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La Bande Dessinée numérique
Posté : jeu. avr. 30, 2009 9:01 am
par jerome
Le site ActuaBD a mis en ligne un dossier sur La Bande Dessinée numérique récapitulant ses articles sur le sujet.
C'est très instructif.
Voici la présentation
"Le numérique fait désormais partie de notre vie quotidienne. Que ce soit l’Internet, l’adaptation de BD au cinéma ou sous la forme de jeux vidéo, l’outil informatique est de plus en plus présent. Le numérique change non seulement la bande dessinée en terme de production (tablettes graphiques, utilisation 3D ou logiciels d’assistance à la création de BD), ce qui explique en partie l’importance prise par les mangas, mais il va aussi aussi modifier considérablement la donne en terme de commercialisation (vente en ligne d’albums ou de fichiers lisibles sur des supports électroniques), de diffusion ou de distribution (Bande Dessinée à la Demande, Blogs, sites communautaires liés à la BD, etc.). Cette rubrique se propose de réunir tous les articles que nous avons publiés à ce sujet. "
C'est ici
Re: La Bande Dessinée numérique
Posté : jeu. avr. 30, 2009 9:40 am
par Lisore
jerome a écrit :Le numérique change non seulement la bande dessinée en terme de production [...] ce qui explique en partie l’importance prise par les mangas
Et allez ! Encore tout un
article où certains nous expliquent que l'avancée technologique, c'est le mal. (attention, je ne râle que contre ceux-là : dans cet article, il y en a aussi qui trouvent que le logiciel présenté est un avantage).
Un outil informatique permettant de tramer ou de coloriser plus facilement les planches (notamment), donc permettant d'aller plus vite sur certains points, risque immanquablement d'entraîner une accélération de la production, donc une baisse de la qualité. En gros.
C'est marrant comme certaines personnes sont d'office rétives au changement et à l'évolution des technologies.
Ce n'est pas parce que les planches seront encrées, colorisées ou tramées plus vite que la qualité du dessin et du scénario en sera changée également. ça attire peut-être plus l'oeil, mais si le reste ne suit pas, le public non plus.
Et il n'est pas fait mention des économies que cela permettra de réaliser, niveau matos, une fois le logiciel amorti.
Posté : jeu. avr. 30, 2009 11:28 am
par Lensman
Vieux débat, que celui de l'influence du matériel utilisé sur la création et le rendu artistique...
La question se pose surtout si le lecteur s'aperçoit d'une différence.
Dans un domaine un peu voisin, je discutais récemment avec un libraire spécialisé lui même grand connaisseur et collectionneur de BD, sur lla différence de ressenti concernant telle ou telle BD des années 60 par exemple, quand on compare le papier et l'encre utilisée dans les rééditions avec ceux d'époque. Les différences sont souvent effarantes (le libraire était d'accord avec moi là-dessus, alors que je croyais être un peu fou et m'imaginer des choses, ou bien ça prouve que lui et moi sommes fous, ce qui est sans doute plus probable, à bien y réfléchir...).
Vous me direz que, quand on regardera tout ça sur écran, eh bien, on règlera soi-même l'intensité des couleurs.
Je suppose que je viens de dire une bêtise (de plus).
Oncle Joe
Posté : jeu. avr. 30, 2009 11:45 am
par M le maudit
Il y a quelques années, l'adaptation en bd de la Compagnie des glaces avait été initiée, et le dessin était en majeure partie réalisé et colorisé à la palette graphique. J'ai très vite abandonné la série, dépité par le rendu trop "lisse" du dessin.
Je n'ai à priori rien contre la réalisation de BD via logiciel (surtout si ça accélère les parutions

), mais à condition qu'on s'y retrouve graphiquement. Pour l'instant, personnellement, je reste peu convaincu par ce qui se fait actuellement via logiciel. Reste à voir ce que donne celui-ci.
Ceci dit, je fait partie de la vieille école en matière de BD et je me retrouve assez peu dans la production récente (notamment en terme de dessin. Beaucoup de BD "m'agresse" tellement visuellement, que je renonce à les lire. Exemple : SFAR)... Ceci explique peut-être cela.
Posté : jeu. avr. 30, 2009 12:03 pm
par Florent
Ben quoi ? C'est superbe, la colorisation numérique.

Posté : jeu. avr. 30, 2009 1:47 pm
par Lensman
C'est assez violent. Si je comprends bien, le héros pique son appartement au méchant, pièce par pièce.. Aussi cruel que du Ionesco.
Oncle Joe
Posté : jeu. avr. 30, 2009 2:17 pm
par rmd
Le méchant ressemble à un bonbon haribo. Ca donne envie de le euh non rien.
Posté : jeu. avr. 30, 2009 2:33 pm
par Florent
C'est du Frank Miller, un auteur qu'on qualifie de génie quand on veut faire croire qu'on s'y connait en comics.
Posté : jeu. avr. 30, 2009 4:04 pm
par Stéphane
Florent a écrit :C'est du Frank Miller, un auteur qu'on qualifie de génie quand on veut faire croire qu'on s'y connait en comics.
C'est quoi le titre de la BD, que je ne la lise pas ?
Posté : jeu. avr. 30, 2009 4:39 pm
par Florent
BATMAN : THE DARK KNIGHT STRIKES AGAIN (DK2), c'est la suite de BATMAN : THE DARK KNIGHT RETURNS, considéré comme une des pierres angulaires des comics modernes. Pour ne pas partir dans le HS, ma critique est là :
http://www.noosfere.org/icarus/bd/album ... album=4858
Enfin tout cela pour dire que la BD, ça se fait
SUR DU PAPIER AVEC DES CRAYONS. La personne qui colorise les comics de Frank Miller, Lynn Varley (sa femme), est considérée comme une des meilleures coloristes du métier. Et puis paf, sur DK2, quelqu'un a dû lui offrir Totoshop à son anniversaire, je ne sais pas, mais elle s'est mis en tête de le coloriser numériquement, avec tout plein de supers effets fluos psychédéliques et pixellisés là où il devrait y avoir des décors, en arrière-plan. La preuve en image (désolé pour la qualité, j'ai scanné ça à partir de mon exemplaire) :

Posté : jeu. avr. 30, 2009 4:48 pm
par jlavadou
Florent a écrit :Enfin tout cela pour dire que la BD, ça se fait SUR DU PAPIER AVEC DES CRAYONS.
Je ne serais pas aussi catégorique. Comme tout outil, l'informatique peut donner de belles choses à partir du moment où on sait s'en servir. Là, ce n'est visiblement pas le cas... Mais quand on voit ce que font certains illustrateurs (je pense au Café Salé par exemple, même si je n'y vais pas souvent), c'est parfois du très bon niveau. Tout est une question de maîtrise.
Cela dit mon goût personnel me fait généralement préférer la colorisation artisanale, comme le fait Turf par exemple avec La Nef des fous.
Et puis de toute façon j'en connais qui te diront que la colorisation ne sert à rien en BD

Posté : jeu. avr. 30, 2009 5:07 pm
par Florent
Ca dépend si on parle de dessin : là je suis clair et net, le dessin se fait au crayon. Dans un bon dessin, on "voit" le mouvement de la main, ce qui rend le trait vivant. Le meilleur exemple est selon moi Masamune Shirow :
Il y a aussi Amano, dans le genre (oh, tiens : 2 Japonais !!!) :
Pour ce qui est de la couleur, maintenant, certaines personnes comme Aleksi arrivent à de superbes résultats, mais en se basant sur un travail crayonné, et avec derrière eux des études et beaucoup d'expérience en infographie, ça ne s'improvise pas comme l'a fait Lynn Varley sur Batman.

Posté : jeu. avr. 30, 2009 5:37 pm
par Erion
Florent a écrit :Ca dépend si on parle de dessin : là je suis clair et net, le dessin se fait au crayon. Dans un bon dessin, on "voit" le mouvement de la main, ce qui rend le trait vivant. Le meilleur exemple est selon moi Masamune Shirow :
J'ai jamais trouvé que Shirow était un bon coloriste. Rien à voir avec le travail d'un auteur bien moins "hype" mais plus doué, comme Yoshikazu Yasuhiko. Il réalise actuellement le manga de Gundam, mais il avait fait auparavant une vie de Jesus et une vie de Jeanne d'Arc. Je n'ai malheureusement pas trouvé les meilleurs planches sur le net (l'ouvrage ayant été pilonné par Tonkam, il est totalement introuvable), mais là, on a un vrai coloriste :

Posté : jeu. avr. 30, 2009 5:46 pm
par Florent
Shirow n'est pas un coloriste : je le cite comme exemple de dessinateur qui démontre qu'un trait tracé à la main est incoimparable avec un truc fait sur ordinateur. Je ne sais même pas si c'est lui qui colorise ses couvertures et ses posters (qui sont en couleurs, contrairement à ses mangas. D'ailleurs, je crois que GHOST IN THE SHELL 2 est colorisé numériquement).
Comme bons coloristes, je n'ai cité que Lynn Varley (colorisation classique à la peinture, avant DK2) et Aleski (colorisation numérique).
Posté : jeu. avr. 30, 2009 5:54 pm
par Stéphane
jlavadou a écrit :Je ne serais pas aussi catégorique. Comme tout outil, l'informatique peut donner de belles choses à partir du moment où on sait s'en servir. Là, ce n'est visiblement pas le cas... Mais quand on voit ce que font certains illustrateurs (je pense au Café Salé par exemple, même si je n'y vais pas souvent), c'est parfois du très bon niveau. Tout est une question de maîtrise.
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