A leurs Claviers : HAPPINESS IN SLAVERY ...
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Ces chiffres très intéressant correspondent sans doute très bien au niveau de lecture du milieu professionnel (informatique) dans lequel j'évolue.
Mais dans mon milieu familiale, issu de la classe ouvrière, ces chiffres sont à coups sur, très en au dessus de la réalité. je connais nombres de personnes qui n'ont jamais lu un livre, même pendant leur scolarité ou il s'arrangeaient pour éviter les lectures obligatoires. Sans généralisé, pour beaucoup des personnes de cette classe sociale, a qui j'ai posé la question, lire est un truc pour intello, eux ils ont autre chose a faire! Par contre ils achètent des films en DVD - mais très peu de SF- donc ce n'est pas forcement un question budget.
Mais dans mon milieu familiale, issu de la classe ouvrière, ces chiffres sont à coups sur, très en au dessus de la réalité. je connais nombres de personnes qui n'ont jamais lu un livre, même pendant leur scolarité ou il s'arrangeaient pour éviter les lectures obligatoires. Sans généralisé, pour beaucoup des personnes de cette classe sociale, a qui j'ai posé la question, lire est un truc pour intello, eux ils ont autre chose a faire! Par contre ils achètent des films en DVD - mais très peu de SF- donc ce n'est pas forcement un question budget.
- marc
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Même domaine, même milieu pour moi. Même réponse de l'entourage qui n'achète pas de livres, mais ce n'est pas pour une question d'argent.Papageno a écrit :Ces chiffres très intéressant correspondent sans doute très bien au niveau de lecture du milieu professionnel (informatique) dans lequel j'évolue.
Mais dans mon milieu familiale, issu de la classe ouvrière, ces chiffres sont à coups sur, très en au dessus de la réalité. je connais nombres de personnes qui n'ont jamais lu un livre, même pendant leur scolarité ou il s'arrangeaient pour éviter les lectures obligatoires. Sans généralisé, pour beaucoup des personnes de cette classe sociale, a qui j'ai posé la question, lire est un truc pour intello, eux ils ont autre chose a faire! Par contre ils achètent des films en DVD - mais très peu de SF- donc ce n'est pas forcement un question budget.
Par contre, en temps que informaticien je dois parfois faire des choix. Par exemple l'achat récent de plusieurs livres sur le processus unifié et UML m'a forcé à retarder l'achat en Lune d'encre des deux tomes de Dick et des deux tomes de Fondation (c'est sans doute pour ça que de temps en temps je participe aux concours de ActuSF

Reste que quand je vais chez mon libraire SF, je ne remarque pas tous les livres qui sont exposés sur la table. Je cible d'abord ce que j'aime, puis seulement je jette un coup d'oeil aux couvertures des autres livres. Parfois le nom d'un auteur m'intrigue, parfois je l'amalgame à un genre (SF, fantasy, fantastique, inconnu). Et parfois je passe à côté de la montre en or. Et pourtant cela fait un bail que je lis. Mais rapidement je corrige le tir et retourne chez mon libraire pour lui acheter le livre manquant. Mais c'est dû à quoi ce rattrapage? Au fait que j'ai lu une chronique (je préfère le mot chronique à critique) sur le Web ou dans une revue SF (malheureusement je n'achète qu'un ou deux exemplaire par an d'un magazine SF). Donc je fais mes choix et par recoupement sur ce que je lis aussi sur le Web, j'achète ou non ce qui me manque. Si le livre n'est pas distribué (en Belgique dans mon cas), et bien je le commande via le Web. On trouvera par exemple des Bélial ou des Rivière blanche dans ma bibliothèque alors que ces éditeurs ne sont pas distribués en Belgique. Il y a aussi le fait que mon libraire connait parfaitement mes gouts et peux donc me conseiller à coup sûr un livre. Il y a aussi le fait que je lis depuis longtemps de la SF, fantasy ou fantastique, et qu'au fil du temps je me suis constitué une expérience du domaine qui me permet de plus rapidement choisir.
Tout ça pour dire que il y a d'un côté la démarche d'un lecteur SF parmi d'autres, et de l'autre côté les éditeurs qui ont une production. Si certains de ceux-ci se sont plantés pour l'une ou l'autre raison, ce n'est pas toujours pour leurs choix littéraires, mais parfois parce qu'ils ont peut-être délaissé les canaux de distribution qui aurait dû les aider à être mieux connus. Evidemment tout le monde n'a pas ma démarche en matière d'achat. Mais je veux dire par là que le lecteur n'est pas le responsable de la chute d'un éditeur. Sa démarche pour trouver un livre n'a rien à voir avec la gestion de l'éditeur.
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Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings
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Re: A leurs Claviers : HAPPINESS IN SLAVERY ...
Comme cité plus haut l'avantage du livre est que la plupart des vrais acheteurs on un attachement au papier.Nick_Holmes a écrit :Merci pour ta réponse rapide Jérome.jerome a écrit : Non je ne pense pas. Parce que lorsque tu achètes un CD, tu achètes du son. Le packaging vient après. Lorsque tu achètes un livre, il y a l'histoire et l'objet. Et puis autant tu peux écouter un CD sur ordi, autant le confort de lecture sur un écran est faible. Je défie quicquonque de se taper tout un roman...
En 2000, j'ai fait plusieurs reportages au salon du livre. Et à l'époque, j'avais vu des éditeurs comme "zéroheure.com" (je crois) qui proposait le téléchargement de roman sur des organiseurs... Ca n'a pas vraiment pris. Par contre, aujourd'hui, je pense que c'est une solution complémentaire. Un peu comme lefait Eons. Tu peux acheter un vrai roman avec une couv et tout et tout, mais tupeux aussi acheter la version numérique beaucoup moins cher. A toi ensuite del'imprimer chez toi...Mais tu ne le mettras pas dans tabibliothèque. Mais c'est une bonne formule pour lespetites bourses et les auteurs gagnent autant.
Autant que je me souvienne (cela date de quelques années également), les livres électroniques que l'on m'a proposé à l'époque étaient chers (du style 15€ pour un classique... trouvé 4/5€ en poche économique style Maxi-Livres). De plus, on a maintenant les protections électroniques des fichiers qui posent des problèmes (en gros tu n'es pas sûr de pouvoir transférer ton livre sur PC puis sur ton portable Mac puis sur ton Pocket PC ou ton Apple-nano... tout ça à cause de protections qui brident le nombre de copies, les droits à diffuser un logiciel "reader" de tel ou tel format propriétaire, ... Cela ressemble encore une fois au marché du disque avec les DRM.
Pour les CD, j'adore les packaging originaux autant que la musique contenue Je déteste les rapiats qui te vendent 17/18€ un CD sans les paroles avec juste le livret de 4 pages avec des photos inutiles et les sponsors du groupe en gros caractères... Mais ce n'est que mon avis de fan (on peut dire fandom pour la musique ??? :p )
@+,
NicK.
A l'heure actuellement on trouve en gros 3-4 formats de lecture:
- Le PDF la qualité est au rendez vous, ca s'imprime bien, par contre c'est trés mal adapté au petit écran de type pda.
- Le format mobipocket, adapté au pda mais format fermé, ne marchant pas partout et blindé de DRM
- le format plucker (mon préféré), format ouvert, de nombreux logiciels sous toutes plateformes pour la lecture ou la conversion, par contre c'est adapté pour la lecture sur pda et non pour l'impression
L'arrivé des ecrans de petites tailles mais de bonnes qualité (type psp, nitendo ds, téléphone derniére génération) ainsi que des e-ink et e-paper risque de permettre une lecture aussi agréable qu'un livre.
Par contre j'ai peur que les éditeurs comme les maisons de disques utilisent des formats complétement fermés, blindés de DRM ne marchant que sur des platerformes bien déterminé. Et cela risque de fortement me bloquer dans mes achats, je ne vais pas vous sortir tout les arguments ce bouquin le fait largement mieux que moi: http://www.freescape.eu.org/piraterie/remix.html
Cela dit, Mélanie, quand on ne veut pas traiter de "produits" dans une industrie culturelle, il ne faut pas s'étonner derrière que ce soit difficile...Mélanie a écrit :Moi, ce que je trouve hors propos, c'est qu'on soit en train de parler de comparaisons avec des marques de yaourts... Et ça, à propos d'une maison d'édition dont une des principales qualités a toujours été de ne jamais traiter ses livres comme des "produits". Et de vouloir imposer une ligne très personnelle et assez singulière. De faire "leur truc", avec conviction et de s'y donner à fond. J'ai toujours eu un profond respect pour cette équipe et son travail, et une sincère admiration pour leurs bouquins. Alors les entendre comparer à des yaourts, excusez-moi, mais ça a du mal à passer... L'Oxymore occupait un créneau qui n'existe plus, à l'heure actuelle. Et je ne vois pas trop qui prendra le relais. Effectivement, ce n'est franchement pas rassurant par rapport à la situation éditoriale actuelle. Savoir que l'Oxymore n'existe plus, ça me fout en rogne. Même pas en tant qu'auteur publié chez eux (même si ça a été une expérience géniale). Juste de penser à tous les bouquins qu'ils auraient encore pu publier, et qui ne verront pas le jour.
Attention, je ne défends pas le "produit à tout prix" (rangez vos flingues, pures troupes de la culture...)
J'ai déploré la fin de l'Oxymore pour les mêmes raisons que toi et aussi pour toi (l'Oxymore, c'est quand même ceux qui ont publié Serpentine et c'est le livre que je vais le plus regretter...).
Le discours "le méchant capitalisme" face à la pureté et le goût des choses belles et bien faites me fatigue un peu. C'est dommage, j'aimerais vous rapporter les propos d'une "vendeuse" de la fnac (même pas le droit de se dire libraire, il me semble), des propos très positifs et justes. Je vais essayer de le retranscrire tout à l'heure.
Cependant, il y a une chose que je ne supporte pas, mais alors vraiment pas, c'est qu'on dise aux gens ce qu'ils doivent lire.
Les lecteurs sont des moutons parce qu'ils n'ont pas acheté aux petites maisons d'édition?
Soit.
Je vis hélas dans un monde où personne n'est autorisé à venir leur cracher au visage si c'est le cas...
Il n'y a pas "une façon de lire" comme il n'y a pas "une littérature".
Et le fait que ces propos viennent justement de quelqu'un d'aussi pro que Léa Silhol est d'autant plus choquant.
Le reste se tient, parfois, entre deux "so what". Dommage que le propos intelligent soit noyé sous une aigreur qui du coup fait perdre beaucoup de force aux arguments avancés...
J'ai déploré la fin de l'Oxymore pour les mêmes raisons que toi et aussi pour toi (l'Oxymore, c'est quand même ceux qui ont publié Serpentine et c'est le livre que je vais le plus regretter...).
Le discours "le méchant capitalisme" face à la pureté et le goût des choses belles et bien faites me fatigue un peu. C'est dommage, j'aimerais vous rapporter les propos d'une "vendeuse" de la fnac (même pas le droit de se dire libraire, il me semble), des propos très positifs et justes. Je vais essayer de le retranscrire tout à l'heure.
Cependant, il y a une chose que je ne supporte pas, mais alors vraiment pas, c'est qu'on dise aux gens ce qu'ils doivent lire.
Les lecteurs sont des moutons parce qu'ils n'ont pas acheté aux petites maisons d'édition?
Soit.
Je vis hélas dans un monde où personne n'est autorisé à venir leur cracher au visage si c'est le cas...
Il n'y a pas "une façon de lire" comme il n'y a pas "une littérature".
Et le fait que ces propos viennent justement de quelqu'un d'aussi pro que Léa Silhol est d'autant plus choquant.
Le reste se tient, parfois, entre deux "so what". Dommage que le propos intelligent soit noyé sous une aigreur qui du coup fait perdre beaucoup de force aux arguments avancés...
Re: A leurs Claviers : HAPPINESS IN SLAVERY ...
Largement plus: sur ces dernieres années, il y a eu 800 parutions par an environ: plus de 400 nouveautés et presque 400 rééditions. Soit 35 nouveautés et 35 rééditions arrivant chaque mois chez les librairies (un peu moins car tout n'arrive pas chez tous les libraires).jerome a écrit :Même un lecteur de SF. Il sera devant une vingtaine de nouveautés chaque mois (6 bragleonne, 3 Mnémos, un Fleuve Noir, un nestiveqnen, un Lune d'Encre, un Belial, 1 ou 2 Terre de Brumes, un Pygmalion, un Calmann Levy, un Robert Laffont, un Moutons électrique et des éditeurs qui en font parfois : un Diable Vauvert, un La Volte, un presse de la cité... Plus les micro éditeurs quand on les trouves du style Rivière Blanche, Eons...).
Alors bon, une fois que le libraire a mis en évidence les poids lourds (brage, folio...) a moins de faire preuve d'un volontarisme fort et de s'y connaitre, je vois pas trop comment il peut mettre en évidence les livres d'un petit éditeur indépendant qui publie des inconnus.
c'est comme ca depuis 1998 ou on a dépassé les 700 parutions pour dépasser les 800 l'année dernière.
A titre de comparaison, y'avait entre 400 et 500 parutions par an dans les années 80.
(ces stats sont issues de noosfere et excluent la SF jeunesse qui dépasse les 200 titres par an)
Suffit de ragarder la liste des parutions d'octobre pour comprendre le problème:
http://www.noosfere.org/icarus/livres/actu_mois.asp
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c'est marrant parce qu'on a deux discussions finalement sur le même sujet en même temps sur le forum.
http://www.actusf.com/forum/viewtopic.php?t=1385
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Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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- Nick_Holmes
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+1. J'y pensais encore hier. Et puis il n'y aura plus bcp de Tanith Lee de traduit maintenant. Je vais me remettre à la VO.Anne a écrit : J'ai déploré la fin de l'Oxymore pour les mêmes raisons que toi et aussi pour toi (l'Oxymore, c'est quand même ceux qui ont publié Serpentine et c'est le livre que je vais le plus regretter...).
@+,
NicK.
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D. Gemmell - Troie vol. 1
C. Barker - ColdHeart Canyon
M. Fazi - Notre Dame-Aux-Ecailles
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hum...Anne a écrit :Oué, enfin, qu'Aradia ne soit pas réédité, c'est pas vraiment quelque chose que je déplore!
http://www.actusf.com/php/modify.php?articleID=2137
Jérôme
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- Natacha
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Juste sur ça :
Non, plus sérieusement, puisqu'on parlait de spécialisation et de cohérence de ligne éditoriale (enfin, ça c'était sur un autre forum), comment voulez-vous que les éditeurs s'en sortent, y compris au sein de leur propre niche de lectorat, quand on les catalogue en trois coups de cuillères à pot ??
J'ai lu ce truc là, "fantastique et dark fantasy", dans l'éditorial de Bifrost, et dans pas mal d'autres endroits aussi depuis quelques années. On a publié en tout et pour tout deux livres de fantastique (Le Baiser de l'Homme Mort, La Danse des Ombres). Et notre collection de Fantasy, Moirages, se voulait avant tout atypique. Il y a eu dedans de la Fantasy vampirique, de la féerique, de l'écologique, de l'urbaine, de l'historique. Quid dark fantasy ? Les autres collections (Epreuves, Emblèmes, Emblémythiques) ont toujours été cross-genres, depuis les premiers opus.
Ca a beau être fini tout ça maintenant, ça continue à m'halluciner ces erreurs d'analyse. Comme le fait de dire qu'on publiait surtout des "jeunes auteurs francophones" (heuh, non, en fait, plus d'anglais si on fait le compte).
Comment peut-on faire la moindre déduction pertinente sur la réussite ou l'échec d'une entreprise si les paramètres qu'on prend en compte sont totalement fantasmés ?
Natacha
marc a écrit : C'est une réflexion cynique ! Mais ce n'est pas une critique que je formulais. J'ai dit "sortie d'un cauchemar". Tu m'étonne, Mélanie
Pour un éditeur SF qui aurait fermé boutique, j'aurais par exemple dit qu'il n'aurait plus de futur, et pour un éditeur de fantasy j'aurais dit que son sort n'est plus entre ses mains. Ici ont parlait de fantastique et de dark fantasy. Donc j'ai repris le terme cauchemar.
C'est le moment où je pleure (sob, sob).marc a écrit : C'est une réflexion cynique ! Mais ce n'est pas une critique que je formulais. J'ai dit "sortie d'un cauchemar". Tu m'étonne, Mélanie
Pour un éditeur SF qui aurait fermé boutique, j'aurais par exemple dit qu'il n'aurait plus de futur, et pour un éditeur de fantasy j'aurais dit que son sort n'est plus entre ses mains. Ici ont parlait de fantastique et de dark fantasy. Donc j'ai repris le terme cauchemar.
Non, plus sérieusement, puisqu'on parlait de spécialisation et de cohérence de ligne éditoriale (enfin, ça c'était sur un autre forum), comment voulez-vous que les éditeurs s'en sortent, y compris au sein de leur propre niche de lectorat, quand on les catalogue en trois coups de cuillères à pot ??
J'ai lu ce truc là, "fantastique et dark fantasy", dans l'éditorial de Bifrost, et dans pas mal d'autres endroits aussi depuis quelques années. On a publié en tout et pour tout deux livres de fantastique (Le Baiser de l'Homme Mort, La Danse des Ombres). Et notre collection de Fantasy, Moirages, se voulait avant tout atypique. Il y a eu dedans de la Fantasy vampirique, de la féerique, de l'écologique, de l'urbaine, de l'historique. Quid dark fantasy ? Les autres collections (Epreuves, Emblèmes, Emblémythiques) ont toujours été cross-genres, depuis les premiers opus.
Ca a beau être fini tout ça maintenant, ça continue à m'halluciner ces erreurs d'analyse. Comme le fait de dire qu'on publiait surtout des "jeunes auteurs francophones" (heuh, non, en fait, plus d'anglais si on fait le compte).
Comment peut-on faire la moindre déduction pertinente sur la réussite ou l'échec d'une entreprise si les paramètres qu'on prend en compte sont totalement fantasmés ?
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Dans l'absolu, sans doute. Mais comme tu l'as bien remarqué, en fait, ce n'est même pas de ça qu'il s'agit. Est-ce qu'on est en rogne que l'Oxymore se soit cassé la gueule ? Est-ce qu'on est "amers" ?Mélanie a écrit :Alors effectivement, quand tu consacres autant d'efforts à un projet personnel, pendant plusieurs années, avec autant de conviction et de perfectionnisme, le voir se casser la gueule comme ça, ça a franchement de quoi foutre en rogne.
Non.
Cause now we are free, at least.
"Happiness in slavery", oui. L'Oxymore ça a été un esclavage. Entendons-nous bien, et je crois que c'est assez clair dans ce que Léa dit : un esclavage choisi, consenti et même vécu avec bonheur la plupart du temps. Et on était trop amoureux de nos chaînes pour envisager de se les ôter nous-mêmes.
La cessation d'activité de la boîte a eu pour nous des conséquences personnelles dans lesquelles l'amertume ou la rogne n'ont rien à voir. Ca tient beaucoup plus à ce qu'on pouvait éprouver à vivre au quotidien la fusion d'énergies de tous les membres de l'équipe, autour de projets communs. Mais à côté de ça, il y a eu ce gros "clac" des bracelets qui tombent des poignets. Et les perspectives nouvelles que ça ouvrait pour nous. Ca fait sept ans que je vois les projets de bouquins qu'elle n'a pas le temps d'écrire s'accumuler sur le bureau de Léa. Mes propres projets remis au temps béni de la retraite. Et nos vies personnelles réduites à peau de chagrin par des emplois du temps de fou dément.
Amers ? En rogne ? Non.
Il y a de colère par contre, oui, mais *pas* parce que l'Oxymore a fermé.
J'y reviens.
Oui, merci.Mélanie a écrit :Mais vouloir résumer à ça tout le texte de Léa, c'est non seulement réducteur à mes yeux, mais aussi à côté de la plaque. L'Oxymore n'est pas la seule boîte à avoir connu ces problèmes, malheureusement. Comme le dit Léa et comme je le disais plus haut : ça peut très bien arriver à d'autres dans pas très longtemps. Pour moi, le fond du message est là. Et chacun de ces autres occupe un créneau particulier qui ne sera pas remplacé s'il disparaît.
C'est *exactement* de ça dont il est question.
En fait, il suffit juste en l'occurence de ne pas prendre la chose à l'envers.
Si nous avons commencé à faire de l'édition, c'est parce que, au préalable, nous aimons les livres et l'univers de la littérature, toutes littératures confondues. Et le fait que notre propre boîte ne soit plus, ne change rien à cela. Nous restons des lecteurs boulimiques, et des écrivains dans le cas de Léa.
Et le truc, c'est qu'on a traversé sept ans du paysage éditorial français, et qu'on l'a exploré sous toutes ses coutures. La façon dont tout ça est en train de tourner a de quoi filer des frissons.
Il ne s'agit pas là de théorie ou de statistiques. D'impression globales qu'on peut avoir sur la question. Mais d'expérience sur le terrain ; la nôtre et celles de confrères qui ont partagé leur vécu avec nous.
En 1999, on a commencé à placer nos livres avec un bon de commande sur un bureau et un téléphone à l'oreille. Même avec ces moyens plus que limités, nous avons réussi à nous implanter dans pas mal de librairies, y compris dans des réseaux comme la Fnac ou Virgin. Et on avait vaillamment à l'époque trois livres au catalogue. Un essai et deux anthologies, donc des trucs proprement invendables selon les critères du moment

Au fil du temps, le catalogue et le réseau de distribution se sont étendus. Donc, pas de problème pour trouver le public, et les librairies prêtes à mettre les livres en place. Et puis en 2004, il y a eu cette inflation éditoriale dont on parle sur un autre fil de discussion du forum.
Et soudain, le visage des choses a gravement changé. Les librairies nouvellement démarchées nous disait de plus en plus : "Pas de nouveau fournisseur dans nos bases, on s'en sort plus. Prenez un distributeur, et on prendra vos livres". C'était un discours nouveau. Le taux de turnover a changé : les livres ne restaient plus six mois en place avant que les opérations "retour" ne commencent, mais quatre mois, puis trois. Les livres abondaient de toutes parts, et il fallait de la place en librairie. Yosh.
Quand les années difficiles ont commencé, on est forcément allés voir ce qui se passait ailleurs, dans le monde du "tout va bien". Est-ce que c'était un problème lié à notre catalogue ? Soudain plus de lecteurs pour nos livres ? On a découvert assez vite dans le secret des alcôves où s'avoue ce qui ne se dit pas tout haut que les bateaux étaient en train de prendre l'eau partout. Et pas seulement en littérature de l'imaginaire, loin de là. Et pas seulement chez les petites structures indépendantes.
Ce visage on l'a vu muter en direct live. Et beaucoup cherchent des solutions pour s'en sortir, même si peu avouent le marasme dans lequel ils se trouvent. Et pour cause ! On ne dit jamais en matière d'économie que les choses vont mal. Parce qu'il faut maintenir au top la confiance du chaland, je ne vous apprends rien de nouveau là. Des politiciens aux vendeurs de superette, les gens n'avouent qu'ils sont sous perfusion qu'à ceux en qui ils ont confiance.
Alors puisqu'on est libres, là, maintenant, on va vous dire que ça va mal, pour ceux qui ne le diront pas.
Le billet de Léa, c'est ça.
J'ajouterai que ce n'est pas nous qui sommes allés chercher un endroit où parler de "la fin de l'Oxymore". Deux supports ont demandé / proposé que des choses soient dites à ce sujet. ActuSF, et Galaxies. Et quitte à se voir proposer une tribune libre, Léa en a profité pour dire ce qu'on avait à dire sur la crise actuelle du livre. Pas pour parler uniquement de nos fesses à nous qu'on a. Les choses qu'on avait à dire concernant l'Oxymore plus spécifiquement, ont été dites en privé avec les personnes qui étaient directement concernées par ça. Par mail, et sur le blog myspacien de Léa, pour les yeux des amis.
Donc, pas pour l'Oxymore. Pas pour l'impression posthume que notre travail va laisser sur le monde (???). Mais parce qu'il reste plein de potes là, dehors, qui ont des maisons d'édition, qui croient en leur job, et qui vont se manger des murs si on ne fait pas ce qu'on peut pour que ça change. Parce qu'il y a aussi la sale gueule qu'est en train de prendre la production de masse qui envahit les rayons, et le durcissement des conditions de pénétration du marché pour les petits éditeurs (et, même, pour les collections un peu ambitieuses des grands éditeurs). Et que ça ça affectera aussi, et directement, les auteurs dont on aime le travail.
Tiens, merci pour ça aussi au passage.Mélanie a écrit :Et quand tu parles du "travail qu'elle pensait avoir accompli"... Non, le travail qu'ils ont effectivement accompli.
Pour le "ils ont" notamment.
Non, parce qu'ils sont gentils chez Bifrost et ailleurs, mais l'Oxymore ce n'était pas que Léa Silhol, (merci pour nous les gars, c'est sympa). Ni dirigé par elle d'ailleurs. Elle avait un patron (et moi aussi), et l'équipe a toujours compté entre cinq et sept personnes, dont trois à temps complet.
Je le dis d'autant plus volontiers que je sais que ça fait partie des rares choses qui l'ulcèrent encore, sur le sujet de l'Oxymore. Ce n'est pas faute qu'elle ait répété pendant des années "heuh, y a pas que moi dans cette boîte", ni qu'elle parle dans ses messages de ce que l'Oxy-Team a à dire.
By the way

Natacha, "encore un post indigeste de 10 000 signes"