Actes Sud veut publier R.A.Lafferty

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Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » ven. août 30, 2013 10:31 am

Le problème faire savoir coûte de l'argent et c'est encore plus d'investissement et on ne sait jamais si le retours sur investissement sera au rendez vous. D'autant plus sur un auteurs dont les vents n'ont pas été au rendez vous précedemment, c'est d'autant plus risqué. Mais si l'on ne fait pas savoir ça se vendra mal. On est dans un cercle dont on sort difficilement.
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justi
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Message par justi » ven. août 30, 2013 10:40 am

D'un autre côté, Actes Sud fait aussi du best seller. Ils peuvent peut-être bien se permettre de perdre de l'argent sur un titre de Lafferty, voire même toute une collection de SF et rendre néanmoins des comptes positifs.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » ven. août 30, 2013 10:45 am

Fabien Lyraud a écrit :Le problème faire savoir coûte de l'argent et c'est encore plus d'investissement et on ne sait jamais si le retours sur investissement sera au rendez vous. D'autant plus sur un auteurs dont les ventes n'ont pas été au rendez vous précedemment, c'est d'autant plus risqué. Mais si l'on ne fait pas savoir ça se vendra mal. On est dans un cercle dont on sort difficilement.
C'est tout à fait inexact. Les grands succès de la science-fiction, Bradbury, Herbert, Asimov, Dans Simmons, entre autres, n'ont bénéficié d'aucun effort promotionnel particulier. Ni même souvent de presse digne de ce nom.
De même en littgén, je ne connais aucun succès populaire qui se soit appuyé sur une campagne de publicité. Ni Lévy, ni Dan Brown, ni Rowling, ni Stephanie Meyer, ni les Nuances de Grey.C'est éventuellement après que tel livre a connu déjà un succès manifeste qu'on fait un peu de pub plutôt bon marché.
L'essentiel, finalement, c'est le bouche à oreille, et la presse féminine où quatre lignes pèsent plus qu'une page dans Le Monde ou dans Libé.

La raison est simple: une campagne de masse (comme il m'est arrivé d'en être maître d'œuvre sur des produits financiers jadis (il y a largement prescription) représente plus que le chiffre d'affaires d'un best seller. Et parfois plus que le CA d'une maison d'édition moyenne. Demandez à Clooney: What else?
Une campagne marketing et de publicité sérieuse (avec études, plan média, etc) se chiffre en centaines de millions d'€. Plutôt hors de portée des P.M.E que sont les maisons d'édition.
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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » ven. août 30, 2013 10:49 am

justi a écrit :D'un autre côté, Actes Sud fait aussi du best seller. Ils peuvent peut-être bien se permettre de perdre de l'argent sur un titre de Lafferty, voire même toute une collection de SF et rendre néanmoins des comptes positifs.
Un éditeur qui marche très fort peut peut-être s'offrir une ou deux danseuses. Mais pas longtemps. Relire les Mémoires de Barenton, confiseur, ou qq chose comme ça. Ça reste d'actualité quoique presque centenaire.
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justi
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Message par justi » ven. août 30, 2013 10:54 am

Gérard Klein a écrit :
justi a écrit :D'un autre côté, Actes Sud fait aussi du best seller. Ils peuvent peut-être bien se permettre de perdre de l'argent sur un titre de Lafferty, voire même toute une collection de SF et rendre néanmoins des comptes positifs.
Un éditeur qui marche très fort peut peut-être s'offrir une ou deux danseuses. Mais pas longtemps. Relire les Mémoires de Barenton, confiseur, ou qq chose comme ça. Ça reste d'actualité quoique presque centenaire.
Bon, ben on profitera de ce qu'on nous propose jusqu'à disparition du produit...

C'est une matière bien déprimante l'économie...

Papageno
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Message par Papageno » ven. août 30, 2013 11:03 am

Cela veux dire, qu'a terme, on est tous condamnés à lire du Dan Brown !
c'est la grande régression, le retour à l’état "australopithéquoîde".
Finalement on n'est presque rassuré de ne plus être jeune !!!
On plaint les jeunes qui verront le Monde d’après !

PS: Rien que la réunion en un volumes de toutes nouvelles de Lafferty parues dans la G.A. Un rêve, Un rêve....

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Erion
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Message par Erion » ven. août 30, 2013 11:11 am

Gérard Klein a écrit : De même en littgén, je ne connais aucun succès populaire qui se soit appuyé sur une campagne de publicité. Ni Lévy, ni Dan Brown, ni Rowling, ni Stephanie Meyer, ni les Nuances de Grey.C'est éventuellement après que tel livre a connu déjà un succès manifeste qu'on fait un peu de pub plutôt bon marché.
Pas d'accord pour Marc Lévy, et pour le reste, c'est plus compliqué.
Marc Lévy, je m'en souviens assez bien, a bénéficié d'une aide pour sa promotion, c'est le fait que Spielberg avait pris une option sur le livre. Lévy était invité sur les plateaux télés (je me souviens d'un Nulle Part Ailleurs présenté à l'époque par Nagui, ce qui ne nous rajeunit pas) et quasiment toute la promo commençait par un rappel de ça. Autrement dit, peu importe le livre, il y avait une histoire à raconter et c'était parfait pour les médias.
Pour Brown, ou 50 Shades, il y avait là aussi une histoire : le livre avait cartonné aux USA. 50 Shades ayant en plus le parfum du sulfureux sans risque, on se demandait si les françaises allaient adhérer au propos. Là encore, il y avait une histoire pour les médias, une histoire qu'ils pouvaient raconter à leurs lecteurs/leur public.

Là où je suis d'accord, c'est qu'il n'y a pas eu de campagne marketing démentielle (les affiches dans le métro, ou les encarts dans la presse n'avaient rien d'extraordinaire par rapport à une sortie normale dans cette catégorie d'ouvrages), mais ce sont des romans qui ne sont pas venus seuls, sans annonce et sans attente. Dans le cas du public français, il y avait une attente pour ces ouvrages, une curiosité liée au fait qu'on en parlait déjà, avant même que l'ouvrage soit sorti. J'ignore comment ces ouvrages ont été "vendus" aux USA, s'il y a eu une campagne marketing énorme ou pas, mais en France, le terrain était préparé, sans pour autant invoquer le dieu marketing.

J'imagine, dans ces conditions, que ce qui est le plus important, ce n'est pas d'inonder le pays d'affiches 4x3, mais d'avoir une "bonne histoire" à servir pour les médias, qui vont s'en emparer et alimenter la machine tout naturellement.
Et on peut se dire que le problème de la SF, c'est qu'elle n'a pas de "bonne histoire" à raconter autour de ses auteurs ou de ses romans, les journalistes ne peuvent rien en faire. L'intelligence de Bernard Werber, c'est précisément d'être une "bonne histoire" à lui tout seul. On l'invite, il a des propos plus ou moins farfelus, ça fait une bonne émission et tout le monde est content. Le contenu de l'ouvrage n'a pas vraiment d'importance à ce niveau médiatique.
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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » ven. août 30, 2013 11:43 am

C'est beaucoup plus compliqué et plus simple que ça quand on a la version interne.

D'abord, ce que j'ai dit et voulu dire, c'est que les maisons d'édition n'ont pratiquement rien déboursé pour faire la promotion de ces livres; On n'est pas dans le cas de Nespresso.

Dans le cas de Marc Lévy, il venait du milieu publicitaire et avait un solide carnet d'adresses. Il a fait sa promotion lui-même dès "Si c'était vrai", et Spielberg n'est venu qu'après. Pour les ERL, Lévy n'est pas une bonne affaire: son agent conserve tous les droits annexes, poche, audiovisuel, numérique, etc. Ses droits princeps que je ne connais pas sont certainement très importants: 20% ne m'étonnerait pas. Donc, ça fait du chiffre d'affaires mais pas ou peu de marge.

Il est évident que le succès américain ou anglais (Potter) facilite beaucoup la tâche des attaché(es) de presse. Même s'il n'y a pas de presse "livres", il y a de la tv et des pages "société". Et puis ça s'emballe (ou pas).
Les campagnes genre affiches dans le métro sont à la fois récentes et au total peu coûteuses. Et pour ce que j'en sais pratiquement inefficaces.
Chez Laffont, on a ces dix ou vingt dernières années misé sur la pub radio, mais seulement quand le livre a dépassé les vingt ou trente mille exemplaires.Je ne sais pas si c'est efficace.

Le plus gros effort que fasse (et puisse faire) un éditeur, c'est de faire venir l'auteur (quand il accepte) ou d'envoyer quelques journalistes le rencontrer (cas de Dan Simmons qui ne pouvait pas ou ne voulait pas venir) . Mais ça ne suffit pas: Frank Herbert est souvent venu ou encore Robert Silverberg à l'époque de leur splendeur, et pour autant que je me souvienne on n'a pratiquement pas obtenu de télévision ou même de radio. Id pour John Brunner qui était de plus parfaitement francophone. Et tous les trois avaient de très bonnes histoires à raconter. Mais Pivot, entre autres, n'en voulait pas.
Un exemple intéressant que je connais bien: celui des Bogda. Dieu fait vendre, c'est tout. (C'est comme Napoléon et Paris) À ma grande tristesse, la reprise de leur honorable roman La mémoire double a été un bide alors qu'ils faisaient plus de 150 000 sur leur immédiatement précédent Dieu et quelque chose. Au point que les libraires nous ont forcé à faire une réimpression qui n'a fait que des retours. Et leur tout dernier livre chez Eyrolles sur le satellite Planck (mais sans Dieu) plafonne un peu au dessus de 5000. Je suis bon prince: il ira peut-être à 10 000. Et on peut se demander pourquoi Grasset les a laissés partir.
Modifié en dernier par Gérard Klein le ven. août 30, 2013 11:59 am, modifié 1 fois.
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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » ven. août 30, 2013 11:54 am

Sur Werber, il faut quand même voir ceci. Il a démarré très lentement avec Les Fourmis qui ont mis dix ans à s'imposer. Je ne sais pas si ce serait encore possible aujourd'hui avec des livres raide-morts au bout de trois mois.
Là-dessus, son éditeur (Albin Michel) et lui ont capitalisé, ce qui est normal. Il est passé souvent dans les médias, mais il n'a jamais atteint le niveau de super-best-seller des précités et il serait plus ou moins sur le déclin. certes relatif, mais tout de même.
D'après Edistat, Troisième humanité, sorti il y a un an à peu près, a fait 100 000 tout rond et continue à se vendre un petit peu. C'est très bien et cela fait envie. Mais on est très loin des précités qui considèrent 500 000 comme un affreux échec commercial.
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Herbefol
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Message par Herbefol » ven. août 30, 2013 12:02 pm

justi a écrit :D'un autre côté, Actes Sud fait aussi du best seller. Ils peuvent peut-être bien se permettre de perdre de l'argent sur un titre de Lafferty, voire même toute une collection de SF et rendre néanmoins des comptes positifs.
Et si j'en crois les résultats de l'année 2012, ils s'en sortent franchement bien, vu le contexte ambiant.
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Message par Herbefol » ven. août 30, 2013 12:08 pm

Un des problèmes des grands médias, type télé/radio, c'est qu'il faut y avoir ses entrées pour espérer se placer un peu. Avoir une histoire à vendre ne suffit malheureusement pas.
Sinon, Antoine Rouaud serait déjà en train de faire le tour des plateaux télé pour la sortie de son premier roman en même temps en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, etc.
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Erion
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Message par Erion » ven. août 30, 2013 12:51 pm

Herbefol a écrit :Un des problèmes des grands médias, type télé/radio, c'est qu'il faut y avoir ses entrées pour espérer se placer un peu. Avoir une histoire à vendre ne suffit malheureusement pas.
Sinon, Antoine Rouaud serait déjà en train de faire le tour des plateaux télé pour la sortie de son premier roman en même temps en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, etc.
Pas comparable. Antoine Rouaud, c'est une histoire qui peut intéresser Livres-Hebdo, mais pas plus, parce que c'est un truc entre éditeurs, alors que Marc Lévy, c'est Spielberg, Hollywood, des tas d'étoiles dans les yeux pour tout le monde. Dan Brown, c'est le complot avec l'Eglise pas loin, 50 Shades, le sexe pour la ménagère, etc, etc.
Je suis d'accord avec toi, "avoir une histoire à vendre ne suffit pas", ce qu'il faut, c'est une "bonne histoire", ce qui est assez différent, et dépend du contexte, de l'humeur, des individus.
Avoir ses entrées, ne suffit pas non plus. BHL a tout ce qu'il faut comme entrées, et pourtant certains de ses livres ont fait des flops (par rapport aux mises en place). Les livres de politiques qui font le tour des plateaux télés ne se vendent pas beaucoup, à de rares exceptions près, et on pourrait multiplier les exemples.
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Message par Fabien Lyraud » ven. août 30, 2013 1:48 pm

J'avais cru comprendre que Lafferty était un personnage assez excentrique, en tout cas on en parle comme de quelqu'un d'assez atypique. Je n'en sais pas plus. Est ce que l'on ne peut pas fabriquer une histoire autour ?
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Message par Erion » ven. août 30, 2013 1:54 pm

Fabien Lyraud a écrit :J'avais cru comprendre que Lafferty était un personnage assez excentrique, en tout cas on en parle comme de quelqu'un d'assez atypique. Je n'en sais pas plus. Est ce que l'on ne peut pas fabriquer une histoire autour ?
C'est un auteur mort. Si on en croit les propos de l'ancien chroniqueur littéraire/philo du Grand Journal sur Canal : "on ne parle PAS d'auteurs morts à la télé".

Voilà, voilà.
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Message par Papageno » sam. août 31, 2013 11:22 am

Pour ce que j'en comprends il beaucoup d’ingrédients pour vendre un livre !
Il faut sans doute aussi une histoire compréhensible par le grand plublic et la, Lafferty et mal barré.
c'est un écrivain plutôt hermétique qui joue constamment sur l'ambiguïté du sens.
a tel point qu'il déroute même ses traducteurs.
Par exemple dans "a propos d'un crocodile secret" (1) le même passage est traduit par:
"Que ces sources soient devenues boueuses leur donnent beaucoup de souci".(Denoél - Traduction Roland Delouya)
"Que ces sources soient polluées ne les préoccupe cependant pas beaucoup" (Pocket -traduction Elisabeth Vonarburg)

Ce qui a mon avis a un sens opposé, mais chez Lafferty, va savoir ce qu'il a vraiment écrit !

1) Titre de la nouvelle chez Denoêl. Dans le livre d'or c'est "Histoire d'un crocodile secret"

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