ODK de Alexis Aubenque
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- bormandg
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Juste une question au passage: Un culte de mauvaise série (il y en a, non?) dure combien de temps (en général, beaucoup plus longtemps que la reconnaissance de qualité d'une série qui le mérite, mais est-ce la peine de le remarquer?)?:twisted:Lensman a écrit :A votre avis, combien de temps faudra-t-il à cette série décriée pour devenir culte?
Aussi bien, dans quelques années, tous les passionnés se moqueront des critiques ironiques qui étaient totalement passés à côté de quelque chose de fort (vous pouvez ricaner, c'est arrivé plus d'une fois dans l'histoire des arts, tous arts confondus).
Oncle Joe
Modifié en dernier par bormandg le dim. juin 22, 2008 8:59 am, modifié 1 fois.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- Virprudens
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C'est ce que je pensais quand j'avais 20 ans et que le monde entier était mon ennemi. Jusqu'au jour où je me suis rendu compte que j'étais simplement un gros jaloux vautré dans son canapé à jouer à la Playstation, incapable de se sortir les doigts du cul et que par conséquent, je faisais de la rétention anale.Anne a écrit :Ce que je sais, c'est qu'il y a quelques années, je pensais qu'on était bon critique quand on était acerbe .
Ca, ou (voir plus haut).Anne a écrit : De l'extérieur, ça a ressemblé à de l'acharnement.
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systar a écrit :Colin? L'homme qui a déclaré sur le blog de Transhu:Anne a écrit :un mail très positif de Fabrice Colin sur une critique mieux construite et moins putride
Quel rapport?
Je t'avoue que j'ai pas lu. Un entretien où l'interviewer parle autant, voire plus, que l'auteur, dès le départ - et si tôt -, ça me rebute.
Virprudens a écrit :C'est ce que je pensais quand j'avais 20 ans et que le monde entier était mon ennemi. Jusqu'au jour où je me suis rendu compte que j'étais simplement un gros jaloux vautré dans son canapé à jouer à la Playstation, incapable de se sortir les doigts du cul et que par conséquent, je faisais de la rétention anale.Anne a écrit :Ce que je sais, c'est qu'il y a quelques années, je pensais qu'on était bon critique quand on était acerbe .
Ca, ou (voir plus haut).Anne a écrit : De l'extérieur, ça a ressemblé à de l'acharnement.
Pas obligatoirement pour la loque mais l'idée est là... Frustration, "haute" idée de la littérature, plaisir de débiner, plaisir du bon mot (le pire)...Il y a plein de raisons pour lesquelles un critique va s'acharner.
Après, l'ignorance achève le travail. Certains critiques comprendront un jour qu'une seule page d'ironie a plus de poids que cinq...parce que l'ironie est un procédé indigeste par nature. D'autres qu'on défend "les belles lettres" en châtiant (châtrant? mmmh non allez, pas le jour du seigneur) son propre langage.
Moi, j'ai compris que je n'avais qu'à fermer ma gueule sur toutes les failles techniques que je voyais, tant que je ne serais pas capable de reproduire des procédés simples.
Ce qui aurait été différent si je n'avais jamais écrit.
Un bon critique acerbe, finalement, n'est-il pas celui qui n'a jamais eu l'ambition d'écrire?
Modifié en dernier par Anne le dim. juin 22, 2008 9:31 am, modifié 1 fois.
- orcusnf
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tu ne seras ni le premier, ni le dernier (d'ailleurs, les auteurs étrangers ont moins de mal que les français...), mais dis plutôt orcus, plus simple au fond.Lensman a écrit :Bon, orcusnf, j'ai décidé de t'appeler orcuSF, comme les vieux profs qui écorchent tout le temps les noms des élèves...
Oncle Joe
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- Epikt
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Virprudens a écrit :Jusqu'au jour où je me suis rendu compte que j'étais simplement un gros jaloux vautré dans son canapé à jouer à la Playstation, incapable de se sortir les doigts du cul et que par conséquent, je faisais de la rétention anale.
Bullshit.Anne a écrit :Moi, j'ai compris que je n'avais qu'à fermer ma gueule sur toutes les failles techniques que je voyais, tant que je ne serais pas capable de reproduire des procédés simples.
Ce qui aurait été différent si je n'avais jamais écrit.
Un bon critique acerbe, finalement, n'est-il pas celui qui n'a jamais eu l'ambition d'écrire?
L'idée comme quoi le critique est un créateur frustré m'énerve au plus haut point. Et l'idée qu'il ferait mieux de fermer sa gueule tant qu'il ne saurait pas en faire autant que l'artiste m'énerve encore plus. Le problème c'est que les artistes ne supportent pas de voir leur travail remis en question (2 ans de vie expédiés en 5 minutes, je veux bien croire que c'est vexant, mais parfois c'est 4 minutes de trop) et alors se réfugient derrière des formules du genre "la critique est aisée, seul l'art est difficile" et autres nian-nianserie, voir même les pires enfantillages (Besson et cie qui ne font pas de projo presse).
Le pire, c'est que les critiques se mettent à y croire, à propager l'idée que leur boulot n'est qu'une activité de charognard.
Le fait est que dire des choses intéressantes sur un bouquin (ou une oeuvre en général), en bien ou en mal d'ailleurs, n'est pas donné à tout le monde. Et les qualités requises ne sont pas les mêmes que pour l'écriture de fiction, donc qu'on ne vienne pas me dire "tant que tu peux pas en faire autant t'as rien à dire" car justement si.
Certains sont doués pour créer, d'autres pour critiquer, il n'y a aucune raison que ces personnes soient les mêmes, ni qu'ils aient les mêmes aspirations. Qu'il y ait des passerelles entre les deux, j'en doute pas. Que le fait de réfléchir sur le média en critiquant facilite le "passage à l'acte", quoi de plus naturel ? Mais de grâce arrêtez 30 secondes avec ce genre de raccourcis à la con.
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où. »
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où. »
Pas totalement exact, Epikt.
Dans "Derrière l'épaule" Françoise Sagan racontait précisément l'évolution des critiques sur 40 ans. Il fut un temps où les critiques étaient paternalistes, ils analysaient l'oeuvre et en profitaient pour donner des conseils, comme de vieux professeurs disant à leurs élèves comment s'améliorer (et on ne le dit qu'aux bons élèves), puis les générations de critique ont changé, pour passer à des analyses moins "pédagogiques", plus "hormonales", jusqu'à finir par ne plus trop rien dire, voire s'en prendre à l'individu et pas au livre, ou par se regarder écrire sa critique.
Ce n'est pas la critique qui est un problème, c'est la critique qui ne sert à rien à l'auteur qui est un problème pour l'auteur. Quand un critique se met à critiquer l'individu plus que le bouquin, alors l'auteur a envie de lancer "d'où me parles-tu ?" A partir d'un certain niveau d'attaque, ça devient inutile, d'autant plus inutile que sans objet (l'influence des critiques négatives sur les ventes, grand mystère).
Dans "Derrière l'épaule" Françoise Sagan racontait précisément l'évolution des critiques sur 40 ans. Il fut un temps où les critiques étaient paternalistes, ils analysaient l'oeuvre et en profitaient pour donner des conseils, comme de vieux professeurs disant à leurs élèves comment s'améliorer (et on ne le dit qu'aux bons élèves), puis les générations de critique ont changé, pour passer à des analyses moins "pédagogiques", plus "hormonales", jusqu'à finir par ne plus trop rien dire, voire s'en prendre à l'individu et pas au livre, ou par se regarder écrire sa critique.
Ce n'est pas la critique qui est un problème, c'est la critique qui ne sert à rien à l'auteur qui est un problème pour l'auteur. Quand un critique se met à critiquer l'individu plus que le bouquin, alors l'auteur a envie de lancer "d'où me parles-tu ?" A partir d'un certain niveau d'attaque, ça devient inutile, d'autant plus inutile que sans objet (l'influence des critiques négatives sur les ventes, grand mystère).