A propos de "Code Source" de William Gibson, je signale aux lecteurs anglophones le très bon site : http://node.tumblr.com.
On y trouve diverses illustrations et références pour chaque chapitre de "Spook Country".
Enfin, le compte rendu de Eric Holstein n'est pas le seul horizon : http://yoros.free.fr/codesource.htm
"Code Source" de William Gibson : outil et point d
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng
-
Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
On n'a vraiment pas lu le même livre. Marrant.Entre rétro anticipation et thriller techno, "Code source" est un texte savoureux et profond qui réconcilie l'homme ancien et déjà obsolète des croyances païennes et l'humain actuel pas encore bien adapté à un monde ouvert et interconnecté.
Je trouve notamment qu'il n'y a rien de profond dans ce roman? C'est d'ailleurs bien ce que je lui reproche.
Quant aux hommes encore mal adaptés à un monde de connection, là encore, je n'ai pas eu cette impression. Au contraire, je trouve les personnages tellement surconnectés, qu'ils en perdent toutes notion de de nationalité ou d'appartenance à autre chose que de vagues sous-groupes culturels.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
En fait, on a sans doute lu le même livre, mais pas avec le même logiciel de lecture 
Avec "Code source" plus encore qu'avec "Identification des schémas", Gibson s'échappe à la fois du roman de SF et du roman du XIXème siècle qui exige une intrigue tendue sur un suspense que la fin doit révéler en laissant le lecteur stupéfait.
Avec "Code source", ce sont les mécanismes de jonction réel/virtuel qui sont les personnages principaux, les rapports carte/territoire qui évoluent sans que l'on se rende bien compte de leur impact. Gibson, de son propre aveu, nous dit que le cyberspace qu'il a inventé avec "Neuromancien" est présent depuis que l'on regarde un écran, et qu'il n'est pas ici question d'utopie ou de futur, mais de présent, voir de passé récent.
Enfin, c'est ce que je lis, évidemment, avec ma subjectivité.
Avec "Code source" plus encore qu'avec "Identification des schémas", Gibson s'échappe à la fois du roman de SF et du roman du XIXème siècle qui exige une intrigue tendue sur un suspense que la fin doit révéler en laissant le lecteur stupéfait.
Avec "Code source", ce sont les mécanismes de jonction réel/virtuel qui sont les personnages principaux, les rapports carte/territoire qui évoluent sans que l'on se rende bien compte de leur impact. Gibson, de son propre aveu, nous dit que le cyberspace qu'il a inventé avec "Neuromancien" est présent depuis que l'on regarde un écran, et qu'il n'est pas ici question d'utopie ou de futur, mais de présent, voir de passé récent.
Enfin, c'est ce que je lis, évidemment, avec ma subjectivité.
-
Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Oui, oui. J'ai bien vu tout ça. Mais je trouve précisément que c'est raté.
Son intrigue, est très "XIXème siècle". Désolé, mais c'est un bon vieux thriller (certes avec un surcouche doucement hype dessus). Son intrigue tient sur le suspense. Il l'enetretient d'ailleurs très bien. C'est même d'une facture très classique : alternance des point de vues, convergence des lignes de récit, horizon d'attente, résolution des questions dramatiques, etc... Sauf que la fin n'est pas à la mesure de l'attente.
Maintenant, pour ses thématiques, effectivement, on a bien vu les mêmes. Le rapport carte/territoire est évident, mais inopérant parce qu'il l'a désamorcé lui-même en se lançant avec ce concept trop fumeux de locative art quasi indétectable. Il ne fait qu'en évoquer les potentialités, potentialités d'ailleurs traitées extensivement dans Rainbows End de Vinge l'année dernière.
Idem pour la jonction réel/virtuel, qui est, en plus, totalement sous-exploitée. Le point de corrélation est, là encore, le locative art. Or il ne sert qu'à amener cette histoire abracadabrante de container fantôme. Absolument pas à brouiller les cartes. Il reste tout du long un décorum hype, vaguement prétexte à faire évoluer l'intrigue vers le thriller.
En revanche, je me suis demandé ce qui faisait d'Identification desschémas, qui est peu ou prou lesté des mêmes défauts, un bien meilleur roman. Et je pense que la réponse se trouve dans la charge émotionnelle. Dans Identification, Gibson est sur le choc du 11 septembre. C'est un livre à chaud. Dans Code Source, il cherche à dire des choses, notamment sur la politique américaine, mais c'est trop convenu. En quoi fait-il avancer le débat, plus qu'il ne le ferait avec une série d'articles dans Wired par exemple ? Au final, c'est très café du commerce.
Son intrigue, est très "XIXème siècle". Désolé, mais c'est un bon vieux thriller (certes avec un surcouche doucement hype dessus). Son intrigue tient sur le suspense. Il l'enetretient d'ailleurs très bien. C'est même d'une facture très classique : alternance des point de vues, convergence des lignes de récit, horizon d'attente, résolution des questions dramatiques, etc... Sauf que la fin n'est pas à la mesure de l'attente.
Maintenant, pour ses thématiques, effectivement, on a bien vu les mêmes. Le rapport carte/territoire est évident, mais inopérant parce qu'il l'a désamorcé lui-même en se lançant avec ce concept trop fumeux de locative art quasi indétectable. Il ne fait qu'en évoquer les potentialités, potentialités d'ailleurs traitées extensivement dans Rainbows End de Vinge l'année dernière.
Idem pour la jonction réel/virtuel, qui est, en plus, totalement sous-exploitée. Le point de corrélation est, là encore, le locative art. Or il ne sert qu'à amener cette histoire abracadabrante de container fantôme. Absolument pas à brouiller les cartes. Il reste tout du long un décorum hype, vaguement prétexte à faire évoluer l'intrigue vers le thriller.
En revanche, je me suis demandé ce qui faisait d'Identification desschémas, qui est peu ou prou lesté des mêmes défauts, un bien meilleur roman. Et je pense que la réponse se trouve dans la charge émotionnelle. Dans Identification, Gibson est sur le choc du 11 septembre. C'est un livre à chaud. Dans Code Source, il cherche à dire des choses, notamment sur la politique américaine, mais c'est trop convenu. En quoi fait-il avancer le débat, plus qu'il ne le ferait avec une série d'articles dans Wired par exemple ? Au final, c'est très café du commerce.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
-
Transhumain
- Messages : 1246
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
- Contact :
Mouais. Sauf qu'Identification des schémas n'était pas si bon que ça. Intéressant, comme souvent avec Gibson, mais sans aspérité, et piégé - mais ça n'était pas nouveau chez lui - par son jeu de miroirs : http://findepartie.hautetfort.com/archi ... iroir.html
De l'émotion ? Non. Un reflet d'émotion.
De l'émotion ? Non. Un reflet d'émotion.
Bah je l'ai trouvé bien intéressant, moué, Code source.
Et probablement davantage qu'Identification des schémas.
Serais-je un über-fan aveugle ? Mais... mais... ce serait horrible !
Ou pas.
Et probablement davantage qu'Identification des schémas.
Serais-je un über-fan aveugle ? Mais... mais... ce serait horrible !
Ou pas.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Mon Dieu.Eric a écrit :Oui, dans ce cas, regarde la réalité en face :
Tu es une groupie !
C'est horrible.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg