Robin Hobb chez Actusf

Attention événement ! Robin Hobb répondra à toutes vos questions via le forum jusqu'au vendredi 20 mars !

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jerome
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Robin Hobb chez Actusf

Message par jerome » mar. mars 17, 2009 9:33 pm

Attention c'est un événement ! Robin Hobb est l'invitée du forum d'Actusf.

L'auteur de fantasy la plus célèbre de ces dernières années (avec notamment le cycle de L'Assassin Royal) a accepté de répondre à toutes vos questions pendant trois jours.

Nous sommes on ne peut plus heureux de vous proposer cette opération. Avec en plus le concours de Mélanie Fazi qui lui traduira vos questions et qui traduira ses réponses. C'est une véritable première avec une vraie dimension expérimentale puisque jamais un auteur étranger ne s'était prêté à cet exercice. Et comme un océan nous sépare, ses réponses arriveront avec le décalage horaire et sans doute groupées. (Pas de panique donc s'il n'y a pas de réponses en "simultanées").

En tout cas cela promet un moment exceptionnel.

Merci encore à Robin Hobb de se prêter au jeu et à Mélanie Fazi de jouer les interprètes :-)
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

jerome
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Message par jerome » mar. mars 17, 2009 11:03 pm

Bon, allez hop, je commence.

Tout d'abord merci Mrs Hobb de venir sur Actusf pour discuter avec nous.


Vous êtes venues à plusieurs reprises l'année dernière en France en mai et en novembre. Vous aimez particulièrement notre pays ? Quelles relations avez-vous avec les lecteurs français ?

Vos cycles sont traduits dans le monde entier et notamment l'Assassin Royal. Est-ce que les lecteurs ont des perceptions différentes de vos cycles selon les pays ?

Que pensez-vous de l'adaptation française en Bande Dessinée de l'Assassin Royal ?

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?


Voilà pour les premières questions.

Merci beaucoup
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

Christopher

Message par Christopher » mer. mars 18, 2009 2:39 am

J'hésite... je tutoie ou je vouvoie...

Bonjour Mme Hobb (ou devrais-je dire Mme Lindholm ?),

Merci d'être parmi nous. Avec deux petites semaines de retard, je me permets de vous souhaiter un joyeux anniversaire. :)

Tous vos derniers livres prennent comme cadre des mondes imaginaires. Pensez-vous revenir un jour à la fantasy urbaine et situer un nouveau roman dans notre monde ?

Et merci à Mélanie pour le travail qui l'attend. :wink:

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » mer. mars 18, 2009 8:44 am

jerome a écrit :Vous êtes venues à plusieurs reprises l'année dernière en France en mai et en novembre. Vous aimez particulièrement notre pays ? Quelles relations avez-vous avec les lecteurs français ?
I have very much enjoyed every one of my visits to France. I have always been made welcome and treated very well indeed. I have a special spot in my heart of Imaginales and Epinal of course. I have been to Imaginales several times over a number of years, and have seen it grow from a rather small festival to one that attracts more and more people every year. If I have a 'home' in France, it is Epinal.

On my most recent visit, I went to Utopiales in Nantes. In addition to very much enjoying Utopiales, I had an opportunity to ride the giant mechanical elephant there, and to see the other wonderful machines of Les Machines de l’île de Nantes. It was an extraodinary experience to see such a display of imagination made real.

As to my French readers, they are wonderful. In addition to meeting them in person, I enjoy keeping in touch with those who visit my newsgroup at SFF.net. I also drop in at Les Rivages Maudit from time to time, where they are so kind as to converse with me in English.


J’ai vraiment beaucoup apprécié chacun de mes passages en France. J’y ai toujours été très bien accueillie. Bien sûr, j’ai un faible tout particulier pour les Imaginales d’Epinal. J’y ai participé plusieurs fois ces dernières années et j’ai vu ce qui était encore un petit festival grandir et attirer un public de plus en plus nombreux chaque année. S’il y a en France un endroit où je me sente chez moi, c’est à Epinal.

Lors de mon dernier passage, je suis allée aux Utopiales de Nantes. En plus de beaucoup apprécier les Utopiales, j’ai eu l’occasion de monter sur un éléphant mécanique et de voir les autres fabuleuses "Machines de l’île de Nantes". C’était une expérience extraordinaire de voir des idées aussi fabuleuses devenir réalité.

Quant à mes lecteurs français, ils sont formidables. En plus de les rencontrer en personne, je prends plaisir à rester en contact avec ceux qui participent à mon forum sur SFF.net. Je passe également de temps en temps sur "Les rivages maudits", où ils ont la gentillesse de me parler en anglais.
Vos cycles sont traduits dans le monde entier et notamment l'Assassin Royal. Est-ce que les lecteurs ont des perceptions différentes de vos cycles selon les pays ?


I think that every reader takes something different from every book that is read. To me, that is the wonder of books. The same words on the same ordinary pages tell a different story to each reader. I do not see a clear divide between how French readers react to the story compared to US or English or Dutch readers, however. I think that reader reaction is based on the individual rather than the nationality.

Je crois que chaque lecteur tire quelque chose de différent de chaque livre lu. Pour moi, le miracle des livres est là. Les mêmes mots imprimés sur les mêmes pages ordinaires racontent une histoire différente à chaque lecteur. Mais je ne vois pas de différence marquée entre la réaction des lecteurs français face à une histoire et celle de lecteurs américains, anglais ou hollandais. Je crois que la réaction des lecteurs dépend des individus davantage que des nationalités.
Que pensez-vous de l'adaptation française en Bande Dessinée de l'Assassin Royal ?


I have been absolutely thrilled with Soleil’s publication of the graphic novel. I think that every aspect of it has been meticulous and of wonderful quality. I am very pleased with what Laurent Sieurac and Jean-Charles Gaudin have done. I only wish that my visit to Nantes had allowed me more time to spend with the creative team behind L’Assassin Royal. They obviously care very much about what their work.

J’ai été vraiment ravie que Soleil publie cette bande dessinée. Je trouve que l’adaptation a été réalisée avec une attention particulière à tous les détails et qu’elle est de très grande qualité. J’ai beaucoup aimé ce qu’ont fait Laurent Sieurac et Jean-Charles Gaudin. Je regrette seulement que mon passage à Nantes ne m’ait pas permis de passer plus de temps avec l’équipe responsable de l’adaptation de L’Assassin royal. De toute évidence, ils prennent leur travail très à cœur.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Just a few days ago, we finished the edits on Dragon Keeper, Volume One, and sent it off to production. With a bit of luck, this book will see print in the UK by July. Actually, with a LOT of work and a bit of luck. I was very late in turning in my manuscript, and my editors have put in many extra hours to try to keep to our publishing schedule. The book manuscript was also too long, so we have had to divide the story into two parts.

Dragon Keeper takes place in the same world as the Farseer trilogy and the Liveship Traders trilogy. The setting for the story is the Rain Wilds. I want readers to know that it does not continue the tale of Fitz and the Fool. This story deals with new characters in a new situation. I hope my readers will enjoy reading them as much as I have enjoyed writing them..


Il y a quelques jours, nous avons terminé les corrections du premier volume de Dragon Keeper et il est parti à la fabrication. Avec un peu de chance, ce livre paraîtra au Royaume-Uni d’ici juillet. Enfin, avec beaucoup de travail et un peu de chance. J’ai rendu mon manuscrit très en retard et mes éditeurs y ont consacré pas mal d’heures sup pour essayer de nous en tenir au planning de parution. Et puis le manuscrit était trop long et nous avons dû diviser l’histoire en deux parties.

Dragon Keeper se déroule dans le même univers que L’Assassin royal et Les Aventuriers de la mer. L’action se situe dans le Désert des pluies. Je tiens à prévenir les lecteurs que ce n’est pas la suite de l’histoire de Fitz et du Fou. Celle-ci traite de nouveaux personnages et d'une nouvelle situation. J’espère que mes lecteurs prendront autant de plaisir à la lire que j’en ai eu à l’écrire.

jerome
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Message par jerome » mer. mars 18, 2009 9:38 am

Hop j'en rajoute quelques unes :-)

Je rejoins d'abord Amra. Vous faites beaucoup de fantasy et un peu de science fiction, est-ce qu'on pourrait un jour vous voir faire un roman policier par exemple ou de littérature générale ?

Vous utilisez beaucoup interrnet. Vous avez d'ailleurs un journal en ligne (http://robin-hobb.livejournal.com). Est-ce que ça a changé quelques choses dans votre travail d'écrivain ?

D'ailleurs comment travaillez-vous ? Comment organisez-vous vos journées ?

Auriez-vous des conseils à donner aux débutants ?

Merci :)
Jérôme
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Hoêl
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Message par Hoêl » mer. mars 18, 2009 10:02 am

il me semble qu'avec le cycle du soldat chamane , vous avez opéré un virage dans votre oeuvre avec moins d'action et plus d'approfondissement sur l'évolution psychologique des personnages .Est-ce une direction que vous comptez poursuivre dans vos oeuvres à venir ?
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

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Mélanie
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Message par Mélanie » mer. mars 18, 2009 10:25 am

Le Dieu dans l’ombre est un roman étrange qui donne l’impression de contenir des éléments très personnels sans qu’il soit vraiment possible de les distinguer de la fiction. Etait-ce volontaire ?

Est-ce un exercice très différent de situer un roman dans un monde imaginaire ou au contraire dans un lieu réel que vous connaissez bien, comme Seattle dans Le dernier magicien ?

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Message par Le_navire » mer. mars 18, 2009 11:16 am

Il me faut commencer par vous dire que je lis (et relis) volontiers vos œuvres, afin de vous rassurer avant de passer à des questions plus critiques...

Tout d'abord, lorsqu'on consulte les divers sites littéraires dédiés à la Fantasy, on retrouve souvent le même reproche lorsqu'on parle de Fitzchevalerie, en particulier chez des lecteurs habitués à des textes plus "virils" (avec des haches et des épées, hein ? :wink: ) : On voit votre personnage comme un être velléitaire et qui passe plus de temps à s'interroger sur son sort qu'à agir. Là dessus, en général, je contre : Fitz est de toute évidence un personnage complexe dont la logique psychologique est parfaitement cohérente et dont les interrogations et les faiblesses sont parfaitement justifiées.

Par contre, quand on passe au cas Nevare (Jamère en français), il devient difficile de contrer l'argument. Deux tomes (pour les français, ça fait six, et ça parait encore plus long) pour le voir arriver enfin à prendre une décision personnelle... C'est, heu... long. (j'ai pas encore lu le troisième, hein ?)

D'où ma question : qu'est-ce qui vous fascine à ce point dans les personnages forcés par le destin que vous en arriviez jusqu'à leur dénier si longtemps une existence intérieure personnelle ?


Autre sujet : Vous travaillez toujours par trilogie (du moins en tant que Robin Hobb). Si certaines se trouvent pleinement justifiées (la cohérence du récit est parfaite, que ce soit pour les premiers tomes de l'Assassin Royal ou pour Les Aventuriers de la mer) il me semble que dans d'autres cas (la dernière des aventures de Fitz et celle du pauvre Nevare) vous ayez, pardonnez moi, une certaine tendance à "délayer la sauce", comme si ce format quasi imposé vous piégeait dans des longueurs parfois incompréhensibles au lecteur (et qui dans le Soldier's son, contribuent d'autant à l'impression d'immobilité du personnage).
Alors pourquoi ce choix systématique des trois volumes ?

(oulha, pardon Mélanie, j'ai fait looooong... Et merci au passage. Tu veux que je te fasse direct la trad en anglais pour t'éviter de te taper tout ça ?)
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"

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Mélanie
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Message par Mélanie » mer. mars 18, 2009 11:45 am

Le_navire a écrit :(oulha, pardon Mélanie, j'ai fait looooong... Et merci au passage. Tu veux que je te fasse direct la trad en anglais pour t'éviter de te taper tout ça ?)
(Sort le périscope.)
Pas de souci, ça ira comme ça.
(Repart en plongée.)

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » mer. mars 18, 2009 7:06 pm

Amra a écrit :Bonjour Mme Hobb (ou devrais-je dire Mme Lindholm ?),

Merci d'être parmi nous. Avec deux petites semaines de retard, je me permets de vous souhaiter un joyeux anniversaire. :)

Tous vos derniers livres prennent comme cadre des mondes imaginaires. Pensez-vous revenir un jour à la fantasy urbaine et situer un nouveau roman dans notre monde ?
I have so many ideas for so many different kinds of stories that I know I will never be able to write them all.

I have several excellent (I think!) ideas for urban fantasies. The only thing that keeps me from writing them is that there are only 24 hours in a day, and my hands will only type so long before they are very tired.

Some day, I do hope to write them.


J’ai des idées pour tant de types d’histoires différentes que je sais que je n’aurai jamais le temps de toutes les écrire.

J’ai plusieurs idées excellentes (enfin je crois !) relevant de la fantasy urbaine. La seule chose qui m’empêche d’écrire ces histoires, c’est que les journées ne comptent que 24 heures et que mes mains ne peuvent taper indéfiniment au clavier sans fatiguer.

J’espère les écrire pour de bon un jour ou l’autre.

Herzy Leid
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Message par Herzy Leid » mer. mars 18, 2009 10:03 pm

Tout d'abord, bonjour.

¤ Lors des derniers Imaginales, nous nous étions rencontrés (je m'occupais de vos livres) et vous m'aviez expliqué que lorsqu'il s'agit d'écrire, vous tentiez de partir d'un élément de l'histoire, comme un personnage, et de reculer, comme avec une caméra, pour voir ce qui se passait autour.
Cet exemple était surtout valable pour Fitz, vraisemblablement.
Aussi, je me demandais : le monde que vous créez autour de ce ou ces personnages est tout de même important, conséquent, aussi, est ce que vous faites une sorte de recueil ou de regroupement de notes sur le monde dans lequel l'histoire se déroule ?

¤ Concernant vos personnages, vous aviez expliqué, aussi, qu'ayant connu nombre d'animaux - ce qui ressent beaucoup dans L'assassin Royal - vous vous inspirez de ceux ci pour le caractère de vos personnages.
Quand est il du personnage de Burrich ? De qui, ou de quoi vous êtes vous inspiré ?

¤ Les États-unis n'ont pas connu de période médiévale comme l'Europe, avec des châteaux, la chevalerie, etc, et vos univers se réfèrent souvent à ce type d'époque. Aussi, comment connaissez vous cette époque ou les éléments que l'on retrouve dans vos récits ? Est-ce vos lectures ? Des recherches ? Des voyages ?

¤ Chacun de nous retient le mieux de ses lectures, puisent dans chaque œuvre. Aussi, quels sont vos auteurs et œuvres incontournables ?

¤ Les Imaginales sont un de vos rendez-vous favoris en France. L'an passé, 3 auteurs du "nouveau continent" étaient présents : Tad Williams, Sean Russel, et vous. Quel regard portez vous sur les œuvres de vos collègues sus-nommés ?
Lisez-vous d'autres auteurs d'heroic-fantasy ? Si oui, lesquels ?

¤ Concernant les Imaginales, pensez-vous y retourner dans le futur, et qu'appréciez vous le plus dans ce type de salon ?

¤ Durant ce type de salon, et surtout à Épinal, vous faites figure d'emblème, de star, et un public important vient à votre rencontre.
Quel regard portez vous sur votre notoriété ?

¤ Votre succès poussent les éditeurs à publier L'assassin Royal, par exemple, en différentes versions. On connaît la bande dessinée et la version originale mais, en France, il circule une édition jeunesse : le récit est le même, seule la couverture change.
Pensez-vous que la saga de Fitz Chevalerie peut s'adresser à un public somme toute assez jeune ?

Voilà pour mes questions.

Pour avoir passé l'ensemble des Imaginales aux côtés de Robin Hobb l'an passé, je peux ici rassurer ses lecteurs : c'est une auteur qui, malgré sa notoriété, n'a pas du tout la grosse tête (contrairement à d'autres dont je tairais ici les noms)
Elle accepte très facilement, et avec le sourire, de longues séances de dédicaces et les photographies - ce que je vous prie de croire, n'est pas le cas de tous les auteurs.
Encore une fois, contrairement à quelques uns de ces collègues, Robin Hobb prend le temps avec ses lecteurs, répond aux questions qui lui sont posées et est aussi agréable et sympathique avec son lectorat qu'avec les organisateurs de tels évènements.


Herzy Leid.

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » jeu. mars 19, 2009 12:41 am

jerome a écrit :Je rejoins d'abord Amra. Vous faites beaucoup de fantasy et un peu de science fiction, est-ce qu'on pourrait un jour vous voir faire un roman policier par exemple ou de littérature générale ?
I think I am happiest when I am writing in my chosen genre, fantasy and science fiction. One wonderful thing about my genre is that it is happy to include other genres. I could write a 'western' fantasy with a cowboy vampire, or a high fantasy with lots of romance. I could write an SF story that included a detective. So, I may write any of those, but I'd probably do it under the fantasy umbrella.

Mainstream however does not interest me that greatly. When I write fantasy or SF I feel very free to include any elements that I wish. That makes me happy.


Je crois que c’est quand j’écris dans mes genres d’élection, la fantasy et la science-fiction, que je suis le plus heureuse. Ce qui et formidable avec ces genres, c’est qu’ils peuvent bien volontiers inclure d’autres genres. Je pourrais écrire de la fantasy "western" avec un vampire cow-boy, ou de la high fantasy qui comporte pas mal d’éléments de romance. Je pourrais écrire une histoire de SF qui mette en scène un enquêteur. Donc, je pourrais écrire dans chacun de ces genres, mais je le ferais sans doute à l’intérieur du genre fantasy.

La littérature générale, en revanche, ne m’intéresse pas tant que ça. Quand j’écris de la fantasy ou de la SF, je me sens tout à fait libre d’inclure tous les éléments que je souhaite. C’est ce qui me satisfait.
Vous utilisez beaucoup interrnet. Vous avez d'ailleurs un journal en ligne (http://robin-hobb.livejournal.com). Est-ce que ça a changé quelques choses dans votre travail d'écrivain ?
The Internet eats up many hours when I should be writing stories. ;( Every word I blog is a word that is not in a story. Even now, as I answer this question, a part of me knows that I should be doing the rewrites on Volume II of Dragon Keeper. In the days before the internet, I might get 10 letters a year from readers. I could answer them all, knowing that they were from people who had given thought and time to write to me. Now, on Live Journal and Myspace and elsewhere, I am flooded with communications. Trying to respond to them can be draining of both time and creativity.

Many times, I wish I could just walk away from all the electronic communication. There is just too much of it!


Internet absorbe pas mal d’heures que je devrais consacrer à l’écriture. ;( Chaque mot que je poste sur un blog est un mot qui ne figure pas dans une histoire. Même en ce moment, tandis que je réponds à cette question, une partie de moi sait que je ferais mieux de m’occuper de la réécriture du volume deux de Dragon Keeper. Avant l’époque d’Internet, je recevais une dizaine de lettres de lecteurs par an. Je pouvais répondre à toutes en sachant qu’elles provenaient de personnes qui y avaient réfléchi et avaient pris le temps de m’écrire. À présent, avec Livejournal, MySpace et tout le reste, je suis inondée de communications. Essayer d’y répondre me prendrait tout mon temps et ma créativité.

Il m’arrive souvent de regretter de ne pas pouvoir tourner le dos à toute communication électronique. Il y en a beaucoup trop !
D'ailleurs comment travaillez-vous ? Comment organisez-vous vos journées ?


My organization of my work time has varied throughout my life. I have always had children in my house. So my working hours are usually the hours when the children are occupied or asleep. I used to envy writers who had long quiet hours in which to work, but I have found that if I focus, I can get just as much done in my small bits of time throughout the day.

And that is how I work, too. I try to set small goals that I can actually achieve. I don’t say, “I’m going to write a book.” I say, “Today, I will get three to ten pages of the scene where they realize that they don’t have enough food left to cross the desert.” Take it in pieces. Achieve the small goals and eventually they add up to a book or story.


L’organisation de mon temps de travail a varié au cours de ma vie. J’ai toujours eu des enfants chez moi. Mes heures de travail sont généralement celles où les enfants sont occupés ou endormis. Avant, j’enviais les auteurs qui disposaient de longues heures de calme pendant lesquelles travailler, mais je me suis aperçu que, si je me concentre, je peux en accomplir tout autant lors des petits moments dont je dispose au cours de la journée.

Et c’est comme ça aussi que je travaille : j’essaie de m’imposer de petits objectifs que je suis capable d’atteindre. Je ne dis pas "Je vais écrire un livre." Je dis : "Aujourd’hui, je vais écrire entre trois et dix pages de la scène où ils comprennent qu’il ne leur reste pas assez de nourriture pour traverser le désert." Je m’y prends par petites étapes. En atteignant ces petits objectifs, on finit par obtenir un livre ou une nouvelle.
Auriez-vous des conseils à donner aux débutants ?


My standard advice to beginners is Persevere. Do not give up. Don’t listen to people who criticize you harshly. Do not listen to people who praise you extravagantly. Write daily. And yes, finish what you start. When you reach the hard part of the story, don’t stop writing it and begin something new. Force yourself to finish it. And then submit the story for publication.

Le conseil que je donne généralement aux débutants, c’est de persévérer. Ne pas abandonner. Ne pas écouter les gens qui vous critiquent durement. Ni ceux qui vous couvrent de compliments extravagants. Ecrivez chaque jour. Et, oui, finissez ce que vous commencez. Quand vous atteignez la partie difficile de l’histoire, n’arrêtez pas de l’écrire pour commencer autre chose. Obligez-vous à la terminer. Et ensuite, soumettez cette histoire pour publication.

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » jeu. mars 19, 2009 1:13 am

Hoêl a écrit :il me semble qu'avec le cycle du soldat chamane , vous avez opéré un virage dans votre oeuvre avec moins d'action et plus d'approfondissement sur l'évolution psychologique des personnages .Est-ce une direction que vous comptez poursuivre dans vos oeuvres à venir ?
Every story is different. Every narrator tells the story in a different way. I do not have a set direction that I choose; I would not say, "From now on, I'll write introspective heroes only." Instead, a story comes to me and I choose the character who is in the best position to tell that story. Some stories have many battles and other 'action' scenes. Other stories do not, but may be just as exciting in a different way.
I have hundreds of ideas for stories in my mind. All of them are different. That is the fun of being a writer.


Chaque histoire est différente. Chaque narrateur raconte la sienne d’une façon différente. Je ne choisis pas de direction bien définie ; je ne vais pas dire par exemple "A partir de maintenant, je ne vais créer que des héros portés sur l’introspection". Ce qui se produit, c’est qu’une histoire me vient et que je choisis le personnage qui est dans la meilleure position pour la raconter. Certaines histoires contiennent de nombreuses batailles et autres scènes "d’action". D’autres histoires, non, mais elles seront tout aussi exaltantes d’une manière différente.

J’ai en tête des centaines d’idées d’histoires. Elles sont toutes différentes. C’est ça qui est marrant quand on est écrivain.

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » jeu. mars 19, 2009 1:24 am

Mélanie a écrit :Le Dieu dans l’ombre est un roman étrange qui donne l’impression de contenir des éléments très personnels sans qu’il soit vraiment possible de les distinguer de la fiction. Etait-ce volontaire ?
Cloven Hooves is told from Evelyn's viewpoint. Because of that, the book can only tell you exactly what Evelyn knows. Is the story 'real' or has Evelyn blurred the line between reality and fantasy? By the end of the book, in my opinion, that is not so important. Each of us has a subjective response to our world. A pleasant day for me may be too cold and rainy for you. My friend with fur may be just a dog to you. When I step into a viewpoint character, I try to stay there. That was the choice I made with Cloven Hooves.

Le Dieu dans l’ombre est raconté du point de vue d’Evelyn. Pour cette raison, le livre ne peut vous raconter précisément que ce qu’Evelyn sait. L’histoire est-elle "réelle" ou Evelyn a-t-elle brouillé la frontière entre réalité et imaginaire ? De mon point de vue, lorsqu’on arrive à la fin du livre, ça n’est pas si important. Chacun d’entre nous réagit de manière subjective à notre monde. Un jour que je trouve agréable vous paraîtra peut-être froid et pluvieux. Mon ami à fourrure ne sera peut-être qu’un chien à vos yeux. Quand j’adopte le point de vue d’un personnage, j’essaie de m’y tenir. C’est le choix que j’ai fait avec Le Dieu dans l’ombre.

Est-ce un exercice très différent de situer un roman dans un monde imaginaire ou au contraire dans un lieu réel que vous connaissez bien, comme Seattle dans Le dernier magicien ?
I very much enjoyed all the research I did for Wizard of the Pigeons. I think that cities can be very much like forests. I think that each has a unique character. So a story set in Seattle would be very different from a story set in Paris or New York.

When I worked with Seattle, I tried to be meticulously accurate. The street names are correct, as are the bus routes. Being accurate was one way of inviting the reader into the story. When the actual city is very real, then the fantasy elements are sharper in contrast.

When I work in a setting from my imagination, I still try to stay with a mental map of the city or area. I try to be accurate and to give the city a believable character. I think a port city is very different from a city on the edge of a desert. When I create a city or world, I try to think through all aspects of it, so that it feels real for my characters.

I enjoy both kinds of writing.


J’ai pris beaucoup de plaisir à faire des recherches pour Le dernier magicien. Je crois que les villes peuvent ressembler à des forêts : chacune a sa personnalité. Si bien qu’une histoire située à Seattle sera très différente d’une histoire située à Paris ou New York.

Quand j’ai travaillé sur Seattle, je me suis efforcée d’être extrêmement précise. Les noms des rues sont corrects, tout comme les itinéraires de bus. Cette précision était une façon d’inviter le lecteur dans l’histoire. Quand la ville elle-même est réelle, les éléments fantastiques paraissent plus frappants, par contraste.

Quand je travaille sur un décor imaginaire, je m’efforce toujours de m’en tenir à une carte mentale de la ville ou de la zone. J’essaie d’être précise et de donner à la ville une personnalité crédible. Je crois qu’une ville portuaire est très différente d’une ville située au bord d’un désert. Quand je crée une ville ou un monde, je m’efforce de réfléchir à tous les aspects, de sorte qu’elle paraisse réelle à mes personnages.

Je prends plaisir à ces deux formes d’écriture.

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » jeu. mars 19, 2009 1:45 am

Le_navire a écrit :Il me faut commencer par vous dire que je lis (et relis) volontiers vos œuvres, afin de vous rassurer avant de passer à des questions plus critiques...

Tout d'abord, lorsqu'on consulte les divers sites littéraires dédiés à la Fantasy, on retrouve souvent le même reproche lorsqu'on parle de Fitzchevalerie, en particulier chez des lecteurs habitués à des textes plus "virils" (avec des haches et des épées, hein ? :wink: ) : On voit votre personnage comme un être velléitaire et qui passe plus de temps à s'interroger sur son sort qu'à agir. Là dessus, en général, je contre : Fitz est de toute évidence un personnage complexe dont la logique psychologique est parfaitement cohérente et dont les interrogations et les faiblesses sont parfaitement justifiées.

Par contre, quand on passe au cas Nevare (Jamère en français), il devient difficile de contrer l'argument. Deux tomes (pour les français, ça fait six, et ça parait encore plus long) pour le voir arriver enfin à prendre une décision personnelle... C'est, heu... long. (j'ai pas encore lu le troisième, hein ?)

D'où ma question : qu'est-ce qui vous fascine à ce point dans les personnages forcés par le destin que vous en arriviez jusqu'à leur dénier si longtemps une existence intérieure personnelle ?
This may be a harder question to answer, as I think we see my characters in very different lights. It will also be hard for me to answer without revealing a lot about the books. So, I want to warn readers that if they read the answer to this question, they may lose some of the pleasure of reading these books later.

I see both Fitz and Nevare as each being decisive from the beginning. Sometimes they are decisive in ways that are not wise. I think that is true of almost all young people. In the first book of the Farseer Trilogy, Fitz often determines his own path by the choices he makes. When he is running off to Buckkeep Town and playing with the street children instead of staying in the stable and doing chores, he is setting his feet on a different path. He makes a choice to train with Chade. Chade asks him specifically if he is willing to learn those things.

Nevare also makes choices from the very beginning. He chooses to defy Dewara, earning his notched ear. When he crosses the bridge and first encounters the woman there, he decides to disobey his mentor, a choice with definite consequences.

I think that my characters have personal inner experiences all through the stories. The small choices they make along the way lead inevitably to the major decision at the end of each tale. I do not think the major, life-changing decision at the end of the tale would be possible without all the small decisions that lead up to it.

So, I think I am misunderstanding what you are asking, perhaps?


Il me sera peut-être plus difficile de répondre à cette question car je crois que nous voyons mes personnages sous un jour très différent. Et j’aurai du mal à y répondre sans révéler en grande partie le contenu des livres. Donc, je souhaite prévenir les lecteurs que s’ils lisent la réponse à cette question, ils risquent de perdre le plaisir de lire ces ouvrages par la suite.

Je vois aussi bien Fitz que Jamère comme des personnages résolus dès le départ. Parfois, ils le sont de manière peu judicieuse. Je crois que c’est vrai de la plupart des jeunes gens. Dans le premier livre de L’Assassin royal, Fitz détermine souvent son propre chemin par ses choix : quand il s’enfuit vers Castelcerf pour jouer avec les enfants des rues au lieu de rester travailler à l’écurie, il s’aventure sur un chemin différent. Il fait le choix de s’entraîner auprès d’Umbre. Celui-ci lui demande expressément s’il est déterminé à apprendre ces choses-là.

Jamère aussi fait des choix depuis le début. Il choisir de défier Dewara, et gagne ainsi son entaille à l’oreille. Quand il franchit le pont et y rencontre la femme pour la première fois, il décide de désobéir à son mentor, choix qui n’est pas sans conséquences.

Je crois que mes personnages ont des expériences intérieures personnelles tout au long des histoires. Les choix mineurs qu’ils font en cours de route conduisent invariablement à la décision majeure à laquelle ils sont confrontés à la fin de chaque récit. Je ne crois pas que ces décisions majeures finales seraient possibles sans toutes les petites décisions qui y ont conduit.

Mais j’ai peut-être mal compris ce que vous me demandez ?
Autre sujet : Vous travaillez toujours par trilogie (du moins en tant que Robin Hobb). Si certaines se trouvent pleinement justifiées (la cohérence du récit est parfaite, que ce soit pour les premiers tomes de l'Assassin Royal ou pour Les Aventuriers de la mer) il me semble que dans d'autres cas (la dernière des aventures de Fitz et celle du pauvre Nevare) vous ayez, pardonnez moi, une certaine tendance à "délayer la sauce", comme si ce format quasi imposé vous piégeait dans des longueurs parfois incompréhensibles au lecteur (et qui dans le Soldier's son, contribuent d'autant à l'impression d'immobilité du personnage).
Alors pourquoi ce choix systématique des trois volumes ?
Many tales are told in three parts. There are stories of three brothers, or three princesses, or three wishes, for example. The Three Little Pigs, in English, and the Three Bears. So I think there is a long tradition of stories that touch on something three times to find resolution.

It is also a formula that it easy to use for a 'quest' story. In the first part, the problem is encountered, in the second part the heroes discover what must be done and face those challenges, and in the third part, the problem is resolved.

I think that if you look back over my entire career as a writer, you will see that some stories have been told in three pieces, some in two, and some are in a single volume, although inside that book you may still find the elements of three parts.


De nombreuses histoires sont racontées en trois parties. Il y a des histoires sur trois frères, trois princesses ou trois souhaits, par exemple. En anglais, il y a les "Trois petits cochons", et "Boucle d’or et les trois ours". Je crois qu’il existe une longue tradition d’histoires qui nécessitent d’aborder certains aspects trois fois pour trouver une résolution.

C’est aussi une formule facile à employer pour une histoire de "quête". Dans la première partie, on découvre le problème, dans la deuxième les héros découvrent ce qu’il faut faire et affrontent des défis, et dans la troisième, le problème est résolu.

Je crois que si vous examinez l’ensemble de ma carrière d’écrivain, vous verrez que certaines histoires ont été racontées en trois parties, d’autres en deux et d’autres encore en un seul volume, même si, à l’intérieur de ce volume-là, vous trouverez peut-être cet élément des "trois parties".

Verrouillé

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