaisir ?

C'est tout pour le moment

Posté : lun. juin 21, 2010 3:05 pm
par eidolon
Quelle idée d'écrire un bouquin sur l'esclavage?

Avec un point d'exclamation, à la place du point d'interrogation j'aurais répondu : "oui, n'est-ce pas ?". Ce n'est pas un bouquin sur l'esclavage, c'est un bouquin dont le récit se déroule dans ce contexte particulier. Au début, je voulais raconter cette histoire (une mouflette voit son père se faire massacrer, elle engage une espèce de tueur en série pour se venger, et ça dérape) dans l'ouest, avec une ambiance à la Deadwood. Mais finalement, j'ai jugé que l'esclavage offrait un meilleur terrain dramatique.

Cette période te fascine-t-elle aussi bien que le japon médiéval?

Je ne suis pas plus fasciné par le XIXe siècle dans les états américains esclavagistes que par le Japon médiéval. Il ne s'agit pas d'une fascination, mais plus d'une curiosité pour des décors (physiques et mentaux) qu'il me semble intéressant de mettre au service d'une histoire.


il m'a semblé voir un schéma commun aux deux récits (et peut-être à d'autres), dans ce moment où l'ado se demande que faire de sobn (légitime) désir de vengeance. est-ce une question qui s'est posée à toi?

Le désir de vengeance ? Non, je suis enfant unique.


Dieu (jéhovah) est partout dans cette histoire, même s'il laisse la vedette à la haine. Comptes-tu écrire sur le corpus biblique?

Ah, faut avouer que ça m'a fait drôle d'avoir du Dieu et du Jésus à toutes les pages. J'ai pas trop l'habitude. Le roman commence même par une prière... J'ai seulement voulu être crédible : la pensée religieuse était exacerbée chez les esclaves comme chez leurs maîtres. Mettre en scène des personnages athées dans ce contexte aurait fait basculer le récit dans la fantasy. Ecrire sur le corpus biblique ? Voilà qui risque d'augmenter dramatiquement ma jauge de violence.

Posté : lun. juin 21, 2010 3:09 pm
par Katioucha
Bonjour Noirôme,

ton album pour petit "Tout froissé "est charmant, tu vas continuer dans ce genre ? (Et côté "gore for child", où en est ta collaboration avec TF1 ? Iark iark)

Bizz

Cat

Posté : lun. juin 21, 2010 3:15 pm
par eidolon
Dans une (très drôle) interview pour la Salle 101 que tu avais donné avec Catherine Dufour, vous évoquiez un possible quatre mains mais qui finalement ne c'est jamais concrétisé.

C'est vrai qu'on s'est bien marrés durant cette soirée.


Penses tu un jour tenter l'aventure, et si oui penses tu as un auteur(e) en particulier?
(Au hasard Xavier Mauméjean)


Je fais déjà des petits machins avec Fabrice Colin (Les Cahiers de l'Etrange, le premier sort à la rentrée). Nous avons, lui et moi, envisagé un roman à quatre mains, mais je suis très pris et lui, c'est encore pire. Mais j'aimerais ça... Xavier Mauméjean ? Oui, aussi, évidemment. Et pour tout dire, ça me paraît matériellement moins hypothétique qu'avec Fabrice. Je ne serais pas surpris qu'on finisse par le faire. On l'a évoqué en tout cas, c'est un bon début. Two freaks in the same boat...

Posté : lun. juin 21, 2010 3:23 pm
par eidolon

Je n'ai pas lu tout ce que tu as écrit, et en particulier pas du tout ce que tu as fait pour la jeunesse.
Mais ... dans ton discours au cours de ce fil, je ressens une parenté très forte avec l'approche que peut avoir Gaiman par exemple.
Est-ce quelque chose d'assumé de ta part ou pas ?


Je n'ai lu qu'un livre de Gaiman, il y a longtemps. Donc, je ne sais pas, c'est un auteur dont j'ignore à peu près tout. C'est pas la première fois qu'on mentionne son nom à mon sujet, il faudra que j'approfondisse la question.


Autre sujet, dans Le diapason (...) j'ai particulièrement adoré les textes sur les petits enfants morts qui ont une poésie qui me touche particulièrement.

Penses-tu continuer à massacrer allègrement ces crétins de mioches pour notre plus grand plaisir ?


Ma réputation va en prendre un coup, mais s'il y a bien une chose qui m'émeut jusqu'au plexus solaire, ce sont les gosses et leurs malheurs dans mes histoires. Et comme j'aime m'émouvoir en écrivant, oui, je vais continuer. C'est ma manière tragique de leur exprimer mon immense tendresse.

Posté : lun. juin 21, 2010 3:44 pm
par eidolon
Bonjour Noirôme,

Bonjour ma Katioucha que j'aime.


ton album pour petit "Tout froissé "est charmant, tu vas continuer dans ce genre ? (Et côté "gore for child", où en est ta collaboration avec TF1 ? Iark iark)

Si les éditeurs pour enfants m'offraient une autoroute éditoriale, j'en ferais plein des ces albums charmants. Mais faudra attendre 2012 pour le prochain (qui, en terme d'âge, se situera entre Tout Froissé et Sam).Quant à TF1, c'est pour l'instant du passé. Et ne fais pas ce rire sarcastique qui déforme affreusement ton beau visage virginal. C'était ça ou vendre de la drogue...

Posté : lun. juin 21, 2010 4:04 pm
par orcusnf
J'ai lu le chemin des ombres il y quelques mois et je me suis ennuyé. Suis je irrécupérable ?