Lensman a écrit :bormandg a écrit :C'est le mot "devrait" qui pose problème. Je suis sûr qu'il serait possible de les réaliser pour un prix permettant de les vendre 100 euro, mais cela exigerait que les différents intermédiaires de production ne réalisent pas le profit maximal qu'ils exigeront (toucher 100 euro de l'heure pour le travail qu'ils payent 100 euro par jour à leurs employés)
C'est du baratin, ça, Georges, tes histoires de "profit". Regarde les prix de livres reliés avec jaquette chez un éditeur de "small press", aux USA, pays où on est traditionnellement bien plus rapace que chez nous en matière de profit. En supposant que l'éditeur français passe par le circuit technique de l'éditeur américain, même en doublant le prix et en ajoutant le transport (à supposer que les ouvrages soient reliés au Tibet, par exemple, à cause des licornes), ça ferait encore bien en dessous de 100 euros pour quasi tout le catalogue... (voir le site ci-dessous).
La raison me semble au fond plus simple, plus claire, et impossible à réfuter: nos éditeurs français n'ont aucune envie de tenter ce genre de chose. Tant pis pour nous. Perso, je me rattrape en achetant de temps à autre de beaux reliés américains. Evidemment, c'est en anglais. C'est comme ça: le domaine français est condamné à rester un cran en dessous, au niveau qualité. La bataille est visiblement perdue depuis longtemps. Je m'étonne même que ça m'étonne, tout bien pesé.
http://www.subterraneanpress.com/Mercha ... ory_Code=B
Oncle Joe
Il faut comparer ce qui est comparable.
Aux USA, les prélèvements obligatoires sont de l'ordre de 37% du PIB. En France, de 47%. (Sans oublier environ 10% du PIB empruntés en plus par les administrations, ce qui porte les dépenses publiques à environ 56,4%, mais ces emprunts ne pèsent pas immédiatement sur les factures.)
La plupart des États des USA n'ont pas de TVA.
Le coût de l'énergie et des transports est dans une bonne partie des USA la moitié des nôtres.
Il n'y a pas de salaire minimum dans la plupart des États.Il y a ou il y avait et il y aura aussi de nouveau beaucoup moins de chômeurs qu'en France, jusqu'à moitié moins.
Il y a par contre des millions, voire des dizaines de millions de travailleurs immigrés illégaux qui bossent pour la moitié de ce que demandent les Américains.
Je ne dis pas que tout cela et en particulier les Mexicains concernent directement l'impression et l'édition, mais indirectement si. Les coûts ou les différences de coûts percolent.
J'estime à la louche que le prix de revient d'un livre, relié ou pas, au USA, est la moitié de ce qu'il est en France.
En plus, l'Euro étant surestimé (même si en ce moment ça se calme) les comparaisons sont difficiles.
En Europe même, il y a des écarts considérables. Naguère, on faisait imprimer en Italie, notamment les livres d'art avec des prix sans concurrence, peut-être un peu calculés sur la base de ce qu'on appelle pudiquement l'économie parallèle ou informelle. On avait parfois de mauvaises surprises toutefois sur les dates de livraison: un livre pour Noël qui arrive le 15 janvier, ça fait désordre.
Aujourd'hui, ça serait peut-être plutôt en Pologne ou je ne sais où.
Les Moutons électriques peuvent faire ce qu'ils font parce qu'ils bénéficient de subventions régionales non négligeables. Tant mieux pour eux. D'autant que je crains qu'ils ne roulent pas vraiment sur l'or.
Mon immortalité est provisoire.