Gérard Klein sur Actusf

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Gérard Klein
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Re: Mémoire vive, mémoire morte

Message par Gérard Klein » mar. nov. 20, 2007 7:53 pm

Supprimé parce que redoublé par erreur. Voir infra.
Modifié en dernier par Gérard Klein le mar. nov. 20, 2007 7:59 pm, modifié 1 fois.

Gérard Klein
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Re: Mémoire vive, mémoire morte

Message par Gérard Klein » mar. nov. 20, 2007 7:55 pm

k_tastrof a écrit :Monsieur Klein
- On trouve dans la plupart des textes qui le composent un désespoir diffus, comme 'une impasse existentielle qu'on ne dépasserait que par une ouverture sur l'univers et ses éventuels habitants.
Est-ce là votre vision de la condition de l'homme?

- Plusieurs des nouvelles contiennent un même cri, un regret de l'insuffisance des mots pour expliquer, décrire, fixer les instants. Votre formulation de cette impossible quête du mot juste me pousse à vous demander si vous pratiquez la peinture et/ou la photographie. Ces arts vous paraissent-ils plus adaptés, plus adéquats pour attraper le temps?

- Comme à chaque fois que je lis un bon recueil de nouvelles, je repense à des réflexions entendues, çà et là sur la forme courte. Les recueils de nouvelles font-ils vraiment perdre de l'argent aux éditeurs?

- Nous avons eu, voilà peu de temps une discussion sur la SF écrite par les femmes, pour prolonger une table ronde des Utopiales. c'est ici
On a pu, parfois, accuser les éditeurs et directeurs de collection d'écarter les manuscrits de femmes pour répondre à une attente supposée du public.
Quelles sont vos pratiques en la matière? Accordez-vous une importance au sexe des auteurs dans vos choix de publication?

Kt
Désespoir, non, je ne crois pas. Ironie et sentiment de la finitude, sans doute, et mélancolie latente, peut-être, mais quel écrivain et même quel artiste n'est pas porté à la mélancolie ?
J'attends avec impatience la Singularité, notre eschatologie technologique. Donnez moi deux ou trois cents ans de vie supplémentaire. Pour commencer.
En attendant, faites-moi rencontrer Nicole Kidman, Diana Krall, Nathalie Dessay et Renée Fleming, pour commencer. Elles m'arracheront à la mélancolie. À moins qu'elles ne finissent par m'y précipiter. Mais je radote. C'est l'âge.

Les mots sont très inférieurs à l'expérience. Je ne pratique ni la peinture ni la photographie, bien que j'aime beaucoup la peinture des autres, moins la photographie que je trouve sans doute à tort, un art de péremption rapide. Dans un magazine, éventuellement dans un livre, c'est très bien. Sur un mur, je me lasserai vite. Une peinture a une épaisseur, celle du temps de composition, voire de séchage. Une photo non. Cela dit, j'adore les appareils photographiques: si j'en avais les moyens et la place, je les collectionnerai. J'ai souvent envie d'en acheter pour leur beauté technologique, même s'ils sont ultra-simples. mais une fois que j'en ai, je ne les utilise que peu ou pas. Je préfère regarder. Rien ne m'est plus étranger que la photo-souvenir de voyage ou de vacances qui finit par occulter le voyage ou les vacances. Un regret, ne pas pouvoir photographier mes rêves. Je suis certain qu'on y parviendra.
Rien ne saisit le temps. Quand vous regardez une photo, ou du reste une peinture, vous la regardez maintenant. Vous pouvez évidemment la photographier maintenant et vous photographier en train de la regarder. Et ainsi de suite. Et alors?

J'ai eu très envie de faire de la sculpture, sur le versant mec'art (un génie, Pol Bury). Je n'ai du reste pas renoncé. Mais il n'y a que soixante douze heures dans une journée. Pour l'instant.

Vous formulez mal la question. Elle n'est pas que les recueils de nouvelles feraient perdre de l'argent aux éditeurs. Elle est que, la plupart du temps, les recueils de nouvelles trouvent très peu d'acquéreurs. Pourquoi? C'est un vrai problème. Apparemment, la plupart des lecteurs veulent s'enfoncer dans un texte comme dans un immense édredon. Mais le sort du sonnet est encore pire que celui de la nouvelle.
Achetez Mémoire vive, mémoire morte, vous vous ferez plaisir,
et à moi aussi.

Je ne connnais aucun éditeur qui écarterait les manuscrits provenant de femmes. En ce qui me concerne, consultez mes catalogues. Il y a du reste, toutes catégories confondues, probablement plus d'auteurs féminins publiés que de masculins.
Ce serait d'autant plus stupide qu'environ 60% du lectorat est féminin. Enfin, certes pas en science-fiction où ce serait plutôt 10%. Mais ce sont les meilleures.
Pardonnez-moi, mais ça me semble vraiment une question idiote. Un des auteurs ayant eu le plus de succès dans A&D est Ursula Le Guin. J'ai été très heureux de publier Vonda McIntyre et Suzy McKee Charnas, sans oublier, en poche, Élisabeth Vonarburg, même si les succès ont été moindres. Je ne demande pas sa carte génétique à un auteur avant de le publier. Je le lis, c'est tout.
Cette question me semble idiote parce qu'elle relève du faux problème qui nourrit peut-être une table ronde sous-alimentée mais qui ne correspond à rien de sérieux. Et les recueils de nouvelles de naines nègres juives unijambistes, trisomiques, transexuelles, chauves et borgnes, comment se vendent-ils? On n'y réfléchit pas assez.

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Re: Mémoire vive, mémoire morte

Message par Eric » mer. nov. 21, 2007 12:12 am

Bonsoir,

Tu disais qu'"il se passe sans doute plus de choses intéressantes en Grande-Bretagne" qu'aux Etats-Unis. Mais que doit-il donc se passer pour dans un roman de SF pour que les choses soient intéressantes ?
Gérard Klein a écrit :Et les recueils de nouvelles de naines nègres juives unijambistes, trisomiques, transexuelles, chauves et borgnes, comment se vendent-ils? On n'y réfléchit pas assez.
Sammy Davis Jr aurait eu une sœur, novelliste qui plus est, et on ne me dit rien...
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. nov. 21, 2007 12:42 am

orcusnf a écrit :(moi aussi j'abandonne l'obséquiosité, pfff)

Dans votre entretien autohagiographique dans bifrost, vous disiez qu'il y a avait beaucoup trop de livres sf publiés en france chaque année, et qu'il en faudrait plutôt 70 voire 100 pas plus. Qu'entendiez vous par là ? 100 inédits + 100 traductions + 100 rééditions ? 100 les 3 confondus ? 100 sf et fantasy mélangés ? En fait, y a t'il un modèle viable à long terme pour la sf française, vu son évolution actuelle ?
J'ai évoqué 60 ou 70 titres, science-fiction plus fantasy plus épouvante-terreur, toutes catégories confondues. Mettons 100 pour faciliter la compréhension du calcul de coin de table qui va suivre. Il exige une bonne maîtrise de la règle de trois dont j'admets qu'elle demandait neuf ans d'études au Moyen-âge, et au moins une licence aujourd'hui.

Un grand format exige 10 000 exemplaires vendus pour que tout le monde s'y retrouve; un poche jadis 25 000, disons aujourd'hui 20 000.
Admettons qu'il se vende dans les domaines ci-dessus considérés et confondus 1 million d'exemplaires dans l'année, exclusion faite de Harry Potter, Bernard Werber et Stephen King (encore que ce dernier soit nettement sur le déclin). Ce qui me paraît très optimiste. 600 000 seraient plus près de la probable vérité.
Cent titres, cela fait en moyenne 10 000 exemplaires par titre.
Si l'on admet qu'il se vend à peu près vingt titres grand format et quatre-vingt poches, déjà, cela ne passe pas.
Vingt grand format à 10 000 exemplaires, cela fait 200 000 exemplaires. 80 poches à 20 000, cela fait 1,6 millions d'exemplaires. Soit, 1,8 millions.
On va diviser en gros par deux. Vous me suivez encore?

En grand format, cela fait 20 titres à 8 000 exemplaires chaque. Soit 160 000. Ce qui nous laisse 840 000 pour quatre vingt poches, un peu plus de 10 000 chaque. Ça commence à coincer.
Mais le pire reste à venir. D'une part, il y a, fort heureusement, le fonds qui va représenter 10 à 20% des ventes (voire supra). À retrancher des chiffres précédents.
D'autre part, les titres envisagés vont se vendre très inégalement. Certains feront mieux, et c'est très bien, et on paiera les droits afférents. D'autres beaucoup moins bien et s'inscriront en perte sèche.

Or, selon les statistiques de Noosfere par exemple, ce n'est pas de cent titres annuels qu'il s'agit mais de trois ou quatre cents.

Certains de mes collègues débouchent le mousseux dès qu'ils atteignent 1000 exemplaires vendus nets de retour. Très bien. Je me demande comment ils font pour payer leurs traducteurs (même mal) sans parler de leur arpent de forêt au Canada qui fournit le papier.

N'importe quel livre connaît au moins deux seuils de rentabilité, ou points morts, ce qui implique trois niveaux.
Le premier point mort permet de couvrir toutes les factures externes, l'à-valoir à l'auteur, le coût de la traduction éventuelle, le papier, l'impression, la publicité minimale, etc. Si on ne les paie pas, on se sent très vite très mal.
Surtout si le banquier couine.
Le second point mort y ajoute les frais généraux de la maison d'édition qui, pour des raisons aussi inavouables qu'obscures, paie des loyers, des standardistes, des secrétaires, des notes de téléphone, des taxes, des services commerciaux, un service de presse (à noter que le simple coût des ouvrages envoyés et de leur port dépasse généralement l'à-valoir de l'auteur), un bien-aîmé directeur général et ses séides, et même, de façon proportionnelle et indigne, un directeur de collection, et tutti quanti.
Il y a même un troisième point mort qui prend en compte les frais financiers, les scandaleux bénéfices versés aux actionnaires qui, du coup, ont l'immense mérite de se taire quant au choix des ouvrages, et sans doute le denier du culte. Sans oublier les doigts griffus du FISC qui n'attend pas les bénéfices pour s'inviter.
Bref, quand on ajoute tout ça, et c'est la réflexion de l'économiste d'en tenir compte, 10 000 exemplaires, ce n'est pas beaucoup.
Et 795, voire supra, ce n'est nettement pas assez.

Certes, c'est plus simple quand un Directeur de Maison d'Édition qui fait aussi office de Directeur de Collection, de standardiste et de secrétaire, ne se rémunère pratiquement pas, habite l'écurie d'une chaumière où il tient également son bureau sous son lit, et accroche au dessus de sa porte branlante une carabine à deux canons dont l'usage est destiné aux créanciers de tous poils. Je ne désigne personne et vous suggère seulement de lire par exemple le livre d'Éric Losfeld (qui fut mon ami, mon éditeur et que je respecte infiniment), Endetté comme une mule.
C'est plus simple, mais est-ce vraiment durable?
Je le souhaite. Mais demandez à Léa Silhol. Un économiste lui a fait défaut. Et peut-être même à Stéphanie Nicot.

Bref, si tout le monde était rationnel, 100 nouveaux titres par an, toutes catégories de l'imaginaire confondu, ce serait bien le maximum.
Mais tout le monde n'est pas rationnel. Et le radeau de la Méduse est une assez bonne métaphore du monde.

Surproduction, ai-je dit ? Sans doute dans un moment d'égarement.

Quant au numéro de Bifrost, il ne s'est jamais agi d'autohagiographie comme vous écrivez étrangement, mais d'une chapelle votive et expiatoire érigée en mon honneur par Monseigneur Olivier Girard, dans l'attente de la cathédrale pour laquelle il réunit des fonds.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. nov. 21, 2007 12:50 am

Nébal a écrit :Re-bonjour, donc (bah oui, j'avais bien dit que j'arrêterais de faire le "sycophante glaireux"... tsss, que les modérateurs soient des nazis, passe encore, c'est dans l'ordre des choses, mais qu'en plus ils n'aient pas d'humour... :P :wink: )

Pour en revenir sur "le Parthénon", comment expliquez-vous (talent mis à part, si si, ça n'explique pas tout quand même hein) la "survie" (en bonne santé semble-t-il donc ?) d'A&D, quand même assez unique dans le paysage éditorial français ? Sans doute suis-je naïf, mais j'ai du mal à croire que les gros vendeurs type Dune ou Hypérion suffisent à l'expliquer, du fait des quand même bien moins coûteuses éditions en poche (et en prenant en compte, d'accord, le délai entre la parution en A&D et la reprise en poche). Et là je rebondis sur la question d'orcusnf : j'ai l'impression (mais peut-être me goure-je) que le catalogue d'A&D est relativement restreint quantitativement, si on le compare à d'autres collections, surtout si l'on prend en compte son côté "vénérable" qui en fait un peu une "institution" ; y'a-t-il une volonté délibérée de publier peu pour assurer la pérennité de la collection, ou bien je me plante totalement ?

Autre question, concernant votre sentiment quant aux chroniques dans les revues spécialisées, les forums comme celui-ci et celui de Jules-de-chez-Smith-en-face, etc., et bien plus rarement dans la presse "généraliste", peut-être ? Ont-elles une influence décelable en termes de ventes (j'en doute, mais bon...) ? Ont-elles, au-delà, une influence sur les publications envisagées ? Même question, enfin, pour l'impact en termes de ventes ou de décisions de publication de prix tels que le Hugo et tutti quanti ?

Enfin, je rebondis également sur la question de k_tastrof concernant les recueils de nouvelles : quelle vous semble être aujourd'hui la place de la nouvelle dans la SF, au niveau mondial comme au niveau francophone ?

Merci d'avance.

PS : j'avais oublié de le noter précédemment, mais la sentence sur "la "science-fiction politique française", qui n'avait guère de politique que le cache-sexe", j'ai vraiment adoré... :lol: Et j'ai aussi noté plein de bonnes choses dans votre réponse au sieur Goldeneyes qui font plaisir à voir ; s'il ne restait qu'un seul roman, que ce soit Tristram Shandy, je plussoie autant qu'il est possible de plussoyer. :) Gérard Klein, en plus d'être talentueux et modeste, est de bon goût. C'est admirable.
Réponse en attente d'inspiration. Demain.

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Re: Mémoire vive, mémoire morte

Message par Gérard Klein » mer. nov. 21, 2007 12:55 am

Eric a écrit :Bonsoir,

Tu disais qu'"il se passe sans doute plus de choses intéressantes en Grande-Bretagne" qu'aux Etats-Unis. Mais que doit-il donc se passer pour dans un roman de SF pour que les choses soient intéressantes ?
Gérard Klein a écrit :Et les recueils de nouvelles de naines nègres juives unijambistes, trisomiques, transexuelles, chauves et borgnes, comment se vendent-ils? On n'y réfléchit pas assez.
Sammy Davis Jr aurait eu une sœur, novelliste qui plus est, et on ne me dit rien...
Comparer les productions britanniques et américaines serait trop long. Mais il me semble que cela saute aux yeux. Il y a à l'heure actuelle plus de créativité chez les Grands-Bretons que chez leurs cousins américains qui me semblent trop souvent essayer, sans y parvenir, de décrocher la timbale du best-seller, sans doute poussés par leurs agents et éditeurs.

J'ai dîné, en 1966, à New-York avec Sammy Davis Jr. Il ne m'avait pas non plus parlé de sa sœur ni de ses nouvelles. Mais il est vrai que je ne dirigeais pas encore Ailleurs et demain.
Modifié en dernier par Gérard Klein le mer. nov. 21, 2007 5:41 pm, modifié 1 fois.

justine
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Message par justine » mer. nov. 21, 2007 7:29 am

Bonjour Gérard,

Tout d'abord merci d'être venu aux Utopiales, votre participation à la conférence "serge lehman s'interroge sur la science-fiction" était tout à fait intéressante.

Au passage, si ma mémoire ne me trompe pas, c'est votre première venue à ce festival (Vous n'aviez pas été invité avant ?). Que pensez-vous de ce genre de festival ? C'est juste sympa pour boire un coup au bar ou c'est vraiment un truc important pour la SF?

Et parlons du futur: que va devenir Ailleurs & Demain ? N'ètes vous pas lassé de diriger cette collection depuis presque 40 ans ? Avez-vous prévu une succession ?


Justine, qui grace à vous a découvert Michael Coney et vous en doit une reconnaissance éternelle (ou presque)

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Message par Papageno » mer. nov. 21, 2007 9:49 am

Votre démonstration est implacable et extrêmement convainquante. Il n'y a rien a ajouter, merci
On entre alors dans un temps de disette, comme pour la sécu, comme pour l'énergie, et tout le reste!
Il va falloir apprendre à restreindre ses lectures, car personnellement je lis déjà les 100 livres de Science-fiction (principalement) par an! et ce depuis plusieurs décennies.
Bon, après tout, cette cure d'amaigrissement me permettra de faire des économies et de dégager du temps et de l'argent pour aller à l'opéra écouter Nathalie Dessay dans le rôle de la Reine de la nuit!
Merci pour toutes vos lumineuses réponses et bon vent à Ailleurs et demain et au livre de poche SF.

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orcusnf
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Message par orcusnf » mer. nov. 21, 2007 11:58 am

(je plaisantais pour l'autohagiographie, par contre c'est où qu'on envoie les fonds pour la cathédrale ?)

Si on reprend votre démonstration, il faut donc comprendre que les auteurs devront réduire leur production. Vous me répondrez probablement qu'au lieu d'écrire 3-4 livres moyens qui se vendent chacun à 2000 exemplaires, ils en vendront un bon vendu à 8000 exemplaire, ce qui reviendrait au même, voire pourrait leur apporter en plus un prix. Mais si par exemple, en passant par une sorte de convention juridique, on réduisait les publications en sf à 1 livre par an et par auteur, est ce que ce modèle serait viable ? Je n'ai pas compté, mais il me semble qu'avec les rééditions, les traductions et les inédits, on dépasse largement les 100 auteurs. Certes, tous ne sont pas des génies ou n'écrivent pas bien tous les ans, mais faut il pour autant les empêcher de publier ?

Le problème majeur, vous en conviendrez sans peine, réside dans le prix. par exemple, A&D, 23€, c'est assez cher, trop pour moi qui n'en ai jamais acheté. ( heureusement les bibliothèques existent, même si elles boudent whittemore) Vous avez montré les nombreux frais irréductibles auquels sont soumis les éditeurs, d'autant que chez un éditeur comme Laffont, A&D doit dégager un minimum de profits pour continuer à exister, problème que n'ont pas forcément les micro-éditeurs bénévoles. mais ne pourrait on pas essayer de revenir à un modèle de livres vendus moins chers, en espérant qu'il y aura une forte elasticité-prix ? Evidemment, il y a aussi la part des libraires et des distributeurs ce qui pose problème aussi. Et au final, pose la question du rôle de l'état, car à terme, on peut se demander si l'économie du livre ne va pas reposer entièrement sur une aide gouvernementale. ( une sorte de mécène moderne). Qu'en pensez vous.
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Message par yecrev » mer. nov. 21, 2007 1:58 pm

Bonjour Monsieur Klein,

Je suis l'heureux propriétaire d'un des 795 exemplaires du modèle Ombres sur le Nil vendus à ce jour, et pleinement satisfait: voila un produit qui consomme peu et demande peu d'entretien, doté de surcroit d'un confort tactile exemplaire. Bien entendu je fais réviser la reliure tous les 20000'.... Ahhhh quand les bons bouquins de SF deviennent plus rares que ces foutues bagnoles toutes rouges avec un canasson sur fond jaune parce que personne ne les achètent.....

Je confirme en tout cas, en tant qu'acheteur régulier, que le problème vient bien de la pauvreté des fonds de catalogue des éditeurs présents sur les étagères des libraires: dans un rayon SF, aucune chance de découvrir Panchard ou Mc kauley par exemple. Pourtant il me semble bien que ce soit là leur unique argument pour contrer les monstres froids virtuels comme Priceminister et Amazone. Quand on cherche quelque chose, il est toujours bon d'avoir sous les yeux ce qu'on y cherche pas encore, ce qui est impossible en ce qui concerne ces sortes de bibliotomes du net.
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Handicaps de la SF en France et de la SF francaise

Message par le grand barbare barbu » mer. nov. 21, 2007 3:18 pm

Bonjour Monsieur Klein

et tout d'abord merci pour vos ecrits :
"le long voyage", "les tueurs de temps" et "le sceptre du hasard" ne furent pas etranger a mon gout pour la SF (je devais avoir 7-8 ans)...
merci aussi pour tous les romans que vous avez fait publier en France.

Je n'ai pas lu toutes les questions de la discussion, peut-etre mes questions sont elles bateau sans interet ou betement deja posees mais je me jette a l'eau :
* ne pensez vous pas que la mniere dont les disciplines litteraires sont enseignees en France (pour ne pas dire de la litterature) nuit au developpement de la SF et au developpement des auteurs Francais. Je precise mon idee : aux US vous pouvez avoir en FAC des cours sur des auteurs comme Asimov, Niven etc. et ce dans toute filiere (sciences "dures", "molles" ou "humaines"...). Seuls les "litteraires" ou qualifies comme tels sauront ecrire autre chose qu'un rapport a la sortie de leur etudes....

* le succes de livres tel que "Les fourmis" (qu'avec un peu de dedain je qualifie de "bouquin de plage"), qui passent au pres du grand public pour de la SF, n'handicape pas les ouvrages plus ardus ? Mon idee est que l'on fournit de la "nourriture litteraire" premachee aux lecteurs...

* quelle est votre jugement sur les films ou series tele francaises de SF ou Fantasy ? ou plutot les essais.

Merci
Olivier

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Message par Chris *** » mer. nov. 21, 2007 4:12 pm

orcusnf a écrit :Aux uto, un auteur dans une conférence ( pierre bordage peut être) disait que la fantasy est l'équivalent des contes d'avant. Or, on connait votre répugnance pour la fantasy, ou du moins pour la majorité des oeuvres de fantasy, que vous inspire donc cette approche de la fantasy ?
Gérard Klein a écrit : Sur la fantasy, je donnerai assez volontiers raison à Pierre Bordage. Les contes me semblent destinés surtout aux petits enfants (Voir Bettelheim). La fantasy aussi, généralement en plus bavard.
Quoique j'aie conservé une âme d'enfant, j'ai cessé de sucer mon pouce il y a quelques années.
Bonjour Monsieur Klein,
Aux uto, si Pierre Bordage avait rapproché la fantasy des contes, c'est Pierre Bottero qui avait rajouté que les contes étaient destinés aux enfants...
Si je peux me permettre, les contes à l'origine étaient plutôt destinés aux adultes : on oublie souvent qu'avant que Perrault n'édulcore le petit chaperon rouge, dans l'histoire populaire, le loup garde un peu de la viande et du sang de la grand mère et le fait manger à l'héroïne, (qui est une jeune fille et pas une enfant) et qu'ensuite elle jette successivement tous ses habits au feu avant de se glisser dans le lit avec le loup...
D'ailleurs si on peut rapprocher le conte merveilleux de la fantasy, peut-être pourrait-on rapprocher la SF du conte facétieux et du conte de sagesse, au moins au niveau de leur fonction, qui était de faire réfléchir sur la société et de porter des interrogations d'ordre philosophique. Qu'en pensez-vous ?

Et aussi, vous parlez du renouveau de la SF en france, aux uto il y a eu également un débat sur l'existence ou pas d'un "imaginaire français", quelle est votre opinion là-dessus ?

Enfin, je me joins à la foule enthousiaste de vos admirateurs éperdus pour vous remercier de m'avoir offert tant de bonheurs de lecture au fil des années...

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Message par Gérard Klein » mer. nov. 21, 2007 5:21 pm

Nébal a écrit : Pour en revenir sur "le Parthénon", comment expliquez-vous (talent mis à part, si si, ça n'explique pas tout quand même hein) la "survie" (en bonne santé semble-t-il donc ?) d'A&D, quand même assez unique dans le paysage éditorial français ? Sans doute suis-je naïf, mais j'ai du mal à croire que les gros vendeurs type Dune ou Hypérion suffisent à l'expliquer, du fait des quand même bien moins coûteuses éditions en poche (et en prenant en compte, d'accord, le délai entre la parution en A&D et la reprise en poche). Et là je rebondis sur la question d'orcusnf : j'ai l'impression (mais peut-être me goure-je) que le catalogue d'A&D est relativement restreint quantitativement, si on le compare à d'autres collections, surtout si l'on prend en compte son côté "vénérable" qui en fait un peu une "institution" ; y'a-t-il une volonté délibérée de publier peu pour assurer la pérennité de la collection, ou bien je me plante totalement ?

Autre question, concernant votre sentiment quant aux chroniques dans les revues spécialisées, les forums comme celui-ci et celui de Jules-de-chez-Smith-en-face, etc., et bien plus rarement dans la presse "généraliste", peut-être ? Ont-elles une influence décelable en termes de ventes (j'en doute, mais bon...) ? Ont-elles, au-delà, une influence sur les publications envisagées ? Même question, enfin, pour l'impact en termes de ventes ou de décisions de publication de prix tels que le Hugo et tutti quanti ?

Enfin, je rebondis également sur la question de k_tastrof concernant les recueils de nouvelles : quelle vous semble être aujourd'hui la place de la nouvelle dans la SF, au niveau mondial comme au niveau francophone ?

Merci d'avance.

PS : j'avais oublié de le noter précédemment, mais la sentence sur "la "science-fiction politique française", qui n'avait guère de politique que le cache-sexe", j'ai vraiment adoré... :lol: Et j'ai aussi noté plein de bonnes choses dans votre réponse au sieur Goldeneyes qui font plaisir à voir ; s'il ne restait qu'un seul roman, que ce soit Tristram Shandy, je plussoie autant qu'il est possible de plussoyer. :) Gérard Klein, en plus d'être talentueux et modeste, est de bon goût. C'est admirable.
Sur la durée de vie de la collection Ailleurs et demain, d'un point de vue strictement logique, c'est parce que j'ai commencé il y a longtemps. Si j'avais commencé il y a dix ans, elle n'aurait que dix ans et ainsi de suite, Dans un autre domaine, je suis tout à fait certain, aujourd'hui, de ne pas mourir à cinquante ans. À trente, je ne l'étais pas.

Cela dit, mon expérience d'économiste m'a évité de commettre un certain nombre d'erreurs classiques. Mais ce n'est pas seulement en ne faisant pas d'erreurs qu'on survit. J'ai donc probablement fait quelques bons choix positifs.
Un point important est que j'ai toujours été compris et soutenu chez Laffont et au Livre de Poche aussi. Robert Laffont, sans qui je n'aurais rien pu faire, m'a encouragé prendant au moins vingt ans. Les directeurs ultérieurs et successifs des éditions aussi, avec une passe difficile au début des années 1990 qui a été heureusement surmontée gràce au succès d'Hypérion. À l'exception donc d'un personnage très transitoire que je ne citerai pas, j'ai toujours entretenu des relations de confiance avec les directeurs de la maison. J'ai toujours joué cartes sur table, et eux aussi. C'est très important. Même s'ils ne lisent pas eux-mêmes de la science-fiction, ils sont sensibles au travail que je fais. Quand on fait un succès, il n'y a pas de problème, évidemment. Quand la rentabilité est faible voire nulle mais que ça ne coûte rien, cette confiance est utile. Quand on rentre dans le rouge, elle est indispensable.

Un autre facteur, lentement construit, est le capital symbolique, au sens de Pierre Bourdieu, d'une collection. Même si un temps elle coûte financièrement, elle apporte du prestige, des articles, une visibilité à la maison. C'est l'effet "parthénon". Il y a évidemment une ligne rouge à ne pas franchir mais je ne sais pas exactement où elle passe. Comme je l'ai déjà dit, la situation actuelle est très difficile, et elle l'est, je pense, pour tous. Perdurerai-je? Je ne sais. On vit longtemps en attteignant le lendemain.

Il n'a jamais été montré que les critiques, où qu'elles paraissent, faisaient vendre. Ni inversement. Comme déjà dit, les préquelles de Dune sont les meilllkeures ventes récentes et elles n'ont jamais eu le moindre article, sauf erreur. Dans notre domaine, les articles apparaissent le plus souvent bien après la période optimale de visibilité du livre. Mais elles font plaisir à l'éditeur, au dircol, à l'auteur et elles contribuent fortement au capital symbolique susdit. En améliorant la visibilité de la collection notamment auprès des libraires, il est possible qu'elles facilitent les ventes des titres suivants. Elles sont donc très importantes.
Le Hugo est actuellement le seul prix dont l'impact soit très sensible. Les autres contribuent surtout au capital symbolique.

La publication de nouvelles dépend presque entièrement de l'existence de revues. Pour moi, la nouvelle est un genre essentiel et sa disparition serait une catastrophe culturelle. Nous n'en sommes pas là.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. nov. 21, 2007 5:50 pm

justine a écrit :Bonjour Gérard,

Tout d'abord merci d'être venu aux Utopiales, votre participation à la conférence "serge lehman s'interroge sur la science-fiction" était tout à fait intéressante.

Au passage, si ma mémoire ne me trompe pas, c'est votre première venue à ce festival (Vous n'aviez pas été invité avant ?). Que pensez-vous de ce genre de festival ? C'est juste sympa pour boire un coup au bar ou c'est vraiment un truc important pour la SF?

Et parlons du futur: que va devenir Ailleurs & Demain ? N'ètes vous pas lassé de diriger cette collection depuis presque 40 ans ? Avez-vous prévu une succession ?


Justine, qui grace à vous a découvert Michael Coney et vous en doit une reconnaissance éternelle (ou presque)
Chère Justine,

d'abord merci pour votre appréciation de Michael Coney qui est un auteur tout à fait injustement sous estimé. Son cycle du Chant de la terre (La Locomotive à vapeur céleste et alii) est pour moi un des monuments de la littérature de science-fiction, trop peu visité.
Non, je suis déjà venu aux Utopiales de Nantes en 2000, lors de leur ré-inauguration après un transfert depuis Poitiers où j'étais également allé.
Un tel festival est certainement important pour la science-fiction (encore qu'on y croise quelques trolls égarés). J'ai été très impressionné par l'affluence du public. Je crois n'avoir jamais signé autant de livres.
Sur le futur d'Ailleurs et demain, comme disait Niels Bohr, "la prévision est un art dificile, surtout quand il porte sur l'avenir".
La question de ma succession n'est pas d'actualité, si elle se pose jamais.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. nov. 21, 2007 6:16 pm

orcusnf a écrit :(je plaisantais pour l'autohagiographie, par contre c'est où qu'on envoie les fonds pour la cathédrale ?)

Si on reprend votre démonstration, il faut donc comprendre que les auteurs devront réduire leur production. Vous me répondrez probablement qu'au lieu d'écrire 3-4 livres moyens qui se vendent chacun à 2000 exemplaires, ils en vendront un bon vendu à 8000 exemplaire, ce qui reviendrait au même, voire pourrait leur apporter en plus un prix. Mais si par exemple, en passant par une sorte de convention juridique, on réduisait les publications en sf à 1 livre par an et par auteur, est ce que ce modèle serait viable ? Je n'ai pas compté, mais il me semble qu'avec les rééditions, les traductions et les inédits, on dépasse largement les 100 auteurs. Certes, tous ne sont pas des génies ou n'écrivent pas bien tous les ans, mais faut il pour autant les empêcher de publier ?

Le problème majeur, vous en conviendrez sans peine, réside dans le prix. par exemple, A&D, 23€, c'est assez cher, trop pour moi qui n'en ai jamais acheté. ( heureusement les bibliothèques existent, même si elles boudent whittemore) Vous avez montré les nombreux frais irréductibles auquels sont soumis les éditeurs, d'autant que chez un éditeur comme Laffont, A&D doit dégager un minimum de profits pour continuer à exister, problème que n'ont pas forcément les micro-éditeurs bénévoles. mais ne pourrait on pas essayer de revenir à un modèle de livres vendus moins chers, en espérant qu'il y aura une forte elasticité-prix ? Evidemment, il y a aussi la part des libraires et des distributeurs ce qui pose problème aussi. Et au final, pose la question du rôle de l'état, car à terme, on peut se demander si l'économie du livre ne va pas reposer entièrement sur une aide gouvernementale. ( une sorte de mécène moderne). Qu'en pensez vous.
Consultez la liste des parutions, par exemple sur Noosfere, ou feullletez les plus récentes chez un bon libraire et demandez-vous si tous ces livres étaient vraiment indispensables.

Sur le prix, par défnition, tout est toujours trop cher, sauf ce qui est gratuit, qui, en réalité est en général encore plus cher.
L'expérience montre que l'élasticité est très faible. Pour qu'elle joue, il faudrait diviser le prix par deux ou trois, ce qui intervient quand on passe au poche.
Le problème est plutôt celui de la comparaison des prix. Il est difficile et dangereux d'être nettement plus cher que le voisin. Mais les livres sont-ils vraiment comparables?
À deux ou trois € de différence, préférez-vous les Mémoires d'un troll traduites par un elfe bavottant ou des nouvelles sublimes comme celles réunies dans Mémoire vive, mémoire morte ? Quelle est la satisfaction marginale? Hélas, vous avez le choix.

Les prix d'Ailleurs et demain sont calculés, pour faire simple, sur une espérance de vente de six à dix mille exemplaires, rarement atteinte aujourd'hui., et en tenant compte de la future et éventuelle cession en poche. Dans l'édition en général, toutes catégories et tous genres confondus, en gros, neuf titres sur dix ne couvrent pas leurs frais. Ils sont donc trop bon marché. Si vous comparez sur cinquante ans le prix du livre et le pouvoir d'achat des Français, vous verrez que le prix du livre a été divisé par un facteur cinq à dix.
J'ai donné quelques indications dans une réponse précédente sur l'économie de l'édition. A propos des grosses ventes, je dois ajouter deux choses: l'une, négative, est que généralement, les titres correspondants coûtent très cher en à valoir et en droits (Houellebecq aurait reçu un million d'euros pour son dernier livre qui a raté le Goncourt; je ne serais pas étonné que Madame Rowling perçoive vingt pour cent de droits d'auteur bien que je n'en sache rien.). Donc, ils ne rattrapent pas vraiment les méventes sur d'autres titres. C'est une erreur de penser qu'il y a péréquation. Et les risques peuvent être énormes.
Cela dit, la positive est évidemment qu'ils supportent les frais fixes de la maison, les frais généraux, et que c'est cela qui permet à un éditeur de publier d'autres titres à moindres succès.

La vraie question est celle du choix des lecteurs, et avant eux celle du choix des libraires. Veulent-ils acheter, lire et vendre de la daube ou bien quelque chose dont on se souvienne?
Hélas, j'ai mon idée sur la réponse à cettte question métaphysique. La daube n'est jamais trop chère, elle.

Quant aux bibliothèques publiques, c'est très bien. Mais elles ne font vivre personne, sauf les bibliothécaires.

Empêcher de publier qui que ce soit, évidemment non. Mais imaginez que l'on publie tout les manuscrits reçus par les maisons d'édition. Ce qui a été exigé devant moi en mai 1968. On mutiplierait par cent au moins les parutions. Et alors?

Ceaucescu, le Génie des Carpathes, était un mécène moderne au sens où vous l'entendez. Je vous le laisse.
Modifié en dernier par Gérard Klein le mer. nov. 21, 2007 8:14 pm, modifié 3 fois.

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