Janua Vera +

[Algernon]

Si vous êtes le genre de fan acharné qui veut tout, n'oubliez pas de commander l'édition limitée de Janua Vera et Gagner la guerre.

[Pete Bondurant]

Quand on dit "comment peut-on vivre sans l'avoir lu", on culpabilise le lecteur, et on ne dit rien du texte.

J'ai dit ça en mettant des smileys partout... Tu crois vraiment qu'on peut affirmer ça sérieusement ? Je veux dire : en y allant de la vie ? Quel esprit de sérieux...

Se servir d'un texte pour se pousser du col, pour dire "regardez comment je suis un découvreur de talent", ce n'est pas faire oeuvre de critique littéraire.

Premièrement, dire ce qui est et ce qui n'est pas de la critique littéraire me paraît difficile. J'ai plutôt l'impression de faire de la "chronique", c'est-à-dire de la recension subjective, avec ses éventuels excès.

Deuxièmement, la chronique en question commence par un long préambule sur la qualité reconnue du livre et de son auteur ; elle ne prétend jamais avoir découvert quoi que ce soit.

En fait elle dit juste : peut-être l'avez-vous raté la première fois. Peut-être n'y avez-vous pas cru (moi-même, je n'y ai pas cru avant de le lire). Eh bien, en voilà une deuxième couche.

[Pete Bondurant]

Benvenuto ne le vaut pas.

Tu es seule juge. Mais Gagner la guerre dépasse largement le cas Benvenuto.

ceux qui ont aimé à sa juste mesure

Typiquement le genre d'expression auxquelles je suis hermétique. Qu'est-ce qu' "aimer à sa juste mesure" ? Comprends pas.

Peut-on dire à quelqu'un : écoute, ta copine là, bon, c'est vrai qu'elle est mignonne, sympa, plutôt mieux roulée que la moyenne, mais la façon dont tu l'aimes, là, à la folie etc., non franchement, c'est exagéré. Aime-la à sa juste mesure. Raisonne-toi un peu... ?

La preuve, quand on l'ouvre, on est transformé en quelqu'un qui ne sait pas lire, presque, parce que c'est la seule explication au fait qu'on ne se prosterne pas devant un tel talent.

Meuh non, rholàlà, arrêtez le pathos. Je n'ai jamais dit ça et ne le dirai jamais.

La qualité de vie c'est éthique ?

La question du mieux-vivre, de la "vie bonne", oui. C'est quasiment sa définition.

[Roland C. Wagner]

La qualité de vie c'est éthique ?

La question du mieux-vivre, de la "vie bonne", oui. C'est quasiment sa définition.

Tu devrais dire ça aux éditeurs qui payent royalement une traduction douze euros du feuillet informatique.

Voleurs.

Et le pire c'est qu'à ce tarif-là ils trouvent des traducteurs.

[Anne]

Les bons critiques littéraires savent comment faire.

Merci Erion. Vraiment.

Sinon, je pense que les critiques littéraires font bien ce qui leur chante. En tous cas, jamais des calculs du type "ah tiens, si j'écris ceci je vais lui mettre la pression, alors que si j'écris plutôt cela je vais le motiver" ne rentrent en compte.

Tu n'as jamais lu certaines de mes critiques toi...

[Erion]

Quand on dit "comment peut-on vivre sans l'avoir lu", on culpabilise le lecteur, et on ne dit rien du texte.

J'ai dit ça en mettant des smileys partout... Tu crois vraiment qu'on peut affirmer ça sérieusement ? Je veux dire : en y allant de la vie ? Quel esprit de sérieux...

Tu l'as répété à Sand. Signe que c'était pas "juste pour rire". Et tu as montré assez souvent sur ce forum que l'humour, et le second degré, c'était pas ton truc.

Premièrement, dire ce qui est et ce qui n'est pas de la critique littéraire me paraît difficile. J'ai plutôt l'impression de faire de la "chronique", c'est-à-dire de la recension subjective, avec ses éventuels excès.

Oui, une chronique qui te sers toi, pas le texte. On est bien d'accord.
C'est bien le problème. Ce n'est pas seulement toi, c'est toute une manière de procéder qui consiste à faire passer le chroniqueur avant le texte, ce dernier ne servant que de prétexte.
Ce n'est pas donné à tout le monde de savoir faire passer l'enthousiasme qu'on a sur un texte, c'est compliqué. Ca demande de la modestie, de la naïveté, de renoncer à faire l'intelligent.

[Anne]

En revanche, ce que vous avez réussi à faire avec votre fanatisme délirant, c'est me dégoûter de Jaworski.

J'ai bien aimé Juana Vera, sans plus.

Mais là, j'en suis au stade où je me dis "putain ils font chiiiiiiiiiier avec Jaworski. Oui, c'est bien écrit, oui, c'est bien ressenti (même si ça manque de pulpe) mais meeeeeeeerde, c'est son PREMIER recueil et son PREMIER roman, on va peut-être attendre un peu avant de s'écrier qu'il devrait être étudié dans les écoles...".

Je n'argumenterai même pas sur les livres eux-mêmes mais le prochain Jaworski, je pense que je vais attendre quelques années avant de l'ouvrir, parce que vous m'avez collé une overdose.

Et oui, je peux très bien vivre sans.
Parce que ça reste un bon livre de fantasy, pas non plus une réponse métaphysique ni un monument d'esthétisme.

[Anne]

Et oui, du coup, ça dessert l'auteur, dans ce sens.

[Nébal]

pas non plus une réponse métaphysique

Bah non, vu que c'est pas de la essèfeuh.

[Anne]

Toi, tu as de la chance que Draco t'aime bien, sinon tu serais fouetté.

Bon, Pete-ze-pete.

Ca:

Comment ne pas voir ici la confession émouvante d’un Jaworski hanté depuis des années par son alter ego ? Car une grande œuvre a toujours un prix, elle s’effectue aux dépens de son dépositaire, et, tels les sorciers de l’archipel de Ressine qui doivent verser un tribut aux éléments pour leurs savoirs occultes, on se demande quelles concessions quotidiennes Jaworski doit faire à la vie pour accoucher d’un tel monument. Des concessions exorbitantes certainement, de celles que l’on fait à la croisée des chemins, au prix de son âme, et en échange de la grâce. Heureux ceux qui, comme nous, n’ont que l’argent à immoler pour accéder au sacré. C’est un moindre mal, pour un immense bénéfice.

Comment te dire?

Mon dieu.

[Anne]

(La prochaine fois que je croise la charmante Mme Jaworski - genre à Epinal - je lui demande qui fait à bouffer, chez eux)

[Roland C. Wagner]

Comment te dire?

[Anne]

Si tu lui as mis un doigt dans le rectum à ce moment-là, oui, tu résumes bien ma pensée.

[Roland C. Wagner]

Heureux ceux qui, comme nous, n’ont que l’argent à immoler pour accéder au sacré.

Ouais, enfin, l'argent, ça peut payer le loyer, la bouffe, des fringues neuves, etc.

Y paraîtrait même qu'y aurait des gens qu'ont assez de sous pour acheter des livres, si si, c'est vrai.

[Roland C. Wagner]

Si tu lui as mis un doigt dans le rectum à ce moment-là, oui, tu résumes bien ma pensée.

Oh, je ne ferais jamais ça à un chat.