Aldaran a écrit :De fait, ce serait beaucoup plus pratique d'avoir tout en version numérique, question place et accessibilité. As-tu calculé le nombre de liseuses qu'il te faudrait pour archiver ce que tu as actuellement dans tes cartons ? Il te faudrait pas... des cartons pour stocker tes liseuses ? (Je caricature très grossièrement la chose, hein... Ça prend tout de même nettement moins de place que la musique si on aime écouter autre chose que cette daube de MP3...)
La base de données serait donc chez l'Editor et tu n'y aurais accès qu'en t'abonnant ? Est-ce que ça comprendrait les publications antérieures à ton abonnement ? Et, à moins de formules attrayantes comme les bouquets de chaînes pour le câble, il faudrait combien d'abonnements pour être libre de choisir ce qu'on souhaite ? Et comment rendre viables des formules comme celles du câble à moins de balancer sauvagement des pubs à tout-va (ce dont on a déjà vaguement parlé dans le coin, je crois, un truc en adéquation avec le texte lu et sensé distraire le lecteur... apendant sa lecture) ?
Je ne suis pas contre le numérique, hein. Je crains même qu'on soit un jour dans l'obligation de se passer du papier. (Je dis "je crains" parce que j'aime encore trop les vieux livres qui puent... mais c'est un peu con parce que le dernier spécimen de livre-papier me survivra de très loin et je n'en manquerai jamais.)
Mais les conditions m'inquiètent tout de même. J'ai pas confiance, quoi...
Je crois que la question n'est pas que nous aimons les livres en papier; ça, on le sait, on est comme ça...
La question c'est, LORSQUE l'édition sera presque exclusivement numérique, comment les choses se présenteront-elles, et quelles sont les orientation que l'on aimerait voir adoptées.
Regarde un peu d'autre domaines, le cinéma par exemple. Dans le temps, soit il fallait aller effectivement au cinéma pour voir un film (il fallait viser juste!), soit on espérait que ça passe à la télé (il fallait avoir la télé ET viser juste, ET espérer que les programmateurs...), soit on était assez riche pour acheter des bobines et avoir sa petite salle de projection (Eddy Mitchell a ça en vrai, je crois... il y a des collectionneurs...)
Avec d'abord la VHS, puis le DVD, et les nombreuses chaines, et les "échanges" (sic) sur le Net, et la facilité de copier des DVD, et le visionnage en ligne etc, il devient DIFFICILE de ne PAS arriver à trouver un film (je te rassure, j'ai tout de même une petite liste de recherche problématique).
Du point de vue de l'accès à la culture, TOUTE la culture,sous toutes ses formes, même les plus élitistes, le monde évolue en BIEN (je voudrais bien lire les arguments de ceux qui, ici, penseraient le contraire... si il y en a, et au fond, j'en doute...)
On peut, certes, imaginer un effondrement de la civilisation technologique, après lequel on ne saura plus lire les fichiers informatiques, quels qu'ils soient... mais, honnêtement, dans cette société, les vieux livres de SF de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, je crois que tout le monde s'en fichera, mais alors, dans les grandes largeurs, même toi, même moi, si nous parvenons à survire dans la société en question, ces pauvres livres de SF quitteront nos préoccupations...
L'argument du "pas confiance", je le comprends effectivement concernant la manière dont va s'organiser l'édition numérique future... ça nous laisse assez pensifs et méfiants, mais justement, il est intéressant d'y réfléchir. Mais enfin, sérieusement, c'est un peu le "pas confiance" de ceux qui se méfiaient des voitures à moteur et ne voulaient monter que dans les voitures à chevaux... c'est marrant, mais c'est très con. Amusant, certes, pour la nostalgie de l'odeur du crottin, mais rien à voir avec les problèmes, importants, de l'évolution des transports...
Tu sais, si la SF, telle qu'elle nous intéresse actuellement, cesse d'exister, au bout d'un moment, même NOUS, nous ne relirons pas nos vieux "Livres de Poche Science-Fiction"... Il faut être clair, leur lecture n'a de sens que dans une continuité de la société.
En étant positif (sinon, c'est que tout s'est écroulé, et le discours n'a plus d'intérêt), l'édition continue, ET elle continue sous forme numérique. Point. Donc, c'est cette optique qui est intéressante, c'est à elle qu'il faut réfléchir, et il est parfaitement vain de s'inquiéter du sort du vieux papier...
La question est donc: que demander à l'édition numérique, pour qu'elle nous satisfasse le plus possible? Et il est parfaitement inutile de s'arracher les cheveux, c'est juste le monde...
Oncle Joe