La lecture favorise le succès (professionnel)
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La lecture favorise le succès (professionnel)
Slate.fr relaie l'information suivante : une étude affirme que la lecture est une pratique qui favorise la réussite. Mieux, ce travail mené par une équipe de chercheurs de l'université d'Oxford affirme que la lecture est l’unique activité qui, chez les adolescents de 16 ans, peut avoir un impact sur leur futur professionnel.
Exemple, les femmes qui avouent avoir été de grandes lectrices à 16 ans sont plus souvent cadres dans les secteurs qui les emploient. La probabilité d’avoir un job à responsabilités est de 39% contre 25% pour les non lectrices. Même chose chez les hommes. La chance d’être bien installé monte à 58% s’ils lisaient à 16 ans contre 48% pour les autres.
Autre élément souligné par Mark Taylor: jouer aux jeux vidéo régulièrement à la place de bouquiner peut avoir des conséquences sur le parcours scolaire des ados. La chance d’aller à l’université passe de 24% à 19% pour les garçons et 20% à 14% pour les jeunes filles qui passent la plupart de leur temps avec leur console de jeu.
Présent durant la semaine de colloques organisée par l’association de sociologie britannique, le chercheur a expliqué, rapporte The Telegraph, qu’avoir pris l’habitude de lire régulièrement favorisait l’aisance à l’oral, voire l’éloquence. Ce qui peut avoir pour bénéfice d’impressionner un potentiel employeur. Mais pas de s’assurer un salaire plus élevé qu’un autre...
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Exemple, les femmes qui avouent avoir été de grandes lectrices à 16 ans sont plus souvent cadres dans les secteurs qui les emploient. La probabilité d’avoir un job à responsabilités est de 39% contre 25% pour les non lectrices. Même chose chez les hommes. La chance d’être bien installé monte à 58% s’ils lisaient à 16 ans contre 48% pour les autres.
Autre élément souligné par Mark Taylor: jouer aux jeux vidéo régulièrement à la place de bouquiner peut avoir des conséquences sur le parcours scolaire des ados. La chance d’aller à l’université passe de 24% à 19% pour les garçons et 20% à 14% pour les jeunes filles qui passent la plupart de leur temps avec leur console de jeu.
Présent durant la semaine de colloques organisée par l’association de sociologie britannique, le chercheur a expliqué, rapporte The Telegraph, qu’avoir pris l’habitude de lire régulièrement favorisait l’aisance à l’oral, voire l’éloquence. Ce qui peut avoir pour bénéfice d’impressionner un potentiel employeur. Mais pas de s’assurer un salaire plus élevé qu’un autre...
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What would Malcolm Reynolds do ?
La présentation de l'étude me laisse perplexe. Comme il n'y a pas beaucoup d'éléments, je me base sur l'article de Slate et la référence du Telegraph.
Il est dit, en gros : si vous lisez, vous aurez de meilleurs jobs, si vous jouez aux jeux vidéos, ce ne sera pas le cas.
Mais rien dans la présentation ne parle du "capital social". Si j'en crois ce qui est écrit dans le Telegraph, on a pris 17 000 personnes nées en 1970 (la même semaine) et on leur a demandé quelle activité elles ont pratiquée durant leur adolescence. Du coup, on peut se demander si le fait d'avoir un job meilleur est le résultat du fait d'avoir lu ou d'appartenir à une famille avec un fort capital social et/ou culturel. Des capitaux qui sont essentiels pour entrer à l'université et y réussir.
On peut d'autant plus envisager cela que le fait d'avoir fait du sport ou de la musique n'a aucune incidence. L'hypothèse que je fais serait que ce sont des activités qui n'impliquent quasiment pas de capital socio-culturel. Elles sont trop bien distribuées (et les institutions favorisent ces activités, diminuant l'importance de leur coût pour les familles) dans la société, là où la lecture et les jeux vidéos impliquent un investissement conséquent pour les familles (surtout dans les années 80).
En résumé, je ne dis pas que l'étude est mauvaise, mais que la présentation qui en est faite me parait douteuse. Elle semble dire "faites lire vos enfants pour qu'ils réussissent" en oubliant tous les obstacles et contraintes sociales qui peuvent émerger (Bourdieu, reste dans ta tombe, merci).
Il est dit, en gros : si vous lisez, vous aurez de meilleurs jobs, si vous jouez aux jeux vidéos, ce ne sera pas le cas.
Mais rien dans la présentation ne parle du "capital social". Si j'en crois ce qui est écrit dans le Telegraph, on a pris 17 000 personnes nées en 1970 (la même semaine) et on leur a demandé quelle activité elles ont pratiquée durant leur adolescence. Du coup, on peut se demander si le fait d'avoir un job meilleur est le résultat du fait d'avoir lu ou d'appartenir à une famille avec un fort capital social et/ou culturel. Des capitaux qui sont essentiels pour entrer à l'université et y réussir.
On peut d'autant plus envisager cela que le fait d'avoir fait du sport ou de la musique n'a aucune incidence. L'hypothèse que je fais serait que ce sont des activités qui n'impliquent quasiment pas de capital socio-culturel. Elles sont trop bien distribuées (et les institutions favorisent ces activités, diminuant l'importance de leur coût pour les familles) dans la société, là où la lecture et les jeux vidéos impliquent un investissement conséquent pour les familles (surtout dans les années 80).
En résumé, je ne dis pas que l'étude est mauvaise, mais que la présentation qui en est faite me parait douteuse. Elle semble dire "faites lire vos enfants pour qu'ils réussissent" en oubliant tous les obstacles et contraintes sociales qui peuvent émerger (Bourdieu, reste dans ta tombe, merci).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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- Eons
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Re: La lecture favorise le succès (professionnel)
J'en suis un vivant contre-exemple : boulimique de lecture des décennies durant, j'ai pourtant toujours été très mauvais à l'oral.Priscilla a écrit :Présent durant la semaine de colloques organisée par l’association de sociologie britannique, le chercheur a expliqué, rapporte The Telegraph, qu’avoir pris l’habitude de lire régulièrement favorisait l’aisance à l’oral, voire l’éloquence.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
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Re: La lecture favorise le succès (professionnel)
Pareil.Eons a écrit :J'en suis un vivant contre-exemple : boulimique de lecture des décennies durant, j'ai pourtant toujours été très mauvais à l'oral.Priscilla a écrit :Présent durant la semaine de colloques organisée par l’association de sociologie britannique, le chercheur a expliqué, rapporte The Telegraph, qu’avoir pris l’habitude de lire régulièrement favorisait l’aisance à l’oral, voire l’éloquence.
Mais moi, en plus, je jouais aux jeux vidéos.
...!
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Je sens une confusion flagrante entre le fait que la lecture soit corrélée de façon positive et forte avec le succès professionnel, pour un tas de raisons pami lesquelles l'origine familiale et la richesse initiale ne sont certainement pas les moindres, et une recherche tout à fait invalide de causalité là où il n'y en a pas....
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- Eons
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Avis que je partage totalement.bormandg a écrit :une recherche tout à fait invalide de causalité là où il n'y en a pas....
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Non, plus maintenant.Hoêl a écrit :Etre prof. de français , c'est considéré comme une réussite professionnelle pour un gros lecteur ?
1900 : 13 000 profs dans le secondaire.
1997 : 451 000 profs dans le secondaire.
CQFD
On offre de face la vérité à son égal : on la laisse entrevoir de profil à son maître.
(Chamfort, Eloge de La Fontaine)
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- bormandg
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Sans compter que la corrélation entre nombre de livres lus et professeur de français est loin d'être prouvée...Tétard a écrit :Non, plus maintenant.Hoêl a écrit :Etre prof. de français , c'est considéré comme une réussite professionnelle pour un gros lecteur ?
1900 : 13 000 profs dans le secondaire.
1997 : 451 000 profs dans le secondaire.
CQFD
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+1 avec Erion.
La première chose qui me vient à l'esprit dans des cas comme ça, c'est qu'une famille où on lit beaucoup est globalement plus "cultivée", plus "intelligente" (lâchons le mot, même si c'est toujours un peu foireux), de fait, si les parents ont un meilleur status, ca augmente les chances pour les gamins de faire de même.
Et il y a d'autres biais genre il y a des gens plutôt cérébraux qui vont avoir des postes nécessitant une plus grande capacité de réflexion/abstraction, et qui, parce qu'ils sont plutôt cérébraux, sont donc sont attiré par la lecture, plutôt que "parce qu'ils lisent, ils deviennent cérébraux".
La première chose qui me vient à l'esprit dans des cas comme ça, c'est qu'une famille où on lit beaucoup est globalement plus "cultivée", plus "intelligente" (lâchons le mot, même si c'est toujours un peu foireux), de fait, si les parents ont un meilleur status, ca augmente les chances pour les gamins de faire de même.
Et il y a d'autres biais genre il y a des gens plutôt cérébraux qui vont avoir des postes nécessitant une plus grande capacité de réflexion/abstraction, et qui, parce qu'ils sont plutôt cérébraux, sont donc sont attiré par la lecture, plutôt que "parce qu'ils lisent, ils deviennent cérébraux".
Tomber dans l'eau ne noie pas, y rester oui.
Proverbe Pyrelien.
Proverbe Pyrelien.
C'est surtout l'intelligence, qui est assez difficile à cerner.Sybille a écrit :La culture, l'intelligence et le statut social sont trois choses bien distinctes...Onirian a écrit :La première chose qui me vient à l'esprit dans des cas comme ça, c'est qu'une famille où on lit beaucoup est globalement plus "cultivée", plus "intelligente" (lâchons le mot, même si c'est toujours un peu foireux), de fait, si les parents ont un meilleur status, ca augmente les chances pour les gamins de faire de même.
La culture et le statut social sont plus aisés à repérer.
Oncle Joe
- bormandg
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Je répète ce que j'ai écrit plus haut: on peut établir des corrélations, pas des relations de cause à effet. S'applique à l'article, mais aussi à Erion et Onirian, troudugn'!Onirian a écrit :+1 avec Erion.
La première chose qui me vient à l'esprit dans des cas comme ça, c'est qu'une famille où on lit beaucoup est globalement plus "cultivée", plus "intelligente" (lâchons le mot, même si c'est toujours un peu foireux), de fait, si les parents ont un meilleur status, ca augmente les chances pour les gamins de faire de même.
Et il y a d'autres biais genre il y a des gens plutôt cérébraux qui vont avoir des postes nécessitant une plus grande capacité de réflexion/abstraction, et qui, parce qu'ils sont plutôt cérébraux, sont donc sont attiré par la lecture, plutôt que "parce qu'ils lisent, ils deviennent cérébraux".
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."