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par GillesDumay » dim. oct. 20, 2013 10:35 am
De la SF populaire qui marche, il y en a, chez Critic, P.J Hérault, par exemple. L'offre existe (surtout si on prend en compte Rivière Blanche). Aujourd'hui, le lecteur il trouve ce qu'il veut, ce qui peut poser problème c'est plutôt ce "ce qu'il veut" (mais bon, ça ne sert à rien de juger, c'est stérile).
En fait, en me creusant la tête, j'arrive pas trop à voir où est le problème (pour le lecteur) : les très bons bouquins sortent, ça prend parfois du temps, mais ils sortent. Les auteurs français sont publiés, parfois dans d'excellentes conditions de diffusion, etc. Le genre est très riche, il n'y a jamais eu autant de bons bouquins (je vous parle pas de ma Pile à Lire qui doit être comme la vôtre). Chaque éditeur a ses "champions", Banks chez A&D, Shepard au Bélial', Priest chez moi...
Que le modèle économique de la collection de genre type "Lunes d'encre" souffre énormément des nouvelles habitudes de lecture, c'est plutôt "mon" problème que celui du lecteur. C'est à moi de "réagir" - je suis pessimiste sur la possibilité de publier de la SF littéraire dans un groupe aujourd'hui, mais bon il y a de la vie en dehors des groupes...
Je n'ai pas lu Life de Gwyneth Jones (donc je n'ai pas d'avis sur sa publication en France) (le dernier livre que j'ai lu de cet auteur m'a fait ch... comme pas possible), mais j'ai tourné longtemps autour de Cyphers de Paul Di Filippo ou Veniss Underground de Jeff Vandermeer, ce sont des titres sur lesquels il y a peu (voire pas) de chance de gagner un euro, ça ne peut être qu'un coup de coeur dans une production par ailleurs bénéficiaire.
Le pire est devant : le numérique va (vite ?) supprimer l'argent qu'apportait une hypothétique "reprise poche". A l'heure numérique, fabriquer un poche tiré à 3000 ex, ça n'a aucun sens. Je ne dirais pas chez qui, mais j'ai vu cette année des poches mis en place à moins de 2000 ex, donc à peu près autant qu'un Lunes d'encre moyen (les MEP oscillent entre 1300 pour Omale T2 et 4000 pour Le Dernier loup-garou).
Des choses vont disparaître, des choses vont apparaître, c'est la vie.
Avec le crowfunding, vous pouvez très vite savoir si Veniss Underground a un public en France. Auquel cas, vous pouvez le publier, le diffuser via les vendeurs en ligne, et rien ne dit que ça ne soit pas "suffisant". De toute façon le type qui veut lire Veniss Underground il est motivé (et ou informé), il achète pas ça par hasard en se baladant dans une librairie.
GD