Blake et Mortimer
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Blake et Mortimer
Au-delà du personnage qu'était l'auteur (j'y reviendrais), les aventures des deux compères forment une chaîne qui allie avanture humaine et science-fiction avec un certain brio.
Le graphisme, particulier et bien souvent copié depuis lors, nous offre des dessins précis, détaillés, documentés (pour ce qui concerne les éléments réels de l'histoire) et pleins d'imagination (pour les éléments inventés, depuis l'espadon jusqu'au chronoscaphe).
J'incluerais - avec un peu de réticence - les jouts faits à la saga depuis la mort de l'auteur par divers artistes. Ils ont su apréhender correctement les personnages et ajouter à l'histoire de la série.
Le seul bémol concernant cette série concerne le raciste sous-jacent, voire clairement apparent, de l'auteur. Lorsque les histoires ont été portées à l'écran, les producteurs ont pris grand soin de gommer tout cette aspect de leur scénario. Il faut toujours avoir une vue au second degré sur les aspects raciaux et esclavagiste prônés parfois par le texte.
Le graphisme, particulier et bien souvent copié depuis lors, nous offre des dessins précis, détaillés, documentés (pour ce qui concerne les éléments réels de l'histoire) et pleins d'imagination (pour les éléments inventés, depuis l'espadon jusqu'au chronoscaphe).
J'incluerais - avec un peu de réticence - les jouts faits à la saga depuis la mort de l'auteur par divers artistes. Ils ont su apréhender correctement les personnages et ajouter à l'histoire de la série.
Le seul bémol concernant cette série concerne le raciste sous-jacent, voire clairement apparent, de l'auteur. Lorsque les histoires ont été portées à l'écran, les producteurs ont pris grand soin de gommer tout cette aspect de leur scénario. Il faut toujours avoir une vue au second degré sur les aspects raciaux et esclavagiste prônés parfois par le texte.
ce n'est pas tant le racisme de l'auteur que celui d'Hergé, qui transparait.
Jacob et lui étaient en désaccord sur certains points, et Jacob s'est fait censuré ou imposé des choix éditoriaux à de nombreuses reprises, d'où certains albums qui marquent une rupture dans la trame, comme le collier de la reine, qui est un bon polar
Jacob et lui étaient en désaccord sur certains points, et Jacob s'est fait censuré ou imposé des choix éditoriaux à de nombreuses reprises, d'où certains albums qui marquent une rupture dans la trame, comme le collier de la reine, qui est un bon polar
- Charlotte
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Ah, le racisme sous-jacent des auteurs, j'adore cette polémique (vraie ou fausse).
Que Hergé ait été raciste, oui, mais ni plus ni moins que ses compatriotes à l'époque de la colonisation.
Plutôt que de décrier les péchés de certains auteurs, je préfère, de loin, souligner les avancées sociales que prônaient les autres.
2 exemples :
1) décrier les péchés : bien que l'on soit ajourd'hui dans une société cosmopolite et que les auteurs de BD ne sont pas tous racistes, vous pourrez noter la flagrante absence de "gens de couleurs" dans la production, ou alors pour faire couleur locale.
2) Eugène Sue, en son temps, et dans Les Mysères de Paris a osé faire d'un Noir, un médecin. So shocking. Tous le monde savait bien à cette époque qu'un Noir ne pouvait pas apprendre la médecine des Blancs.
Perso, je préfère m'arrêter sur un Garcia Lorca qui encense les Gitans et en fait un grand peuple plutôt que sur les travers xénophobes d'un Stocker qui les compare à des rats (cf. L'Enterrement des rats ou le, par ailleurs brillantissime, Dracula)
Cette constatation a ses limites, ma tolérance envers le racisme et la xénophobie est nulle envers les ouvrages contemporains, puisque bien évidemment un auteur intelligent est un auteur qui sait ne pas reproduire les erreurs de ses aînés.
Que Hergé ait été raciste, oui, mais ni plus ni moins que ses compatriotes à l'époque de la colonisation.
Plutôt que de décrier les péchés de certains auteurs, je préfère, de loin, souligner les avancées sociales que prônaient les autres.
2 exemples :
1) décrier les péchés : bien que l'on soit ajourd'hui dans une société cosmopolite et que les auteurs de BD ne sont pas tous racistes, vous pourrez noter la flagrante absence de "gens de couleurs" dans la production, ou alors pour faire couleur locale.
2) Eugène Sue, en son temps, et dans Les Mysères de Paris a osé faire d'un Noir, un médecin. So shocking. Tous le monde savait bien à cette époque qu'un Noir ne pouvait pas apprendre la médecine des Blancs.
Perso, je préfère m'arrêter sur un Garcia Lorca qui encense les Gitans et en fait un grand peuple plutôt que sur les travers xénophobes d'un Stocker qui les compare à des rats (cf. L'Enterrement des rats ou le, par ailleurs brillantissime, Dracula)
Cette constatation a ses limites, ma tolérance envers le racisme et la xénophobie est nulle envers les ouvrages contemporains, puisque bien évidemment un auteur intelligent est un auteur qui sait ne pas reproduire les erreurs de ses aînés.
Oui... mais non !
Il y a une différence! Il ne faut pas confondre les premiers gribouillages d'Hergé dans Tintin chez les Soviets, ce qui peut être considéré en effet comme le reflet d'une époque, comme la cigarette de Lucky Luke, et toute la série des Blake et Mortimer dans lesquels le racisme est récurrent et lourd.
Mis à part "L'affaire du Collier" - qui n'est pas un 'vrai' Blake et Mortimer, les peuples asiatiques sont en permanence montrés comme stupides et méchants. Pas un pour sauver l'honneur.
Bon, pour revenir au sujet initial, c'est quand même de la bonne BD.
Il y a une différence! Il ne faut pas confondre les premiers gribouillages d'Hergé dans Tintin chez les Soviets, ce qui peut être considéré en effet comme le reflet d'une époque, comme la cigarette de Lucky Luke, et toute la série des Blake et Mortimer dans lesquels le racisme est récurrent et lourd.
Mis à part "L'affaire du Collier" - qui n'est pas un 'vrai' Blake et Mortimer, les peuples asiatiques sont en permanence montrés comme stupides et méchants. Pas un pour sauver l'honneur.
Bon, pour revenir au sujet initial, c'est quand même de la bonne BD.
- Eric
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Oui mais non ! Il n'était ni plus ni moins raciste que la frange des personnalités de l'ultra-doite qu'il fréquentait alors.Charlotte a écrit : Que Hergé ait été raciste, oui, mais ni plus ni moins que ses compatriotes à l'époque de la colonisation.
Le Petit Vingtième, et avant ça Le Boy Scout Belge où il officia aussi annonçait clairement la couleur. Et si je me souviens bien, c'est sur recommandation du curé de sa paroisse qu'Hergé est rentré au Petit Vingtième.
Donc après on peut argumenter, tenter de rendre les choses plus présentables, mais en Belgique dans les années trente il y avait, comme partout, une presse de droite et une presse de gauche, et Hergé avait clairement choisi son camp. Force d'ailleurs est de constater que, même après, ses méchants ressemblaient plus souvent à des agents du KGB qu'à des John Wayne de la CIA.
Après cela n'enlève rien à la qualité générale de son oeuvre (ultérieure), mais nier que dans les premières années de sa carrière Hergé avait les idées qui sentaient tout juste moins mauvais que ses chaussettes est une imposture.
C'est comme de dire que Barjavel n'était pas un sale type. Publier Ravage en feuilleton dans l'infâme torchon fasciste qu'était Je suis partout (le torche cul collabo dont Brasillach était rédac chef, je le rappelle) n'est pas seulement un accident. Certes toute la presse collaborait, mais ce "journal" était le plus ouvertement antisémite et pro-nazi de l'époque. C'est avant tout une question de choix, à une époque où d'autres ont choisi de se taire, et où d'autres écrivains (moins nombreux il est vrai) ont eux choisi le combat, la clandestinité et parfois la mort.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- Charlotte
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Mais je ne nie rien du tout, je dis juste que je préfère de loin me concentrer sur ses albums que sur ses idées
Et je pense que c'est sain de ne pas y revenir sans cesse. Une fois qu'on le sait, on prend certains de ses albums avec des pincettes et voilà.
Quant à Brasillach, j'ai failli bosser sur ses écrits pour ma Maîtrise. Justement parce qu'il fallait y travailler d'un point de vu objectif et littéraire avant qu'il ne soit récupérer, ou plutôt remis en avant, par des fascisants.
Et puis finalement, j'ai fait ma Maîtrise sur l'alcool dans la littérature, on ne se refait pas, hein
Et je pense que c'est sain de ne pas y revenir sans cesse. Une fois qu'on le sait, on prend certains de ses albums avec des pincettes et voilà.
Quant à Brasillach, j'ai failli bosser sur ses écrits pour ma Maîtrise. Justement parce qu'il fallait y travailler d'un point de vu objectif et littéraire avant qu'il ne soit récupérer, ou plutôt remis en avant, par des fascisants.
Et puis finalement, j'ai fait ma Maîtrise sur l'alcool dans la littérature, on ne se refait pas, hein