Du sense of wonder à la SF métaphysique

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » dim. janv. 10, 2010 5:31 pm

Lem a écrit :Un problème cornélien auquel tout le monde ici a été confronté à un moment ou à un autre : revenir sur l'incohérence ou la mauvaise foi d'un post au risque de nourrir le flood. Ou ne pas réagir et laisser croire qu'on peut tout écrire impunément.
Voilà pourquoi j'ai finalement décidé d'exposer la raison de l'agressivité de Pete Bondurant à mon encontre dans le troisième message de cette enfilade.

Il ne faut pas laisser certaines conneries sans réponse, surtout quand elles sont haineuses et motivées par des ressentiments personnels.

Le public a le droit de connaître la vérité.
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Erion
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Message par Erion » dim. janv. 10, 2010 5:35 pm

Lem a écrit : Tronquer la citation de PB de sa deuxième phrase qui en ôte tout l'aspect agressif pour lui reprocher d'être agressif est vraiment limite et la suite est du même tonneau :
Bien sûr que si que la phrase de Pete EST agressive, ou maladroite, au mieux. Evidemment, c'est de l'allusion, il ne cite pas les personnes, mais il est clair qu'il vise certains des participants à ce fil.
Et en plus, il n'amène rien à la discussion, il joue le rôle de celui qui est à l'extérieur et qui dit comment le débat devrait se dérouler pour qu'il soit digne à SES yeux. Sauf que le débat, il se déroule avec les gens qui y participent, pas avec ceux qui n'y participent pas, et c'est au nom de ça qu'ils ont le droit de mener le fil comme ils l'entendent.
Discerner une attaque personnelle dans le message sur la contradiction entre écrire ici et être écrivain n'a aucun sens. Et le sujet intéresse PB, sinon, il n'aurait pas commencé par dire qu'il était plutôt avide de théorie et de débat. Je ne comprendrai jamais, Erion, pourquoi tu fais ce genre de trucs.
Parce que ce qu'écrit Pete n'est qu'une posture, une pose, pas un propos, pas une idée. Ce n'est pas sincère. J'admets que je peux être de mauvaise foi, mais je suis toujours sincère aussi bien dans mes enthousiasmes que dans mes râleries.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Lem

Message par Lem » dim. janv. 10, 2010 6:07 pm

Je continue de diférer la synthèse. Mais une remarque :
silramil a écrit :1) L'argument philosophique a déjà été avancé pour parler de la science-fiction et défendre sa place dans la littérature.
2) Cet argument philosophique a pour corollaire de distinguer dans la science-fiction entre le bon grain et l'ivraie.
3) Il n'a eu aucun effet notable pour la légitimation de la science-fiction à cette époque. Il faut dire que Curtis ne développe pas ensuite une théorie générale et que ceci n'est qu'une préface à un ouvrage critique. Cependant, le bouquin d'Amis a longtemps (pendant une bonne dizaine d'années) été la seule référence disponible sur la science-fiction.
4) Nous n'avons pas assez d'éléments pour confirmer ou infirmer l'hypothèse selon laquelle M est ici une cause de rejet de la SF en général, seulement une indication ponctuelle de la réception de Curtis.
Il faut garder en tête la distinction philosophie/métaphysique.

Il y a eu de la philosophie dans toute la littérature française du XXème siècle. Mais pas de métaphysique.

La philosophie n'a posé aucun problème – l'existentialisme par exemple. Mais la métaphysique (en tant que discipline et méthode) et le métaphysique (en tant que type de sujets/objets/concepts) ont été effacés, voire discrédités. Pour ne rien dire de tout ce qui touchait à la religion et qui est un élément aussi important que M dans mon hypothèse, même si on préfère pour l'instant éviter d'en parler pour ne pas envenimer inutilement les choses.

Dire d'un livre de SF qu'il est philosophique est une forme de légitimation qui ne concerne pas l'aspect M. Voire qui peut se retourner contre lui. Quel critique non-spécialisé verrait dans l'ensemble des récits de voyages temporels une étude systématique des problèmes liés au concept de causalité ? Probablement aucun alors que pour nous, c'est une proposition recevable. Pourquoi ? Parce qu'au XXème siècle, les sujets touchant aux problèmes de l'espace, du temps et de la causalité ont cessé d'être des sujets philosophiques pour devenir des sujets scientifiques.
Modifié en dernier par Lem le dim. janv. 10, 2010 6:36 pm, modifié 1 fois.

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MF
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Message par MF » dim. janv. 10, 2010 6:07 pm

Lem a écrit :...
Je reconnais la SF quand j'en lis parce que j'éprouve une émotion particulière, parce que je suis dans un état d'esprit particulier. Je pense que c'est aussi ton cas et celui de tout le monde ici.
...
Maintenant, sommes-nous sûr que nous entendons la même chose par sense of wonder ou sidération cognitive ? Non. Sommes-nous sûrs que nous le ressentons devant les mêmes œuvres ? Non plus.
...
Mais on n'est pas pour autant condamnés à ne jamais réaliser la coordination intersubjective car il existe une instance qui fait ça très bien : c'est la science-fiction elle-même, comme label éditorial.
...

Finalement, pour réaliser la coordination, il suffit d'accepter le corpus des collections spécialisées. Nous n'éprouvons peut-être pas tous les mêmes choses devant les mêmes œuvres mais en tant que genre éditorial et subculture, la SF a dit – en actes – ce qu'elle était.
A supposer que l'on soit d'accord avec tout ce qui précède, pourquoi vouloir
Lem a écrit :A nous de trouver le point commun de toutes ces œuvres.
puisque tu viens de l'énoncer.
Le point commun, c'est, selon ce que tu exposes, le label éditorial.

On retombe alors sur la question qui revient, comme une dent cariée que je ne peux m'empêcher de titiller, encore et encore.
Pourquoi une telle différence entre ésotérisme, religion, poésie, roman, jeunesse, sciences humaines et sociales, sciences et techniques, essais... qui dispose d'une exposition éditoriale classifiée et la SF qui a, tout juste, un label ; tellement mouvant, d'ailleurs, que même au sein des collections, une chatte n'y retrouverait pas ses petits.

Et, à ton avis, au vu du système de classification du livre en France bâti par le SNE (chiffres clé du livre 2009), où va aller se placer le label SF si tu l'affiches avec une belle banderole : "LA SF C'EST LE (LA) METAPHYSIQUE !"
Je rappelle que le système de classification par genre est le suivant :
le SNE a écrit :TITRES ET EXEMPLAIRES ÉDITÉS PAR GENRE
...
Enseignement scolaire
Sciences et techniques, médecine, gestion
Sciences humaines et sociales
Sciences humaines et sociales générales
- Histoire
- Géographie
- Droit
- Sciences politiques
- Sciences économiques

Religion et ésotérisme
Dictionnaires et encyclopédies
Littérature
- Romans
- - Classiques
- - Contemporains
- - Policiers
- - Sentimentaux
- - Autres
- Théâtre, poésie

Documents, actualité, essais
Jeunesse
- Éveil, petite enfance, albums à colorier
- Fiction jeunesse
- Documentaire

Bandes dessinées
Beaux livres et livres pratiques
- Beaux-arts
- Loisirs, vie pratique
- Voyages, tourisme et régionalisme
Cartes géographiques, atlas
Ouvrages de documentation...
Alors, dans "littérature", entre "policiers" et "sentimentaux" ou dans "religion et ésotérisme" ?
Remarque, on a du bol, en 2007, c'était "religion, ésotérisme et occultisme"...
Je crois que si il y a un combat à conduire pour la légitimation du genre (ce dont personnellement je ne suis pas convaincu), c'est là qu'il se joue. Pas sur une hypothèse M.


Désolé Erion, mais dans la dernière livraison de son enquête annuelle, le SNE a renoncé à singulariser le manga. C'est devenu un bande dessinée comme une autre. Y'a même plus de ghetto culturel à défendre...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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bormandg
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Message par bormandg » dim. janv. 10, 2010 6:16 pm

Bon, je reviens à mes idées de base, que la rhétorique de Serge ne remet pas en cause, et je redonne quelques désaccords complémentaires avec la thèse M:

D'une part la confusion entre métaphysique en tant qu'étude philosophque et les objets métaphysiques aboutit à placer le déni de l'une et celui de l'utilisation des autres par la SF comme des possibilités presque opposées; le rejet de la métaphysique par les philosophes nous disait que ces questions n'ont pas d'intérêt pour l'étude sérieuse et que, tout compte fait, il est normal que la littérature et la fiction s'en emparent, la philosophie leur laisse sans regret ces objets . Au bout du raisonnement, l'affirmation que la preuve que les thèmes de la métaphysique n'ont pas de véritable intérêt pour la pensée sérieuse, c'est le fait que la littérature (dont la science-fiction) les traite de manière suffisante. Du coup, le retour en grace de LA métaphysique sur l'arène philosophique s'accompagne, automatiqement me semble-t-il, de la volonté de reprendre ces thèmes à l'utilisation romanesque, et de renier leur emploi par la fiction, dont la SF. Alors même qu'un philosophe anti-métaphysique d'hier pouvait parfaitement apprécier l'emploi des thèmes dans un roman de SF, celui d'aujourd'hui, considérant la métaphysique comme partie intégrante de lma philosophie, condamnera les jeux fictionnels avec ces thèmes trop sérieux pour une présentation romancée.

Deuxièmement l'emploi du mot « réifié » me paraît totalement incorrect. Le terme correct serait « appliquée » ou « réalisée ». Un roman de SF ne présente pas ses thèmes métaphysiques comme des objets mais comme des réalités. Il n'y a pas un objet matériel ou un personnage qui incarne l'immortalité, par exemple.

Et troisièmement, même si cela est un peu hors sujet, je tiens à souligner la différence fondamentale entre une « expérience de pensée » scientifique, qui attendra l'éventualité d'une vérification expérimentale ou, à tout le moins, une concordance avec les observations empiriques, et une « expérience littéraire », soumise aux seules lois de la cohérence et de la vraisemblance, dont nous savons tous qu'elles différent profondément de la vérification expérimentale. Au nombre des oeuvres que je ne supporte pas, il y a quelques nouvelles de ce type de Robert Silverberg qui, histoires amusantes, deviendraient des affirmations péremptoires si on voulait leur donner le statut d'« expériences de pensée ».
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Lem

Message par Lem » dim. janv. 10, 2010 6:22 pm

bormandg a écrit :Deuxièmement l'emploi du mot « réifié » me paraît totalement incorrect. Le terme correct serait « appliquée » ou « réalisée ». Un roman de SF ne présente pas ses thèmes métaphysiques comme des objets mais comme des réalités. Il n'y a pas un objet matériel ou un personnage qui incarne l'immortalité, par exemple.
Le serum d'immortalité et tous les dispositifs SF inventés depuis pour réifier le concept.
Le professeur Jameson (cerveau transplanté dans un corps de robot, Neil R. Jones) et tous les personnages d'immortels imaginés par le genre, de Superman à Robert Hedrok.

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Aldaran
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Message par Aldaran » dim. janv. 10, 2010 6:40 pm

Pete Bondurant a écrit :
Christopher a écrit :
Fabrice Colin, [url=http://fabrice-colin.over-blog.com/article-horizon-bouche-42618943.html]sur son blog[/url], a écrit :A un moment donné, quelqu'un demande pourquoi les auteurs de l'anthologie Retour sur l'horizon, dirigée par le Serge L. pré-cité, ne participent pas à la discussion. Euh, parce qu'ils ont autre chose à foutre ?
Et je les comprends. Si j'étais écrivain, je ne perdrais pas une minute de mon précieux temps sur ce fil.
Mais je ne le suis pas, je suis plutôt avide de théorie et de débat, et j'aurais adoré avoir quelqu'un comme Fabrice sur ce fil.
Conflit d'intérêt, c'est tout.
Pourquoi la modération ne dit rien dans un cas comme celui-ci ? Il y avait là une superbe occasion de rappeler à certain qu'il aurait pu la fermer, tout de même.
D'autre part, je ne vais pas développer ce que je pense des personnes qui en jugent d'autres mais on restant bien au loin. Roland parlait de c... L'avait peut-être pas fondamentalement tort...

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Aldaran
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Message par Aldaran » dim. janv. 10, 2010 6:52 pm

Sand a écrit :
Pete Bondurant a écrit : Tout est parti d'une préface, dont quinze nouvelles illustraient le propos.
N'importe quoi.
Y'a beaucoup de trucs qui n'ont pas volé haut dans la discussion, mais jamais personne n'a ne serait-ce que sous-entendu que Serge Lehman avait choisi les nouvelles de l'anthologie pour illustrer le propos de sa préface.
Je l'ai fait.
Je n'avait pas le terme "illustrer" en tête mais je me suis bel et bien posé la question : les 15 nouvelles et particulièrement leur ordre dans l'anthologie n'allaient-elles pas dans le même sens que la théorie développée par Lem dans sa préface ?
Pas de réponse à cette question jusqu'ici, ni de Lem ni de personne d'autre. Le seul élément de réponse est que Lem a dit, aux Utopiales je crois, que l'ordre des nouvelles dans l'antho était réfléchi mais pas imposé (c'était peut-être même quelque part sur ce forum en réponse à Bull si mes souvenirs sont pas trop pourris).
Bref, pas n'importe quoi. Mais pas beaucoup plus important puisque resté sans réponse de la part de ceux qui pourraient, Lem en tête.

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bormandg
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Message par bormandg » dim. janv. 10, 2010 7:01 pm

Lem a écrit :
bormandg a écrit :Deuxièmement l'emploi du mot « réifié » me paraît totalement incorrect. Le terme correct serait « appliquée » ou « réalisée ». Un roman de SF ne présente pas ses thèmes métaphysiques comme des objets mais comme des réalités. Il n'y a pas un objet matériel ou un personnage qui incarne l'immortalité, par exemple.
Le serum d'immortalité et tous les dispositifs SF inventés depuis pour réifier le concept.
Le professeur Jameson (cerveau transplanté dans un corps de robot, Neil R. Jones) et tous les personnages d'immortels imaginés par le genre, de Superman à Robert Hedrok.
Et la première remarque, tu la shuntes complètement, ou tu vas répondre sur un détail? (bon, la 3° ne te concerne pas)
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par bormandg » dim. janv. 10, 2010 7:05 pm

Tiens, je pense à autre chose. Tu connais, comme tout le monde, un certain nombre de citations de Woody Allen qui visent, assez directement, la métaphysique, non?
Par contre il me semble que Woody a, plusieurs fois, joué avec la science-fiction.
Alors, quid de la thèse M? :?:
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Message par MF » dim. janv. 10, 2010 7:05 pm

Je suis revenu un poil en arrière et je suis désolé de te le dire, Lem, mais en plus des problèmes avec la manipulation des articles, tu souffres aussi de graves déficit en mathématiques élémentaires et logique formelle 8)
Lem a écrit :Encore faut-il que nous soyons au clair avec notre propre norme. Qu'appelons-nous SF ? S'il y a du M dedans, et aussi du R, du Mth, de l'E, (tous sous forme réifiée) ne faut-il pas le dire, surtout si certains grands chefs d'œuvre s'appuient dessus (comment expliquer que l'Enfer quand Dieu n'est pas présent est de la SF alors qu'il n'y a ni science ni futur dedans mais la théologie chrétienne réalisée ?)

Il me semble qu'on n'a pas le choix. Lister tous les cas de figure ne pourra jamais donner une définition exhaustive (ni même lisible). Essayer de trouver le plus petit commun dénominateur est la chose à faire mais quel est ce point commun ? Mon choix personnel est un effet subjectif, historiquement associé aux origines du genre et sur lequel on peut se coordonner : le sow. Il est licite de réifier du M, du R ou même de l'E car ce que la SF vise, c'est la création du sow chez le lecteur. Celui-ci doit donc s'attendre à toutes sortes de possibilités quand il ouvre un texte de SF, non juste à une extrapolation rationnelle des futurs scientifiques – et cette disponibilité, c'est justement l'état d'esprit qu'on recherche.

Enfin, en postulant (mais je fais évidemment preuve d'un optimisme infondé) que ce qui précède est jugé acceptable, peut-on franchir un pas de plus et essayer de trouver un point commun objectif à la liste de tous les registres auxquels la SF emprunte ses objets de réification : science spéculative, métaphysique, religieux, mythologique, ésotérique ? Il me semble que, historiquement aussi bien que conceptuellement, "métaphysique" est le point commun le plus juste.
1°) Tu confonds "plus petit commun dénominateur" et "point commun". Dire que la SF contient du Métaphysique, du Religieux, du MyTHologique et de l'Esotérique (si j'ai bien compris tes initiales), on peut être d'accord ou pas (personnellement, je ne le suis pas ; je sors du champ de MA SF le religieux et l'ésotérisme et je manipule avec précaution le mythologique), mais dire que le PPCD et le point commun sont la même chose revient à dire que R, Mth et E font partie de M. Ce qui n'avance en rien le sujet.

2°) Tu négliges des pans entiers de la SF basée sur D (distraction), H (humour), P (politique), PS (prospective scientifique), SS (spéculation scientifique), et tout [Ph - M], tout le Philosophique en ce qu'il n'est pas Métaphysique. Le fait qu'il existe une production littéraire (roman, essais) philosophique n'a pas empêché la SF de piocher dans ce vivier d'idée.

3°) Tu inclues dans TA vision du métaphysique des textes qui, dans MA lecture n'ont rien, mais vraiment rien à y faire. Dès la première page de ce thread, tu balances benoitement ça :
Lem a écrit :
Lensman a écrit :Et pour le "panthéon d'entités géantes", on a des éclaircissements?
ce qui vient comme ça mais tu sais déjà tout :
...
Varley : Gaïa
...
Tu embarques donc le cycle de Gaïa de John Varley dans ton aventure métaphysique. Pourquoi pas si tu en a envie...
Sauf que Varley passe quand même, sur les 1408 pages qui constituent les 3 romans, pas loin de 100 pages à expliquer qu'il n'y a rien, mais rien de rien, de métaphysique dans ce joyeux bordel.
Que les Titans sont sûrement des productions technologiques d'une race d'ET quelconque dont on se secoue allègrement de savoir qui elle est, d'où elle vient et si elle croit ou pas dans des finalités ultimes.
Varley le dit, l'écrit, le répète : ce n'est pas l'objet du roman. Du récit d'aventure, de l'exploration géographique, du picaresque, de l'humour, du non-sens, de la spéculation scientifique, de l'invention scientifique, de la politique, du scepticisme, tout ce que tu voudras.
Sauf de la métaphysique parce que l'auteur la vire explicitement de l'œuvre. Et l'explique au lecteur (relire si tu le souhaites le dernier chapitre de Démon).

Et ça, sortir Varley de MA SF, ça va être dur.
Modifié en dernier par MF le dim. janv. 10, 2010 7:13 pm, modifié 1 fois.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Message par dracosolis » dim. janv. 10, 2010 7:08 pm

Aldaran a écrit :
Pete Bondurant a écrit :
Christopher a écrit :
Fabrice Colin, [url=http://fabrice-colin.over-blog.com/article-horizon-bouche-42618943.html]sur son blog[/url], a écrit :A un moment donné, quelqu'un demande pourquoi les auteurs de l'anthologie Retour sur l'horizon, dirigée par le Serge L. pré-cité, ne participent pas à la discussion. Euh, parce qu'ils ont autre chose à foutre ?
Et je les comprends. Si j'étais écrivain, je ne perdrais pas une minute de mon précieux temps sur ce fil.
Mais je ne le suis pas, je suis plutôt avide de théorie et de débat, et j'aurais adoré avoir quelqu'un comme Fabrice sur ce fil.
Conflit d'intérêt, c'est tout.
Pourquoi la modération ne dit rien dans un cas comme celui-ci ? Il y avait là une superbe occasion de rappeler à certain qu'il aurait pu la fermer, tout de même.
D'autre part, je ne vais pas développer ce que je pense des personnes qui en jugent d'autres mais on restant bien au loin. Roland parlait de c... L'avait peut-être pas fondamentalement tort...
Lem, lui trouve que Pete n'avait pas l'intention de blesser quiconque ^^ qu'il n'y avait rien de méchant là-dedans et qu'il FALLAIT défendre pete sur ce coup
bizarrement, ni toi ni erion ni moi ne sommes d'accord (faut dire qu'on fait sans doute tous partie de ceux que Fabrice accuse dans le même article de vouloir à toute force rester dans le ghetto alors on lit mal en plus)
mais c'est pas insultant, ni désireux de relancer la polémique
Lem, la bonne foi, scrogneugneu

Le public a le droit de savoir
depuis quand ?


:shock:
Antéchrist N°4
Idéologue Relativiste à mi-temps
Antéchrist N°4 :

Lem

Message par Lem » dim. janv. 10, 2010 7:10 pm

Aldaran a écrit :resté sans réponse de la part de ceux qui pourraient, Lem en tête.
Moi-même, page 343, tout de sute après la première intervention de PB :
Je n'ai parlé de la préface avec personne, même si je l'ai envoyée à certains après l'avoir terminée. De ma propre expérience, la plupart se foutent totalement de ce que j'écris et ils ont raison ; ça n'a jamais été un critère d'acceptation de quoi que ce soit. Avec les mêmes nouvelles, un autre anthologiste aurait fait une préface différente et recomposé le sommaire autrement. Les nouvelles publiées n'illustrent en rien l'hypothèse, c'est le parcours dans le livre qui permet éventuellement de s'en faire une idée.

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Message par fabrice » dim. janv. 10, 2010 7:15 pm

jeandive a écrit :merci en tout cas du boulot a Lem, et de leur participation aux autres : moi aussi je regrette que d'autres personnes ne soient pas intervenues (tant mieux pour elles si elles ont autre chose " à foutre" - je trouve ça tellement naze comme propos ... à la limite je préfère Roland et ses ( parfois mauvais ) coup de gueule ), notamment certains universitaires sur certains points ( bozzetto par exemple sur le rôle/l'histoire de la critique en sf )
D'abord, quand je suggère que les auteurs ont autre chose à foutre, je pose une question, je n'affirme rien - que les autres intéressés viennent expliquer pourquoi ils ne participent pas s'ils s'en sentent le courage.
Ensuite, eh bien moi, les mauvais coups de gueule de Roland, et malgré tout le respect que j'ai par ailleurs pour l'homme et l'auteur, ils m'emmerdent : parce qu'ils parasitent un débat qui n'a vraiment pas besoin de ça. Une partie de la discussion, il me semble, tourne autour des raisons qui font que la SF peine à trouver un plus large public, en littérature en tout cas. Ce que j'écris sur mon blog, c'est que tant que certains participants continueront à confondre espace de discussion et pelouse de duel, la perception du genre par les mundanes ne risque pas de changer. Serge est passionné par les implications possibles de ses théories : d'autres paraissent uniquement intéressés par le fait de lui donner tort. Pourquoi pas ? Mais ça contribue à faire de cet endroit une sorte de vase clos. Dans un registre assez différent, ce paradoxe me rappelle un peu mes débats de rôliste dans les Catacombes. J'avais 20 ans, il y avait des bougies : "Bon sang, mais pourquoi les journalistes persistent-ils à raconter toutes ces conneries sur nous ?" Je ne regrette pas de ne pas être sorti des Catacombes à l'époque. Mais l'échec du jeu de rôle à s'imposer au grand public ne me paraît plus, rétrospectivement, aussi mystérieux.
J'ai essayé de suivre ce fil. J'en ai raté des dizaines de pages au moment des vacances et je n'ai pas eu l'énergie ni - ô blasphème - le temps de rattraper mon retard. Je ne possède pas les connaissances qui me permettraient de participer intelligemment à ce débat. Ce que je remarque seulement, c'est que des gens comme Pete Bondurant, Shalmaneser et consorts ont été plusieurs fois renvoyés dans les cordes pour des raisons qui me semblent n'avoir que peu de rapport avec le débat. On me rétorquera : "c'est la vie, mon gars, il faut s'endurcir." Perso, je trouve que la vie est déjà assez dure comme ça. Donc, c'est sans moi - sauf quand un "tellement naze" m'est personnellement adressé.
Modifié en dernier par fabrice le dim. janv. 10, 2010 7:18 pm, modifié 1 fois.

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Message par Aldaran » dim. janv. 10, 2010 7:16 pm

Lem a écrit :
Aldaran a écrit :resté sans réponse de la part de ceux qui pourraient, Lem en tête.
Moi-même, page 343, tout de sute après la première intervention de PB :
Je n'ai parlé de la préface avec personne, même si je l'ai envoyée à certains après l'avoir terminée. De ma propre expérience, la plupart se foutent totalement de ce que j'écris et ils ont raison ; ça n'a jamais été un critère d'acceptation de quoi que ce soit. Avec les mêmes nouvelles, un autre anthologiste aurait fait une préface différente et recomposé le sommaire autrement. Les nouvelles publiées n'illustrent en rien l'hypothèse, c'est le parcours dans le livre qui permet éventuellement de s'en faire une idée.
Arf. Je ne l'attendais plus et je la rate quand elle arrive. Pardon ! Et merci.
Pour que ce soit bien clair : l'ordre des 15 textes tente donc d'étayer ta thèse ?

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