MF a écrit :La question est de tenter de la valider ou de l'invalider par confrontation à des faits.
Peut-être "postulat" est-il préférable à "hypothèse", en effet. L'impasse que tu relèves dans la suite de ton post est réelle.
Du point de vue méthodologique, il reste un espoir.
Qu'un esprit maniaque dépouille toute la presse de 1950 à 2000 – y compris l'audiovisuel.
Qu'il en sorte tous les textes hostiles à la SF (fussent-ils de simples allusions).
Et qu'il pratique sur ce corpus une analyse lexicale susceptible de révéler un réflexe anti-M (et R).
Disons, pour être optimiste, que c'est un sujet de master pour 2030.
En attendant, il faut se contenter de relever des parallélismes et des corrélations :
– La SF traite-t-elle, à sa manière propre, des sujets classiquement M et R ? Oui.
– Ces sujets M & R y sont-ils perceptibles aisément, sans même avoir à lire les textes ? Oui.
– Ces mêmes sujets ont-ils été traités par le reste de la littérature à la même époque ? Non.
– Etaient-ils considérés comme suspects, dévalués, arriérés, un peu ridicules pour tout dire ? Oui.
– Le fait que la SF ait transféré ces sujets de leur champ d'origine (M & R) vers la "science spéculative" qui lui est propre permet-il de les laver de toute suspicion ? Sans une bonne connaissance du genre, non.
– Peut-on observer des effets de cette suspicion dans d'autres domaines connexes à la SF ? Oui. (Certains sujets pseudoscientifiques ; certains moments de l'histoire des sciences comme la formation de la théorie du Big Bang…)
Je crois qu'on a un bon faisceau d'indices mais tu as sans doute raison ; en l'état actuel des choses, il ne sera pas possible d'aller plus loin.
J'ajoute cependant à ce faisceau la façon dont l'hypothèse M a été reçue ici : avant d'être discutée pour elle-même, il a fallu d'abord la laver des soupçons d'hétéroclitisme et de religiosité qui lui ont été spontanément adressés.
Tel est le postulat en l'état.