Johan Heliot online

Johan Heliot répondra à toutes vos questions sur le forum les 23-24 et 25 février 2009

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Heliot
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 12:15 pm

Ah, si on me lance moi aussi sur Amila...

J'aime beaucoup ton avis sur la "légion..." ! Je n'avais pas encore considéré ce texte sous cet angle, mais le mix Clavel-lêvéque/Ford/Conrad, quoi qu'improbable a priori, me convient à merveille ! J'avais oublié le western dans mes influences, ainsi que les récits d'aventures maritimes (ou fluviales, mais ne chipotons pas).

Sinon, pub : va sortir en avril "Steppe Rouge", mon deuxième roman chez Royaumes Perdus, sous influence cette fois de John Carpenter et Tolstoï (tant qu'on y est...), puisqu'il s'agit d'une relecture d'Assaut dans un contexte slave, au début du XVIII° siècle, avec la Baba Yaga et une horde de volkodlaks en guest star...

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Le_navire
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Message par Le_navire » lun. févr. 23, 2009 12:32 pm

Je me suis fait prendre de vitesse sur certaines de mes questions, j'en profite juste pour dire que j'ai trouvé La Légion écarlate excellent, moi aussi. Il est d'ailleurs d'une complexité littéraire qui est toute à ton honneur, et qui reste un peu marginale dans le monde de l'édition jeunesse (bien qu'on en trouve enfin bien plus qu'autrefois).

Est-ce que ton envie de retrouver la littérature adulte a à voir avec la manière dont sont accueillis les textes ambitieux en jeunesse ? (oh, la vilaine question orientée...) :P
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"

Heliot
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 2:50 pm

Complexité, vraiment ? Je vois ce que tu veux dire, mais il me semblait au contraire que la ligne narrative (soyons pédants !) était assez simple sur ce bouquin... Mais j'apprécie le compliment, hein !
Sinon, et pour rejoindre une récente sortie de Fabrice Colin sur son blog, heureusement on assiste à une évolution dans les thèmes et traitements des romans jeunesse, avec plus d'ambiguité chez les personnages, moins de bons sentiments et, oui, donc, plus de complexité dans le fond...
Et pour ce qui est de mon envie de revenir à la littérature adulte, rien à voir avec la réception de mes bouquins jeunesse (d'ailleurs plutôt très bonne, merci pour elle), ni même avec le niveau des ventes (qui va de bof à plutôt pas mal, encore merci), mais seulement avec le fait que je m'étais éloigné par la force des choses de certains univers qui sont ceux que j'apprécie le plus en tant que lecteur, et que, conséquemment, j'ai envie de retrouver ponctuellement (ouf, je me rends compte que cette phrase est longuette, j'espère qu'elle est assez claire).
Je le redis ici : j'adore écrire pour la jeunesse, ça constitue à présent les trois quarts de mon activité, et je tiens à continuer, juste que je ne veux pas que ça devienne ma seule activité littéraire...

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jlavadou
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Message par jlavadou » lun. févr. 23, 2009 3:07 pm

Bonjour Johan,

à propos de la littérature jeunesse, justement, quelles sont les limites que tu te fixes en tant qu'auteur ? Et quelles sont celles que te fixent tes éditeurs ? D'après ce que tu dis, les frontières entre la littérature jeunesse et adulte sont de plus en plus floues, si j'ai bien compris (j'en lis assez peu...). Quelles sont pour toi les caractéristiques qui font qu'un roman sera plus lisible par les jeunes, et un autre par les adultes ?

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kibu
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Message par kibu » lun. févr. 23, 2009 3:26 pm

Ah, si on me lance moi aussi sur Amila
Ouille ! C'est tentant... ;)
Ceci dit, en cherchant bien, on trouve aussi d'excellents auteurs de romans noirs qui ne sont pas américains : Robin Cook (AKA Derek Raymond, pas l'autre que l'on marier à Patricia), Jean-Patrick Manchette, les frères Vaïner, Paco Ignacio Taïbo II et j'en oublie...
Au passage, merci du conseil pour le Saunders.
Pour les bouquins, je suis fan d'auteurs plus récents : Lansdale, Hunter, Starr, Mac Donald (Gregory, pas l'autre !), Winslow, Hiaasen...
C'est pour cette raison que l'on trouve un personnage de Passé censuré qui s'appelle Lansdale... ou alors, est-ce totalement fortuit ?

Pour revenir au genre de prédilection de ce forum, depuis La harpe des étoiles, vous avez délaissé le space opera. Est-ce qu'il y a une raison particulière qui explique cela ?
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

Heliot
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 3:38 pm

en tant qu'auteur, je ne me fixe pas d'autres limites que celles imposés par l'histoire que je raconte. Aucun éditeur ne m'en a jamais fixées, d'ailleurs. Le genre est totalement libre, tant qu'on ne tombe pas dans la provoc gratuite, mais je pense que c'est aussi un cadre qui existe en littérature adulte.
Bien sûr, je ne vais pas m'amuser à compliquer inutilement mon style, mais là encore, j'essaie dans la mesure du possible de le faire pour chaque bouquin (suis pas sûr d'y arriver, mais c'est une autre histoire !)
S'il devait y avoir une spécificité de la littérature jeunesse, je la placerais au niveau du rythme à adopter - le moins de temps morts possibles. Ainsi, je n'hésite pas à sacrifier certaines descriptions et à booster l'action, à surdoser les rebondissements, mais là on parle plutôt technique de manière générale.
Globalement, je pense que les jeunes lecteurs peuvent tout lire, qu'il n'y a pas de sujets à éviter, que tout est question d'approche, mais je suis souvent surpris par le ton, la noirceur adoptés par certains collègues quand ils écrivent pour les jeunes (je pense à cerrtains titres chez Magnier qui tapent très fort). Aujourd'hui, ça passe, et tant mieux ! Les plus jeunes sont connectés sur le monde qui les entoure, ils n'ont plus cette naïveté qui pouvait être la nôtre, même si ça ne veut pas dire qu'ils pigent vraiment ce qui se passe - mais on est là pour les éclairer un peu, tout en les divertissant. Je sais que ça peut faire cliché de le rappeler, mais c'est finalement à quoi se réduit la littérature jeunesse. On n'a rien à dire, pour reprendre encore monsieur Colin (trop fort, ce type...), mais tout à raconter, or les histoires de notre monde sont souvent compliquées, tristes et sanglantes, alors pourquoi nos bouquins ne le seraient-ils pas ?
Cela dit, je n'ai rien contre l'optimisme non plus, et je ne suis pas forcément partisan des fins ambigues ou de la mise à mort des mes héros au nom de la lutte contre un soi-disant politiquement correct qui présenterait une vision lénifiante du monde et blablabla... Je crois quand même qu'il est bon d'enfoncer quelques portes qui ne sont ouvertes que pour les adultes blasés que nous sommes devenus !

Heliot
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 3:44 pm

kibu :

oui, tout à fait d'accord, le BON Robin Cook, Manchette... J'ajouterai Ken Bruen, qui a brillamment renouvelé les histoires de privés alcooliques avec ses Jack Taylor (qui sont aussi des leçons de construction et d'écriture).
Donc, clin d'oeil à Lansdale, yes, of course... Je tiens "Les marécages" pour l'un des 10 meilleurs bouquins que j'aie jamais lu.

La Harpe, c'était une exception (et heureusement, diront certains !) dans mon parcours. Le space-op est un exercice difficile, trop exigeant à ma mesure. J'ai adoré certains volumes du cycle de la Culture, aussi certains Vinge, mais je me rends compte de l'effort trop important que demande l'immersion dans ces univers, en tant qu'auteur. Après, il y a toujours l'option d'aborder le genre par le clin d'oeil à l'âge d'or, oui... Disons que pour l'instant, je me trouve bien avec les pieds sur Terre !

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » lun. févr. 23, 2009 4:09 pm

Je n'ai pas lu la Harpe mais Frère de Larme avait été une énorme claque dans la gueule. Est ce que tu comptes revenir à cet univers et le développer ? Il y avait une énorme potentiel pour un univers extrêmement baroque.
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 4:36 pm

pour être honnête, je ne me souviens plus de cette nouvelle... et de manière générale, je ne reviens pas sur les univers mis en place dans les textes courts (peut-être justement parce que j'ai tendance à vite les oublier !). C'était paru où ??

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » lun. févr. 23, 2009 4:48 pm

Dans Escales 2000.
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 5:02 pm

... ce qui ne nous rajeunit pas, du coup ! Me souviens juste que c'était un de mes deux premiers textes publiés dans une antho pro (l'autre était dans Invasions 99), et que je le dois à monsieur Dunyach qui doit sous-mariner dans les parages (je le poutoune virtuellement, donc).

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Bruno
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Message par Bruno » lun. févr. 23, 2009 6:51 pm

Bonjour Johan,

Tu as commencé dans la SF en éditant un fanzine, Maelstrom. Peux-tu nous parler un peu de cette expérience (pourquoi ?), sur ce qu'elle t'a apporté, par exemple sur le métier d'écrivain ?

Heliot
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 8:58 pm

cette petite expérience (il y a eu seulement cinq numéros et un titre de Pierre Stolze en micro édition) a suffi pour me faire savoir que je préférerai toujours le rôle d'auteur à celui d'éditeur ! Que de temps perdu en vaines démarches, avec les échanges entre collaborateurs et auteurs, les soucis de mise en page, la recherche de la bonne boîte à photocopie... (je rappelle aux plus jeunes que je parle d'un temps où Internet n'était qu'un doux rêve, où les ordinateurs les plus puissants étaient des PC 512ko et toutes ces sortes de choses préhistoriques).
Mais quel pied, aussi ! Ce fanzine m'a permis de rencontrer les acteurs du milieu très rapidement (je crois que le tout premier a été Roland Wagner, qui m'avait très gentiment donné une nouvelle ; j'ai aussi fait la connaissance d'un certain Gilles Dumay dès 1992, qui éditait lui aussi son propre fanzine... de poésie – si, si, j'ai encore les preuves !), de comprendre que j'avais trouvé ma "voie", et, effectivement, de faire mes premières armes en tant qu'auteur et même chroniqueur. Je garde aussi l'immense fierté d'avoir été le tout premier à interviewer un petit jeune prometteur qui démarrait en 1993 avec un premier volume de space-opera chez l'Atalante, un certain Pierre Bordage...
Bref, même si ça a vite mal tourné (j'y ai perdu des sous et quelques amis de l'époque !), ce fut inoubliable !

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Bull
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Message par Bull » lun. févr. 23, 2009 11:30 pm

Bonjour Mr Héliot,

Question qui me taraude depuis assez longtemps : la trilogie fondation* en 2009 : sf jeunesse ou adulte ? Sans second degré.


Bull

*et d'autres récits que chaqu'un ici pourrait citer selon ses propres sensibilités, m'enfin fondation est parfait comme exemple pour illustrer ma question.

Heliot
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Message par Heliot » lun. févr. 23, 2009 11:42 pm

euh ???

(sans second degré non plus. Je pige pas, là...)

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