MF a écrit :Ce qui me confirme ce que je pense depuis longtemps : les "critiques qui scrutent le champ de la fiction littéraire française, depuis la fin du XIXème siècle" ne savent pas lire autre chose que leur propre volapük.
Ils sont donc incapables de voir qu'un auteur a pu faire le boulot consistant à "choisir un langage [autre que ce volpük] et à voir ce qu'on peut raconter avec".
Je crois que ce fut effectivement le cas, presque tout le temps : ils ne l'ont pas vu. Les gens du Nouveau Roman l'ont deviné mais n'ont pas été assez loin pour en saisir la portée. Et presque tous les autres se sont contentés de la mauvaise réputation du genre : ils n'ont même pas essayé de lire les textes.
Et cela me conforte dans mon ressenti de la portée forcément négative (au regard de l'objectif que tu as de les "faire changer leur référentiel") de l'utilisation du mot métaphore qui est un élément pivot du volapük en question.
C'est à voir. J'ai cité plus haut l'abstract d'une intervention d'Anne Besson à l'ENS dans le cadre d'un colloque sur la SF. La métaphore et ses états font partie de ses outils critiques ; je n'ai pas l'impression que son travail ait "une portée négative".
Quant à ceci
Au final, je crois qu'on devrait pouvoir, sans remettre en cause quoi que ce soit de son rapport à l'imaginaire scientifique et au travail des concepts, redécrire la SF comme une sorte de "littérature sauvage". Cest à dire une vraie littérature, au sens français du terme, caractérisée par un certain usage du langage – mais "sauvage" parce que de cet usage, elle n'a été jusqu'ici que semi-consciente, sur un plan essentiellement empirique.
je suis un peu comme Roland.
Cela me semble un poil méprisant au vu de la qualité du travail du langage (en plus de la qualité de la fiction et de la spéculation) qu'on produit nombre d'auteurs de SF.
J'ai toujours autant de mal quand les mots qui fâchent sont de sortie.
Où vois-tu du mépris ? (puisqu'apparemment tu n'en vois pas quand Roland traite ce que j'écris de connerie).
Je reprends le découpage de JDB sur langage utilitaire / langage à l'avant plan.
Ce découpage a lui-même été proposé après dix pages de protestations contre ma propre façon de lire la SF (comme jeu de langage) au motif que le travail des concepts est premier et que le langage n'intervient pas dans ce jeu, qu'il n'est requis qu'après, pour nommer ("
transparence ou
sprutz, peu importe, ça marche quand même").
Je sais très bien que les écrivains de SF peuvent faire un travail de qualité sur le langage. J'ai moi-même écrit quelques histoires, je me souviens comment ça se passe. Mais ce n'est pas de "bien" ou "mal" écrire dont il est question ici ; c'est de ce qui vient en premier dans la création. Tout le monde me dit : la SF, c'est les concepts d'abord. J'enregistre et j'explique le décalage que cela crée avec la norme littéraire. Il n'y a aucun mépris.