oman a écrit :Vous avez une structure assez restreinte qui vous impose beaucoup de travail, de temps et de sueur. Ne pensez-vous pas qu'elle est trop limitée pour éventuellement atteindre voire dépasser vos objectifs ?
Avez-vous l'intention de grossir ?
La taille, le manque de temps et d'énergie sont autant de limites, c'est clair. Pour la lecture des manuscrits, c'est continuellement un regret.
Mais grossir aurait des implications d'une autre nature. Grossir, cela voudrait dire être capable de publier 10 ou 15 romans par an. D'une part, cela nécessiterait de changer d'organisation, de passer d'une fabrique artisanale à une forme, même minuscule, d'industrie. D'autre part, il n'est pas certain que nous trouvions chaque année une quinzaine d'ouvrages qui correspondent à l'esprit de La Volte (voir la définition du terme "esprit de La Volte" plus haut dans le fil).
La structure crée souvent son besoin. Passer à une autre échelle impliquerait d'être en capacité durable d'alimenter les tuyaux de la machine. En courant le risque de perdre tout ce qui fait La Volte : la recherche, l'expérimental, la relation humaine... et les choix de Mathias.
oman a écrit :
Un autre point. Jusqu'ici, ce sont vous qui avez fait connaître des auteurs (pas tous) quasi inconnus au public français mais ne pensez-vous pas qu'il vous faudrait, dans votre catalogue, des auteurs connus, pour faire connaître La Volte, pour justement passer au stade supérieur ? Et si oui, lesquels, français ou non, seriez-vous tentés de prendre ?
Manu.
Nous avons eu une belle et brève expérience avec Philippe Curval. Jacques Barbéri n'est pas vraiment, lui non plus, un inconnu ! Deux auteurs vraiment très, très modernes.
Toujours, il y a cette envie de trouver des tendances, de dénicher du neuf, du vivant, tout ce qui résonne et souvent (pas nécessairement), ce sont des auteurs émergents qui portent cela. Mais, mon sentiment, c'est que, auteur nouveau ou pas, c'est le texte, le récit, qui nous passionne. Qu'une plume installée, aimée, encensée offre un roman détonant, (sur)prenant, quelque chose qui tranche ou je ne sais pas moi, quelque chose qui fume, quelle que soit la manière (punk, déjantée, classique - c'est très moderne, le classicisme !) et j'imagine que La Volte pourrait prendre et publier.
Bon cela dit, on l'aura compris : l'homme à surprendre, c'est Mathias.
Norbert M.