Le voici en interview
Extrait :
Alors, il y a deux choses : le traducteur idéal est invisible, c’est juste une espèce de vitre qui dégage les détails du texte et qui les rend plus distinguable, plus discernable par le lecteur donc évidemment ça implique une transition d’une langue vers une autre mais l’essentiel c’est que l’esprit du texte – enfin pour moi – soit respecté. Donc en quelque sorte ma présence est importante mais elle ne doit pas être envahissante. A ce niveau-là, ça ne me dérange pas. Après, d’un point de vue quasi-syndicaliste, oui c’est bien que les traducteurs soient reconnus, que leurs noms soient mis en avant, c’est vrai que moi quand je vois des chroniques sur des blogs, « Ah machin écrit…Ken Liu par exemple… écrit vraiment très bien et tout », il n’y a même pas marqué quelque part que c’est moi qui ai traduit Ken Liu, ça me gave. Voilà, ça me gave. Je me dis quand même ils pourraient faire l’effort de marquer qui a fait le truc parce qu’après tout il ne l’a pas lu en anglais, il l’a lu en français et en français, il y a un « translater » pour faire un néologisme et pour parler de « translation » donc voilà. Mais en soi, dans l’ordre mondial des choses, ce n’est pas très important qu’un traducteur soit connu ou pas connu pourtant il faut qu’il fasse un travail correct.