Dans un article d'aujourd'hui de libération (cf-ci dessous), sont reprises les principales problématiques que nous avons abordé dans la "news 19".
J'étais assez content du fond de l'article et de son message, quand j'ai lu la dernière phrase.
Pu..., comment diable faire passer ses arguments quand les data citées sont fausses ?
Cela décrédibilise (? pas sûr du mot) tout le texte en amont.
La conclusion, sous forme dramatique/sortez vos mouchoirs de l'article de libé est :
"Une information encore, diffusée hier à Mexico: en Afrique subsharienne, 80% des enfants contaminés à leur naissance par le virus du sida meurent dans les cinq premières années de leur vie"
Cette information est tirée d'un article de CID du 4 Aout (CID=Clinical infectious diseses, un si ce n'est LE journal de référence en maladies infectieuses).
Je vous en ai mis l'abstract en-dessous de l'article de libé.
Il s'agit bien d'une étude sur la mortalité des enfants contaminés à leur naissance par le virus du sida en afrique subsaharienne. Mais il n'y pas pas 80% de décès dans le groupe infecté, mais 50%. Ce qui est gigantestque comparé aux groupes contrôles (environ 5%).
Mais ce n'est pas 80%.
Pourquoi, après avoir la moindre confiance dans les arguments sur les dangers d'une mauvaise législation pour contrôler l'épidémie de VIH, thème abordé dans le reste de l'article ?
Pure hypothèse de ma part : les journalistes ont entendu ce chiffre dans un couloir de la conférence, ne l'ont pas vérifié et hop : "la conclusion de l'article que nous cherchions est enfin trouvée. Keskons est fort dis-donc".
De mauvaises lois peuvent contribuer à la propagation du VIH»
Eric Favereau
Envoyé spécial à Mexico
LIBERATION.FR : jeudi 7 août 2008
Allez, commençons pour une fois l’histoire du jour par un gag pleinement réussi. Hier, les activistes d’Act Up se sont, en effet, beaucoup amusés. En début d’aprés midi, ils ont parcouru l’immense centre où se tient la conférence mondiale sur le sida, accompagnés d’une foule de plus en plus massive de congressistes. Objectif? «On cherche Sarkozy et Bachelot. Ils ont disparu», hurlaient-ils.
Avec des lampes de poche, ils regardaient dans les toilettes, dans les stands pour voir «où ils étaient cachés». Un peu partout, ils distribuaient ou collaient une même affichette, l’une avec le visage de Nicolas Sarkozy, l’autre avec celui de Roselyne Bachelot. Pour celle ci, le texte était clair: «Missing Roselyne Bachelot, ministre française de la santé. Vue la dernière fois, le 3 août dans une salle de Bowling à Pekin». Eclats de rires assurés. Le message, en tout cas, était univoque: «Comment se fait-il que pas un ministre français n’ait fait le déplacement à Mexico ?». En tout cas, pas une journée de cette conférence ne se sera passé sans que ne soit mis en exergue cette absence.
Autre moment de la journée, celui là, plus grave: le témoignage d’Edwin Cameron, juge à la Cour supréme de Pétroria, en Afrique du Sud. L’homme est grand, élégant, et ... blanc. Lors de la conférence sur le sida de Durban en juillet 2000, il avait laissé un souvenir saisissant. Il avait juste dit: «Je suis blanc, homosexuel, séropositif. Et je recois des traitements contre le sida. En d’autres termes, dans mon pays, je suis une exception. C’est parce que je suis blanc et riche que je suis en vie».
Depuis, cette haute personnalité de la magistrature sud-africaine s'est transformée en activiste redoutable pour l’accés aux traitements dans son pays. A Mexico, il est revenu pour participer à une session sur les législations qui apparaissent, de plus en plus, et qui visent à criminaliser la contamination du sida.
Edwin Cameron est fatigué. Il s’essuie longuement le visage avec ses mains, mais il est resté d’une extrême élégance. «J’ai aujourd’hui une inquiétude forte», a-t-il dit. «Une vague législative est en train de se développer et de porter gravement atteinte aux efforts de lutte contre le sida. C’est particulièrement sensible en Afrique. Certains gouvernements adoptent des lois, en pensant qu’ils peuvent légiférer contre l’épidémie du sida. Mais ces lois peuvent faire bien plus de tort que de bien». Et d’ajouter: «Tout comme des préservatifs défectueux ou comme des équipements médicaux non sécurisés, de mauvaises lois peuvent contribuer à la propagation du VIH. Le droit pénal est tout simplement un mauvais cadre de référence pour répondre à la transmission du VIH. Partout où il est mis à l’essai, il s’avére contreproductif et injuste».
Peu aprés, une femme ougandaise, membre d’une association, a pris la parole. Elle a juste fait remarquer: «On fait des lois pour pénaliser la contamination. Et on ne fait rien contre la violence domestique, une violence qui est un facteur indirect de contamination».
Ainsi se déroule cette conférence internationale. Entre le grave et le léger. Entre les absents et les présents. Une information encore, diffusée hier à Mexico: en Afrique subsharienne, 80% des enfants contaminés à leur naissance par le virus du sida meurent dans les cinq premières années de leur vie.
Clin Infect Dis. 2008 Aug 4;
Survival from 9 Months of Age among HIV-Infected and Uninfected Zambian Children Prior to the Availability of Antiretroviral Therapy.
Sutcliffe CG, Scott S, Mugala N, Ndhlovu Z, Monze M, Quinn TC, Cousens S, Griffin DE, Moss WJ.
1Department of Epidemiology and 2W. Harry Feinstone Department of Molecular Microbiology and Immunology, Bloomberg School of Public Health, and 3Division of Infectious Diseases, School of Medicine, Johns Hopkins University, Baltimore, and 4The National Institute of Allergy and Infectious Diseases, The National Institutes of Health, Bethesda, Maryland; 5London School of Hygiene and Tropical Medicine, London, United Kingdom; and 6Virology Laboratory, University Teaching Hospital, Lusaka, Zambia.
Background. Few prospective studies have measured survival rates among human immunodeficiency virus (HIV)-infected children in sub-Saharan Africa prior to the availability of antiretroviral therapy.
Methods. ; In the context of an observational study of the immunogenicity of measles vaccine in Zambia, we prospectively followed up children from approximately 9 months of age and assessed survival rates, risk factors for mortality, and circumstances at the time of death according to HIV-infection or HIV-exposure status.
Results. There were 56 deaths among 492 study children during follow-up to 3 years of age. Thirty-nine percent of the 105 children with HIV infection died during the study period, compared with 5.0% of the 260 HIV-seropositive but uninfected children and 1.6% of the 127 HIV-seronegative children. Estimated survival probabilities from 9 through 36 months of age were 52% among HIV-infected children, 95% among initially HIV-seropositive but uninfected children, and 98% among HIV-seronegative children. In multivariable analyses, history of a clinic visit within the 4 weeks prior to study entry (adjusted hazard ratio, 4.6; 95% confidence interval, 1.5-13.5), hemoglobin level <8 g/dL at study entry (adjusted hazard ratio, 4.4; 95% confidence interval, 1.5-12.6), and CD4(+) T lymphocyte percentage <15% at study entry (adjusted hazard ratio, 3.2; 95% confidence interval, 1.1-9.5) were associated with mortality among HIV-infected children.
Conclusions. Only approximately one-half of HIV-infected Zambian children who were alive at 9 months of age survived to 3 years of age, supporting the urgent need for the prevention of mother-to-child transmission of HIV and the early diagnosis and treatment of HIV infection in children in sub-Saharan Africa.