Bifrost n°52
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Bifrost n°52
Je reçois à l'instant Bifrost n°52.
A noter immédiatement: une hilarante nouvelle parodique de Michel Pagel, "Le Monde des A ou la destruction organisée d'une utopie par le professeur A.E. Vandevogtte".
Inutile de dire que je suis à la fête! Les hommages de ce genre ne sont réservés qu'aux plus grands!
Vive Pagel! vive Bifrost!
Oncle Joe
A noter immédiatement: une hilarante nouvelle parodique de Michel Pagel, "Le Monde des A ou la destruction organisée d'une utopie par le professeur A.E. Vandevogtte".
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Oncle Joe
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Et tant qu'on y est, je signale la mise en ligne chez nous de l'édito de Bifrost.
Olivier Girard revient sur l'exportation des auteurs Français à l'étranger.
"Car force est d’avouer que l’avantage de l’anglais est considérable, et ce à double titre. D’abord parce que cela ouvre les portes d’un marché quasi mondial, et en premier chef américain — ainsi, nombre d’auteurs anglais sont publiés sur le marché US, alors que pour ainsi dire aucun Français ne l’est. Ensuite, parce qu’écrire en langue anglaise, c’est le minimum pour qui espère être lu par un éditeur étranger, et pas uniquement anglophone. Le milieu des décideurs littéraires internationaux lit peu ou pas (plus ?) du tout le français, ce qui explique entre autres pourquoi un auteur de science-fiction anglais de qualité, disons, par exemple, Alastair Reynolds, est traduit dans une bonne douzaine de langues, alors qu’un auteur de science-fiction français de qualité, disons, Laurent Genefort, ne l’est dans aucune ou presque. Ces deux différences fondamentales, taille du marché anglophone et accès facilité à la traduction du fait d’une rédaction initiale en anglais, font qu’il est bien sûr beaucoup (vraiment beaucoup !) plus simple d’être un écrivain de science-fiction professionnel en Angleterre qu’en France."
Olivier Girard revient sur l'exportation des auteurs Français à l'étranger.
"Car force est d’avouer que l’avantage de l’anglais est considérable, et ce à double titre. D’abord parce que cela ouvre les portes d’un marché quasi mondial, et en premier chef américain — ainsi, nombre d’auteurs anglais sont publiés sur le marché US, alors que pour ainsi dire aucun Français ne l’est. Ensuite, parce qu’écrire en langue anglaise, c’est le minimum pour qui espère être lu par un éditeur étranger, et pas uniquement anglophone. Le milieu des décideurs littéraires internationaux lit peu ou pas (plus ?) du tout le français, ce qui explique entre autres pourquoi un auteur de science-fiction anglais de qualité, disons, par exemple, Alastair Reynolds, est traduit dans une bonne douzaine de langues, alors qu’un auteur de science-fiction français de qualité, disons, Laurent Genefort, ne l’est dans aucune ou presque. Ces deux différences fondamentales, taille du marché anglophone et accès facilité à la traduction du fait d’une rédaction initiale en anglais, font qu’il est bien sûr beaucoup (vraiment beaucoup !) plus simple d’être un écrivain de science-fiction professionnel en Angleterre qu’en France."
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
Un Bifrost dense et passionnant, comme d'habitude!
Avec ce qu'il faut de sujets de trolls potentiels. Tiens, j'en sors un, dans la critique (par ailleurs excellente) de Thibaud Eriloff, de receuil de Catherine Dufour, "L'accroissement mathématique du plaisir" (d'ailleus fêté partout, à juste titre ; on en trouve une crtique élogieuse aussi en fouillant - pas facile - dans "Le Magazine Littéraire" de novembre, sous la plume de Philippe Curval). Je cite:
"Et la science-fiction dans tout ça? Au risque de me faire transformer en passoire quantique à coup de pisto-laser, j'ai presque envie de dire que Catherine Dufour n'en écrit pas, ou plutôt que son propos dépasse la forme, et qu'elle aurait tout aussi bien pu choisir le polar, la littérature blanche, le porno, le western ou même le manuel technique pour s'exprimer."
Autrement dit, si je comprends bien, quand elle décide d'écrire, Catherine Dufour prend un chapeau (ou une vieille boîte de Ricorée) et place dedans des petits bouts de papier avec marqué dessus: "SF", "Fantasy", "Polar", "Roman historique", etc, et elle en extrait un au hasard pour savoir sous quelle forme (bien secondaire!) elle va exercer son talent...
Heureusement, Thibaud (ça fait mal, les trous quantiques?)avait juste "presque envie de dire", il s'est rendu compte juste à temps du caractère ridicule de l'idée...
Oncle Joe
PS: essayez de ne lire QUE les Dick non SF, pour voir en quoi la "forme" (sic) est secondaire...
Oncle Joe
Avec ce qu'il faut de sujets de trolls potentiels. Tiens, j'en sors un, dans la critique (par ailleurs excellente) de Thibaud Eriloff, de receuil de Catherine Dufour, "L'accroissement mathématique du plaisir" (d'ailleus fêté partout, à juste titre ; on en trouve une crtique élogieuse aussi en fouillant - pas facile - dans "Le Magazine Littéraire" de novembre, sous la plume de Philippe Curval). Je cite:
"Et la science-fiction dans tout ça? Au risque de me faire transformer en passoire quantique à coup de pisto-laser, j'ai presque envie de dire que Catherine Dufour n'en écrit pas, ou plutôt que son propos dépasse la forme, et qu'elle aurait tout aussi bien pu choisir le polar, la littérature blanche, le porno, le western ou même le manuel technique pour s'exprimer."
Autrement dit, si je comprends bien, quand elle décide d'écrire, Catherine Dufour prend un chapeau (ou une vieille boîte de Ricorée) et place dedans des petits bouts de papier avec marqué dessus: "SF", "Fantasy", "Polar", "Roman historique", etc, et elle en extrait un au hasard pour savoir sous quelle forme (bien secondaire!) elle va exercer son talent...
Heureusement, Thibaud (ça fait mal, les trous quantiques?)avait juste "presque envie de dire", il s'est rendu compte juste à temps du caractère ridicule de l'idée...
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PS: essayez de ne lire QUE les Dick non SF, pour voir en quoi la "forme" (sic) est secondaire...
Oncle Joe
- jlavadou
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Je crois que ce que Thibaut a voulu dire, c'est que le propos de Catherine a autant de force dans ses textes de fantasy, fantastique, SF ou même littérature "blanche" (puisqu'il y en a 2 dans le recueil), et qu'elle pourrait rendre intéressant un manuel d'utilisation d'un four micro-onde. Oui, le talent de Catherine Dufour s'exprime quel que soit le genre, ce qui ne veut pas dire que le genre n'est pas important dans ses textes.
C'est ce que je préfère dans Bifrost: les interviews. Richard Comballot fait ca vraiment très bien.Eric a écrit :Excellente interview aussi du toujours peu dissert Christian Vilà.
mon blog SF: http://justinesf.blogspot.com/
Bien sûr! Simplement, au moment de prendre un exemple, c'est la SF qui s'y est collée... Thibaut n'a pas commencé sa phrase par: "Et les manuels d'utilisation dans tout ça?" ou "Et le western dans tout ça?" Est-ce innocent?jlavadou a écrit :Je crois que ce que Thibaut a voulu dire, c'est que le propos de Catherine a autant de force dans ses textes de fantasy, fantastique, SF ou même littérature "blanche" (puisqu'il y en a 2 dans le recueil), et qu'elle pourrait rendre intéressant un manuel d'utilisation d'un four micro-onde. Oui, le talent de Catherine Dufour s'exprime quel que soit le genre, ce qui ne veut pas dire que le genre n'est pas important dans ses textes.
Oncle Joe
Il faut dire que son oeuvre manque cruellement de manuels d'utilisation.
mon blog SF: http://justinesf.blogspot.com/
- Thibaud E.
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Exactement, merci Jérôme. Cf. les crédits de l'antho Appel d'air (comme je le signale plus loin dans la critique, du reste).jlavadou a écrit :Je crois que ce que Thibaut a voulu dire, c'est que le propos de Catherine a autant de force dans ses textes de fantasy, fantastique, SF ou même littérature "blanche" (puisqu'il y en a 2 dans le recueil), et qu'elle pourrait rendre intéressant un manuel d'utilisation d'un four micro-onde. Oui, le talent de Catherine Dufour s'exprime quel que soit le genre, ce qui ne veut pas dire que le genre n'est pas important dans ses textes.
Mais c'était aussi une manière de dire que l'écriture elle même, la construction des récits, la création des personnages, les questions humaines que Catherine pose... tout ça m'a beaucoup plus intéressé que les éléments propres à la science-fiction, qui m'ont semblé secondaires. Voire (et là je signe mon propre arrêt de mort) qui polluent parfois ses récits. J'adorerais lire un roman noir de Catherine Dufour ("Valaam" version longue ?)
Cela dit, Oncle Joe, ta comparaison avec K. Dick me laisse perplexe. Déjà, j'ai beau fouiller, je trouve assez peu de rapport entre lui et Catherine ; ensuite, on pourrait citer des tas d'autres auteurs de SF qui se sont illustrés dans la littérature générale, et avec brio. Mais peut-être t'ai-je mal compris ?
Des tas d'auteurs de SF qui se sont illustrés avec brio en littérature générale... moi, je veux bien, mais quelque chose me dit qu'une fois la liste faite, on verra que leur SF est nettement plus marquante... Dick, par exemple. S'il falait sacrifier (drole d'idée, je l'admets...) une partie de son oeuvre, on pourrait virer les trucs non SF, qui ne sont pas sans aucun mérite mais n'apportent pas grand chose.Thibaud E. a écrit :Cela dit, Oncle Joe, ta comparaison avec K. Dick me laisse perplexe. Déjà, j'ai beau fouiller, je trouve assez peu de rapport entre lui et Catherine ; ensuite, on pourrait citer des tas d'autres auteurs de SF qui se sont illustrés dans la littérature générale, et avec brio. Mais peut-être t'ai-je mal compris ?
Pourquoi ne pas dire, beaucoup plus simplement, que tout ce qu'écrit Catherine Dufour porte la personnalité de Catherine Dufour? Pourquoi aller chercher cette étrange distinction fond/forme, comme si le fond pouvait exister sans la forme, en matière de littérature?
Oncle Joe
- Thibaud E.
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Ben... King, tiens. Certes, ce n'est pas un auteur de SF stricto sensu, mais d'imaginaire, oui, et de genre, assurément. Or, ses récits mainstream m'ont toujours plus fait vibrer qu'aucun autre, le recueil Différentes saisons en tête.Lensman a écrit :Des tas d'auteurs de SF qui se sont illustrés avec brio en littérature générale... moi, je veux bien, mais quelque chose me dit qu'une fois la liste faite, on verra que leur SF est nettement plus marquante... Dick, par exemple.
Serais-tu en train de dire qu'il n'y a qu'une seule manière de raconter une histoire ?Lensman a écrit :comme si le fond pouvait exister sans la forme, en matière de littérature?
- Thibaud E.
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Eh bien, si l'on appelle "fond" l'idée fondatrice d'une œuvre (qu'il s'agisse d'une intrigue, d'un personnage, d'une planète, etc.) et "forme" sa mise en mots, les deux sont bel et bien dissociables. Avec son idée, un auteur peut très bien choisir d'écrire une nouvelle, un roman, un essai, une pièce de théâtre... Il peut décider que la SF, le polar, la littérature générale, érotique ou encore le thriller serviront mieux son but.
Pour rester sur la SF, imaginons une histoire d'invasion extraterrestre, où interviendront un héros rebelle, un gouvernement corrompu et des E.T. belliqueux. N'y a-t-il pas un million de façons de raconter cette histoire ?
Et pour en revenir à Catherine, je reste sur l'idée que ce qui s'apparente chez elle au "fond" pourrait très bien se passer de tous les artifices de la SF (et ce n'est pas un jugement de valeur !). Après, qu'elle aime cette littérature et ait choisi d'en respecter les codes pour raconter ses histoires, soit. Mais on ne m'ôtera pas de la tête qu'elle pourrait faire une grande carrière d'écrivain hors genre.
Pour rester sur la SF, imaginons une histoire d'invasion extraterrestre, où interviendront un héros rebelle, un gouvernement corrompu et des E.T. belliqueux. N'y a-t-il pas un million de façons de raconter cette histoire ?
Et pour en revenir à Catherine, je reste sur l'idée que ce qui s'apparente chez elle au "fond" pourrait très bien se passer de tous les artifices de la SF (et ce n'est pas un jugement de valeur !). Après, qu'elle aime cette littérature et ait choisi d'en respecter les codes pour raconter ses histoires, soit. Mais on ne m'ôtera pas de la tête qu'elle pourrait faire une grande carrière d'écrivain hors genre.
- jlavadou
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Parce que, au regard du succès du Goût de l'immortalité, de la couverture, de l'éditeur, etc., on s'attendait plutôt à un recueil très SF, et que l'on découvre que finalement, le fil conducteur de ce recueil n'est pas tant le genre des textes, mais le style et les thématiques de l'auteur ? Qu'y a-t-il de gênant à cela ?...Lensman a écrit :Bien sûr! Simplement, au moment de prendre un exemple, c'est la SF qui s'y est collée... Thibaut n'a pas commencé sa phrase par: "Et les manuels d'utilisation dans tout ça?" ou "Et le western dans tout ça?" Est-ce innocent?
Oncle Joe