Inception

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Lensman
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Message par Lensman » mer. juil. 28, 2010 1:55 pm

Cachou a écrit : Oh, mais je veux bien ici aussi, mais j'ai peur de spoiler des gens... Il y a un système pour masquer les spoilers?
Il y a déjà plusieurs contrats sur toi, suite à certaines remarques sur certain cinéaste... tu ne risques guère davantage...
Oncle Joe

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Cachou
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Message par Cachou » mer. juil. 28, 2010 2:06 pm

Lensman a écrit :
Cachou a écrit : Oh, mais je veux bien ici aussi, mais j'ai peur de spoiler des gens... Il y a un système pour masquer les spoilers?
Il y a déjà plusieurs contrats sur toi, suite à certaines remarques sur certain cinéaste... tu ne risques guère davantage...
Oncle Joe
C'est vrai.

Bon, explication .

Attention spoilers.

J'ai prévenu, hein.

Donc

Alors, pourquoi des rêves réalistes? Le film se base sur la difficulté de faire la différence entre les rêves et la réalité. Comme le dit la bande annonce, on ne sait qu'on a rêvé que quand on se réveille, ça nous paraît vraisemblable quand on est dans le rêve.
Ici, DiCaprio se sert d'un totem (un objet que lui seul connaît et qui a certaines particularités qui n'existent que dans le monde réel) pour savoir s'il rêve ou pas. Pour faire court, la femme de Carpaccio a compris qu'ils étaient encore dans un rêve et a décidé de se tuer et de l'amener à se tuer lui aussi, parce que quand on est bloqué dans un rêve, c'est le seul moyen de se réveiller. Mais Carpaccio n'a pas voulu, car il a cru au rêve. Il y croit jusqu'à la fin. Le dernier plan s'arrête sur sa toupie, celle aux propriétés spécifiques, qui arrête de tourner dans le monde réel mais qui continue infiniment dans le monde des rêves (d'ailleurs, il y a un problème scénaristique à ce niveau, mais passons), et qui, là, continue et continue à tourner, confirmant qu'en fait il a tout le temps été dans un rêve. Donc, il faut que les rêves aient l'air plausibles pour que le spectateur croit aux doutes de Carpaccio.
Cependant, le réalisateur glisse quand même quelques détails propres au monde du rêve, comme des murs qui semblent se rapprocher, des enfants évanescents, des passages improbables. Mais toujours de manière cartésienne, pour que ce ne soit pas flagrant.
Du coup, un monde des rêves tel qu'on le connaît n'aurait pas pu permettre à l'intrigue de fonctionner correctement.

Bon, j'espère que c'est clair, j'y suis un peu allée vite, mon père m'attend pour sortir...

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Erion
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Message par Erion » mer. juil. 28, 2010 2:25 pm

D'accord, c'est plus clair comme ça.

Le postulat que "on ne sait qu'on a rêvé que quand on se réveille, ça nous paraît vraisemblable quand on est dans le rêve", me semble assez naturel, mais ça nous paraît vraisemblable, peu importe ce qui s'y passe.

C'est un peu la différence entre le rêve et la réalité virtuelle. Dans le second cas, si on descend de son appart à Paris pour se retrouver dans une rue à New-York, on se dira "hm, c'est bizarre", alors que dans un rêve, tout paraît cohérent.

Il me semble que nous ne sommes pas spectateurs de nos rêves, en train de soupeser le degré de vraisemblable de ce que notre inconscient nous offre. Y'a même pas de "suspension d'incrédulité", parce que le rêve ne nous laisse pas le choix de croire ou de ne pas croire à ce qu'on voit (contrairement au roman, par exemple). C'est après coup qu'on les analyse, mais on les analyse pas en disant "hm, doit s'être passé quelque chose de bizarre dans ma tête, à un moment, dans mon rêve, je volais", mais plutôt "oh, j'ai vraiment fait un rêve étrange, je volais".

Au pire, si c'est récurrent, on va chez le psy, mais dans la grande majorité des cas, on en parle au réveil et on oublie dans la journée.

Je n'ai pas l'impression qu'en tant qu'individu, nous remettons en cause la vraisemblance dans nos rêves. On admet qu'il va se passer des trucs fous, et certains vont y voir des messages du subconscient, ou des prophéties.

En revanche, je comprends que pour l'idée dans le scénario de Nolan, il est indispensable que les rêves soient vraisemblables et réalistes. C'est pour ça que ça me rend un peu perplexe : cette nécessité de "réalisme" n'est pas vraiment imposée par le réel (il y aurait une nécessité objective à rendre les rêves réalistes, qui ne dépendrait pas des désidératas du scénariste), mais par la révélation finale du film.
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Lensman
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Message par Lensman » mer. juil. 28, 2010 2:35 pm

Cachou a écrit :
Lensman a écrit :
Cachou a écrit : Oh, mais je veux bien ici aussi, mais j'ai peur de spoiler des gens... Il y a un système pour masquer les spoilers?
Il y a déjà plusieurs contrats sur toi, suite à certaines remarques sur certain cinéaste... tu ne risques guère davantage...
Oncle Joe
C'est vrai.

Bon, explication .

Attention spoilers.

J'ai prévenu, hein.

Donc

Alors, pourquoi des rêves réalistes? Le film se base sur la difficulté de faire la différence entre les rêves et la réalité. Comme le dit la bande annonce, on ne sait qu'on a rêvé que quand on se réveille, ça nous paraît vraisemblable quand on est dans le rêve.
Ici, DiCaprio se sert d'un totem (un objet que lui seul connaît et qui a certaines particularités qui n'existent que dans le monde réel) pour savoir s'il rêve ou pas. Pour faire court, la femme de Carpaccio a compris qu'ils étaient encore dans un rêve et a décidé de se tuer et de l'amener à se tuer lui aussi, parce que quand on est bloqué dans un rêve, c'est le seul moyen de se réveiller. Mais Carpaccio n'a pas voulu, car il a cru au rêve. Il y croit jusqu'à la fin. Le dernier plan s'arrête sur sa toupie, celle aux propriétés spécifiques, qui arrête de tourner dans le monde réel mais qui continue infiniment dans le monde des rêves (d'ailleurs, il y a un problème scénaristique à ce niveau, mais passons), et qui, là, continue et continue à tourner, confirmant qu'en fait il a tout le temps été dans un rêve. Donc, il faut que les rêves aient l'air plausibles pour que le spectateur croit aux doutes de Carpaccio.
Cependant, le réalisateur glisse quand même quelques détails propres au monde du rêve, comme des murs qui semblent se rapprocher, des enfants évanescents, des passages improbables. Mais toujours de manière cartésienne, pour que ce ne soit pas flagrant.
Du coup, un monde des rêves tel qu'on le connaît n'aurait pas pu permettre à l'intrigue de fonctionner correctement.

Bon, j'espère que c'est clair, j'y suis un peu allée vite, mon père m'attend pour sortir...
Quel est le point du vue du héros?
Quel est le point de vue du spectateur?
Quel est le point de vue du réalisateur (qu'il doit imposer au spectateur)?
Qui regarde la toupie tourner, à la fin? le spectateur? le héros ?
Je ne pense pas que le cinéma soit un art qui permette de vraiment mettre en scène ces problèmes. Memento, moins complexe dans l'idée, atteignait déjà des limites (celles qui disparaissent, une fois les bornes franchies) extrêmes, ce qui en faisait un chef-d'oeuvre. Mais ça ressemble à une... impasse (pair et et manque).
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Message par Lensman » mer. juil. 28, 2010 2:51 pm

Erion a écrit : Je n'ai pas l'impression qu'en tant qu'individu, nous remettons en cause la vraisemblance dans nos rêves. On admet qu'il va se passer des trucs fous, et certains vont y voir des messages du subconscient, ou des prophéties.
Cependant, il m'est arrivé plus d'une fois de me dire, dans un rêve: "ça ne va pas, tu es en train de rêver", et d'avoir l'impression de regarder la "suite" avec une certaine distance. Cela ne doit pas être si exceptionnel. Par contre, jamais de souvenir d'un "long" rêve, de quelque chose qui ressemblerait vraiment (sic) à la réalité "concrète" (je mets des guillemets, je suis prudent) avec sa multitude de détails enchaînés, sa routine impavide, sa formidable densité. A supposer que la réalité "concrète" soit elle aussi un rêve (soyons fou, si j'ose écrire), c'est en tout cas un rêve d'un catégorie formidablement différente des celle des rêves fait pendant cette activité qu'on appelle le sommeil.
On peut même se demander si parler d'UN rêve est bien pertinent. Au réveil, on a des apparences de souvenirs de trucs bizarres, qui ont d'ailleurs tendance, pour la plupart des éléments, à s'évanouir rapidement (les furieux de rêves s'empressent de les noter au réveil, avant qu'une grande partie ne soit oubliée).

Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le mer. juil. 28, 2010 3:03 pm, modifié 1 fois.

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Cachou
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Message par Cachou » mer. juil. 28, 2010 2:59 pm

Franchement, sans vouloir dire quoi que ce soit, et même si je n'adhère pas entièrement au film, juste en vous lisant tous les deux, je me rends compte qu'il a quand même le mérite de susciter des réflexions intéressantes. Ce n'est pas le cas de beaucoup de films...



Attention, encore plein de spoilers..

Pour Erion: je pense que le réalisateur a donné trop d'indices dans son film pour pouvoir réellement considérer que la volonté de présenter un monde réaliste est seulement là pour permettre au dernier plan d'exister.
En fait, si je veux vraiment pousser la réflexion plus loin, je dirai ceci, mais ça n'implique que moi:
Le côté réel donné au rêve reflète bien une certaine conception du cinéma de Nolan. Si je traduis correctement, il veut montrer qu'on sait que le cinéma n'est pas le monde réel, qu'on sait donc qu'il est truqué, chiqué, pour du faux, avec des décors, etc. Et pourtant, pendant le temps du film, on oublie tous les artifices pour se concentrer sur l'espace de l'écran qui crée un monde réel à nos yeux, auquel on croit. Du coup, sa manière de représenter les rêves devient la concrétisation de cette vision du cinéma. Le rêve dans ce film est vraisemblable et cartésien parce que, justement, quand on est dans un rêve (aka dans un film), on ne remet pas la réalité en doute, on ne la questionne pas, et on la perçoit comme réelle (comme dans la très jolie citation de Gaiman qui me plaît énormément d'ailleurs). D'où le besoin d'avoir un aspect cartésien, pour refléter cette "réalité du rêve" comme on reflète la "réalité du cinéma".

Maintenant, si moi je n'ai pas adhéré au film, dont je comprends le but, c'est que cette vision du cinéma ne me correspond pas tout à fait. Je ne vais pas seulement au cinéma pour me perdre dans un monde auquel je croirais forcément. En fait, je vais au cinéma pour me perdre dans l'imaginaire d'un réalisateur, pour rentrer dans un monde qui n'est pas forcément le reflet de notre monde à nous, mais qui revêt la subjectivité de la personne qui me le présente. Pour le plaisir de rencontrer des subjectivités qui ressemblent à la mienne. Du coup, forcément, une vision du cinéma présenté comme un reflet de la réalité et non comme l'entrée dans le monde personnel d'un réalisateur, ça ne me parle pas autant.

Donc voilà. La démarche se défend. Il faut voir si on y adhère ou pas.

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Aldaran
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Message par Aldaran » mer. juil. 28, 2010 3:05 pm

Cachou a écrit :Attention, encore plein de spoilers...
Tu peux aussi faire ceci :
Spoiler a écrit :Est-ce que les rêves sont si éloignés de la réalité que Tonton veut le croire ?

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Cachou
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Message par Cachou » mer. juil. 28, 2010 3:06 pm

Aldaran a écrit :
Cachou a écrit :Attention, encore plein de spoilers...
Tu peux aussi faire ceci :
Spoiler a écrit :Est-ce que les rêves sont si éloignés de la réalité que Tonton veut le croire ?
Oh, je n'y avais pas pensé... Je le ferais la prochaine fois, j'ai trop la flemme d'éditer (pardon).

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Erion
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Message par Erion » mer. juil. 28, 2010 3:15 pm

Cachou a écrit : En fait, si je veux vraiment pousser la réflexion plus loin, je dirai ceci, mais ça n'implique que moi:
Le côté réel donné au rêve reflète bien une certaine conception du cinéma de Nolan. Si je traduis correctement, il veut montrer qu'on sait que le cinéma n'est pas le monde réel, qu'on sait donc qu'il est truqué, chiqué, pour du faux, avec des décors, etc. Et pourtant, pendant le temps du film, on oublie tous les artifices pour se concentrer sur l'espace de l'écran qui crée un monde réel à nos yeux, auquel on croit. Du coup, sa manière de représenter les rêves devient la concrétisation de cette vision du cinéma. Le rêve dans ce film est vraisemblable et cartésien parce que, justement, quand on est dans un rêve (aka dans un film), on ne remet pas la réalité en doute, on ne la questionne pas, et on la perçoit comme réelle (comme dans la très jolie citation de Gaiman qui me plaît énormément d'ailleurs). D'où le besoin d'avoir un aspect cartésien, pour refléter cette "réalité du rêve" comme on reflète la "réalité du cinéma".
Tu n'es pas la seule à penser cela, c'est plus ou moins l'avis de Gary Westfahl dans sa critique d'Inception : http://www.locusmag.com/Reviews/2010/07 ... inception/
En effet, si on part du principe qu'il s'agit non pas d'un film sur les rêves, mais sur le cinéma, c'est beaucoup plus cohérent. Dans ce cas, ok.
Pour le plaisir de rencontrer des subjectivités qui ressemblent à la mienne. Du coup, forcément, une vision du cinéma présenté comme un reflet de la réalité et non comme l'entrée dans le monde personnel d'un réalisateur, ça ne me parle pas autant.
Je trouve cette approche très, hm, "saine". Quand je lis un livre, je suis beaucoup moins attaché au fait qu'on me décrive la réalité que dans le fait d'être dans une sorte de dialogue avec un auteur. J'aime bien que l'auteur me parle, à moi, et que l'on partage quelque chose ensemble de cette manière.
Par conséquent, je comprends parfaitement que tu juges les films en fonction de ce critère, ça me semble pertinent.
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Message par Lensman » mer. juil. 28, 2010 3:16 pm

Aldaran a écrit :
Cachou a écrit :Attention, encore plein de spoilers...
Tu peux aussi faire ceci :
Spoiler a écrit :Est-ce que les rêves sont si éloignés de la réalité que Tonton veut le croire ?
Ah ! Ah ! Ah ! ça, c'est pour ménager les caves... on a passé l'âge, ici, mon zami !
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Message par Cachou » mer. juil. 28, 2010 3:22 pm

Erion a écrit : Je trouve cette approche très, hm, "saine".
Je crois que c'est la première fois qu'on me dit ça!

(bon, en même temps, je n'ai pas non plus souvent l'occasion de parler de mon approche des histoires ^_^).


Mais tu vois, c'est pour ça que je n'étais pas d'accord pour Zola. Mon problème avec cet auteur ne tient pas à la question de la vraisemblance, mais à sa manière de présenter le monde, qui ne correspond pas du tout à ce que j'ai envie de lire, de rencontrer. Cette insistance sur l'aspect glauque de la vie, sur le morbide, sur l'accumulation des malheurs, ce n'est pas ça qui me parle. Je serais plus touchée, comme toi, par exemple, par un narrateur qui va s'adresser à moi en déconstruisant l'espace de lecture que par un narrateur qui fait semblant que... tout en me présentant un monde qui ne me convient pas...

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Message par Mélanie » mer. juil. 28, 2010 4:44 pm

Cachou a écrit :Maintenant, si moi je n'ai pas adhéré au film, dont je comprends le but, c'est que cette vision du cinéma ne me correspond pas tout à fait. Je ne vais pas seulement au cinéma pour me perdre dans un monde auquel je croirais forcément. En fait, je vais au cinéma pour me perdre dans l'imaginaire d'un réalisateur, pour rentrer dans un monde qui n'est pas forcément le reflet de notre monde à nous, mais qui revêt la subjectivité de la personne qui me le présente. Pour le plaisir de rencontrer des subjectivités qui ressemblent à la mienne. Du coup, forcément, une vision du cinéma présenté comme un reflet de la réalité et non comme l'entrée dans le monde personnel d'un réalisateur, ça ne me parle pas autant.
C'est marrant, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ça paradoxal dans le contexte de cet échange. Je trouve justement que le film porte la marque de Nolan, ses thématiques, sa manière de jouer avec le spectateur et de lui demander d'accepter certains partis-pris. Ce que certains reprochent au film, c'est justement une certaine "irréalité" qui est à mon sens un choix réfléchi de la part de Nolan (cette trop grande vraisemblance des rêves). Ça ne me paraît pas être un film réaliste selon la définition que tu en donnes - pour moi, c'est un jeu, dont on accepte ou pas les règles.

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Message par Cachou » mer. juil. 28, 2010 4:47 pm

Mélanie a écrit :
Cachou a écrit :Maintenant, si moi je n'ai pas adhéré au film, dont je comprends le but, c'est que cette vision du cinéma ne me correspond pas tout à fait. Je ne vais pas seulement au cinéma pour me perdre dans un monde auquel je croirais forcément. En fait, je vais au cinéma pour me perdre dans l'imaginaire d'un réalisateur, pour rentrer dans un monde qui n'est pas forcément le reflet de notre monde à nous, mais qui revêt la subjectivité de la personne qui me le présente. Pour le plaisir de rencontrer des subjectivités qui ressemblent à la mienne. Du coup, forcément, une vision du cinéma présenté comme un reflet de la réalité et non comme l'entrée dans le monde personnel d'un réalisateur, ça ne me parle pas autant.
C'est marrant, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ça paradoxal dans le contexte de cet échange. Je trouve justement que le film porte la marque de Nolan, ses thématiques, sa manière de jouer avec le spectateur et de lui demander d'accepter certains partis-pris. Ce que certains reprochent au film, c'est justement une certaine "irréalité" qui est à mon sens un choix réfléchi de la part de Nolan (cette trop grande vraisemblance des rêves). Ça ne me paraît pas être un film réaliste selon la définition que tu en donnes - pour moi, c'est un jeu, dont on accepte ou pas les règles.
Disons alors plutôt que je n'adhère pas à sa manière de montrer le monde, que sa subjectivité ne me parle pas autant que ça finalement, même si j'aime beaucoup de ses films. Disons que je comprends maintenant pourquoi j'en trouve certains trop froids.

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Message par Eons » mer. juil. 28, 2010 5:12 pm

Lensman a écrit :Cependant, il m'est arrivé plus d'une fois de me dire, dans un rêve: "ça ne va pas, tu es en train de rêver", et d'avoir l'impression de regarder la "suite" avec une certaine distance.
Je confirme, ça m'arrive assez fréquemment (la dernière, c'était il y a 3 ou 4 jours). Et quand le rêve se poursuit en toute connaissance de cause, ça change pas mal la donne.
Notamment, chaque fois que je parviens à vaincre la pesanteur et à voler comme superman (quoique avec beaucoup moins de brio, j'ai souvent du mal à m'élever très haut), je sais que je rêve et je m'efforce donc de maîtriser les évènements.
Je me souviens aussi d'une fois, en regardant le motif extrêmement travaillé du sol, m'être dit « C'est fou ce qu'on arrive à générer comme détails dans un rêve. »
Inversement, une autre fois, c'était tellement réaliste (tout était parfaitement cohérent, le seul mystère était que j'avais apparemment eu une amnésie, car je ne connaissais pas du tout le quartier) que je me suis pincé… et j'ai ressenti une vive douleur (eh oui !). Ce n'est qu'en me réveillant que j'ai compris avoir quand même rêvé.

Alors, le postulat qu'on ne sait avoir rêvé que quand on se réveille, désolé. Pour qu'on prenne réellement un rêve pour la réalité, il faut qu'il soit suffisamment réaliste.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

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Message par Lensman » mer. juil. 28, 2010 9:05 pm

Eons a écrit : Notamment, chaque fois que je parviens à vaincre la pesanteur et à voler comme superman (quoique avec beaucoup moins de brio, j'ai souvent du mal à m'élever très haut), je sais que je rêve et je m'efforce donc de maîtriser les évènements.
Il faut parfois faire une sorte d'"effort" pour voler (en rêve), c'est une sensation curieuse.
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