George R.R. Martin critiqué
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George R.R. Martin critiqué
Le blog Tiger Beat Down a posté un billet qui accuse violemment l'écrivain George R.R. Martin d'être sexiste et raciste. L'auteur de l'article illustre ses propos en citant des passages tirés des tomes de la saga Le Trône de Fer (A Song of Ice and Fire).
Mais des blogueuses ont déjà répondu au billet pour défendre George R.R. Martin et contrer l'argumentation de l'auteur du billet.
(source : Fantasy.fr)
Mais des blogueuses ont déjà répondu au billet pour défendre George R.R. Martin et contrer l'argumentation de l'auteur du billet.
(source : Fantasy.fr)
Je l'ai lu, et c'est un ramassis de... pfiou, c'est idiot quoi. L'absurdité du politiquement correct et du militantisme borné poussé à son paroxysme. Pour résumer : elle juge une histoire située dans un contexte médiéval avec le point de vue d'une jeune femme occidentale vivant en 2011, et découvre que les femmes, dans ce contexte, ont un rôle secondaire, sont violentées, reléguées au second rôle, abusées sexuellement...
D'ailleurs, on trouve une excellente réponse ici : http://www.geekmom.com/2011/08/how-can- ... ins-books/ où le contexte est recadré, et où on lui fait remarquer que dans cette histoire, les hommes ne sont pas mieux lotis.
D'ailleurs, on trouve une excellente réponse ici : http://www.geekmom.com/2011/08/how-can- ... ins-books/ où le contexte est recadré, et où on lui fait remarquer que dans cette histoire, les hommes ne sont pas mieux lotis.
« J’ai un projet, devenir fou. »
Charles Bukowski
Charles Bukowski
ah, encore quelqu'un qui confond les romans avec les pensées réelles d'un auteur.
(il y avait déjà eu des malcomprenants* pour s'indigner du fait qu'un des chiens soit tué pour un caprice, lors de la diffusion de la série télé. Ce qui était exactement le but : montrer le caractère du personnage qui ordonne la mort du chien, susciter de l'empathie pour le propriétaire du chien, faire un parallèle symbolique puisqu'il y a un présage associé à ce chien)
*au point de croire que le chien du tournage avait été réellement tué.
(il y avait déjà eu des malcomprenants* pour s'indigner du fait qu'un des chiens soit tué pour un caprice, lors de la diffusion de la série télé. Ce qui était exactement le but : montrer le caractère du personnage qui ordonne la mort du chien, susciter de l'empathie pour le propriétaire du chien, faire un parallèle symbolique puisqu'il y a un présage associé à ce chien)
*au point de croire que le chien du tournage avait été réellement tué.

Et en plus, ils ne connaissent pas les lois sur la protection des animaux... ce qui est d'ailleurs bizarre, si on prétend être politiquement correct. Il me semble, en effet, qu'il n'est pas "politiquement correct" de croire vivre dans un monde où il n'y a pas de loi de protection des animaux...Sand a écrit :
*au point de croire que le chien du tournage avait été réellement tué.![]()
Oncle Joe
Les arguments de Tigerbeatdown sont plutôt bons. Le problème, comme le souligne Geekmom, c'est qu'elle ne prend en compte que les personnages féminins, sans signaler que Martin se comporte comme un sadique avec tous ses personnages.
Globalement Martin cherche à susciter la sympathie, la peur et la douleur chez ses lecteurs, en alternance avec des moments de gloire ou de vengeance.
Il choisit donc les situations les plus à même de susciter ces émotions. Mutilations, tortures, viols, massacres, pertes d'enfants et de parents, tout ceci est beaucoup plus fréquent chez Martin que dans un bouquin classique (mais cela correspond bien au type de feuilleton que met en place Martin). Les femmes, étant des victimes la plupart du temps dans les sociétés humaines, sont des victimes encore plus souvent que les hommes dans ces bouquins.
Le problème que cela pose est un problème récurrent face à toute fiction mettant en scène la violence : si j'aime un livre mettant en scène des actes barbares, et dans lequel j'apprécie des individus franchement méchants, qu'est-ce que cela dit sur moi? C'est une chose de trouver qu'un livre où une princesse est enfermée est intéressant, c'en est une autre de voir revenir régulièrement un personnage dont je sais qu'il va être humilié.
Spoiler
Pour prendre un exemple masculin, dans le dernier bouquin un personnage est torturé à de nombreuses reprises et il en devient stupide et fou. A la fin, je n'en pouvais plus de le voir revenir, parce que c'était répétitif et que je commençais à penser qu'il ne s'en sortirait pas.
Globalement Martin cherche à susciter la sympathie, la peur et la douleur chez ses lecteurs, en alternance avec des moments de gloire ou de vengeance.
Il choisit donc les situations les plus à même de susciter ces émotions. Mutilations, tortures, viols, massacres, pertes d'enfants et de parents, tout ceci est beaucoup plus fréquent chez Martin que dans un bouquin classique (mais cela correspond bien au type de feuilleton que met en place Martin). Les femmes, étant des victimes la plupart du temps dans les sociétés humaines, sont des victimes encore plus souvent que les hommes dans ces bouquins.
Le problème que cela pose est un problème récurrent face à toute fiction mettant en scène la violence : si j'aime un livre mettant en scène des actes barbares, et dans lequel j'apprécie des individus franchement méchants, qu'est-ce que cela dit sur moi? C'est une chose de trouver qu'un livre où une princesse est enfermée est intéressant, c'en est une autre de voir revenir régulièrement un personnage dont je sais qu'il va être humilié.
Spoiler
Pour prendre un exemple masculin, dans le dernier bouquin un personnage est torturé à de nombreuses reprises et il en devient stupide et fou. A la fin, je n'en pouvais plus de le voir revenir, parce que c'était répétitif et que je commençais à penser qu'il ne s'en sortirait pas.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
Elle ne prend en compte que ce qui arrange sa propre opinion et ses préjugés, surtout. Si on se place du point de vue des associations de protections de l'enfance, cette histoire est également horrible. Du point de vue des protecteurs des animaux, pareil. Mais encore une fois, c'est le contexte médiéval qui veut ça. C'est à croire qu'elle n'a jamais ouvert un livre d'Histoire, la réalité est bien pire que tout ce que peut décrire Martin. Ou bien alors il faudrait réécrire les livres d'Histoire, pour qu'ils soient en accord avec ses principes. Et c'est à peine une blague...
« J’ai un projet, devenir fou. »
Charles Bukowski
Charles Bukowski
Il y a un argument moralisant vicieux (si j'ose écrire...) qui consisterait à dire que, justement, dans une fiction, il ne faudrait pas reproduire les horreurs de la réalité...Florent a écrit :Elle ne prend en compte que ce qui arrange sa propre opinion et ses préjugés, surtout. Si on se place du point de vue des associations de protections de l'enfance, cette histoire est également horrible. Du point de vue des protecteurs des animaux, pareil. Mais encore une fois, c'est le contexte médiéval qui veut ça. C'est à croire qu'elle n'a jamais ouvert un livre d'Histoire, la réalité est bien pire que tout ce que peut décrire Martin. Ou bien alors il faudrait réécrire les livres d'Histoire, pour qu'ils soient en accord avec ses principes. Et c'est à peine une blague...
Oncle Joe
Justement , à bien des égards , Le trône de fer me fait penser aux feuilletons de Zévaco , Dumas et autres auteurs prolifiques du XIXème . On y voyait tout autant d'horreurs et ça ne choquait pas grand monde , la population de l'époque étant sans doute mieux placée que la nôtre , en notre petite société ultra protégée , pour percevoir la part de réalité , certes accentuée par le romanesque , que contenaient ces bouquins .Il choisit donc les situations les plus à même de susciter ces émotions. Mutilations, tortures, viols, massacres, pertes d'enfants et de parents, tout ceci est beaucoup plus fréquent chez Martin que dans un bouquin classique (mais cela correspond bien au type de feuilleton que met en place Martin). Les femmes, étant des victimes la plupart du temps dans les sociétés humaines, sont des victimes encore plus souvent que les hommes dans ces bouquins.
Et puis , la violence et l'humanité , c'est une vieille histoire d'amour , non ?
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"
Pourquoi ? Un livre n'est pas censé présenter un monde de bisounours nettoyé de toutes les horreurs de la réalité. Le jour où en sera arrivé là, je m'exile sur une île déserte, déjà que ça me tente pas mal... L'écrivain qui décide d'écrire une histoire dans un contexte médiéval, mais où les femmes ne sont pas opprimées, pour ne pas choquer les féministes, où les tribus de l'est ne sont pas sauvages, pour ne pas contrarier les antiracistes, où aucun animal n'est molesté, pour ne pas perturber les amis des animaux, et où on mange végétarien et on on trie ses déchets, je ne suis pas sûr d'avoir envie de le lire.Lensman a écrit :Il y a un argument moralisant vicieux (si j'ose écrire...) qui consisterait à dire que, justement, dans une fiction, il ne faudrait pas reproduire les horreurs de la réalité...Florent a écrit :Elle ne prend en compte que ce qui arrange sa propre opinion et ses préjugés, surtout. Si on se place du point de vue des associations de protections de l'enfance, cette histoire est également horrible. Du point de vue des protecteurs des animaux, pareil. Mais encore une fois, c'est le contexte médiéval qui veut ça. C'est à croire qu'elle n'a jamais ouvert un livre d'Histoire, la réalité est bien pire que tout ce que peut décrire Martin. Ou bien alors il faudrait réécrire les livres d'Histoire, pour qu'ils soient en accord avec ses principes. Et c'est à peine une blague...
Oncle Joe
Cela dit j'espère que cette demoiselle ne lira jamais Robert Howard, elle va faire un infarctus prématuré.
« J’ai un projet, devenir fou. »
Charles Bukowski
Charles Bukowski
Et puis, que lirait le public raciste, n'aimant pas les animaux, machiste, etc ?Florent a écrit :Pourquoi ? Un livre n'est pas censé présenter un monde de bisounours nettoyé de toutes les horreurs de la réalité. Le jour où en sera arrivé là, je m'exile sur une île déserte, déjà que ça me tente pas mal... L'écrivain qui décide d'écrire une histoire dans un contexte médiéval, mais où les femmes ne sont pas opprimées, pour ne pas choquer les féministes, où les tribus de l'est ne sont pas sauvages, pour ne pas contrarier les antiracistes, où aucun animal n'est molesté, pour ne pas perturber les amis des animaux, et où on mange végétarien et on on trie ses déchets, je ne suis pas sûr d'avoir envie de le lire.Lensman a écrit :Il y a un argument moralisant vicieux (si j'ose écrire...) qui consisterait à dire que, justement, dans une fiction, il ne faudrait pas reproduire les horreurs de la réalité...Florent a écrit :Elle ne prend en compte que ce qui arrange sa propre opinion et ses préjugés, surtout. Si on se place du point de vue des associations de protections de l'enfance, cette histoire est également horrible. Du point de vue des protecteurs des animaux, pareil. Mais encore une fois, c'est le contexte médiéval qui veut ça. C'est à croire qu'elle n'a jamais ouvert un livre d'Histoire, la réalité est bien pire que tout ce que peut décrire Martin. Ou bien alors il faudrait réécrire les livres d'Histoire, pour qu'ils soient en accord avec ses principes. Et c'est à peine une blague...
Oncle Joe
Cela dit j'espère que cette demoiselle ne lira jamais Robert Howard, elle va faire un infarctus prématuré.
C'est un public vaste !
Oncle Joe
- dracosolis
- Messages : 7417
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
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J'ai l'impression que ce genre de réaction épidermique ne dépend pas tellement, finalement, de ce que l'auteur décrit ou raconte, mais plutôt des intentions qu'on lui prête et de la thèse qu'on lui fait défendre.
Et là, le texte qui fait polémique émet l'hypothèse que GRRM expose ses idées sur la place souhaitable de la femme, des enfants et des blancs / non blancs dans une société.
Ce qui est une ânerie sans nom.
Sans compter que ce genre de message sur un blog collectif, à propos d'un auteur de "NY Times Best-seller" récemment adapté en série télé, n'a de toutes façons qu'un seul objectif : faire parler et se faire mousser.
C'est pour ça que je préfère écrire de ci de là sur des forums plutôt que tenir un blog ; outre ma paresse naturelle, ça me protège de la tentation d'augmenter le nombre de visiteurs uniques, le nombre de clics, le nombre de com's, etc.
Et là, le texte qui fait polémique émet l'hypothèse que GRRM expose ses idées sur la place souhaitable de la femme, des enfants et des blancs / non blancs dans une société.
Ce qui est une ânerie sans nom.
Sans compter que ce genre de message sur un blog collectif, à propos d'un auteur de "NY Times Best-seller" récemment adapté en série télé, n'a de toutes façons qu'un seul objectif : faire parler et se faire mousser.
C'est pour ça que je préfère écrire de ci de là sur des forums plutôt que tenir un blog ; outre ma paresse naturelle, ça me protège de la tentation d'augmenter le nombre de visiteurs uniques, le nombre de clics, le nombre de com's, etc.
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers