Robin Hobb chez Actusf

Attention événement ! Robin Hobb répondra à toutes vos questions via le forum jusqu'au vendredi 20 mars !

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Ant
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Message par Ant » ven. mars 20, 2009 9:24 pm

Good evening Mrs Hobb,

I must state right away that my message is at the same time full of praise and perhaps a bit nasty. I indeed enjoyed very much your series of books translated in french under the title "L'assassin royal", i.e., I enjoyed it until volume #6. This 6th volume, the last I read, seemed to me very different from the former ones. The plot evolves more quickly and your ideas are disapointing in many ways. My feeling and belief is that you got tired of the story and wanted to get rid of it. I do not believe that you intended to write the next volumes when you wrote this #6. It would be easy to answer me that I am totally wrong and that you do not see what I mean. However, I expect a more sincere and detailed answer about the conflict that may arise between the author's whishes about the evolution of a story and the reader's, since, obvioulsy, your whish was to stop and theirs was that you continue on. In case my questions are not clear enough in my former sentences, here they are formulated differently:
Did'nt you wish to stop the story of the royal assassin at the 6th volume ?
What about the conflicts that may arise between your whishes concerning the length of a story and the editor's or the readers' ?

Ant
[/quote]

Lucie
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Message par Lucie » ven. mars 20, 2009 11:15 pm

Hello Robin, très heureuse de vous retrouver ici :D

Est-ce que ce que vous éprouvez lorsque vous écrivez un texte signé Megan Lindholm est différent de ce que vous éprouvez lorsque vous écrivez un texte signé Robin Hobb ?

Qu'est-ce' qui vous inspire dans la vie ? Les gens que vous croisez ? Les paysages ? Vous sentez-vous plus contemplative ou active ? (ou les deux ?)

Aimez-vous la musique et si oui, quel type de musique ? Ecrivez en musique ou bien dans le silence ?

Quels sont vos films ou séries TV favoris ?

Quels livres, quels contes de fées, ont particulièrement baigné votre enfance ?

Y a-t-il un type de littérature que vous détesteriez devoir écrire ou dans lequel vous ne vous sentiriez pas à l'aise ?

Êtes-vous gourmande et si oui, quels sont vos plats favoris ? Est-ce que vous pensez que Jamaire (Le Soldat Chamane, j'ai oublié le nom anglais) est gourmand ou bien qu'il a un rapport à la nourriture pathologique, ou bien est-ce que c'est "uniquement" la magie qui le conduit à alterner jeûnes et festins ?

comptez-vous réécrire "à la mode de" Megan Lindholm ?

un grand merci à vous et à Mélanie !

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » sam. mars 21, 2009 9:42 am

Mélanie a écrit :Quel type de relation avez-vous avec vos traducteurs ? Êtes-vous en contact avec eux ? Est-ce que vous préférez être impliquée dans le processus ou au contraire leur laisser carte blanche ?
My relationship with my translator varies from translator to translator. Some, sadly, I never meet or correspond with. Other, like Arnaud Mousnier-Lompre, have been true friends with me for years now. I really enjoy corresponding with my translators. Questions about word choices can be answered, and we can discuss anything they wish to discuss. Because English is my only language, I can never question the final product. But having a friendship and many discussions about words can leave the writer feeling very confident that an excellent job has been done. I feel that translators do not receive the credit that they deserve for creating a book that is a pleasure to read as well as an accurate retelling of the story.

Ma relation avec mes traducteurs varie de l’un à l’autre. Il y en a, malheureusement, que je ne rencontre jamais et avec qui je ne corresponds jamais. D’autres, comme Arnaud Mousnier-Lompré, sont de vrais amis depuis des années. J’apprécie beaucoup de correspondre avec mes traducteurs. On peut résoudre des questions concernant le choix de vocabulaire et aborder tous les sujets qu’ils souhaitent. Comme je ne parle que l’anglais, je ne peux jamais juger du résultat final. Mais devenir amis et avoir de nombreuses discussions sur les mots peut rassurer l’auteur en donnant l’impression qu’un excellent travail a été accompli. J’ai le sentiment que les traducteurs ne sont pas reconnus à leur juste valeur pour la façon dont ils créent des livres qui sont agréables à lire en même temps qu’ils re-racontent l’histoire le plus précisément possible.
Quel effet est-ce que ça fait, quand vous êtes traduite, de savoir que vos histoires sont racontées avec des mots qui ne sont pas tout à fait ceux que vous avez choisis ? Est-ce que ça fait une différence ?
I think there has to be an element of trust. The translators are selected by the publishers, and of course every publisher has a solid interest in choosing competent, professional people. The only way I can judge a translation is by the reaction of the readers. When the sales are solid and I receive emails complimenting me on a wonderful book, I always remind the reader that the translator deserves at least half the credit.

Je crois qu’il doit y avoir une part de confiance. Les traducteurs sont choisis par les éditeurs et chaque éditeur, bien sûr, a tout intérêt à choisir des gens compétents et professionnels. La seule manière pour moi de juger d’une traduction, c’est la réaction des lecteurs. Quand les ventes sont bonnes et que je reçois des e-mails qui me complimentent en disant qu’un livre est formidable, je rappelle toujours au lecteur que le mérite en revient au moins pour moitié au traducteur.

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » sam. mars 21, 2009 11:09 am

Lily a écrit :Que ce soit pour l’assassin royal ou pour les aventuriers de la mer vous faites allusion à des sociétés anciennes qui sont révélés par bribes. Envisagez-vous un jour de consacrer une histoire complète sur ces « anciens » ?


I think a lot of my fascination with ancient civilizations is that we can never know everything about them. There are tantalizing hints, and conflicting theories. As time goes by, and more discoveries are made, we find out what was correct and what was wrong. The fascination continues. And our interest continues. So, in terms of story telling, the worst thing I could do would be to explain everything I know about Elderlings and the civilization they produced. The story is told much better if it unfolds a little bit at a time.

Je crois que ma fascination pour les civilisations anciennes vient en grande partie du fait qu’on ne peut jamais tout connaîte à leur sujet. Il y a des indices alléchants et des théories conflictuelles. A mesure que le temps passe et qu’on multiplie les découvertes, on découvre ce qui était correct et ce qui ne l’était pas. La fascination demeure. Ainsi que notre intérêt. Donc, en termes de récit, le pire que je puisse faire consisterait à expliquer tout ce que je sais sur les Anciens et la civilisation qu’ils ont créée. L’histoire est bien mieux racontée si elle se dévoile un peu à la fois.
Après avoir passé autant de temps dans un même univers est-il facile de laisser les personnages et le monde pour reconstruire quelque chose de nouveau ?


Writing Farseer, Liveships and then Tawny Man was a very intense experience. I spent over a decade of my life in that world and with some very intricate characters. I came to care for all of them very much.

But the intensity of that writing was exhausting. And while I was writing Fitz and Althea, other ideas and other characters and other worlds were all waiting for their turn. I love the world and the characters I created, but I think that if I stayed there forever, the excitement and pleasure of writing them would fade. I'd rather stop while I was still having fun, before the ideas ran out.


L’écriture de L’Assassin royal et des Aventuriers de la mer a été une expérience très intense. J’ai passé plus de dix ans de ma vie dans cet univers et en compagnie de personnages très complexes. Je m’y suis beaucoup attachée.

Mais cette intensité même était épuisante. Et pendant que j’écrivais les aventures de Fitz et d’Althéa, d’autres idées, d’autres personnages, d’autres mondes attendaient leur tour. J’adore le monde et les personnages que j’ai créés, mais je crois que si je m'y attardais éternellement, je perdrais l’excitation et le plaisir d’écrire sur eux. Je préfère m’arrêter tant que je m’amuse encore, avant que les idées s’épuisent.
Pensez-vous continuer à « exploiter » le monde créé pour l'assassin royal et les aventuriers de la mer? (comme il semblerait que ce soit le cas avec Dragon Keeper).
Farseer and Liveship Traders take place in the same world, which is also the setting for Dragon Keper. So, in a sense, I'm already exploiting it. ;)

I know that many readers would like me to return specifically to writing about Fitz and the Fool. Obviously, there could be a lot more to that story. But I am not sure that the reader or the writer would be happy if I wrote them both all the way to the grave. I'd much rather stop writing while the readers still wanted more and while I still wanted to write more, than to wait until there was nothing left to say and everyone was bored with it.


L’Assassin royal et Les Aventuriers de la mer se déroulent dans le même monde, qui est aussi le décor de Dragon Keeper. Donc, d’une certaine façon, je suis déjà en train de l’exploiter. ;)

Je sais que beaucoup de lecteurs voudraient que je me remette à écrire spécifiquement sur Fitz et le Fou. De toute évidence, il y aurait encore beaucoup à raconter. Mais je crois que ni le lecteur ni l’auteur ne seraient très heureux si je continuais à écrire sur eux jusqu’à la tombe. Je préfère nettement m’arrêter tant que les lecteurs veulent encore lire sur le sujet, et moi écrire dessus, plutôt que d’attendre de ne plus rien avoir à dire et que tout le monde s’ennuie.
Est-ce que vous pensez qu'un jour vous aurez le sentiment d'avoir fait le tour de ce monde, d'avoir tout exploité ? (est-ce déjà le cas ?)
I think I may have already answered this in the question above.

I do think some writers have written too much in the same world. Even the most enthusiastic readers will grow tired of a world when the writer is not really telling a compelling story anymore. I've often said that I would return to Fitz and the Fool only if I felt I had a compelling tale that only they could tell. I think that is the trick of it.


Je crois que je viens déjà de répondre à cette question.

Je crois que certains auteurs ont trop écrit sur le même monde. Même les lecteurs les plus enthousiastes vont se lasser d’un monde si ce que raconte l’auteur n’est plus très intéressant. J’ai souvent dit que je ne reviendrais vers Fitz et le Fou que si j’avais le sentiment de tenir une excellente histoire qu’eux seuls puissent raconter. Je crois que l’astuce est là.

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » sam. mars 21, 2009 12:12 pm

Astyan a écrit :Vous arrivent-ils d'avoir le syndrome de la page blanche? de manquer d'inspiration? ou au contraire êtes vous submergé d'idées?
I have never suffered from the lack of ideas, only from lack of time to write them!

I do not think I get "writer's block" as other people speak of it. I do know that I get lazy. The writing may be at a difficult spot, one that requires a lot of detail or it may be a very unpleasant scene that I do not want to write. Then I find many ways to avoid the keyboard and the office. Or, worst of all, I sit at my computer but I'm not writing. I'm on the Internet, wandering about and peeking in on my friends, or playing some silly computer game, anything except writing. But it's not really a block for me. It's a failure of discipline. And very soon, when I think about what will happen if I don't get my work done, I settle down and do he work.


Je n’ai jamais souffert du manque d’idées, seulement du manque de temps pour les écrire !

Je ne crois pas souffrir du « syndrome de la page blanche » tel qu’en parlent d’autres personnes. Mais je sais qu’il m’arrive d’être paresseuse. Il peut arriver que j’atteigne un passage difficile, qui demande beaucoup de détails, ou une scène extrêmement désagréable que je n’ai pas envie d’écrire. Dans ce cas, je trouve toutes sortes de prétextes pour ne pas me trouver devant mon clavier ou dans mon bureau. Ou, pire encore, je reste assise devant mon ordinateur mais je n’écris pas. Je traîne sur Internet, je jette un œil à ce que font mes amis, ou bien je joue à un jeu vidéo idiot, je fais n’importe quoi plutôt qu’écrire. Mais pour moi, ce n’est pas vraiment un blocage. Seulement un manque de discipline. Et très vite, quand je songe à ce qui va se produire si je ne me mets pas au travail, je m’installe et je me lance.

Pensez vous écrire sur la France un jour ou ce pays et cette culture vous inspire t-il?
I think that every place I visit, every city in the US or Europe or Asia, leaves a mark on me. Elements of those cities will creep into my writing, I am sure. I do not think I could never know France well enough to set a complete novel there. For one thing, unless it was an urban fantasy, it would have to be a mainstream story, and I don't write mainstream. For an urban fantasy, there is SO much research. I made many visits to Seattle before I wrote Wizard of the Pigeons, and that is a city I've known for years. So, although I find much in France to inspire and fascinate me, I do not think I would feel qualified to place a whole story there.

Je crois que chaque endroit que je visite, chaque ville des Etats-Unis, d’Europe ou d’Asie, laisse son empreinte sur moi. Des éléments de ces villes s’infiltrent dans mon écriture, j’en suis sûre. Je crois que je ne pourrai jamais connaître assez bien la France pour y situer tout un roman. Déjà, à moins qu’il s’agisse de fantasy urbaine, il faudrait que ce soit de la littérature générale, et je n’en écris pas. Et la fantasy urbaine demande énormément de recherches. J’ai visité Seattle à de nombreuses reprises avant d’écrire Le dernier magicien, et c’est une ville que je connais depuis des années. Donc, même s’il y a beaucoup de choses en France qui m’inspirent et me fascinent, je ne crois pas être qualifiée pour y situer toute une histoire.
Vous semblez ne jamais vraiment mettre de bien et de mal dans vos livres, ils semblent absent de tout manichéisme, d'ou cela vient-il? vous souhaitez représentez un monde complexe?


One of the rules of writing is to write what we know. I have never met a person who was truly evil, or completely good. People are always mixtures, always formed by what they have experienced and what their parents experienced. I do not think I could write a character that was all evil. I would not understand what would motivate him. I think many of the characters try to be very good people, but like the rest of us, they are not completely successful at it. I think a story is much more interesting if the reader has mixed feelings about the characters.

L’une des règles de l’écriture, c’est d’écrire sur ce qu’on connaît. Je n’ai jamais rencontré personne qui soit entièrement mauvais, ou entièrement bon. Les gens sont toujours des mélanges, toujours formés par leurs expériences et celles de leurs parents. Je crois que je serais incapable de créer un personnage entièrement mauvais. Je ne comprendrais pas ses motivations. Je crois que beaucoup de mes personnages essaient d’être bons, mais comme nous tous, ils n’y parviennent pas totalement. Une histoire me semble bien plus intéressante si le lecteur éprouve des sentiments mitigés sur les personnages.
L'histoire avec un grand H semble vous interresser? on ressent dans vos complots et drames politique et familiaux une influence de l'empire romain? des tragédies grecs?
I wish my knowledge of history had more depth. I enjoy reading history when it is full of stories of the people, rather than a list of dates and events. I am always fascinated by how one tiny event can have huge effects on the world. Even when I try to write a relatively simple story, I realize how many threads of plot lead into it and out of it. The hard part of telling a story is keeping it simple. It always wants to spill out and invole hundreds of people.

Je regrette de ne pas connaître l’Histoire plus en profondeur. Je préfère lire toutes sortes d’histoires sur la vie des gens plutôt que des listes de dates et d’événements. Je suis toujours fascinée par l’impact énorme que peut avoir un minuscule événement sur le monde. Même quand j’essaie de raconter une histoire relativement simple, je m’aperçois qu’il y a de nombreux fils d’intrigue qui y conduisent et en découlent. Le plus difficile, quand on raconte une histoire, c’est de rester simple. Elle cherche toujours à déborder pour impliquer des centaines de personnes.
En cinéma quels sont vos films préférés?
When I go to a movie or rent a movie, I want to be entertained. So I end to watch adventures and comedies, and leave the serious dramas alone. Because I have grandchildren with me often, I often end up seeing movies that are G rated or appeal to families rather than more serious, or sexy or violent movies.

I've enjoyed the recent spate of movies based on graphic novels or comic books. X-Men, Batman and Superman for example. There are certain actors who seem to choose scripts that I enjoy. I can watch almost anything that Johnny Depp is in, or Will Smith or Hugh Jackman. So I really enjoyed Australia and I Am Legend and Pirates of the Caribbean. For me, it is all about story. Mirror Mask was very enjoyable. I haven't seen Coraline yet.

Like my books, there are far too many films to list that I've enjoyed.


Quand je vais au cinéma ou quand je loue un film, j’ai envie de distraction. Donc j’ai tendance à regarder des films d’aventure et des comédies, et à laisser de côté les drames. Comme j’ai souvent mes petits-enfants chez moi, je me retrouve souvent à voir des films familiaux ou autorisés pour tous publics plutôt que des films plus sérieux, ou qui contiennent pas mal de sexe et de violence.

J’ai beaucoup aimé la vague récente de films inspirés par des bandes dessinées ou des comics. Par exemple X-Men, Batman et Superman. Certains acteurs semblent choisir des scénarios qui me plaisent. Je peux regarder pratiquement tous les films dans lesquels jouent Johnny Depp, Will Smith ou Hugh Jackman. Donc, j’ai beaucoup apprécié Australia, Je suis une légende et Pirates des Caraïbes. Pour moi, tout repose sur l’histoire. J’ai beaucoup aimé aussi Mirror Mask. Je n’ai pas encore vu Coraline. Peut-être ce week-end.

Comme pour les livres, la liste des films que j’aime serait beaucoup trop longue.
Le média jeux vidéo vous interresse t-il? et pensez vous que vos oeuvres pourraient être adapté?
I do not play a lot of video games. I like the puzzle ones, but even then, I tire of them rapidly because they are often the same thing, over and over. I've watched my children enjoy them and become deeply enmeshed in them. I've vicariously enjoyed Baldur's Gate, for example. ;) Could my books be adapted as video games? I don't really know, as I'm not that familiar with the gaming world and how books are adapted to them. The video games I've seen based on something like Spiderman or Star Wars seem to involve capturing items, defeating bad guys and achieving goals. They do not tell a story in a way that satisfies me. But then, I do not think the aim of a game is to tell a story. For that reason, I often think that the best games are the ones that are invented to be games from the very beginning, rather than being based on a book or movie.

Je ne joue pas beaucoup aux jeux vidéo. J’aime les jeux d’adresse mais je m’en lasse vite car c’est presque toujours la même chose, encore et encore. J’ai regardé mes enfants y jouer et je me suis vraiment prise au jeu. Par exemple, j’ai adoré Baldur’s Gate par procuration. ;) Est-ce que mes livres pourraient être adaptés sous cette forme ? Je n’en sais rien, comme je ne connais pas très bien l’univers des jeux et la façon dont on y adapte les livres. Les jeux que j’ai vus, inspirés par exemple de Spiderman ou de Star Wars, paraissent consister à ramasser des objets, à vaincre les méchants, et à atteindre des buts. Ils ne racontent pas une histoire satisfaisante à mes yeux. Mais d’un autre côté, je ne crois pas que le but d’un jeu soit de raconter une histoire. Pour cette raison, j’estime souvent que les meilleurs jeux sont ceux qui sont créés dès le départ en tant que tels, plutôt qu’inspirés de livres ou de films.
Comme cette absence de races imaginaires comme elfes ou orques ou de beaucoup de magie? Vous souhaitez privilégier le réel dans l'imaginaire?
I feel that a little magic goes a long ways. Too much magic can ruin a story. I also think that I am so interested in my human characters that it is hard for me to expand too far. Right now, I've spent the last year with humans and dragons. I've very much enjoyed that. But I'm working in a particular world with a particular system of magic. If I suddenly added in a unicorn or a leprechaun, it would feel very startling and artifcial. I think the magic has to feel like a very natural part of the world.

J’ai le sentiment qu’un peu de magie de temps en temps produit son effet. Mais trop de magie peut gâcher une histoire. Je crois aussi que je m’intéresse tellement à mes personnages humains que j’ai du mal à développer autre chose. A l'heure où j'écris, je viens de passer toute une année avec des humains et des dragons. J’y ai pris beaucoup de plaisir. Mais je travaille sur un monde donné, avec un système de magie donné. Si j’y ajoutais soudain une licorne ou un leprechaun, ça trancherait beaucoup trop et ce serait artificiel. Je crois que la magie doit donner l’impression de faire partie intégrante du monde, de manière très naturelle.
Pensez vous un jour sortir une encyclopédie sur toute votre oeuvre? répertoriant les diffèrentes espèces animales, les diffèrents lieux et personnages présent dans votre livre?
Oh, please, NO! I can't tink of a more tedious undertaking. Mervi will save me from that, I'm sure. ;) (Mervi is a dedicated reader who runs a website called The Plenty. She has begun a Robin Hobb wiki there. If anyone is inclined to contribute, I'm sure they'd be welcome.
http://www.theplenty.net/wiki/index.php?title=Main_Page

Oh, par pitié, NON ! Je n’imagine pas d’entreprise plus assommante. Mervi m’épargnera ça, j’en suis sûre. ;) (Mervi est une lectrice très enthousiaste qui tient un site intitulé The Plenty. Elle vient d’y créer un wiki Robin Hobb. Si qui que ce soit souhaite y participer, je suis sûre qu’ils serot les bienvenus.
http://www.theplenty.net/wiki/index.php?title=Main_Page

Robin Hobb
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Message par Robin Hobb » sam. mars 21, 2009 1:18 pm

Lucie a écrit :Hello Robin, très heureuse de vous retrouver ici :D
Lucie! Hello! I hope all is well with you!

Lucie ! Bonjour ! J’espère que tout va bien !
Est-ce que ce que vous éprouvez lorsque vous écrivez un texte signé Megan Lindholm est différent de ce que vous éprouvez lorsque vous écrivez un texte signé Robin Hobb ?


I think the two pseudonyms tell very different types of stories. They certainly keep very different LiveJournals. ;)

When I get an idea for a story, it's very easy to tell if it's a Hobb or Lindholm story. Lindholm tends to be a bit darker and more cynical. Hobb is more epic, emotional and detailed.


Je crois que les deux pseudonymes racontent des genres d’histoires très différents. En tout cas, elles tiennent des blogs extrêmement différents. ;)

Quand j’ai une idée d’histoire, je sais toujours assez vite s’il s’agit une histoire de Hobb ou de Lindholm. Lindholm est généralement un peu plus sombre et plus cynique. Hobb est davantage épique, détaillée et portée sur les émotions.
Qu'est-ce' qui vous inspire dans la vie ? Les gens que vous croisez ? Les paysages ? Vous sentez-vous plus contemplative ou active ? (ou les deux ?)
Stories inspire me in all their forms. I like to eavesdrop on the bus, or listen to old people talk. To read, of course. Movies and television are nice but somehow they don't speak to me on as deep a level. I like to listen to people talk much more than I enjoy talking to people. I like songs that tell stories. I often listen to a Country-Western radio station when I am in my car, even though it makes my children crazy. Those types of songs often tell excellent stories in very few words. I think they present some of the best examples of how to write short stories.

Les histoires m’inspirent sous toutes leurs formes. J’aime écouter autour de moi dans le bus, ou écouter parler des personnes âgées. Et lire, bien sûr. Les films et la télé sont sympa, mais ne me parlent pas à un niveau aussi profond. J’aime écouter les gens parler bien davantage que je n’aime leur parler. J’aime les chansons qui racontent des histoires. Dans ma voiture, j’écoute souvent une station de country, même si ça rend mes enfants dingues. Ces chansons-là racontent souvent d’excellentes histoires en très peu de mots. Je trouve qu’elles offrent quelques-uns des meilleurs exemples d’écriture d’histoires brèves.
Aimez-vous la musique et si oui, quel type de musique ? Ecrivez en musique ou bien dans le silence ?
Well, as mentioned above, I do enjoy music of all kinds. I like songs that tell stories, so lyrics are very important to me, and I want the singer to sing the words clearly. For that reason, Rap doesn't keep my attention. I have to work too hard to make out what the lyrics are talking about because the words are often forced into strange pronunciations to make them fit the rhythm. I don't listen to much music that is purely instrumental. I like the human voice, and if that voice is telling a story in song, then I like it even more.

Sometimes I write with music, sometimes in silence. If I'm enjoying the music too much, it can become a distraction and I turn it off.


Eh bien, comme je viens de le dire, j’aime toutes sortes de musiques. J’aime les chansons qui racontent des histoires, donc j’accorde une grande importance aux paroles, et je veux que l’interprète les chante clairement. C’est pourquoi le rap n’arrive pas à retenir mon attention. Je dois trop me concentrer pour comprendre de quoi parlent les paroles car on déforme parfois la prononciation des mots pour les faire coller à un certain rythme. Je n’écoute pas beaucoup de musique purement instrumentale. J’aime la voix humaine, et si cette voix raconte une histoire sous forme de chanson, je l’aime encore plus.

Parfois, j’écris en musique, parfois dans le silence. Si je prends trop de plaisir à écouter la musique, elle peut me distraire et alors je l’éteins.
Quels sont vos films ou séries TV favoris ?
This year? Let's see. I watch House when I can. Sometimes I watch Monk. NCIS sometimes, but I think that is because it is before or after House, so I tune in by accident.

I don't think I've had a television show that I was passionate about for a long time. I watched X-Files with great enthusiasm for several years. But I think that was the last time I had a 'I can't miss the new episode!' television show.

I think I already answered a question about favorite films in the last batch of questions. And my fingers are getting tired, so I'm going to be lazy and skip that part! ;)


Cette année ? Voyons un peu. Je regarde Dr House quand je peux. Parfois, je regarde Monk. Et puis NCIS : Enquêtes spéciales, mais je crois que c’est parce que ça passe avant ou après Dr House, donc je tombe dessus pas accident.

Je ne crois pas avoir vu de série télé qui m’ait passionnée depuis longtemps. J’ai regardé X-Files avec beaucoup d’enthousiasme pendant quelques années. Mais je crois que c’est la dernière fois que je me sois dit à propos d’une série « Il ne faut pas que je manque le nouvel épisode ! »

Je crois que j’ai déjà répondu à la question de mes films préférés dans la dernière série de questions. Et mes doigts commencent à fatiguer, alors je vais jouer les paresseuses et sauter cette partie-là ! ;)
Quels livres, quels contes de fées, ont particulièrement baigné votre enfance ?
My childhood books that were my favorites. Let's see. At an early age, Aesop's Fables, because they were short and had talking animals. The Jungle Books by Kipling. The Oz books by Baum. Walter Farley's horse books about The Black Stallion and Flame. The Little House books by Laura Ingalls Wilder. She made the simple details of life so fascinating.

I read my father's old fairy tale books. East of the Sun and West of the Moon. And a lovely book of tales illustrated by Edmund Dulac. All sorts of books and stories.


Mes livres préférés dans mon enfance. Voyons un peu. Très jeune, les Fables d’Esope, car elles étaient courtes et mettaient en scène des animaux parlants. Le Livre de la jungle de Kipling, la série d’Oz de Baum. Les livres de Walter Farley qui parlaient de chevaux, comme l’Etalon noir et Flamme. La série de La petite maison dans la prairie de Laura Ingalls Wilder. Elle arrivait à rendre fascinants les détails de la vie quotidienne.

Je lisais les vieux livres de contes de mon père. East of the Sun and West of the Moon. (NdT : recueil de contes norvégiens, je n’ai pas trouvé s’il en existe un équivalent exact en français.) Et un livre ravissant de contes illustré par Edmond Dulac. Toutes sortes de livres et d’histoires.
Y a-t-il un type de littérature que vous détesteriez devoir écrire ou dans lequel vous ne vous sentiriez pas à l'aise ?
I've never tried to write 'literature' or mainstream. I don't know if I could. Midway through telling about someone's divorce and illicit affair, I'd probably get bored and have a dragon wander in and eat them.

I'm afraid I've grown very accustomed to the limitless boundaries of fantasy. I'm not sure I could confine a story to our everyday world.


Je n’ai jamais cherché à écrire de littérature générale. Je ne sais pas si j’en serais capable. En plein milieu d’une histoire sur un divorce ou un adultère, je m’ennuierais sans doute et je ferais intervenir un dragon qui dévorerait tout le monde.

Je crois que je me suis vraiment habituée à l’absence de limites que permet la fantasy. Je ne sais pas si je serais capable de restreindre une histoire à notre monde ordinaire.
Êtes-vous gourmande et si oui, quels sont vos plats favoris ? Est-ce que vous pensez que Jamère (Le Soldat Chamane, j'ai oublié le nom anglais) est gourmand ou bien qu'il a un rapport à la nourriture pathologique, ou bien est-ce que c'est "uniquement" la magie qui le conduit à alterner jeûnes et festins ?
Nevare enjoys good food like any one does, but the magic definitely turns it into an obsession for him.

Food for me is, well, food. Anything that someone else cooks tastes much better than if I have to cook it. And if they clean up the kitchen, too, that's the best of all!

Seriously, I enjoy Chinese food and Mexican and Indian, for my regional favorites. But I'm also very American, with a terrible weakness for Cheeseburgers, Pizza and home made 'French fries' (not the fast food kind with no flavor or texture.)

I also like simple foods that are prepared at home. Home made soup. A roast chicken. Baked potatoes and fresh garden vegetables.

It doesn't take much to make me happy.


Pour moi, la nourriture, c’est… eh bien, de la nourriture. Tout ce que cuisinent les autres a bien meilleur goût que si c’est moi qui dois le préparer. Et s’ils nettoient la cuisine, en plus, c’est encore mieux !

Plus sérieusement, j’aime beaucoup la nourriture chinoise, mexicaine et indienne, pour ce qui est de mes préférences en matière de cuisine d’autres pays. Mais je suis également très américaine et j’ai un faible terrible pour les cheeseburgers, la pizza, les frites maison (pas celles des fast-food qui n’ont ni texture ni saveur).

J’aime aussi les plats simples qu’on prépare chez soi. La soupe maison. Le poulet rôti. Les pommes de terre au four et les légumes du jardin.

Il n’en faut pas beaucoup pour me rendre heureuse.
comptez-vous réécrire "à la mode de" Megan Lindholm ?
Oh, of course. It's just a matter of finding the time when Robin Hobb isn't using the keyboard!


Oh oui, bien sûr. Il s’agit seulement de trouver un moment où Robin Hobb ne se servira pas du clavier !
un grand merci à vous et à Mélanie !
So good to hear from you, Lucie!

Ravie de te retrouver ici, Lucie !

jerome
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Message par jerome » sam. mars 21, 2009 1:36 pm

Et voilà. Le dialogue se termine.

Un grand merci à Robin Hobb.

Et un grand merci à Mélanie Fazi !
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

jerome
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Message par jerome » lun. mars 23, 2009 4:23 am

Je rouvre le thread le temps d'une dernière réponse :
Ant a écrit :Good evening Mrs Hobb,

I must state right away that my message is at the same time full of praise and perhaps a bit nasty. I indeed enjoyed very much your series of books translated in french under the title "L'assassin royal", i.e., I enjoyed it until volume #6. This 6th volume, the last I read, seemed to me very different from the former ones. The plot evolves more quickly and your ideas are disapointing in many ways. My feeling and belief is that you got tired of the story and wanted to get rid of it. I do not believe that you intended to write the next volumes when you wrote this #6. It would be easy to answer me that I am totally wrong and that you do not see what I mean. However, I expect a more sincere and detailed answer about the conflict that may arise between the author's whishes about the evolution of a story and the reader's, since, obvioulsy, your whish was to stop and theirs was that you continue on. In case my questions are not clear enough in my former sentences, here they are formulated differently:
Did'nt you wish to stop the story of the royal assassin at the 6th volume ?
What about the conflicts that may arise between your whishes concerning the length of a story and the editor's or the readers' ?

Ant
[/quote]



Danger: Spoilers ahead for those who have not finished reading Farseer and Tawny Man.

Read no more if you have not finished all the books!

Ant, I think your mind is already made up as to the answer to this question, so you may not be convinced by anything I say. And I am at a disadvantage here. As I do not read French easily, I am not sure what part of the story is in '#6 of l'assassin royal'.

So, I am afraid you will get a more general response.

I do not recall wishing to end any of the books prematurely. Some sections of books will have a different feeling, as some sections of the stories will have more action and some will be more introspective, depending on what Fitz is doing. Please remember that what you read as Book #6 is part of a larger work. The divisions of the story for publication in French were determined by the publishing house, so I am not sure what section of the story you refer to. This is where your 'different style' observation may actually reflect a style that is appropriate for that part of the story.

When I was writing Tawny Man, it was not my intention to end the story with Fool’s Fate. Actually my intent was that another set of three books would follow Tawny Man.

There are a number of reasons I did not continue writing them. One, as mentioned elsewhere, is that I'd spent a decade of my life with these very intense characters, writing detailed books. That's an exhausting process. I definitely needed to take a break and look back on the whole and gain perspective. If you think about it, you will see that I took a similar 'break' when I wrote Liveships between Farseer and Tawny Man. It helped me come back to my viewpoint characters at a time in their lives when there would be enough action and plot developments to keep the attention of the reader. It spared the reader from a tale of years spent hunting, tending a garden, fixing the roof and living a quiet life with the wolf.

It wasn't a bad place to stop. As was true of the end of Farseer, Fitz is in a place where he is with someone he loves and has a measure of peace and comfort. The Fool had gone on with his life and fortune, and Buckkeep, for the nonce, was at peace. It wouldn't have lasted long, of course. But then, few 'happily ever afters' do. The best place to end a book is the place where the next story would logically begin.

If the books and their ending did not work for you, I apologize. No book can please every reader.


Attention : spoilers ci-dessous pour ceux qui n’ont pas fini de lire le cycle de L’Assassin royal.

Ne lisez pas plus loin si vous n’avez pas terminé tous les livres !

Ant, je crois que vous vous êtes déjà fait votre opinion quant à la réponse à cette question, et vous ne serez donc peut-être pas convaincu par ce que je pourrai vous dire. Par ailleurs, je suis désavantagée. Comme je lis mal le français, je ne sais pas exactement quelles parties de l’histoire figurent dans le tome six de L’Assassin royal en français.

Donc, je crains de ne pouvoir vous fournir qu’une réponse générale.

Je ne me rappelle pas avoir jamais souhaité terminer l’un ou l’autre des livres prématurément. Certaines parties de la série ont une tonalité différente, dans la mesure où certaines sont davantage portées sur l’action et d’autres sur l’introspection, selon ce que Fitz est en train de faire. Mais gardez à l’esprit que ce que vous avez lu comme le volume 6 fait partie en réalité d’un ouvrage plus gros. La division de l’histoire en plusieurs parties pour la publication française a été décidée par l’éditeur, et je ne sais donc pas très bien à quelle partie vous faites référence. Votre remarque sur la « différence de style » se réfère peut-être en réalité à un style qui est approprié pour cette partie de l’histoire.

Quand j’écrivais la deuxième moitié du cycle de L’Assassin royal (tomes 7 à 13 en français, NdT), je n’avais pas l’intention de terminer l’histoire par Fool’s Fate (qui correspond en français aux trois derniers volumes : Le Dragon de glace, L’Homme noir, Adieux et retrouvailles, NdT). En réalité, je pensais qu’une autre série de trois livres allait suivre celle-là.

Diverses raisons expliquent que je n’aie pas continué à les écrire. La première, comme je le disais plus tôt, est que j’avais passé dix ans de ma vie avec ces personnages très intenses, à écrire des livres très longs. C’est un exercice épuisant. J’avais vraiment besoin de faire une pause et de regarder l’ensemble avec du recul. Si vous y réfléchissez, vous verrez que j’ai fait une pause similaire en écrivant Les Aventuriers de la mer et le deuxième cycle de L’Assassin royal. Ça m’a aidée à revenir aux personnages dont j’adopte le point de vue à un moment de leur vie où il y avait assez d’action et de développements de l’intrigue pour maintenir l’attention du lecteur. Ce qui a épargné aux lecteurs le récit d’années passées à chasser, à s’occuper d’un jardin, à réparer le toit et à mener une vie tranquille avec le loup.

Ce n’était pas un mauvais endroit où s’arrêter. Tout comme à la fin du premier cycle, Fitz en est à un stade où il se trouve avec quelqu’un qu’il aime et il jouit d’une certaine tranquillité, d’un certain confort. Le Fou est parti mener sa vie ailleurs et Castelcerf, pour l’heure, connaît la paix. Ça ne durerait pas longtemps, bien sûr. Mais d’un autre côté, c’est le cas de beaucoup de « fins heureuses ». Le meilleur moment pour arrêter un livre, c’est celui où l’histoire suivante devrait logiquement commencer.

Si les livres et leur conclusion ne vous ont pas convaincu, je vous présente mes excuses. Aucun livre ne peut plaire à tous les lecteurs.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

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