Chronique CFSL.net - Artbooks 1 & 2
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Salut,
Je ne sais pas si CFSL est une école, mais en tout cas, j'aime bien, et le forum est loin d'être aussi trollesque que d'autres.
Et puis j'y ai trouvé mon dessinateur, donc moi content.
Par contre, de là à parler d'école, je ne sais pas. Il y a quand même une sacré diversité de styles qui s'y expriment. Et du coup, j'y passe toutes les semaines m'en mettre plein les mirettes.
A+
Patrice
PS: c'est normal si sur ce fil mon écran est tout foutraque?
Je ne sais pas si CFSL est une école, mais en tout cas, j'aime bien, et le forum est loin d'être aussi trollesque que d'autres.
Et puis j'y ai trouvé mon dessinateur, donc moi content.
Par contre, de là à parler d'école, je ne sais pas. Il y a quand même une sacré diversité de styles qui s'y expriment. Et du coup, j'y passe toutes les semaines m'en mettre plein les mirettes.
A+
Patrice
PS: c'est normal si sur ce fil mon écran est tout foutraque?
- Jeoseungsaja
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- Eric
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Non c'est pas normal, mais qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, hein ?
Cela étant, l'exemple de kemar est assez probant, et, hélas assez représentatif de ce qui peux se passer dans toute profession un tant soit peu artistique.
Difficile de répondre à ta question, d'ailleurs, kemar. C'est un vieux serpent de mer des forums SF. Si tu y suis les conversations, tu vas t'apercevoir que tout le monde semble vouloir des couv' plus adultes, plus graphiques.
Sur certains, les références qu'on s'y renvoient sont aussi diverses que pointues. On parle des couv's "à la Joëlle Losfeld", de celles "à la Penguin", certains réclament des couv' tout typos. Bref, tu te dis que tout ça nous ferait de bien belles collec de SF, sauf que c'est perdre de vue que les quelques dizaines de furieux qui traînent sur ces forums ne représentent qu'une toute petite part du lectorat des littératures de genre. Certes active, certes très consommatrice, mais absolument pas représentative du marché. Et de fait, les comparaisons entre les chiffres de ventes et la radicalité des approches artistiques pourraient, dans un premier temps, donner raison aux marketteux qui te disent qu'il faut absolument bien marquer les genres.
Perso, j'aurais tendance à penser qu'il est possible de trouver une voie médiane. De fait je ne peux parler que de notre petite expérience éditoriale aux 3 souhaits, qui est une structure assez spécifique et spécifiquement distribuée pour qu'on puisse se permettre des expérimentations. Cela étant, je me suis, je pense, posé les mêmes questions que n'importe quel éditeur. Je suis un fan d'art graphique, j'ai une vision assez claire de ce que j'aime, de ce que je n'aime pas, de ce que je veux. En bref j'assume mes goûts, d'expérience je sais que c'est le seul moyen d'avancer dans une matière artistique.
Maintenant, je sais aussi que le but... c'est de vendre. Et au final, ce n'est pas une contrainte si incompatible que ça avec l'originalité. J'aime bien prendre le lecteur à rebrousse-poil, tronquer un peu les codes, les twister un peu. C'est facile quand on vend un Di Rollo...

illus : Daylon
plus délicat quand c'est quelque chose de plus classique dans les thématiques, comme le Ligny :

illus : Tomas Bechler
Plus encore quand le nom de l'auteur appelle de référents super forts et balisés :

illus : Gary Spencer Millidge
Une chose en revanche est certaine, c'est que pour faire ça, il faut savoir ce qu'on vend. En clair il faut avoir lu le bouquin (ou du moins parcouru, parce que le D.A des grosses boîtes n'ont pas le temps de tout lire, c'est évident). Il faut saisir ce qui fait la spécificité de ton bouquin, pour, après, briefer ton artiste. C'est, perso, la partie que je préfère dans cette activité. Essayer d'évaluer comment se mariera la sensibilité d'un artiste et ma sensibilité de lecteur (vous remarquerez que ça exclu l'auteur de la boucle.), et essayer de traduire ça en mots (avec un brief plus ou moins précis), pour que ça soit une source d'inspiration et pas de frustration pour le graphiste. Le but étant de tirer parti de sa personnalité et de la laisser s'exprimer.
Mais dans tous les cas, le rendu doit donner un aperçu clair de ce que sera le livre. Celui de Marignac avait pas mal fait gloser quand il était sorti. Il avait été très diversement apprécié, mais une chose est certaine, la couv' vous disait clairement où vous mettiez les pieds :

illus : Christian Lesourd
Aujourd'hui, on a la chance d'avoir à notre disposition un vivier d'artistes formidablement talentueux, issus pour beaucoup justement, de la génération Photoshop qui, pour moi, loin de tuer le métier, a permis une vraie émulation et aux meilleurs de se distinguer très vite. Et justement parce que c'est un outil formidable, qui permet de travailler beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus souple, je ne peux pas m'empêcher de me dire que plus que jamais, on peut tenter des choses.
Après, bien-sûr, il y a des mentalités à faire évoluer (et faire évaluer une mentalité de directeur marketing, c'est pas toujours facile), mais j'ai le sentiment que les choses avancent, et que c'est le moment de pousser un peu les murs.
Sans vouloir trahir ses propos, je pense que c'est ce que Daylon (avec le tact et la délicatesse qu'on lui connaît tous) essayait de dire.
Cela étant, l'exemple de kemar est assez probant, et, hélas assez représentatif de ce qui peux se passer dans toute profession un tant soit peu artistique.
Difficile de répondre à ta question, d'ailleurs, kemar. C'est un vieux serpent de mer des forums SF. Si tu y suis les conversations, tu vas t'apercevoir que tout le monde semble vouloir des couv' plus adultes, plus graphiques.
Sur certains, les références qu'on s'y renvoient sont aussi diverses que pointues. On parle des couv's "à la Joëlle Losfeld", de celles "à la Penguin", certains réclament des couv' tout typos. Bref, tu te dis que tout ça nous ferait de bien belles collec de SF, sauf que c'est perdre de vue que les quelques dizaines de furieux qui traînent sur ces forums ne représentent qu'une toute petite part du lectorat des littératures de genre. Certes active, certes très consommatrice, mais absolument pas représentative du marché. Et de fait, les comparaisons entre les chiffres de ventes et la radicalité des approches artistiques pourraient, dans un premier temps, donner raison aux marketteux qui te disent qu'il faut absolument bien marquer les genres.
Perso, j'aurais tendance à penser qu'il est possible de trouver une voie médiane. De fait je ne peux parler que de notre petite expérience éditoriale aux 3 souhaits, qui est une structure assez spécifique et spécifiquement distribuée pour qu'on puisse se permettre des expérimentations. Cela étant, je me suis, je pense, posé les mêmes questions que n'importe quel éditeur. Je suis un fan d'art graphique, j'ai une vision assez claire de ce que j'aime, de ce que je n'aime pas, de ce que je veux. En bref j'assume mes goûts, d'expérience je sais que c'est le seul moyen d'avancer dans une matière artistique.
Maintenant, je sais aussi que le but... c'est de vendre. Et au final, ce n'est pas une contrainte si incompatible que ça avec l'originalité. J'aime bien prendre le lecteur à rebrousse-poil, tronquer un peu les codes, les twister un peu. C'est facile quand on vend un Di Rollo...

illus : Daylon
plus délicat quand c'est quelque chose de plus classique dans les thématiques, comme le Ligny :

illus : Tomas Bechler
Plus encore quand le nom de l'auteur appelle de référents super forts et balisés :

illus : Gary Spencer Millidge
Une chose en revanche est certaine, c'est que pour faire ça, il faut savoir ce qu'on vend. En clair il faut avoir lu le bouquin (ou du moins parcouru, parce que le D.A des grosses boîtes n'ont pas le temps de tout lire, c'est évident). Il faut saisir ce qui fait la spécificité de ton bouquin, pour, après, briefer ton artiste. C'est, perso, la partie que je préfère dans cette activité. Essayer d'évaluer comment se mariera la sensibilité d'un artiste et ma sensibilité de lecteur (vous remarquerez que ça exclu l'auteur de la boucle.), et essayer de traduire ça en mots (avec un brief plus ou moins précis), pour que ça soit une source d'inspiration et pas de frustration pour le graphiste. Le but étant de tirer parti de sa personnalité et de la laisser s'exprimer.
Mais dans tous les cas, le rendu doit donner un aperçu clair de ce que sera le livre. Celui de Marignac avait pas mal fait gloser quand il était sorti. Il avait été très diversement apprécié, mais une chose est certaine, la couv' vous disait clairement où vous mettiez les pieds :

illus : Christian Lesourd
Aujourd'hui, on a la chance d'avoir à notre disposition un vivier d'artistes formidablement talentueux, issus pour beaucoup justement, de la génération Photoshop qui, pour moi, loin de tuer le métier, a permis une vraie émulation et aux meilleurs de se distinguer très vite. Et justement parce que c'est un outil formidable, qui permet de travailler beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus souple, je ne peux pas m'empêcher de me dire que plus que jamais, on peut tenter des choses.
Après, bien-sûr, il y a des mentalités à faire évoluer (et faire évaluer une mentalité de directeur marketing, c'est pas toujours facile), mais j'ai le sentiment que les choses avancent, et que c'est le moment de pousser un peu les murs.
Sans vouloir trahir ses propos, je pense que c'est ce que Daylon (avec le tact et la délicatesse qu'on lui connaît tous) essayait de dire.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- Jeoseungsaja
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C'est un bel exposé que voila
J'ajouterais par ailleurs que la génération photoshop, est, je pense, un des flagrants exemples de l'évolution phénomènale des expansions culturelles des sociétés humaines, dans notre très importante avancée technologique, nous trainons derrière nous des valeurs et des arts qui ne cessent, je trouve, d'évoluer radicalement (quand je dis radicalement, c'est en bien).
En d'autres termes, je pense que le début du 21ème siècle, avec l'avènement de l'ère internet, des médias, de la technologie de pointe, marque un tournant décisif dans toutes les formes culturelles (musicales, graphiques etc...), c'est donc, je pense, le moment le plus opportun, en effet, pour tester le plus de possibilités ou d'expérimentations, d'ailleurs, c'est ce qui se fait, grâce à la "liberté" (relative toutefois) que nous apporte notre époque comparé à celle qui a précédé.
J'ajouterais par ailleurs que la génération photoshop, est, je pense, un des flagrants exemples de l'évolution phénomènale des expansions culturelles des sociétés humaines, dans notre très importante avancée technologique, nous trainons derrière nous des valeurs et des arts qui ne cessent, je trouve, d'évoluer radicalement (quand je dis radicalement, c'est en bien).
En d'autres termes, je pense que le début du 21ème siècle, avec l'avènement de l'ère internet, des médias, de la technologie de pointe, marque un tournant décisif dans toutes les formes culturelles (musicales, graphiques etc...), c'est donc, je pense, le moment le plus opportun, en effet, pour tester le plus de possibilités ou d'expérimentations, d'ailleurs, c'est ce qui se fait, grâce à la "liberté" (relative toutefois) que nous apporte notre époque comparé à celle qui a précédé.
Merci pour vos réponses, je conçois mieux l'esprit de l'article sur le artbook du café slé.
Je crois que l'on touche juste à l'éternelle question des goûts et des couleurs.
A titre purement personnelle je trouve tout à fait intéressante cette démarche purement graphique mais je ne m'y reconnais pas, et je dois avouer qu'il ne s'agit pas forcément du type de couverture qui me demande envie d'ouvrir ou d'acheter un livre.
Je suis peut être trop "adulescent" pour que cela me touche.
A titre d'exemple des couvertures qui m'ont le plus touchées je pourrai sans doute citer celles ci:


Mes "maitres" restent sparth ( http://www.sparth.com/ ), Craig Mullins par exemple ( http://www.goodbrush.com/mainpage/index2.htm) ou encore Jon Foster ( http://www.jonfoster.com/).
Les artistes les plus "graphiques" que j'apprécie étant sans doute Limbolo (http://limbolo.blogspot.com/) et Daniel Dociu (http://www.tinfoilgames.com/gallery.php).
Tout ca pour dire qu'il me serait difficile de créer une couverture dans un esprit qui n'est pas dans ma sensibilité. Après dire que le type d'art que j'affectionne est déjà "vieux" car dans un style différent de vos gouts me parait un jugement de valeur en soit.
Je crois que l'on touche juste à l'éternelle question des goûts et des couleurs.
A titre purement personnelle je trouve tout à fait intéressante cette démarche purement graphique mais je ne m'y reconnais pas, et je dois avouer qu'il ne s'agit pas forcément du type de couverture qui me demande envie d'ouvrir ou d'acheter un livre.
Je suis peut être trop "adulescent" pour que cela me touche.
A titre d'exemple des couvertures qui m'ont le plus touchées je pourrai sans doute citer celles ci:


Mes "maitres" restent sparth ( http://www.sparth.com/ ), Craig Mullins par exemple ( http://www.goodbrush.com/mainpage/index2.htm) ou encore Jon Foster ( http://www.jonfoster.com/).
Les artistes les plus "graphiques" que j'apprécie étant sans doute Limbolo (http://limbolo.blogspot.com/) et Daniel Dociu (http://www.tinfoilgames.com/gallery.php).
Tout ca pour dire qu'il me serait difficile de créer une couverture dans un esprit qui n'est pas dans ma sensibilité. Après dire que le type d'art que j'affectionne est déjà "vieux" car dans un style différent de vos gouts me parait un jugement de valeur en soit.
- Eric
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- Localisation : Paris
Ah mais je n'ai pas dit ça...
Je trouve, par exemple, que les couv' de Perdido que tu as faites pour POCKET sont même très modernes. Avec cette vue en plongée, et un débullage très Benjamin Carré ; ).
Et justement, c'est ça la richesse de cette génération internet, c'est que l'éventail de sensibilités permet une richesse et une diversité dans les approches, qui permet de vraiment faire avancer le schmilblick.
Je trouve, par exemple, que les couv' de Perdido que tu as faites pour POCKET sont même très modernes. Avec cette vue en plongée, et un débullage très Benjamin Carré ; ).
Et justement, c'est ça la richesse de cette génération internet, c'est que l'éventail de sensibilités permet une richesse et une diversité dans les approches, qui permet de vraiment faire avancer le schmilblick.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Aucun procès d'intention dans mon propos 
Je faisais allusion à cette phrase:
"Malgré tout leur talent, les poids lourds du Café Salé ne risquent-ils pas de devenir des jeunes vieux ? De rentrer dans le rang un peu trop tôt ?"
Cette réflexion est extrêmement légitime et plutôt pertinente, dans la mesure où elle m'amène à remettre en question mon travail et mon approche. Elle correspond aussi à une certaine angoisse, car même si je fais tout pour évoluer et pour rester intègre, je me demande dans quelle mesure je fais de l'original au non. (Si je ramène tout le artbook à un sujet sur mon approche de l'illus, et la votre, ce n'est pas par nombrilisme, plus par le fait parce que j'estime n'avoir aucune légitimité à juger le travail de mes pairs)

Je faisais allusion à cette phrase:
"Malgré tout leur talent, les poids lourds du Café Salé ne risquent-ils pas de devenir des jeunes vieux ? De rentrer dans le rang un peu trop tôt ?"
Cette réflexion est extrêmement légitime et plutôt pertinente, dans la mesure où elle m'amène à remettre en question mon travail et mon approche. Elle correspond aussi à une certaine angoisse, car même si je fais tout pour évoluer et pour rester intègre, je me demande dans quelle mesure je fais de l'original au non. (Si je ramène tout le artbook à un sujet sur mon approche de l'illus, et la votre, ce n'est pas par nombrilisme, plus par le fait parce que j'estime n'avoir aucune légitimité à juger le travail de mes pairs)