Ayerdhal répond à vos questions
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- bormandg
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Salut Yal,
Pour ne pas m'engager sur le terrain plus que glissant du livre numérique et celui de savoir qui doit payer pour la création dans un monde où les clients ne supportent plus de payer et exigent que tout leur soit donné gratuitement aux seuls frais des distributeurs qui sont de gros nantis de naissance ,
je vais revenir aux questions littéraires: y a-t-il un livre que tu as lu en pensant : flute, v'là une idée que j'aurais dû avoir avant, maintenant je ne peux plus l'utiliser (que ce soit avec le sous-entendu: "il a tout fait, plus rien pour moi" ou avec celui: "si je l'avais traité, je l'aurais fait complètement différemment")?
Pour ne pas m'engager sur le terrain plus que glissant du livre numérique et celui de savoir qui doit payer pour la création dans un monde où les clients ne supportent plus de payer et exigent que tout leur soit donné gratuitement aux seuls frais des distributeurs qui sont de gros nantis de naissance ,
je vais revenir aux questions littéraires: y a-t-il un livre que tu as lu en pensant : flute, v'là une idée que j'aurais dû avoir avant, maintenant je ne peux plus l'utiliser (que ce soit avec le sous-entendu: "il a tout fait, plus rien pour moi" ou avec celui: "si je l'avais traité, je l'aurais fait complètement différemment")?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Oncle Jo, tu sais très bien que ma philosophie générale ne peut pas concerner les seuls créateurs d’œuvres culturelles et que ce que j'espère pour eux est identique à ce que je souhaite pour les plombiers, caissières, ébénistes, coiffeurs, enseignants, chômeurs etc. Tant que nous nous obstinons dans un système dans lequel les Droits de l'Homme (déclaration de 1793, évidemment) sont soumis à la rémunération sous une forme ou une autre, je prône le revenu minimal universel, la liberté de ne pas travailler et celle d'acquérir des cents supplémentaires par l'activité de son choix.Lensman a écrit :Quel est ta philosophie générale du problème de la rétribution des créateurs de produits culturels (ou autres) immédiatement copiables et diffusables dans la société actuelle? Qui devrait les payer ? comment estimer la valeur de leurs productions?
Joseph Altairac
Comme c'est utopique et le thème de mon post-prochain bouquin, je ne vais pas trop m'étendre là-dessus et répondre à ta question dans le cadre de notre actuel capitalisme mondial (tu as vu : je n'ai pas écrit "féodalisme" ?). Je pense que tous ceux qui tirent profit des œuvres culturelles doivent mettre la main à la poche pour permettre à leurs créateurs de vivre décemment, que ce profit soit commercial, capitaliste, culturel, éducatif ou émotionnel. Bref, dans l'état actuel des choses, ce n'est pas la nature et les procédés de rémunération qui posent problème, mais la répartition des bénéfices que chaque partie en tire.
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- bormandg
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Tu as eu tort; le pseudo -libéralisme n'est rien d'autre qu'un retour au féodalisme, contre le progrès qu'avait au départ représenté l'ouverture à tous du droit au capital (capitalisme).Ayerdhal a écrit : répondre à ta question dans le cadre de notre actuel capitalisme mondial (tu as vu : je n'ai pas écrit "féodalisme" ?).
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
55% du prix d'un livre papier vont à la chaîne de diffusion/distribution, qui inclut le stockage et le transport. C'est sur la réduction de ce coût et des déséquilibres qu'il engendre que l'économie du livre numérique (envisagée donc de manière totalement différente) rend la chaîne (très raccourcie) viable à bas prix.Luigi Brosse a écrit : j'aimerais savoir comment vous allez faire pour rendre la chaine viable (économiquement parlant). C'est-à-dire qui seront les acteurs et quels seront leur pourcentage.
Quels sont les acteurs incontournables du livre numérique ?
L'auteur (traducteur inclus pour les ouvrages étrangers), l'editor (celui qui fait l'editing et la mise en forme) et le vendeur (plateforme ou autre), auxquels il faut ajouter un éventuel designer (terme à la con pour regrouper le maquettiste et l'illustrateur).
Le modèle que nous développons semble indiquer qu'il n'est pas déraisonnable d'envisager que la moitié du prix de vente d'un ouvrage aille aux acteurs considérés comme auteurs.
Et un téléphone mobile, tu en as acquis un ? Et, avant toi, les inconditionnels de la machine à écrire ont-ils définitivement renoncé à l'informatique ? Ainsi du lecteur CD vs la platine LP, la console vs le plateau de jeu, etc. Il y a longtemps que j'ai appris à ne pas dire "fontaine, je ne boirais pas de ton vin".zul595 a écrit :L'édition numérique est dans la bouche de tout le monde, mais que fais tu des irréductibles (comme moi) qui restent attachés aux livres papiers ? Jamais je n’achèterais un livre numérique , tout comme je n'ai jamais acheté de mp3. Toujours autour du livre numérique, n'as-tu pas peur du piratage ?
Le livre papier a encore de belles décennies devant lui, non pas parce que des irréductibles s'y cramponneront, mais parce que le virtuel ne remplace pas la matière, surtout quand cette matière à un parfum, une texture, une visibilité, une valeur d'affect ou monnayable et qu'elle est le fruit de plusieurs siècles d'habitudes.
Quant au piratage, eh bien, si, au lieu de donner l'habitude aux lecteurs d'acquérir gratuitement des ouvrages en cours de commercialisation (par exemple en ne les proposant qu'à des tarifs prohibitifs), on lui permettait de les lire à faible coût, de les goûter ou de tester un auteur, le piratage aurait une fonction promotionnelle... et c'est déjà le cas... au lieu de n'avoir que valeur de rébellion.
Ben oui, c'est nase le numérique. La preuve, j'ai douze mille bouquins papier dans ma bibliothèque... et quinze millions sur un disque dur dans lequel je pioche pour alimenter ma pitoyable liseuse qui ne peut en contenir qu'environ 2000... enfin, sans la carte SD que je peux rajouter et sur laquelle en tiennent 32000, et sans les clefs USB et les DD portables. Merde, j'suis con, pourquoi je ne branche pas mon DD portable sur ma tablette ? Il y a toutes les encyclopédies dont j'ai besoin pour bosser dedans.nooKeff a écrit :Le numérique c'est naze, ça marchera jamais. Donc ma question portera sur un autre sujet. J'ai cru lire sur Facebook, au travers d'un de tes statuts, que tu travaillais sur un nouveau livre.Peux-tu nous en dire plus ? Quel genre ? Thriller encore ? SF à nouveau ? Une date prévisionnelle de sortie ? Keff.
Le prochain bouquin ? Certains y verront un thriller, d'autres une fiction spéculative, d'autres un poème épique en hommage à Claude François (mais là faudra m'expliquer). Si tout roule... et si je ne passe pas mes journées sur le forum d'ActuSF, il devrait voir le jour à l'automne.
Ben... mettre à dispo les ouvrages introuvables, c'est un peu l'un des objectifs majeurs de notre coop d'édition numérique, l'autre étant de faire bouffer les auteurs. C'est pour ça que nos bouquins ne seront pas verrouillés ni hors de prix.Jo ChampVallon a écrit : Simplement, je vois cela comme une "bibliothèque municipale" géante... M'intéresse en particulier l'idée de la mise à disposition des millions de romans qui dorment dans les fonds des éditeurs...introuvable, inaccessible... A nous (lecteurs et auteurs) de ne pas laisser les multi nationales nous proposer des outils formatés, verrouillés et hors de prix...
Hello DonLo ! L'utopie continue à avancer dans nos douze crânes. J'attaquerai la rédaction du roman dès que j'aurai fini celui en cours... et que la coop sera sur les rails, y a comme qui dirait un peu de boulot et je sens là aussi comme un besoin.Don Lorenjy a écrit :j'aimerais que tu nous dises où vous en êtes de vos réflexions à 12 (au départ) sur - si j'ai compris - une société utopique.
Yo Daym Hante ! J'ai toujours adoré tes jeux de mots pourris.Fall-E a écrit :bonjour monsieur de la dernière dalle bonjour
Je m'entraîne encore, mais j'ai déjà un titre hommage : Hier à 2 mains.Fall-E a écrit :est-ce que par exemple tu aurais dans ton idée de faire une suite à demain l'oasis comme je sais pas après-demain le fanta ou pas ?
Avant, quand j'y habitais, j'avais très peur, parce qu'il y avait un gens dangereux, mais depuis que je suis parti ça s'est beaucoup calmé.Fall-E a écrit :sinon est-ce ça te fait un peu très peur d'habiter dans la région du lyon ou on sait que il y a des gens dangeureus comme par exemple pontiac ou thierry di rollo ?
Ah ben non. Je prépare juste de l'opposum à la broche en buvant une coupe de Cristal.Fall-E a écrit :sinon aussi comme tu es un monsieur de la sf de la France qu'il est fort et tout est-ce que tu prépare ton magum opossum comme par exemple richard wagner il a fait avec son nouveau livre ou monsieur pelotte avec ses hommes qui vivent ainsi sauf que c'est pas de la sf ?
Ah merde, j'avais pas pensé à ça, du coup on va ralentir un peu le rythme. Note que sur la 1ère quinzecentaine, le plus caca a été massacré par deux stars finissantes.Fall-E a écrit :sinon encore aussi pour ton truc sur le numérique on a entendu des chiffres ou on se dit que quand même si tu sors genre 1500 livres par an ça va quand même être un peu du caca pas tout d'accord mais 1450 bouquins caca quand même selon les statistiques du caca en littératrure
Moi taussi, quoique chez nous on dit une baise.Fall-E a écrit :sinon encore aussi mais c'est la fin je t'aime bien et je te fais un bisou poutou
Re: Alors, c'est parti ?
Merci, mais cf plus haut. C'est une coop, nous ne sommes pas seuls.fboutet a écrit :Salut Yal, et heureuse de voir que votre tandem de choc s'est (enfin ?!) lancé dans l'édition numérique pour notre plus grand plaisir à tous.
Yes Oui Da Yafboutet a écrit :- le format sera-t-il compatible avec TOUTES les liseuses/tablettes/ipad etc ... ?
C'est envisagé.fboutet a écrit :- il est normal que vous commenciez par "votre" style de littérature (;o)) , mais pensez-vous l'ouvrir également aux autres genres (romans, jeunesse etc...) : il y a un véritable filon à exploiter.
Non, non, pas libres de droit, mais dont les auteurs possèdent les droits numériques.fboutet a écrit :- qui se chargera de la ligne éditoriale, ou comment choisirez ce que vous allez éditer, hormis la nécessité que les oeuvres soient libres de droit ?
Non. Il existe des éditeurs numériques très compétents, et avec qui nous entretenons d'excellentes relations, pour ça.fboutet a écrit :- envisagez-vous d'éditer des nouveautés ?
Bisousfboutet a écrit :Bises à vous tous, et à vous revoir bientôt, j'espère...
Yo Georges ! Il y a plusieurs bouquins qui m'ont amené à renoncer à un projet, voire à en abandonner en cours.bormandg a écrit : y a-t-il un livre que tu as lu en pensant : flute, v'là une idée que j'aurais dû avoir avant, maintenant je ne peux plus l'utiliser (que ce soit avec le sous-entendu: "il a tout fait, plus rien pour moi" ou avec celui: "si je l'avais traité, je l'aurais fait complètement différemment")?
La série Mars de KSR augmentée, si j'ose dire, de Vénus des rêves de Sargent ont littéralement avorté mon projet intitulé Rêve de Mars. A eux deux, ils ont réalisé l'essentiel de ce que je voulais écrire et pas très loin de la façon dont je comptais m'y prendre.
La horde du Contrevent d'Alain m'a permis de jeter le manuscrit sur lequel je bossais quand son bouquin a été publié. Nous utilisions le même procédé littéraire sur un sujet proche et il l'avait exploité à merveille (je parle du récit à autant de voix, pas du manuel de décodage).
Deux fois, suite à des discussions autour de projets similaires (avec Laurent Genefort puis avec Richard Canal), je me suis lancé sur d'autres sujets : ils étaient mieux armés que moi pour traiter les idées qui nous trottaient simultanément en tête.