Philippe Curval online

Les 28-29-30 janvier, Philippe Curval est notre invité sur le forum d'Actusf

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jerome
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Philippe Curval online

Message par jerome » lun. janv. 26, 2009 11:17 pm

Philippe Curval nous fait l'honneur et l'amitié de venir sur le forum d'Actusf pendant trois jours pour discuter avec nous.

Il sera présent les 28-29 et 30 janvier 2009.

L'occasion de lui poser toutes les questions que vous le souhaitez, que ce soit sur sa carrière d'auteur (on se souviendra de ses romans comme Le Ressac de l'espace, La Forteresse de coton, L'Homme à Rebours, Futurs au présent, L'Odeur de la Bête, Congo Pantin, Voyage à l'Envers et son cycle de l'Europe : Le Dormeur s'éveillera-t-il ?, En souvenir du Futur, Cette chère humanité et Lothar Blues) ou sa carrière d'observateur de la science fiction via sa chronique mensuelle dans Le Magazine Littéraire.

En tout cas nous sommes ravis de l'accueillir chez nous.

A vous de jouer... dès demain matin !
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

jerome
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Message par jerome » mer. janv. 28, 2009 6:44 am

bonjour à tous

Tout d'abord un grand merci à Philippe Curval d'avoir accepté notre invitation.

Vous pouvez lui poser toutes les questions qui vous passent par la tête.

Je me lance sur les deux premières.

Comment êtes-vous tombé dans la science fiction ?

Et où en êtes-vous dans l'écriture de votre prochain roman ?
Jérôme
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Lensman
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Message par Lensman » mer. janv. 28, 2009 10:01 am

Bonjour Philippe!

J'ai deux questions sur la poésie.
D'abord, anecdotiquement, as-tu déjà écrit de la poésie "traditionnelle", avec des rimes, comme dans le temps?
Ensuite, plus difficile mais plus intéressant: peux-tu nous définir l'articulation que tu fais entre poésie et science-fiction? (les simples réponses "oui, je le peux!", ou "non, je ne peux pas!" ne seront pas considérées comme satisfaisantes...)
Amicalement

Joseph Altairac

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gutboy
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Message par gutboy » mer. janv. 28, 2009 12:10 pm

Bonjour Mr Curval.

Entre le Ressac de l'Espace et Lothar Blues, vous faites partie des ces auteurs qui traversent la SF française.
Comment diriez vous que le SF française a évolué, si toutefois elle a changé selon vous?
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

jerome
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Message par jerome » mer. janv. 28, 2009 3:27 pm

gutboy a écrit :Bonjour Mr Curval.

Entre le Ressac de l'Espace et Lothar Blues, vous faites partie des ces auteurs qui traversent la SF française.
Comment diriez vous que le SF française a évolué, si toutefois elle a changé selon vous?
Je rejoins Gutboy pour vous demander un peu votre avis sur la science fiction actuelle d'une manière plus générale. Quel regard portez-vous sur la production d'aujourd'hui, vous qui l'observez pour le magazine Littéraire ?
Jérôme
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Philippe Curval
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Et où en êtes-vous dans l'écriture de votre prochain roman

Message par Philippe Curval » mer. janv. 28, 2009 3:29 pm

A peu près aux trois quarts de Par gros temps, un roman qui suppose que des marées de temps se superposent aux marées naturelles dans la baie de Somme, du futur vers le présent et du présent ver le passé. Je rencontre actuellement une assez grande difficulté à propulser mon personnage principal dans le passé. Non seulement je dois m'assurer de la réalité du monde particulier que je dois décrire et consulter les journaux locaux du dix- neuvième siècle pour y découvrir des correspondances avec mon propos général. De plus je voudrais exprimer l'extraordinaire singularité du voyage dans le passé qui est, trop peu souvent, considéré comme l'expérience la plus éprouvante que l'on puisse ressentir. Dans le plupart des romans qui traitent de ce sujet, ce sont des considérations matérielles que l'on privilégie, problèmes de monnaie, de vêtement. Or, je crois que le plus étonnant, pour avoir vécu assez longtemps et me rendre compte de la différence profonde qui existe entre les siècles ( j'en ai passé un), c'est celle qu'on ressent entre nos mœurs actuelles et celles d'autrefois. Un homme d'une trentaine d'années, aujourd'hui, plongeant cent ans en arrière, devrait être complètement déboussolé. C'est ce que je veux faire ressentir.

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Thibaud E.
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Message par Thibaud E. » mer. janv. 28, 2009 3:38 pm

Bonjour Philippe,

Vous avez fréquenté le Saint-Germain-des-Prés de la grande époque, à quoi cela ressemblait-il ? Comment la science-fiction était-elle perçue dans ces milieux littéraires ?

Philippe Curval
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Entre le Ressac de l'Espace et Lothar Blues, vous faites par

Message par Philippe Curval » mer. janv. 28, 2009 3:46 pm

D'abord un fait majeur, la science fiction d'aujourd'hui a une histoire, des traditions, un folklore. Lorsque j'ai écrit Le Ressac de l'espace, je ne connaissais pas la SF américaine et j'inventais sans aucune référence. Un demi siècle plus tard, les auteurs qui écrivent aujourd'hui sont nécessairement confrontés à un lourd passé. Soit ils s'inscrivent dans une tradition, soit ils cherchent à s'en dégager. C'est le plus difficile. Je regrette par exemple que la voie que j'ai explorée dans Lothar Blues en évoquant le futur de l'Europe ( ou de n'importe quelle contrée) ne soit pas plus souvent suivie. De même pour la SF anglo saxonne actuelle qui préfère voyager dans l'espace que de s'intéresser à notre avenir. Car malgré tout le plaisir que je prends à lire un bon space opera, rien ne vaut à mon avis une exploration sociologique, technologique et psychologique de nos sociétés à quelques décennies d'ici. Même si l'exploration spatiale devrait en être, la SF ne perdurera que si elle parle de nous-même.

Philippe Curval
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D'abord, anecdotiquement, as-tu déjà écrit de la poésie &quo

Message par Philippe Curval » mer. janv. 28, 2009 3:58 pm

Bien sûr que j'ai écris de la poésie avec des vers et des rimes. ça fait la main.
J'ai même écrit des chansons que j'ai chantées dans les cinémas de quartier à l'époque des premières parties, à Bobino, à l'Allhambra, etc., quelques unes ont été reprises par des vedettes portugaises de l'époque. Puis, j'ai abandonné, par manque de narcissisme exubérant.
Depuis, j'ai réuni un recueil de poésies confidentiel qui contient le vingt quatre poèmes libres que j'ai composé depuis. Papouésies

Philippe Curval
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peux-tu nous définir l'articulation que tu fais entre poésie

Message par Philippe Curval » mer. janv. 28, 2009 4:08 pm

Sans vouloir éluder le sujet, je dirais que la science fiction “est” poétique par essence, puisqu'elle puise au fond de notre inconscient des sentiments, des idées qui ne sont pas, ou peu souvent adaptées à la vie courante. Si j'en avais le temps, j'écrirai volontiers un essai qui s'intitulerait “poétique de la science fiction”, où je tenterais de démontrer que les grands romans de SF sont de grandes épopées poétiques.
En revanche, la poésie de science fiction est un genre bien souvent dérisoire parce qu'elle est rongée par les vers.

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Bull
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Message par Bull » mer. janv. 28, 2009 4:14 pm

Bonjour Mr Curval,

Quelle importance accordez-vous aux illustrations des livres de SF quant à sa place dans l'imaginaire de la population générale ?


Bull

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Lensman
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Re: peux-tu nous définir l'articulation que tu fais entre po

Message par Lensman » mer. janv. 28, 2009 4:21 pm

Philippe Curval a écrit :Sans vouloir éluder le sujet, je dirais que la science fiction “est” poétique par essence, puisqu'elle puise au fond de notre inconscient des sentiments, des idées qui ne sont pas, ou peu souvent adaptées à la vie courante. Si j'en avais le temps, j'écrirai volontiers un essai qui s'intitulerait “poétique de la science fiction”, où je tenterais de démontrer que les grands romans de SF sont de grandes épopées poétiques.
En revanche, la poésie de science fiction est un genre bien souvent dérisoire parce qu'elle est rongée par les vers.
Merci Philippe.
Cela correspond aussi assez à l'idée que je me fais de la "vraie" poésie, qui imbibe les textes, voire même certaines thématiques typiquement science-fiction.
J'espère que tu travailles en parallèle (aussi) à cet essai...
J.A.

Philippe Curval
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Vous avez fréquenté le Saint-Germain-des-Prés de la grande é

Message par Philippe Curval » mer. janv. 28, 2009 4:33 pm

Si j'ai fréquenté Saint Germain des prés, c'était celui de la rue de Seine et de la rue des Beaux arts où naquit la première librairie de science fiction, La Balance, en 1953. Tout à l'opposé du Saint Germain existentialiste. Il régnait dans cette partie une atmosphère tout à fait différente, fréquentée par les peintres du Nouveau Réalisme, Klein, Arman, les passionnés de cinéma, des réalisateurs, des scénaristes autour de la librairie du Minotaure, des buveurs acharnés dans les petits bougnats du coin, des photographes, comme Doisneau, des écrivains de tendances diverses, comme Vian, Butor, Sternberg, Michel Carrouges. Et bien sûr des personnage historiques comme Carsac, Bergier, Gallet qui avaient connu la SF américaine d'avant guerre, sans compter les pataphysiciens, les premiers historiens amateurs de Bandes dessinées, comme Alain Resnais. On y rencontrait Tzara, Henri Jeanson, Pierre Kast. Tout cela pour dire que la SF y fut accueillie comme une bouffée d'air pur, une littérature qui innovait véritablement.

Philippe Curval
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Quelle importance accordez-vous aux illustrations des livres

Message par Philippe Curval » mer. janv. 28, 2009 5:20 pm

C'est un sujet tellement vaste qu'il faudrait des pages pour y répondre. Pour faire court, je dirai que le succès de la SF a été accompagné, relayé, parfois amplifié par les illustrations qui l'accompagnaient. Grâce à Virgil Finlay, EMSH à Mœebius, Manchu, etc, il est évident qu'une grande quantité de romans ont été portés par leurs images. Par ailleurs, les grandes revues américaines de l'Age d'or ont établi un certain nombre de critères esthétiques, thématiques et formels (envers lesquels j'ai une inclination sentimentale) qui sont enracinés à jamais dans l'esprit des amateurs de SF et définissent une vision de la couverture et de l'illustration de science fiction qui semblent indépassables aujourd'hui. Et c'est dommage. Car l'art contemporain, la photographie plasticienne ont bouleversé les donnes de la conception graphique. Ce qui ouvre à l'illustration de SF des possibilités infinies qui ne sont pas exploitées. Et,quand elles les sont, les conservateurs acharnés, partisans de l'illustration classique, peu au courant de l'histoire des formes, font bloc pour refuser toute initiative. Tout cela n'empêche pas qu'un grand nombre de talents s'épanouissent dans la tradition. Mais renforcent la ghettoïsation de la science fiction.

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Bull
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Message par Bull » mer. janv. 28, 2009 5:54 pm

Merci de votre réponse !


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