Filière littéraire, Chronique d'une mort annoncée ?
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Filière littéraire, Chronique d'une mort annoncée ?
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dim. 14/01/07 19:11
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courrier@maulpoix.net
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appel à diffuser
Etudes littéraires : une mort annoncée ?
Dans un contexte alarmant pour la littérature, de crise de la librairie indépendante, de l’édition de création, à un moment où les œuvres d’exigence peinent à trouver leurs lecteurs, un rapport de l’Inspection Générale constate que la filière Littéraire de l’enseignement secondaire est en voie d’extinction.
Même si, de manière dominante, la Littérature y a été instrumentalisée pour privilégier l’enseignement du discours, c’est néanmoins la seule filière de notre système scolaire où se transmet encore une culture littéraire ; où la philosophie est vraiment présente ; où sont dispensés les seuls enseignements spécifiques d’art : musique, arts plastiques, cinéma, théâtre, danse et histoire des arts… Aucun ministre de l’Education nationale ne s’est jusqu’ici avisé de requalifier cette filière. Fatalité, ou volonté délibérée de la laisser disparaître ?
Dans l’état présent : quasi plus de littérature et civilisation en langues étrangères. Pas de traduction, réputée impure, ou alors en échantillon, en un temps où l’on se réclame de l’Europe à tous coins de rues ! Comment affronter le renouvellement générationnel et les exigences de l’intégration, initier aux circulations métissées du monde en restant étanche aux oeuvres de l’imagination et des idées venues d’ailleurs. En fossilisant programmes et pédagogie de la littérature face aux mutations des outils modernes. En laissant se dévaluer une formation intellectuelle et artistique, indispensable dans tous les champs de l’activité sociale.
Est-il encore temps de crier au scandale devant l’impéritie ? D’affirmer que l’enfant, héritier légitime du patrimoine artistique et acteur vivant de sa propre culture se nourrit autant aux œuvres de l’art et de l’esprit qu’aux sciences réputées exactes et aux savoir-faire techniques. Que la Littérature n’est pas une « discipline » parmi d’autres.
L’art littéraire est irréductible aux autres. Il est par essence l’espace critique où la langue travaille, en pensée et en imaginaire, où fermentent les réalités et les utopies, sans lesquelles aucune société n’est viable. Face aux fanatismes, croyances irrationnelles et dérives idéologiques qui feront le lit des horreurs de demain, la transmission du capital intellectuel et artistique de la littérature est une affaire de vie ou de mort.
La Maison des Ecrivains appelle la communauté des écrivains, les critiques littéraires, avec eux tout ce que notre société compte d’artistes, d’intellectuels, d’éducateurs et d’agents de la culture, de professionnels du Livre, éditeurs, libraires et bibliothécaires, et les responsables politiques à dénoncer le danger majeur de voir disparaître la littérature de notre enseignement.
Premiers signataires :
Anne-Marie Garat, écrivain
Sylvie Gouttebaron, écrivain, Directrice de la Maison des écrivains
Jean-Michel Maulpoix, écrivain, Professeur d'Université, Président de la Maison des écrivains
Jean-Yves Masson, écrivain, Professeur à la Sorbonne
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À :
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Etudes littéraires : une mort annoncée ?
Dans un contexte alarmant pour la littérature, de crise de la librairie indépendante, de l’édition de création, à un moment où les œuvres d’exigence peinent à trouver leurs lecteurs, un rapport de l’Inspection Générale constate que la filière Littéraire de l’enseignement secondaire est en voie d’extinction.
Même si, de manière dominante, la Littérature y a été instrumentalisée pour privilégier l’enseignement du discours, c’est néanmoins la seule filière de notre système scolaire où se transmet encore une culture littéraire ; où la philosophie est vraiment présente ; où sont dispensés les seuls enseignements spécifiques d’art : musique, arts plastiques, cinéma, théâtre, danse et histoire des arts… Aucun ministre de l’Education nationale ne s’est jusqu’ici avisé de requalifier cette filière. Fatalité, ou volonté délibérée de la laisser disparaître ?
Dans l’état présent : quasi plus de littérature et civilisation en langues étrangères. Pas de traduction, réputée impure, ou alors en échantillon, en un temps où l’on se réclame de l’Europe à tous coins de rues ! Comment affronter le renouvellement générationnel et les exigences de l’intégration, initier aux circulations métissées du monde en restant étanche aux oeuvres de l’imagination et des idées venues d’ailleurs. En fossilisant programmes et pédagogie de la littérature face aux mutations des outils modernes. En laissant se dévaluer une formation intellectuelle et artistique, indispensable dans tous les champs de l’activité sociale.
Est-il encore temps de crier au scandale devant l’impéritie ? D’affirmer que l’enfant, héritier légitime du patrimoine artistique et acteur vivant de sa propre culture se nourrit autant aux œuvres de l’art et de l’esprit qu’aux sciences réputées exactes et aux savoir-faire techniques. Que la Littérature n’est pas une « discipline » parmi d’autres.
L’art littéraire est irréductible aux autres. Il est par essence l’espace critique où la langue travaille, en pensée et en imaginaire, où fermentent les réalités et les utopies, sans lesquelles aucune société n’est viable. Face aux fanatismes, croyances irrationnelles et dérives idéologiques qui feront le lit des horreurs de demain, la transmission du capital intellectuel et artistique de la littérature est une affaire de vie ou de mort.
La Maison des Ecrivains appelle la communauté des écrivains, les critiques littéraires, avec eux tout ce que notre société compte d’artistes, d’intellectuels, d’éducateurs et d’agents de la culture, de professionnels du Livre, éditeurs, libraires et bibliothécaires, et les responsables politiques à dénoncer le danger majeur de voir disparaître la littérature de notre enseignement.
Premiers signataires :
Anne-Marie Garat, écrivain
Sylvie Gouttebaron, écrivain, Directrice de la Maison des écrivains
Jean-Michel Maulpoix, écrivain, Professeur d'Université, Président de la Maison des écrivains
Jean-Yves Masson, écrivain, Professeur à la Sorbonne
Salut,
A+
Patrice
D'une manière générale, c'est toutes les prépas qu'il faudrait faire sauter. C'est un système élitiste débile, qui n'a pas grande valeur. Ca sert juste à apprendre à ceux qui y passent qu'ils sont meilleurs que ce de la fac, sans preuves.Et des filières littéraires en général, je me souviens d'avoir manifesté pour sauvegarder le système prépa littéraire que notre bon ministre de gauche voulait faire sauter.
A+
Patrice
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De deux choses l'une soit c'est une basse provocation, soit c'est une idée à la con.
Faire sauter les prépas sous le prétexte (fallacieux et arbitraire) qu'elles ne servent à rien d'autre qu'à rassurer le petit égo de ceux qui y passent, est tout simplement nul.
Et opposer la prépa à la fac, idem. Le système "élitiste" que tu dénonces se retrouve aussi à la Fac (jusqu'à preuve du contraire tout le monde n'obtient pas sa Maîtrise et encore moins son Doctorat)
Faire sauter les prépas sous le prétexte (fallacieux et arbitraire) qu'elles ne servent à rien d'autre qu'à rassurer le petit égo de ceux qui y passent, est tout simplement nul.
Et opposer la prépa à la fac, idem. Le système "élitiste" que tu dénonces se retrouve aussi à la Fac (jusqu'à preuve du contraire tout le monde n'obtient pas sa Maîtrise et encore moins son Doctorat)
Salut,
Combien de fois ai-je entendu des gens qui ont fait prépa (à Caen) me dire qu'on les avait menacé de finir "à la fac" s'ils n'avaient pas de bons résultats? Combien de fois leur a-t-on dit qu'ils formaient "la future élite de la France"?
Tout ça pour quoi? Une infime portion intègre l'ENS ou une quelconque "grande" école, et le reste finit de toutes façons à la fac. La claque pour eux. J'en ai vu, des qui déprimaient pour ça, sur les bancs de la fac.
Alors en fin de compte, ça sert à quoi, les prépas??
Par contre, je suis d'accord avec toi, le massacre des filières littéraires est lamentable. Ca s'est fait petit à petit, avec le dénigrement du latin et du grec (par exemple), avec le choix de l'oeuvre unique au bac de français (où est la diversité culturelle?), etc...
A+
Patrice
Un peu des deux, mon capitaine.De deux choses l'une soit c'est une basse provocation, soit c'est une idée à la con.
Combien de fois ai-je entendu des gens qui ont fait prépa (à Caen) me dire qu'on les avait menacé de finir "à la fac" s'ils n'avaient pas de bons résultats? Combien de fois leur a-t-on dit qu'ils formaient "la future élite de la France"?
Tout ça pour quoi? Une infime portion intègre l'ENS ou une quelconque "grande" école, et le reste finit de toutes façons à la fac. La claque pour eux. J'en ai vu, des qui déprimaient pour ça, sur les bancs de la fac.
Alors en fin de compte, ça sert à quoi, les prépas??
Par contre, je suis d'accord avec toi, le massacre des filières littéraires est lamentable. Ca s'est fait petit à petit, avec le dénigrement du latin et du grec (par exemple), avec le choix de l'oeuvre unique au bac de français (où est la diversité culturelle?), etc...
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Patrice
J'oubliais:
Par contre pour le Doctorat, les seuls critères de réussite réels sont l'argent et le directeur de thèse: il faut pouvoir tenir trois ans en toute autonomie et avoir un directeur conciliant. Nombre de thèses médiocres (je parle là pour le seul domaine de l'Histoire, que je connais) sont passées ainsi.
Tu connais l'histoire du petit lapin qui rédigeait une thèse dont le sujet était "comment les lapins ont éliminé leurs prédateurs naturels?" ?
A+
Patrice
Pour le Master 1 (ex-Maîtrise), c'est vrai, c'est un filtre redoutable et justifié.jusqu'à preuve du contraire tout le monde n'obtient pas sa Maîtrise et encore moins son Doctorat
Par contre pour le Doctorat, les seuls critères de réussite réels sont l'argent et le directeur de thèse: il faut pouvoir tenir trois ans en toute autonomie et avoir un directeur conciliant. Nombre de thèses médiocres (je parle là pour le seul domaine de l'Histoire, que je connais) sont passées ainsi.
Tu connais l'histoire du petit lapin qui rédigeait une thèse dont le sujet était "comment les lapins ont éliminé leurs prédateurs naturels?" ?
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Patrice
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Ouais, le coup de l'élite, on me l'a fait aussi, et regardez où ça me mène...Patrice a écrit :Combien de fois ai-je entendu des gens qui ont fait prépa (à Caen) me dire qu'on les avait menacé de finir "à la fac" s'ils n'avaient pas de bons résultats? Combien de fois leur a-t-on dit qu'ils formaient "la future élite de la France"?
Cela dit pour moi la prépa a été salvatrice. Si j'avais fait la fac, je me serais planté comme c'est pas permis, car j'avais besoin d'un cadre très strict pour bosser. Sinon je serais parti en live...
La prépa (scientifique pour moi) m'a avant tout appris à être rigoureux et à réfléchir. Ce que je n'ai pas appris ensuite en grande école.
Donc pour moi il n'y a pas à opposer prépa et fac sur les compétences des gens qui en sortent. Pour moi il s'agit de deux méthodes de travail différentes, qui sont adaptées à des personnes différentes, mais qui au final peuvent donner le même résultat en termes de compétences.
Je regrette amèrement aujourd'hui de ne pas avoir été mieux sensibilisé à la littérature ou aux disciplines non scientifiques. J'essaye de rattraper le coup en me faisant passer pour un chroniqueur de SFPar contre, je suis d'accord avec toi, le massacre des filières littéraires est lamentable. Ca s'est fait petit à petit, avec le dénigrement du latin et du grec (par exemple), avec le choix de l'oeuvre unique au bac de français (où est la diversité culturelle?), etc...
Salut,
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Patrice
Tu as tout à fait raison, mais ça n'est pas ce que disent certains profs de prépa, hélas, qui continuent leur bourrage de crâne. C'est plutôt malsain.Donc pour moi il n'y a pas à opposer prépa et fac sur les compétences des gens qui en sortent. Pour moi il s'agit de deux méthodes de travail différentes, qui sont adaptées à des personnes différentes, mais qui au final peuvent donner le même résultat en termes de compétences.
C'est exactement ce que j'ai fait en première année de fac. Mais ça m'a permis de créer un fanzine de SF (L'Oeil dans le Ciel, 2 numéros) et un autre de littérature générale (Palinods, qui a tenu plus de 5 ans). Et du coup, ça a été le début d'une grande période d'enrichissement personnel.Sinon je serais parti en live...
A+
Patrice
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On finit tous à la Fac de toutes façons, sauf les quelques très bons (2-3% de l'ensemble des élèves) qui arrivent à intégrer l'ENS. Et on m'a également dit je faisais partie de l'élite française, on dit la même chose à Science Po, HEC et aux Compagnons... Et ma mère est persuadée que je suis la 8ème merveille du monde. Comme quoi tout est relatif.Patrice a écrit :
Combien de fois ai-je entendu des gens qui ont fait prépa (à Caen) me dire qu'on les avait menacé de finir "à la fac" s'ils n'avaient pas de bons résultats? Combien de fois leur a-t-on dit qu'ils formaient "la future élite de la France"?
Mais bon, on s'éloigne par ma faute, du propos de ton premier message.
Pour moi la plus grande idiotie qu'ait faite le ministère de l'éducation nationale (sous quel ministre, je ne sais plus), c'est de ne plus laisser l'entière liberté aux profs de français de choisir l'oeuvre au programme du bac.
C'est vraiment du nivellement par le bas. La diversité culturelle s'en ressent nécessairement, car bien souvent (si l'on fait exception des gros lecteurs comme ceux de SF), les lycéens n'ont comme unique bagage littéraire que ce qu'on leur fait lire au programme.
Quand j'ai passé mon bac, on pouvait dire que chaque classe avait une approche différente des textes. Maintenant... Eh bien le bac est une bonne affaire pour les grands éditeurs de livres de poche.
A+
Patrice
Pour moi la plus grande idiotie qu'ait faite le ministère de l'éducation nationale (sous quel ministre, je ne sais plus), c'est de ne plus laisser l'entière liberté aux profs de français de choisir l'oeuvre au programme du bac.
C'est vraiment du nivellement par le bas. La diversité culturelle s'en ressent nécessairement, car bien souvent (si l'on fait exception des gros lecteurs comme ceux de SF), les lycéens n'ont comme unique bagage littéraire que ce qu'on leur fait lire au programme.
Quand j'ai passé mon bac, on pouvait dire que chaque classe avait une approche différente des textes. Maintenant... Eh bien le bac est une bonne affaire pour les grands éditeurs de livres de poche.
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Patrice
- Eric
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Mais c'est l'idée même de 80% d'une classe d'âge titulaire du bac qui est du nivellement par le bas. Car si les filières littéraires ont été discréditées, qu'en est-il des filières professionnelles ?
Et si aujourd'hui presque 80% d'une classe d'âge ont effectivement le bac, je peux vous garantir que ce n'est pas à cause d'une soudaine élévation du Q.I. global de la nation.
Et si aujourd'hui presque 80% d'une classe d'âge ont effectivement le bac, je peux vous garantir que ce n'est pas à cause d'une soudaine élévation du Q.I. global de la nation.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- orcusnf
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Tu ne sais peut être pas que 95% de ceux qui passent par une prépa ont leur CAPES, ce qui est loin de la moyenne nationale. Et la plupart des anciens de prépa qui s'ennuyent, c'est souvent à cause du niveau moyen de la fac.Patrice a écrit :Salut,
D'une manière générale, c'est toutes les prépas qu'il faudrait faire sauter. C'est un système élitiste débile, qui n'a pas grande valeur. Ca sert juste à apprendre à ceux qui y passent qu'ils sont meilleurs que ce de la fac, sans preuves.Et des filières littéraires en général, je me souviens d'avoir manifesté pour sauvegarder le système prépa littéraire que notre bon ministre de gauche voulait faire sauter.
J'en ai vu, des qui déprimaient pour ça, sur les bancs de la fac.
Patrice
Et en faisant sauter les prépas, téléphone moi avant pour que je puisse sortir.
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Sinon, pour revenir au sujet, d'après mon expérience perso de L, il y a 2 grosses erreurs :
- La fixation débile sur la culture française, et surtout la répétition. Car on refait au lycée ce qu'on a déjà étudié au collège, pourquoi ne pas tout échelonner et aller plus en détail.
- L'absence d'égalité de niveau entre les L, les ES et les S. On impose aux S des épreuves de français très dures, alors que les Math en S sont une honte. Sans parler des autres sciences sociales qui existent en S et n'ont pas de contrepartie scientifique en L. Cloisonnement des L contre épanouissement des S, résultat largement prévisible.
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire