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jerome
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Message par jerome » ven. juin 01, 2007 8:41 am

Oué en même temps, est-ce que le manga, c'est pas comme le reste, la littérature, la musique, la BD franco-belge ?

Il faut choisir avec soin ce qu'on achète sous peine d'être déçu...
Jérôme
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Fred Combo
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Message par Fred Combo » ven. juin 01, 2007 8:57 am

Tony a écrit :Mais bon le manga est bon marché alors... cela dit ce n'est pas cher a l'unité mais si on prend le nombre de volumes et si on compare avec une série de BD moyenne, et en tenant compte du rythme de parution il me semble que le manga est finalement plus cher !
En partie d'accord avec toi, les séries mangas à 7 €uros qui se poursuivent sur une vingtaine de tomes, j'ai donné... et revendu ! Maintenant, je privilégie les one shot ou les séries courtes, j'ai moins l'impression d'être un pigeon (mais juste l'impression, hein...) D'ailleurs, j'en lis de moins en moins.

Et dès qu'un mangaka est à la mode, de toutes façons, ça peut aussi devenir très cher ! Y'a qu'à voir Taniguchi : "au temps de Botchan" (super bouquin, soit dit en passant) 5 tomes à 18 €uros ; le sommet des dieux, 5 tomes à 18 €uros pièce aussi, ça fait mal... Je n'ai même pas voulu le feuilleter, celui-la.
Si tu ne fais pas une histoire de ta vie, un jour tu seras dans l'histoire de quelqu'un d'autre.
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Epikt
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Message par Epikt » ven. juin 01, 2007 12:26 pm

réaction rapidos comme ça :

blodhorn > tu te trompe clairement de cible.
From Hell = 45€
=> 500 pages de chef d'oeuvre absolu pour 45€, cela ne fait que 9 centimes la page de chef d'oeuvre absolu. Soit plus de deux fois moins cher que n'importe quelle merde de 56 pages couleur vendu 13€.



Pour le reste, franco-belge vs manga :

Pour ma part, cela illustre surtout un flagrant manque d'abaptabilité de la BD francobelge.
Car après tout à quoi elle sert là couleur? A quoi il sert le grand format ? A quoi il sert la jolie (très moche) couverture cartonnée ? La plupart du temps : à rien.
Bien que cela ai été induit par un mode de production, la plupart des mangaka on intégré un principe : la BD est support d'histoire, et le dessin comme la narration sont au service exclusif de l'histoire. Alors dans ce cas pas besoin de s'acharner à "faire joli", ce qui induit une baisse du coup de revient comme du coup d'achat, ce qui est un atout décisif quand on parle d'un objet culture populaire de consommation courante comme le manga.
Dans la BD francobelge, on pourrait s'attendre à mieux, mais force est de constater que la magorité des auteurs ne savent pas mettre en page et nagent dans un grand format, et qu'encore moins savent se servir de la couleur de façon pertinente. Au contraire, comme les manga la BD franco-belge n'est finalement qu'un simple support d'histoire. Alors, à quoi ça sert ? A faire monter les prix et à justifier une soi-disant position d'artiste ? Alors contrairement à Epistolier, j'ai vraiment l'impression de me faire arnaquer lorsque j'achète une BD franco-belge à 13€ pour une simple histoire de 50 pages ; non la BD franco-belge ne vaut pas son prix, tout au plus le laisse-t-elle croire avec un embalage luxieux. Ca fonctionne bien tant qu'on est seul sur le marché, mais là on voit bien qu'il y a quelque chose qui cloche.
Tony parle de produits formatés, mais qu'en est-il de la franco-belge ? Il vit à Tokyo, il a peut-être l'occasion de se rendre dans une librairie de BD en france où là aussi tout se ressemble ! Je ne pesterais pas si il y avait effectivement une différence de qualité significative, mais non. Les BD francobelges sont tout aussi superficielles et stéréotypées que les manga.
Les exceptions existent de part et d'autre, mais cela ne changera pas la tendance générale.

Les éditeurs français continue à produire des oeuvres qui tiennent le plus souvent de la littérature populaire de base sous des dehors luxeux et à les vendre cher. N'y a-t-il pas un problème de positionnement ? Certes, il reste toujours le marché du quarantenaire un peu nostalgique, en plus il a de la thune lui.
Le manga, en proposant une offre polpulaire alternative, de qualité au moins égale et à un prix imbattable, met en évidence l'impasse dans laquelle se fourvoie la BD francobelge - le divertissement populaire pour riches.
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où.
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Message par Epistolier » ven. juin 01, 2007 1:19 pm

Epikt a écrit :Au contraire, comme les manga la BD franco-belge n'est finalement qu'un simple support d'histoire.
Je ne suis pas d'accord, si la BD n'était qu'un support d'histoire, je n'achèterai que des romans ou des nouvelles (ce que j'ai longtemps fait). Si la BD existe, c'est qu'elle est autre chose qu'un simple support d'histoire. Dernièrement, j'ai acheté la Chute de la Maison Usher en BD : Je connais l'histoire, j'ai déjà lu la nouvelle de Poe. Le scénario de la BD est exactement le même que la nouvelle, les textes sont quasiment ceux de la nouvelle. Et en plus, après les planches de BD, on retrouve le texte original traduit par Baudelaire. Cette BD n'a pas été crée pour être un simple support d'histoire, l'histoire est disponible depuis un long moment ailleurs.

Par contre il est vrai qu'il existe un grand nombre de BD qui ne font que raconter une histoire. Mais celles-là, je ne vois pas l'intérêt de les acheter; je les oublie.

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jlavadou
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Message par jlavadou » ven. juin 01, 2007 1:19 pm

Bon, je débute dans le manga, alors jusqu'ici je n'ai peut-être pas eu de chance mais quand tu parles de "support d'histoire" ça me fait doucement rigoler... mais bon, je n'ai pas encore lu les mangas considérés comme des chefs d'oeuvre du genre (j'espère lire bientôt Amer Béton, dont j'ai vu l'adaptation ciné qui est un pur chef d'oeuvre), et je te concède que la production franco-belge ne fait pas forcément preuve de plus d'originalité.

En revanche, là où je ne suis pas d'accord, c'est au sujet de la couleur. Qu'elle ne soit pas toujours indispensable, j'en conviens. Il y a des gens qui font des choses superbes en noir et blanc (je pense à Miller, Prado...). Mais la couleur n'est pas inutile. Pour moi elle rajoute un plus, non seulement esthétique, mais aussi lié à l'histoire. Quand c'est bien fait, les couleurs servent à planter une ambiance, à identifier des lieux ou des personnages, un peu comme dans un film (The Fountain par exemple, bel exemple d'utilisation de la couleur en film et en BD). Pour moi une BD n'est pas qu'une histoire, justement, sinon il suffit d'en faire une nouvelle ou un roman. L'aspect graphique compte pour 50 % dans la qualité de l'oeuvre, et la couleur fait partie intégrante de cet aspect graphique pour les artistes qui la choisissent.

Tu ne peux pas dire par exemple que la couleur chez Turf, dans La Nef des fous, est inutile. D'autant plus qu'il a aussi réalisé un album en N&B tout aussi bon. Chez lui, c'est un véritable choix réfléchi et pas de la poudre aux yeux. Idem chez Tenuta, pour La Légende des nuées écarlates. Des exemples il y en a des dizaines, ce ne sont pas des exceptions (Wendling, Falque, Mouchel pour les BD qui m'ont le plus marqué). Après, quand la couleur est faite à la va vite avec un Photoshop mal maîtrisé, je suis d'accord que ça fait moche et que ça sent l'arnaque (Aleph 1 par exemple).

Et pour revenir sur ta dernière phrase, pour moi le manga n'est pas prêt de supplanter la BD franco-belge en terme de qualité. Je préfère payer 13 euros pour un Turf, ou 20 euros pour L'Ile Bourbon (de Trondheim et Appollo), que 6,50 pour un énième tome d'une énième série sur des monstres mécaniques ou des jeunes filles romantiques avec des mini jupes. Oui je donne dans le cliché, mais quand on n'est pas spécialiste, je remarque qu'on trouve quand même plus facilement de la qualité dans les rayons de BD franco-belge que dans les rayons manga.

Tony
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Message par Tony » ven. juin 01, 2007 3:46 pm

D'accord avec tous les arguments :D Hum, bon un peu trop consensuel là peut-être...

Pour ce qui est de la présence de couleur ou pas c'est vrai que ca apporte un plus non negligeable... quand c'est bien fait ! Il me semble que dans les deux cas, BD et manga (et c'est valable pour les comics aussi) tout depend du talent du ou des auteurs...

Moi j'aime bien ces trois modes d'expression- il y a du bon partout le tout ensuite est de choisir avec soin pour ne pas se ruiner ! (d'où l'intérêt de sites commes Actu SF;) Et en passant on se plaint un peu des prix tout ça mais en France au moins il y a le choix ! Pas au Japon ou il y a les mangas et... basta (quelques comics aussi éventuellement mais hors de prix...) La bonne vieille BD franco-belge me manque parfois
:(
Oui je donne dans le cliché, mais quand on n'est pas spécialiste, je remarque qu'on trouve quand même plus facilement de la qualité dans les rayons de BD franco-belge que dans les rayons manga.
Tout à fait d'accord ! Mais il faut voir aussi que la production de manga est vraiment monstrueuse... forcément la proportion de déchets augmente aussi ! Et puis vu le mode de vie ici... il y a un tel rythme de dingue que les japonais préfèrent sans doute avoir un truc pépère à "lire", avec des repères (monstres mecaniques et autres filles en mini-jupe...) plutôt que quelque chose de compliqué et ambitieux qu'on lit tranquillement chez soi... Et ils n'ont pas pour habitude de garder leurs bouquins- d'où un marché de l'occasion assez important- le côté luxe ne s'impose donc peut-être pas...

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Epikt
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Message par Epikt » dim. juin 03, 2007 12:48 pm

Heureusement que j'ai dis "Les exceptions existent de part et d'autre, mais cela ne changera pas la tendance générale" - voué, je sais c'est de la mauvaise foi et à ce petit jeu ma position est quasiment irréfutable :/
De l'autre coté, je peux sortir au moins autant de nom d'auteurs japonais qui font autre chose que de la BD au kilomètre.

Epistolier a écrit :si la BD n'était qu'un support d'histoire, je n'achèterai que des romans ou des nouvelles (ce que j'ai longtemps fait). Si la BD existe, c'est qu'elle est autre chose qu'un simple support d'histoire.
Ah bon.
Et si au lieu d'être autre chose qu'un support d'histoire, la BD n'était pas simplement un autre support d'histoire ? Un support d'histoire autrement ? C'est comme les adaptations de romans au cinéma, le fait d'être des films ne les empêche pas dans 90% des cas (95% dans le cas d'un film français) d'être de purs films de scénario, sans la moindre once de mise en scène. Et les gens se pressent pourtant pour aller les voir, d'autant plus qu'ils ont lu le livre - et même parfois les aiment, malgré leur totale absence de caratère cinématographique.
Idme pour la bande dessinée.

jlavadou a écrit :je débute dans le manga, alors jusqu'ici je n'ai peut-être pas eu de chance mais quand tu parles de "support d'histoire" ça me fait doucement rigoler... mais bon, je n'ai pas encore lu les mangas considérés comme des chefs d'oeuvre du genre
Y a pourtant pas de quoi rigoler, je parle du manga de base - Naruto par exemple.
Les auteurs de manga sont des conteurs avant tout. Ils ont d'ailleurs beaucoup mieux intégré le dessin à leur narration. Les auteurs européens sont davantage dessinateurs et ont donc une narration beaucoup plus figée. Mais passé l'aspect parfois "album de dessin", je suis effaré de constater qu'ils ne s'en servent la plupart du temps que pour raconter une histoire, de temps en temps agrémentée de plaisir visuel - mais en aucun cas des oeuvres de pure narration graphique, qui utiliserait pleinement les possibilités du médium.

Au sujet de la couleur.
Je conviens que ça puisse faire joli et participe à l'aspect graphique, et qu'on puisse donc y trouver du plaisir - encore que c'est discutable, je trouve la majorité des couleurs au mieux passables au pire complètement moches.
Mais raisonnons (un premier temps) de façon pragmatique (puisque c'est sous cet angle que le fil a été lancé par blodhorn - les BD sont trop chères) : la couleur (et l'embalage grand format) apporte-elle une telle plus-value à la BD que cela justifie son prix prohibitif ? J'en suis pas convaincu. Tu parles de Turf, La Nef des fous ne perdrait bien peu d'un passage au noir et blanc - si réussies soient les couelurs. L'ambiance tient à mon sens davantage au trait, un peu grotesque et tendant vers la douce caricature, que par sa mise en couleur - parfaitement cohérente et adéquate, je suis d'accord, mais encore une fois le plus ajouté par la couleur vaut-il vraiment ce prix ? Pour certains on dirait que oui, mais on voit bien se dessiner un nouveau lectorat sur qui decidément cela ne fait aucun effet.
En suite, raisonnons (le plus important après tout) d'un point de vue purement artistique. Pour prendre ton second exemple, La légende des nuées écarlates, je l'ai pas lu mais à vue de nez sa couleur me semble plus l'occasion pour lui de peindre des feuilles mortes qu'autre chose - et c'est tout à fait l'impression que j'avais eu en le feuilletant en librairie, moi qui suis pourtant bien porté sur tous ces machins japonisants. Au plus cela apporte une minime touche d'ambiance, mais c'est encore une fois négligeable, et surtout mettre totalement en retrait les possibilités offertent par la mise en couleur. Pour continuer les exemples, je pourrais citer pléthore d'auteurs et de séries à la con (la couleur est-elle utile à 100 blagues de blondes en BD ? à Titeuf ? à Astérix ? à Lanfeust ? ... je parlerai même pas de types comme Civiello qui serait plus à sa place dans un garage à peindre des réservoirs de motos) mais je ne m'y abaisserai pas et prendrais au contraire exemple parmis des auteurs 1/ unanimement reconnus et 2/ que j'apprécie.
Commençons par Fred. Ses couleurs sont à chier - Philémon en noir et blanc c'est hachement mieux, d'autant plus que la BD est super inventive sur d'autres plans. Tardi ensuite. J'ai beau beaucoup aimer Adèle Blanc-sec force est de reconnaitre que l'utilisation de la couleur ne lui apporte vraiment rien. D'autant plus qu'ici on a pour comparer des oeuvres N&B du même auteur. Continuons avec Giraud/Moebius. Les couleurs de L'incal elles rajoutent quoi ? Vraiment maquache - par contre on voit ce qu'elles peuvent faire de mal dans la nouvelle version vomi-photoshop. C'est encore plus flagrant sur Blueberry (serie bien plus aboutie au niveau du dessin d'ailleurs), où le noir et blanc aurait même à mon sens rajouté à l'ambiance très "redneck" de l'emsemble. On ne peut pas reprocher à Tardi ou Giraud de faire des mauvaises couleurs - elles sont bien réalisées - mais seulement de fournir le service minimum. Idem de Bilal premières périodes (jusqu'à la fin de Nikopol) dont la couleur ne sortait vraiment pas du minimum syndical, qu'il soit réaliste comme dans Partie de Chasse ou fantastique comme dans Le vaisseau de pierre. Ce n'est que récemment avec son changement radical de technique qu'on l'a vu tirer vers des choses plus abstraites et signifiantes (le happening chez Warhole dans 32 décembre, ça c'est classe).
La couleur, pour justifier de son utilisation et avoir une vraie pertinence (ce qui on est d'accord est différent d'être joli et/ou bien réalisé) doit se défaire de la représentation réaliste qui est trop souvent de mise en BD - autant en SF qu'ailleurs. Pour cette raison, la couleur devrait être utilisée avec un maximum de parcimonie.
Alors quand je vois l'utilisation que fait de la couleur un auteur comme Benjamin, je me dis que la plupart des auteurs, la restreignant à sa part bassement illustrative, ne comprennent même pas l'utilité qu'elle peut avoir au coeur d'un récit. Plus tordu encore, l'utilisation de la couleur par (le génial) Marc-Antoine Mathieu dans la 2.333e dimension est pour une fois parfaitement inventive, et surtout que la couleur est indispensable à l'effet recherché.
Ce dont on ne peut vraiment pas dire que cela soit le cas de l'immence majorité des auteurs, pour qui dans le pire des cas ne sont que des tacherons, dans le meilleur ne produisent que des dessins "jolis", ce qui excusez-moi est une bel euphémisme pour "poudre aux yeux". Après je ne dis pas que cela ne peut pas être agréable.
un énième tome d'une énième série sur des monstres mécaniques ou des jeunes filles romantiques avec des mini jupes
Ca c'est parce que tu viens de lire Gundam. Pas de ma faute si à ActuSF on vous envoit que des bouses.
(et pis ça peut-être bien les monstres mécaniques en mini-jupes, Larme ultime par exemple)
quand on n'est pas spécialiste, je remarque qu'on trouve quand même plus facilement de la qualité dans les rayons de BD franco-belge que dans les rayons manga.
C'est pas forcément vrai (va en rayon BD, choisi au pif, la proportion de bouse est tout aussi grande, sinon plus) mais c'est intéressant. Deux pistes :
- les lecteurs de BD franco-belge auront plus tendence à apprécier une BD pour son graphisme, ce qui rend donc la BD plus facile à repérer au premier coup d'oeil.
- quoi qu'ils s'en défendent, les rayons manga sont très peu travaillés par les libraires, qui dans l'ensemble n'y connaissent pas grand chose et concidère de tout façon qu'ils s'adressent à un marché de fan qui savent ce qu'ils cherchent.

Tony a écrit :Et puis vu le mode de vie ici... il y a un tel rythme de dingue que les japonais préfèrent sans doute avoir un truc pépère à "lire", avec des repères (monstres mecaniques et autres filles en mini-jupe...) plutôt que quelque chose de compliqué et ambitieux qu'on lit tranquillement chez soi...
D'accord sur le fait de lire chez soit, mais son encombrement mis à part une BD francobelge est-elle plus difficile à lire dans le métro qu'un manga ? je crois pas.
Quand à préférer lire un truc pépère, je suis vraiment pas convaincu. Tout d'abord parce que les BD francobelges sont tout aussi stéréotypées que les manga, ensuite parce que les lecteurs français sont tout aussi portés sur la lecture détente bas du front. Et puis il suffit de voir la complexité (je parle pas de qualité) de certains manga, pourtant du shojo de base comme Angel Sanctuary, pour se rendre compte que non lire un manga c'est pas forcément pépère.
Et ils n'ont pas pour habitude de garder leurs bouquins- d'où un marché de l'occasion assez important- le côté luxe ne s'impose donc peut-être pas...
Oui. D'ailleurs on retourne à ce que j'effleurais dans mon premier message. Le "luxe" de la BD francobelge est pour moi un artifice visant à satisfaire un public de "collectioneurs". J'en fais même d'ailleurs partie (j'aime ma bibliothèque, j'ai horreur d'emprunter des livres) même si je trouve l'album cartonné over-immonde.
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Epikt
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Message par Epikt » dim. juin 03, 2007 12:56 pm

Awé, tiens, j'ai laissé passer ça, je fais bien de me relire.
Epistolier a écrit :si la BD n'était qu'un support d'histoire, je n'achèterai que des romans ou des nouvelles
Parce que la littérature ce n'est que raconter une histoire ? Pauvre de toi.
Je sais bien que dans une civilisation structurée par le discours écrit (et oral, mais le premier n'est finalement que la transposition du premier) la littérature passe pour être le médium artisitique narratif de base, mais à mon sens la pleine littérature, la vraie, la bonne, la chouette, c'est celle qui ne fait pas que raconter une histoire (le premier qui me dit que cela doit aussi véhiculer un message, une pensée ou je ne sais qu'elle idée du genre je le trucide).
Comme tous les moyens d'expression (cad comme la BD) la littérature dispose d'une grammaire, de spécificitées, de particuliarités,... qu'il convient d'explorer pour pouvoir en tirer les pleines possibilités. Mais peut de gens semblent s'en rendre compte - suffit de voir la qualité de la majorité des novellisation de film, c'est indigent, parce que les possibilités de la littérature ne sont pas exploitées.
Mais c'est un autre débat - même si c'est finalement le même pour la BD.
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Message par Lensman » lun. juin 04, 2007 9:55 am

Sur le problème de la couleur en BD, il est très intéressant de comparer les planches avant et après la colorisation. C'est souvent surprenant. Il y a des cas où la BD est conçue pour la couleur, et la comparaison n'a pas raison d'être. Mais pour le reste, on a souvent l'impression que le dessinateur a fait sont truc en noir sur blanc, puis que le coloriste arrive et plaque son idée là-dessus. Et c'est là qu'intervient le problème, il n'y a pas toujours harmonie.
Personnellement, assez souvent (je parle du franco-belge), je préfère souvent le dessin en noir et blanc. Pas toujours, mais souvent.
A mon sens, le dessinateur devrait aussi être le coloriste, mais enfin, moi, je ne suis pas auteur de BD, ils font comme ils sentent...
Oncle Joe
PS: pour les mangas, je connais trop peu, et le statut de la couleur m'échappe dans ce medium.

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Message par Epikt » lun. juin 04, 2007 11:00 am

Plutôt d'accord avec toi, c'est d'ailleurs intéressant de regarder des tirages de têtes N&B bien chers mais finalement pas terrible, le dessin ayant été pensé pour la couleur (alors généralement il manque de présence).
Des fois au contraire on se dit "mon dieu ça fonctionne vraiment en noir et blanc !'


Au sujet des manga (en passant je chipote, c'est pas un médium, c'est une variante étrangère ^^), le noir et blanc est une contrainte lié au mode de publication, carrément "industriel" pour le coup. La couleur est donc extremement marginale, souvent réservée à quelques pages "bonus" dans les éditions reliée un peu luxe (les manga parraissent d'abord en magazines de prépublication). Il est donc très rare de voir des mangas en couleurs.
C'est moins rare en Corée, même si le marché semble assez calqué sur le nippon, malgré des tentatives de protectionnisme (les mangas furent un temps interdits en Corée) - disons que j'ai l'impression qu'il est plus facile d'y faire exister des livres en couleur (voir le très splendide Fleur de Park Kun-Woong). Idem pour la Chine, voir davantage.
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Message par Lensman » lun. juin 04, 2007 11:19 am

Au niveau des prix de revient, la couleur est tout de même beaucoup plus abordable aujourd'hui. J'aurais tendance à penser que l'on va voir la couleur s'étendre dans les mangas aussi, le grand public aimant la couleur (il me semble).
Tu as raison, ce n'est pas un medium, mais cette variante est tellement spécifique que son rapport au reste de la BD me semble assez distendu (mais ça se discute).
Oncle Joe

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Message par jlavadou » lun. juin 04, 2007 3:30 pm

Epikt a écrit :Heureusement que j'ai dis "Les exceptions existent de part et d'autre, mais cela ne changera pas la tendance générale" - voué, je sais c'est de la mauvaise foi et à ce petit jeu ma position est quasiment irréfutable :/
Et moi je prétends que l'utilité de la couleur en BD franco-belge n'est pas une exception. Mais je te l'accorde, ce n'est pas parce que la couleur est utile/adaptée qu'elle est bien utilisée.
Mais passé l'aspect parfois "album de dessin", je suis effaré de constater qu'ils ne s'en servent la plupart du temps que pour raconter une histoire, de temps en temps agrémentée de plaisir visuel - mais en aucun cas des oeuvres de pure narration graphique, qui utiliserait pleinement les possibilités du médium.
Tu sembles avoir les clés pour déceler et comprendre les "possibilités du medium". On va sans doute retomber dans le vieux débat "l'art doit-il être grand public" mais tout le monde ne connaît pas les codes qui font la spécificité d'un medium. Et si un auteur se contente de coller à ces codes, de faire une oeuvre excellente d'un point de vue théorique mais absconse pour le public, j'ai tendance à penser que ce n'est pas forcément une bonne oeuvre.

Une oeuvre de pure narration graphique est-elle une oeuvre intéressante ? Je n'en suis pas sûr. Peut-être as-tu des exemples en tête ?
Mais raisonnons (un premier temps) de façon pragmatique (puisque c'est sous cet angle que le fil a été lancé par blodhorn - les BD sont trop chères)
J'imagine que la couleur doit couter plus cher à produire que du noir et blanc. Pourtant, en France en tout cas, les BD noir et blanc sont souvent des objets de collection (tu en parles plus haut à propos des tirages de tête). Il y a quelques mois est paru un tome de Donjon, de Trondheim et Sfar, en noir et blanc, quelques semaines avant la sortie couleur. Les deux albums étaient au même prix... Alors je me pose sériseuement la question : aujourd'hui la couleur est-elle vraiment aussi chère ? Dans le prix global d'une BD, à quel pourcentage correspond la couleur ?
Tu parles de Turf, La Nef des fous ne perdrait bien peu d'un passage au noir et blanc - si réussies soient les couelurs.
Dans ce cas précis, je pense que la couleur ajoute une touche de réalisme qui n'est pas anodine. Nos yeux voient en couleur, nous sommes habitués à un monde en couleur. Faire une BD en couleur n'est donc pas forcément un artifice visuel, mais au contraire une volonté assumée de mieux parler au lecteur, qu'il se sente plus proche de l'univers décrit dans la BD. Tout dépend de ce que l'auteur veut faire passer, mais il n'y a aucune raison que la couleur ne fasse pas partie d'une véritable démarche artistique.
Pour prendre ton second exemple, La légende des nuées écarlates, je l'ai pas lu mais à vue de nez sa couleur me semble plus l'occasion pour lui de peindre des feuilles mortes qu'autre chose
Je n'ai plus la BD sous les yeux, mais l'utilisation du rouge (notamment rouge sang) m'a semblé sur le coup primordiale. Le contraste entre le rouge sang et le blanc immaculé des vêtement ou des fourrures des loups n'aurait pas du tout eu le même effet en noir et blanc. Encore une fois le rouge a une vraie signification pour notre esprit : pourquoi ne pas utiliser cette association ancrée en nous pour mieux toucher le lecteur ?
Pour continuer les exemples, je pourrais citer pléthore d'auteurs et de séries à la con (la couleur est-elle utile à 100 blagues de blondes en BD ? à Titeuf ? à Astérix ? à Lanfeust ?
Là je ne peux qu'approuver :)
La couleur, pour justifier de son utilisation et avoir une vraie pertinence (ce qui on est d'accord est différent d'être joli et/ou bien réalisé) doit se défaire de la représentation réaliste qui est trop souvent de mise en BD - autant en SF qu'ailleurs. Pour cette raison, la couleur devrait être utilisée avec un maximum de parcimonie.
Pourquoi ? Pourquoi s'affranchir du réalisme ? Une BD doit-elle être abstraite pour être réussie ? Je ne pense pas. Le réalisme peut donner de très bonnes choses (comme de très mauvaises, j'en conviens), pourquoi le condamner systématiquement ? Pourquoi la couleur, pour être "utile", devrait produire un effet technique ou artistique hors du commun ? Au-delà de la question artistique, la couleur sert le plus souvent à rendre la BD plus lisible (encore une fois à cause de notre vision "colorisée" du monde). C'est pour moi amplement suffisant à la justifier.
- les lecteurs de BD franco-belge auront plus tendence à apprécier une BD pour son graphisme, ce qui rend donc la BD plus facile à repérer au premier coup d'oeil.
Je ne le nie pas. C'est la première planche du tome 1 de La Nef des fous qui m'a fait commencer la BD. Mais j'ai aussi, dès le début et sans connaître, craqué pour Lapinot et les carottes de Patagonie, de Trondheim, dont on ne peut pas dire que le graphisme soit la qualité principale. Et je ne pense pas être une exception : il n'y a qu'à voir le succès de cette BD (plusieurs fois rééditée), à mon avis cela dépasse le simple cadre des connaisseurs (mais je me trompe peut-être).
- quoi qu'ils s'en défendent, les rayons manga sont très peu travaillés par les libraires, qui dans l'ensemble n'y connaissent pas grand chose et concidère de tout façon qu'ils s'adressent à un marché de fan qui savent ce qu'ils cherchent.
Entièrement d'accord : quand on voit les multiples séries manga alignées en pagaille, sans chercher à en mettre une en valeut, ça fait peur.
Oui. D'ailleurs on retourne à ce que j'effleurais dans mon premier message. Le "luxe" de la BD francobelge est pour moi un artifice visant à satisfaire un public de "collectioneurs". J'en fais même d'ailleurs partie (j'aime ma bibliothèque, j'ai horreur d'emprunter des livres) même si je trouve l'album cartonné over-immonde.
Pas vraiment d'accord. Les vrais collectionneurs en BD achètent les tirages de tête en noir et blanc. Je suis d'accord pour dire que la BD est chère. Mais en retirer la couleur ne la rendra pas moins cher, ni plus intéressante. La couverture cartonnée, en effet, ce n'est pas indispensable, même si moi j'aime bien, ce n'est qu'une question de présentation et de sensation tactile. C'est peut-être là qu'il y a à économiser.

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blodhorn
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Message par blodhorn » lun. juin 04, 2007 5:55 pm

vous pouvez pas être concis dans vos réponses?
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blodhorn
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Message par blodhorn » lun. juin 04, 2007 6:00 pm

pour être utile, les grands manitous du business BD ont vu que les ventes baissaient et on augmenté le prix pour rester dans leur frais mais voilà, ça devient élitiste et les petits budgets comme moi vont lire à Auchan, Carrefour ou autre mais n'achètent que rarement alors si ça continue, les prix vont encore augmenter et on sera encore moins nombreux à acheter et c'est le début d'un cycle

l'audace serait de baisser les prix pour que même les plus réticents à l'acquisition d'un bande dessinnée s'y essaye (on est jamais à 2 euros près) mais là faut des coui***rage, du courage c'est ça et pas avoir peur de faire des pertes au début, au moins
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Epistolier
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Message par Epistolier » mar. juin 05, 2007 6:23 pm

Epikt a écrit :Awé, tiens, j'ai laissé passer ça, je fais bien de me relire.
Epistolier a écrit :si la BD n'était qu'un support d'histoire, je n'achèterai que des romans ou des nouvelles
Parce que la littérature ce n'est que raconter une histoire ? Pauvre de toi.
C'est la façon de raconter qui donne du plaisir ou pas à la lecture. La littérature, ce n'est bien que ça, mais raconter c'est très complexe. Comme tu le dis Epikt, tout un ensemble est utilisé pour raconter convenablement.

La plus mauvaise des nouvelles (/ romans) ne saura pas raconter son histoire, cela sera seulement une énonciation, et cela sera alors comme les films ou BD sans construction (il parait qu'il s'agit de 90 % des cas, eh bien pourquoi pas ?). Si la BD n'était QUE ça, JE n'achètera que l'histoire dans sa pure énonciation.

Je ne sais pas ce que font les autres, ce qu'apprécient les autres personnes, mais vous êtes bien en train de parler de couleur, de style, de tout ce qui fait le plus de la BD. Si vous cherchez autre chose qu'une simple énonciation d'une histoire, c'est que la BD, ce n'est pas que ça. C'est juste ce que j'avais voulu dire, pas autre chose...

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