bormandg a écrit :neocobalt a écrit :silramil a écrit :(le souci étant qu'il ne s'agit pas d'une coordonnée absolument objective...)
C'est pas faut, toute classification ayant les plus grandes chances de se révéler arbitraire, d'une façon ou d'une autre.
Ce n'est pas la SF qui offre un angle de vue, mais justement la classification ; la SF demeurant un genre - un sous-genre, s'il fallait y mettre les gants.
Même si on accepte le découpage en sous-genres (avenure, policier, sentimental, psychologique, ....), vu que la SF accepte et recoupe tous les sous-genres, on ne peut-pas la classer comme telle.
Pour jouer au pinailleur (comme on dit plutôt dans le Midi), je te poserais cependant quelques questions.
Est-ce que le Steampunk, qui est "quelque chose" que l'on remarque clairement, est un genre ? Ou bien, est-ce un sous-genre, et si c'est un sous-genre, de quel genre est-ce un sous-genre?
D'autre part, si on dit que la SF n'est pas un genre, je suppose que la Fantasy n'est pas un genre non plus ?
On remarque, comme d'habitude, que des termes qui semblaient avoir un sens à peu près compris par tous (je dis à peu près...), comme "genre", s'avèrent commodes quand on les emploie sans souci de discours précis, mais deviennent extrêmement problématiques dès que l'on veut être un peu précis. Ce qui fait que quand quelqu'un dit, brusquement, "la SF n'est pas un genre", et que cela provoque l'étonnement de beaucoup de gens, pas spécialement idiots ou incultes, c'est qu'il y a un problème sur l'emploi du mot, qui visiblement ne recoupe pas la même chose selon les gens en question. Souvent, c'est sans grande importance, mais de temps à autre, paf!, on s'aperçoit de la variabilité et du "flou" relatifs des mots, ce qui est, je suppose, un phénomène non seulement habituel, mais encore inévitable et indispensable pour pourvoir communiquer "globalement". Cela met de l'huile dans les rouages, et sans cet "à peu près" constant, la communication ne pourrait guère se faire. (C'était ma minute sémantique de bistrot, ou plutôt de petit dèj... le bistrot, ce sera pour plus tard...)
J'ai tendance à penser que les réactions autour du terme "genre" relèvent beaucoup du, disons, "sociologique" (peut-être pas le meilleur terme, disons du regard des uns et des autres sur la place et le statut de la "culture" dans la société). Je m'explique (enfin, j'essaie).
Pour des raisons que l'on peut détailler (hum... je me passerai de cette étape...), le terme "genre" a pris une connotation plutôt "péjorative", selon une certaine vision "institutionnelle" de la littérature. Donc, si l'on accepte cette vision institutionnelle, voir accoler de trop près le terme "genre" à quelque chose que l'on estime n'est guère acceptable. (Ou alors, c'est que l'on est pervers: on ose aimer ouvertement de la "mauvaise" littérature; c'est d'ailleurs une attitude que l'on rencontre chez certains, qui par ailleurs respectent la vision "institutionnelle", ils "s'encanaillent" un moment, en quelque sorte...).
Si l'on ne situe pas dans la vision "institutionnelle" de la littérature (c'est-à-dire que l'on ne la respecte pas, que l'on n'accepte pas son autorité, ou qu'on la "combat", pour les plus excités), deux attitudes (en très gros) sont possibles. Soit on revendique ouvertement le terme "genre", par provocation, en disant qu'on aime les genres, que c'est très bien. Soit on le rejette tout aussi fortement, en disant en gros que c'est une nomenclature injuste fabriquée par les tenants de la vision "institutionnelle" de la littérature pour dévaloriser telle ou telle catégorie de texte.
Ce que je dis là ne signifie évidemment pas que l'on ne peut pas employer le terme "genre" dans un discours raisonnablement "scientifique" sur la littérature, dans un (ou des) sens qui sera objectivement dépourvu de connotation "négative". Mais c'est un peu comme quand on utilise le terme "race": selon les domaines, le contexte, etc, cela suscitera des réactions diverses.
Oncle Joe