Daelf a écrit :... Un truc qui me trotte dans le crâne depuis quelques semaines, où j'ai eu une discussion sur des sujets "sympathiques" avec mes parents : même ma mère pense que les problèmes des banlieux, c'est par la force policière et pas par l'aide et l'éducation qu'on les règlera. S'ajoutait à cette opinion un fond négatif concernant les origines étrangères d'une grande partie de cette population - je sais plus quoi exactement, je voudrais pas dire de bêtises.
Ma mère, quoi. Immigrée italienne comme ses parents et frères et soeurs... Incapable d'admettre que si eux ne sont pas devenus délinquants et beaucoup d'autres aujourd'hui le sont, c'est pas une question d'origine ou autre, mais parce que quelque chose ne va pas maintenant.
(y'a quand même une différence entre des hlm du 93 aujourd'hui et un quartier tranquille de maisons découpées en appartements à Rambouillet dans les années 60, rassurez-moi, là...)
Un peu le même genre de discussion avec ma mère (80 ans, origine paysanne sud-ouest (Agen, disons), protestante).
Pour elle, les "gens du voyages", qu'elle appelle les "romanos", sont largement des voleurs, c'est l'image qu'elle en a, et qu'elle me détaille par ses souvenirs de jeunesse (pittoresques). MAIS pas des mauvais bougres, et elle n'aime pas du tout cette ambiance (bien qu'elle ait voté Sarko). Vieux réflexe protestant, qui ne rigole pas du tout avec la morale publique...
Heureusement que mon père n'est plus là pour entendre les remarques sur les "étrangers"... ce n'était pas un homme de gauche, mais il était gaulliste, et ses meilleurs copains de jeunesse étaient des Espagnols de l'armée républicaine en déroute (avec lesquels il a appris l'espagnol à la fin des années 30, dans l'entreprise de battage de mon grand-père paternel, à Pézenas). Il me disait qu'il y avait des jours où il ne parlais qu'espagnol, ou que patois (l'occitan local).
Il nous manque visiblement de bonnes guerres pour changer les mentalités, allez!
Oncle Joe