Priscille a écrit :Patrice a écrit : j'ai le droit de dire que c'est n'importe quoi? Parce que quand même, personne n'a déduit quoi que ce soit sur l'âge de la Terre à partir d'un os...
Tu as le droit de dire tout ce que tu veux. Mais la référence à des datations au carbone 14 pour établir que la Terre a plus de 6000 ans est un grand classique du débat entre scientistes et créationnistes.
Lensman a écrit :Priscille a écrit :La science n'a jamais prétendu à la "vérité", ou seulement asymptotiquement.
Ceux qui prétendent détenir "la vérité scientifique" sont les pire des bigots.
Pas d'accord: il y a des vérités scientifiques, mais elles sont provisoires; susceptibles d'être modifiées.
Nous disons la même chose !
Par contre, les vérités religieuses sont absolues. Enfin, elles devraient l'être
Elles le sont, dans les grandes religions monothéistes du moins. En revanche, leurs énoncés humains sont souvent imparfaits. Comme le souligne plus loin Gérard Klein, c'est le genre de paradoxe qui rapproche la religion de la science, plus qu'il ne les distingue.
Il n'y a pas de paradoxe (enfin, d'après moi...). Les seuls énoncés sont les énoncés humains. Si on est capable de dire qu'ils sont "imparfaits", c'est simplement qu'ils sont susceptibles d'être améliorés, dans la mesure où on s'aperçoit que l'on peut faire mieux. Mais dire qu'il y aurait une sorte d'"énoncé parfait" en soi, auquel nous n'accéderions pas, cela n'a aucun sens (pour moi, encore, mais je suis peut-être le seul être humain à penser comme ça...)
C'est ce qui, à mon avis, distingue radicalement les sciences de la religion.
En religion il est absolument indispensable d'imaginer une espèce de truc "supérieur", au-dessus de la compréhension humaine. Pour moi (ce n'est que mon ressenti, encore une fois), c'est une notion simplette, qui ne veut rien dire lorsque j' y réfléchis : n'existe (au sens large) que ce que nous sommes susceptibles de connaître. Cette notion de "réalité supérieure" a sans doute une utilité par moment, dans certaines branches des sciences, une utilité au moins formelle, mais si elle n'existe pas, cette "réalité supérieure", ce n'est pas bien grave (d'autant plus que, si on arrive à prouver qu'elle existe, ce n'est plus une "réalité supérieure").
Alors qu'en religion, si cette "réalitié supérieure" n'existe pas, on est vraiment dans la m..., pour être grossier. Son existence NE PEUT PAS être mise en cause (quelle idée, d'ailleurs, d'un point de vue religieux...). il est difficile d'imaginer deux manières de voir les choses plus différentes...
Même en SF, d'ailleurs (!), quand on imagine des "êtres supérieurs à" ou "radicalement différents de" (je préfère) l'homme, lesquels auraient des connaissances inaccessibles aux dits humains, Si les dits humains s'aperçoivent de quelque chose (
Solaris), cela veut dire que c'est accessible. que ce soit compréhensible est un autre problème, mais c'est observable.
Autre exemple classique, une fiction dans laquelle par exemple, les humains sont "manipulés" par des puissances supérieures et ne s'en aperçoivent pas. Là, l'auteur ne fait que construire une analogie simplette avec, disons, la situation d'une fourmilière par rapport à nous. Mais cela ne va pas loin, quand on y réfléchit, même si ça nous amuse bien, en SF.
cela ne peut pas aller loi; La SF, à ce niveau, n'est que de la prestidigitation, de l'illusionnisme. Je m'empresse de dire que j'adore l'illusionnisme...
Corrige moi là où je ne suis pas clair. Je m'aperçois depuis un moment que ces notions, qui me semblent personnellement si évidentes, sont effectivement très difficiles à exposer à pas mal de mes interlocuteurs.
Tu me diras que c'est la preuve que je me leurre sur leur caractère d'évidence...
Oncle Joe