Du sense of wonder à la SF métaphysique
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Une idée pour attirer le public vers la Science-fiction et avec plein de Sense of Wonder
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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On ne peut pas tout le temps rejeter avec mépris les idées "grand public" pour amener à la SF. Je trouve que celle-ci mérite que l'on s'y arrête, et plus si affinité!Erion a écrit :Une idée pour attirer le public vers la Science-fiction et avec plein de Sense of Wonder
Oncle Joe
Tiens…
Dans un texte de Patrick Hutchison consacré à l'œuvre du sculpteur Jean Amado, je trouve ces lignes :
a. perception "hyperspatiale" de l'œuvre d'Amado.
b. rapport de cette perception au fait qu'Amado lisait de la SF.
c. conjuration des images mentales négatives associées au genre (sans doute par crainte de perdre en route les lecteurs de l'article)
d. révélation du sens de l'œuvre.
Le point (c) est évidemment intéressant. A peine Hutchinson a-t-il écrit "SF" qu'il se sent tenu de dissiper deux images négatives du genre comme vecteur de :
– quelque au-delà scientiste purement imaginaire
– évasion nostalgique en boomerang vers une métaphysique malsaine de pacotille
La première image exprime la perception négative du thème "science et futur"
La deuxième image se passe d'élucidation : c'est ni plus ni moins l'hypothèse M.
Dans un texte de Patrick Hutchison consacré à l'œuvre du sculpteur Jean Amado, je trouve ces lignes :
Sans faire une analyse détaillée de ce paragraphe, qui n'en a d'ailleurs pas vraiment besoin, la progression de son argument me semble être :Ces dessins, d’une précision et d’une minutie de plan d’architecte, montrent toute l’obsession du sculpteur pour l’espace comme une sorte d’absolu. Plus exactement son obsession avec la forme à n dimensions, qui pousse l’espace à ses extrêmes limites (presque jusqu’à ce qu’on pourrait appeler l’hyperespace). Ainsi il semble conduire nos regards au-delà de la terre, vers un monde futur où la puissance de l’abstraction et l’aventure humaine se rejoignent fatalement : ce n’est pas pour rien que Jean Amado aura été, me dit-on, un grand lecteur de la Science Fiction. Mais ce n’est pas pour nous installer dans quelque au-delà scientiste purement imaginaire ou évasion nostalgique en boomerang vers une métaphysique malsaine de pacotille. C’est tout simplement, je crois, sa façon de grand survivant de continuer l’aventure des vivants.
a. perception "hyperspatiale" de l'œuvre d'Amado.
b. rapport de cette perception au fait qu'Amado lisait de la SF.
c. conjuration des images mentales négatives associées au genre (sans doute par crainte de perdre en route les lecteurs de l'article)
d. révélation du sens de l'œuvre.
Le point (c) est évidemment intéressant. A peine Hutchinson a-t-il écrit "SF" qu'il se sent tenu de dissiper deux images négatives du genre comme vecteur de :
– quelque au-delà scientiste purement imaginaire
– évasion nostalgique en boomerang vers une métaphysique malsaine de pacotille
La première image exprime la perception négative du thème "science et futur"
La deuxième image se passe d'élucidation : c'est ni plus ni moins l'hypothèse M.
Je suis en train de relire un ouvrage sur la communication et je cite :
"Tout ce qui concerne l'avenir est réputé peu sérieux" avait constaté Lucien Sfez à propos de la prospective administrative. Ce constat s'applique on ne peut plus au thème abordé par le présent essai, si bien qu'un analyste se proposant d'entreprendre uen critique de la "théorie" (sic) de la société de l'information croit pouvoir opérer une distinction entre ldes écrits qui présenteraient une certaine sophistication, car reposant sur "un large éventail d'études et de données", tels ceux du sociologue Manuel Castells sur "La société en réseaux", et d'autre part les écrits "puérils" (sic) d'un Nicholas Negroponte ou d'un Alvin Töffler (Graham, 2000). Les écrits des théoriciens de la communication effectuant une projection dans le futur sont souvent placés sous le signe de la "dérive", que l'on peut également interpréter comme une déviance : "dérive futurologique" stigmatisée par Bernard Miège ou encore "dérives technicistes et économistes" dénoncées par Armand Mattelard (1999)."
"Tout ce qui concerne l'avenir est réputé peu sérieux" avait constaté Lucien Sfez à propos de la prospective administrative. Ce constat s'applique on ne peut plus au thème abordé par le présent essai, si bien qu'un analyste se proposant d'entreprendre uen critique de la "théorie" (sic) de la société de l'information croit pouvoir opérer une distinction entre ldes écrits qui présenteraient une certaine sophistication, car reposant sur "un large éventail d'études et de données", tels ceux du sociologue Manuel Castells sur "La société en réseaux", et d'autre part les écrits "puérils" (sic) d'un Nicholas Negroponte ou d'un Alvin Töffler (Graham, 2000). Les écrits des théoriciens de la communication effectuant une projection dans le futur sont souvent placés sous le signe de la "dérive", que l'on peut également interpréter comme une déviance : "dérive futurologique" stigmatisée par Bernard Miège ou encore "dérives technicistes et économistes" dénoncées par Armand Mattelard (1999)."
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Que la SF puisse être scientiste, par moment, et puisse faire dans la métaphysique de pacotille, qui en doute? Les exemples sont nombreux et faciles à trouver…
Ces aspects de la SF, pour le moins répandus, ne m'empêchent pas de l'apprécier. Dommage, pour ton critique, que ce soit la seule chose qu'il retient de la SF…
Je crois que c'est s'épuiser en vain d'essayer de lui prouver que c'est aussi autre chose. S'il ne le ressent pas, il ne le ressent pas.
Il faut accepter l'aspect ringard de la SF, et ça, tout le monde ne peut pas, ou n'a pas envie d'y arriver. Dans le monde de la critique, on est souvent dans la représentation, l'obsession du paraître sérieux. La maladresse, la naïveté, ne sont pas acceptées.
Je dois dire que c'est un monde pour lequel j'ai de moins en moins de considération. Tu as envie de dialoguer avec ces gens? Je te souhaite bien du plaisir.
J'ai une intuition: tu t'en lasseras…
Oncle Joe
Ces aspects de la SF, pour le moins répandus, ne m'empêchent pas de l'apprécier. Dommage, pour ton critique, que ce soit la seule chose qu'il retient de la SF…
Je crois que c'est s'épuiser en vain d'essayer de lui prouver que c'est aussi autre chose. S'il ne le ressent pas, il ne le ressent pas.
Il faut accepter l'aspect ringard de la SF, et ça, tout le monde ne peut pas, ou n'a pas envie d'y arriver. Dans le monde de la critique, on est souvent dans la représentation, l'obsession du paraître sérieux. La maladresse, la naïveté, ne sont pas acceptées.
Je dois dire que c'est un monde pour lequel j'ai de moins en moins de considération. Tu as envie de dialoguer avec ces gens? Je te souhaite bien du plaisir.
J'ai une intuition: tu t'en lasseras…
Oncle Joe
Mon cher Oncle, s'il y a bien quelqu'un à qui je n'ai pas besoin de vendre la SF, c'est toi.Lensman a écrit :Que la SF puisse être scientiste, par moment, et puisse faire dans la métaphysique et de pacotille, qui en doute? Les exemples sont nombreux et faciles à trouver…
Ces aspects de la SF, pour le moins répandus, ne m'empêchent pas de l'apprécier.
Peu importe. C'est une petite confirmation de M comme source du déni. Ça nous ramène vers la page 100, quand on me demandait de "trouver des textes explicites". Celui-ci en est un.Dommage, pour ton critique, que ce soit la seule chose qu'il retient de la SF…
Ton critique exclut le "scientisme", ce qui laisse entendre qu'il n'exclut pas la science, si elle est BIEN employée.Lem a écrit :Mon cher Oncle, s'il y a bien quelqu'un à qui je n'ai pas besoin de vendre la SF, c'est toi.Lensman a écrit :Que la SF puisse être scientiste, par moment, et puisse faire dans la métaphysique et de pacotille, qui en doute? Les exemples sont nombreux et faciles à trouver…
Ces aspects de la SF, pour le moins répandus, ne m'empêchent pas de l'apprécier.
Peu importe. C'est une petite confirmation de M comme source du déni. Ça nous ramène vers la page 100, quand on me demandait de "trouver des textes explicites". Celui-ci en est un.Dommage, pour ton critique, que ce soit la seule chose qu'il retient de la SF…
De même, il exclut la métaphysique "de pacotille", ce qui veut dire qu'il n'exclut pas la métaphysique, si elle est SERIEUSE.
C'est l'aspect "non sérieux" (de pacotille) et "naïf" (scientisme) qu'il rejette.
Et ça sert à quoi de discuter avec lui?
Tu vas parler avec lui de "métaphore réifiée", pour lui montrer à quel point tout cela est "sérieux"? Son avis, s'il en change, va vouloir dire quoi? avoir quelle valeur? ("Vous m'avez ouvert les yeux, c'est merveilleux! la SF est formidable! Réifiez-moi des métaphores, j'adore!")
Je me demande avec qui tu t'imagines parler. Ici, tu parles avec tes copains. Les autres, je ne sais pas qui c'est.
Oncle Joe
A titre informatif (c'est toujours intéressant de savoir qui véhicule Notre Mauvaise Réputation), quelques données sur le Hutchinson en question :
On peut se passer des intellectuels. On peut se passer des scientifiques. On peut se passer des philosophes. On peut se passer des prospectivistes. On peut se passer des amateurs de littérature. On peut se passer des amateurs de bande dessinée. On peut se passer des critiques. On peut se passer des prescripteurs. On peut se passer des lecteurs.Patrick Hutchinson est poète, traducteur et enseignant-chercheur membre du Centre de Science politique comparée de l'Institut d'Études Politique d'Aix-en-Provence. Ses principaux centres d'intérêt vont de la littérature médiévale occitane à la science politique, sans oublier l'histoire, la littérature et la pensée contemporaines. Il a publié Le Livre du Cèdre (Sillages / Noël Blandin, 1987) et plusieurs traductions dont notamment (de l'anglais vers le français) Don Quichotte, qui était un rêve de Kathy Acker (Sillages / Noël Blandin, 1986), L'Après-Libéralisme, Essai sur un système-monde à réinventer de Immanuel Wallerstein (Éditions de l'Aube, 2003), L'Universalisme européen, De la colonisation au droit d'ingérence de Immanuel Maurice Wallerstein (Demopolis, 2008) et (du français vers l'anglais) Islamism in the Shadow of Al-Qaeda de François Burgat (University of Texas Press, 2008).
Patrick Hutchinson a été de 1989 à 1994 conseiller littéraire et directeur de la collection de poésie L'Ouverture du Champ aux éditions Noël Blandin, où il a fondé et dirigé la revue Détours d'Ecritures (23 numéros). Il collabore à la République des Lettres depuis la création du journal en 1994 et co-anime depuis 1999 un site web de recherche et d'enseignement de l'anglais autour du politique et du religieux dans le monde contemporain, world-religion-watch.org.
Sauf qu'il y a EFFECTIVEMENT de la métaphysique de pacotille (Matrix 2 et 3) et du scientisme naïf (tendance Gernsback) dans la SF.Lem a écrit :On peut se passer de tous ceux qui ont une perception erronnée de la SF, évidemment.Lensman a écrit :Inutile de s'intéresser à son discours. Seuls des imbéciles peuvent l'écouter. C'est un public dont on peut se passer.
Le seul problème, c'est que c'est à peu près… tout le monde.
Ce qu'il dit n'est pas une perception erronnée, c'est une perception incomplète. Mais tu ne pourras pas défendre le côté métaphysique de la SF, parce que, précisément, il y a de la métaphysique de pacotille dans la SF.
Tu vas quand même pas essayer de convaincre des prescripteurs que cette métaphysique est sérieuse ou que ce scientisme n'est pas naïf, alors que même chez les amateurs on le reconnaît volontiers. La seule différence c'est que, dans le fandom, on a une certaine tendresse pour Kirby, comme on aurait de la tendresse pour un enfant doué, mais un peu fantasque.
On peut pas demander au reste du monde d'avoir la même approche indulgente.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Pour avoir une perception convenable de quelque chose, eh bien, il faut s'y intéresser soi-même.Lem a écrit :On peut se passer de tous ceux qui ont une perception erronnée de la SF, évidemment.Lensman a écrit :Inutile de s'intéresser à son discours. Seuls des imbéciles peuvent l'écouter. C'est un public dont on peut se passer.
Le seul problème, c'est que c'est à peu près… tout le monde.
On peut d'ailleurs avoir une perception "erronée" de quelque chose (ça veut peut-être dire que l'on n'est pas du même avis que les autres…) et s'y intéresser aussi; même chez les grands amateurs de SF (je n'ose plus dire "fans"…), on s'aperçoit qu'ils n'y cherchent pas tous la même chose.
Je pense que c'est sans espoir, parce que la SF a acquis, la malheureuse, une étiquette infamante dans le monde 'culturel". Et une fois que cette étiquette est posée, depuis suffisamment longtemps, elle ne peut plus changer de signification. On fera ce que l'on voudra, la SF ne pourra jamais être considérée comme une production culturelle "honorable" par les tenants de la culture. Je crois que c'est un fonctionnement dont ce système (pour lequel je n'ai plus guère de considération, mais que tu as l'air de continuer à tenir en estime) a besoin. Il faut des repoussoirs.
Certains l'ont compris, et disent qu'il faut se débarrasser de l'étiquette, supprimer ce terme infamant de "science-fiction". En supprimant ce terme, ils espèrent que le beau contenu honorable et artistique pourra être sauvé à ce prix. Ils sont cohérents, ils disent que, pour avoir une place dans ce système, il n'y a pas d'autre solution. Soit parce qu'ils "respectent" ce système, soit par cynisme (c'est juste la place "sociale" et respectable" qui les intéresse), soit par un mélange des deux.
D'un point de vue affectif, inutile que je précise ce que je pense de cette démarche, tu l'imagines sans peine. D'un point de vue plus objectif, je prédis (encore l'intuition) un échec lamentable de ce type d'entreprise. Un truc à perdre son âme, qui n'existait d'ailleurs même pas: c'est encore pire.
Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage:
La SF n'est pas respectable, car elle parle mal de la science (c'est souvent vrai, d'ailleurs)
La SF n'est pas respectable, car elle dit n'importe quoi sur la métaphysique (c'est souvent vrai, d'ailleurs)
La SF n'est pas respectable, car elle est mal écrite (c'est souvent vrai, d'ailleurs)
La SF n'est pas respectable, parce que c'est une production culturelle commerciale (c'est souvent vrai, d'ailleurs).
Etc. Etc.
Toutes ces critiques sont justes.
Et les "prescripteurs", je les emm…
Hé hé!
Oncle Joe
PS: après, essayer de comprendre le fonctionnement de la SF, ça m'intéresse. Mais le déni, ça va comme ça.