Cachou a écrit :JDB a écrit :Le gros du lectorat, à l'image de la majorité des Français, n'est PAS optimiste (cf le sondage dont on a beaucoup parlé il y a peu) et se tourne de préférence vers les romans historiques, les romans de terroir -- bref, l'évocation du passé -- ou, quand il s'intéresse à "l'imaginaire", vers les fabulations pure (fantasy, SF dégagée de toute relation au réel).
Ça je n'en suis pas du tout sûre. Quel est ce sondage et que dit-il exactement? Parce que, par exemple, monsieur Harlequin et ses histoires à l'eau de rose qui se terminent bien se vendent toujours autant (je viens d'apprendre que c'était ce qui permettait à ma bouquinerie de vivre, du coup je remercie monsieur Harlequin!). Je pense que la mode est au pessimisme dans les milieux "intellectualisants", et que le grand lectorat suit parfois cette mode pour avoir l'impression d'être "in" (voir Beigbeder, Houellebecq, Angot et cie). Ça fait toujours mieux de dire que l'on pense que le monde est foutu. Mais en attendant, "Amélie Poulain" fait plus d'entrées que n'importe que "99 francs".
Sur le pessimisme des Français, il s'agit d'une enquête mondiale BVA Gallup publiée en 2010 et qui montre qu'en effet les Français sont presque les plus pessimistes de tous les peuples de la Terre sur leur avenir, pratiquement en dernière place, 63° ou 64°.
Cela dit, il faut relativiser. En même temps, les Français apparaissent très majoritairement satisfaits de leur existence et en particulier de leur emploi (quand ils en ont un ce qui est tout de même le cas de la plupart). Le taux de fécondité, le plus élevé d'Europe, va dans le même sens. Outre les excellentes mesures sociales qui favorisent la natalité, et le possible effet des trente-cinq heures (imprévu celui-là mais bénéfique au contraire de pratiquement tous les autres), cela laisse présumer une confiance certaine dans l'avenir.
Alors, le pessimisme quant à l'avenir économique et politique?
Il faudrait disposer des données détaillées pour l'analyser. Mon sentiment est que ce pessimisme est surtout manifesté par les groupes qui connaissent des difficultés ou en redoutent: les jeunes, moins de vingt-cinq ans, parce qu'ils se trouvent dans une proportion élevée au chômage ou en attente d'un emploi quand ils n'ont pas de diplôme ou de formation adéquate; et les plus de cinquante ans qui redoutent, non sans raisons d'être lourdés. Plus les retraités à qui on serine, non sans raisons non plus, que le système des retraites est compromis, y compris pour eux. Justement les catégories qui ne font pas encore ou plus d'enfants.
Ajoutons l'endettement écrasant de la France dont les Français ont conscience qui signifie augmentation des impôts et le discours généralement très pessimiste des médias, beaucoup plus pessimiste que dans la presse étrangère (Ça, c'est le facteur culturel qu'évoque Èrion: pourquoi, je ne sais pas vraiment ou j'ai des idées mais trop longues à exposer ici).
Cela a-t-il une influence sur les lectures. Sur celles des jeunes, probablement.
Mon immortalité est provisoire.