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par Le_navire » sam. avr. 19, 2008 10:15 am
Le contrat d'un éditeur, c'est une marque de fabrique.
Mais on a parfois des surprises.
Par exemple, on avait viré pas mal de choses des nôtres (en particulier tout un tas de droits dérivés qui nous semblaient hors de notre portée directe) et on s'est aperçu que ça désarçonnait certains jeunes auteurs qui y voyaient un manque d'engagement de notre part.
Depuis, on fait un contrat de base (validé par le père Frémion, qui a la dent dure là-dessus) et on en envoie toujours une première version non signée en spécifiant que tout est négociable...
Et on consulte toujours nos auteurs quand un cas non prévu apparaît.
Pour ce qui est de la durée du contrat, c'est un peu compliqué. En même temps, quand un petit éditeur met un jeune auteur en selle, il prend beaucoup de risques et avoir une limitation serrée du temps de droits est difficile à admettre, surtout quand le catalogue de la maison est encore riquiqui. J'avoue que si je devais n'avoir que 5 ans pour un bouquin comme le Bathelot, je l'aurais mauvaise : c'est en train de devenir un classique avec une possibilité de vie longue devant lui, et l'avoir longtemps au catalogue représente pour moi à la fois la garantie de ventes permanentes et d'un plus au niveau de la présentation de mon catalogue. Or pour moi (je gagne pas une tune encore avec le Bateau, tout repart dans la fabrication des bouquins et leur promotion) c'est aussi la possibilité de publier d'autres nouveaux auteurs et des premiers romans qui valent le coup...
Maintenant, ça dépend des maisons, encore une fois... La plupart des bouquins ont de toute façon une vie inférieure à 2 ans dans les grosses boites, sauf en cas de succès majeur... Mais même là... un gros succès, ça fait vivre une maison, petite ou grosse, et ça dure...
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"